jeudi 28 mai 2009

Millenium - Niels Arden Oplev


Jusqu'à récemment Millenium n'évoquait pour moi que la série de Chris Carter avec Lance Henriksen. J'avais bien sûr vu les couvertures caractéristiques des romans en me baladant au Furet ou à la Fnac mais je n'y avais pas prêté plus attention que celà. Le buzz entourant la sortie de l'adaptation cinématographique ne me permit plus d'ignorer bien longtemps le phénomène et je me devais d'aller me rendre compte de quoi il retournait, d'autant que les Scandinaves nous ont gratifié ces dernières années d'oeuvres très interessantes, et ce dans plusieurs des genres que j'affectionne.
Ne connaissant pas les romans j'ai pu me concentrer sur l'aspect purement cinématographique du film, et ma foi j'ai passé un bon moment, et je n'ai pas senti passer les 2h30 de métrage.
Les personnages principaux sont très attachants, même si Lisbeth fait un peu cliché dans le genre "jeune gothique rebelle bi-sexuelle". Les personnages secondaires ne sont pas seulement là pour faire de la figuration , et j'ai particulièrement apprécié la relation entre le journaliste et sa collègue, ce jeu de regards, ces sentiments non exprimés et qui n'ont pas besoin de l'être, ça s'appelle savoir filmer, même si la photo fait un peu téléfilm.
Le mystère au coeur de l'intrigue est très prenant et ménage suffisamment de fausses pistes pour retenir l'attention tout au long du film. Sa nature cependant ne destine pas ce film aux plus jeunes spectateurs, ainsi que les mésaventures de Lisbeth. Certains passages sont assez dérangeants mais jamais complaisants.
Au final un bon thriller un peu glauque, avec des personnages interessants et surtout les magnifiques paysages glacés de la Suède.
Maintenant il faudrait que je lise les bouquins avant que ne sortent les autres films.

jeudi 14 mai 2009

X-Men Origins: Wolverine - Gavin Hood


La saga X-Men continue de s'étaler sur grand écran.
Après trois films sur l'équipe plus ou moins au complet, voici que déboulent dans les salles obscures les aventures en solo du plus populaire des mutants: Wolverine.
Dire qu'il était attendu au tournant par les fans est un euphémisme, mais le succès des trois précédents opus avait plus (les deux premiers) ou moins (le troisième) rassuré quant à la faisabilité du projet, et Hugh Jackman était parvenu à s'imposer comme seul et unique interprète possible du Canadien caractériel.
Au poste de réalisateur, le Sud-Africain Gavin Hood, pas vraiment un spécialiste de ce genre de film, mais quelqu'un qui s'interesse davantage à la psychologie de ses personnages, un peu comme Bryan Singer quoi.
Le resultat est un film d'aventure qui se suit sans déplaisir ni temps mort, parsemé de quelques bonnes scènes d'action, un film pop corn dans le bon sens du terme. Plutôt étrange quand on connaît le matériau de base, plutôt sombre et très brutal, et surtout puisqu'on nous avait assuré, sans doute en réaction au succès colossal remporté par Dark Knight, que Wolverine serait un film très dark. Effet d'annonce des plus opportuniste, puisque les responsables des studios Marvel n'ont jamais voulu en faire autre chose qu'un PG 13.
Le scénario s'inspire des saga les plus importantes dans l'histoire du mutant griffu: Wolverine Origins et bien sûr le Weapon X de Barry Windsor Smith, auxquelles sont venues se greffer d'autres sous-intrigues pretextes à caser un maximum de personnages.
Les meilleures parties du film, et de loin sont la séquence d'ouverture et le générique. Cette première, collant à Wolverine Origins, nous montre un tout jeune James Howlett découvrant ses pouvoir, avec un élément inédit dans la bande dessinée: Victor Creed, futur Dents De Sabre, est présenté comme son demi-frère. Liberté d'autant facilement acceptable par les fans qu'il fut un temps où l'on soupçonnait le tueur à gages d'être son père. Le générique quant à lui, à la façon de celui du récent Watchmen, nous montre le duo formé par les demi-frères mutants alors qu'ils évoluent au coeur des conflits majeurs du 20 è siècle (leur pouvoir auto-guerisseur les rendant virtuellement immortels), jusqu'à la guerre du Viet Nam.
Le reste du film, pour divertissant qu'il soit, est largement en deça, mais se laisse suivre sans ennui. Les personnages défilent comme autant de clins d'oeils au fans de la première heure (Gambit, le Blob, Emma Frost, et même un tout jeune Scot Summers, futur leader des X-men et rival de Wolvie).
PG 13 oblige, la brutalité des combats est revue à la baisse, et même si Logan taille joyeusement dans le tas, pas une goutte de sang n'apparait à l'écran.
Mais la révélation du film est sans conteste Liev Schreiber, le Cotton Leary de la série Scream, le Orson Welles de Citizen Welles campe ici un Dents de Sabre impressionnant de méchanceté gratuite, de charisme et de sauvagerie en roue libre, au point de pratriquement voler la vedette au héros.
Dans un autre registre, Lynn Collins, qui joue le rôle de Silver Fox, l'amour assassinée de Logan, est un régal pour les yeux.
Un héros musclé qui passe une bonne partie du film à poil, un méchant véritablement magnétique, un déluge de scènes d'action et d'effets spéciaux, une jolie brunette, bref tous les ingrédients sont réunis pour un film qui plaira à toute la famille!

mercredi 13 mai 2009

Mutants - David Morley



Les films d'horreur français tentent régulièrement de se faire une place dans le box office héxagonal avec des fortunes diverses. Dernier en date: Mutants de David Morley. La date de sortie initialement prévue figurant sur l'affiche ci-dessus témoigne une nouvelle fois de la difficulté pour les films de ce genre tout d'abord à se faire et ensuite à trouver leur public (lorsqu'ils sont distribués).
Tout d'abord prévu pour une sortie lors de l'été dernier il a finalement été projeté en avant-première au festival de Gerardmer où il a retenu l'attention du public et de la presse spécialisée.
Le thème ici retenu est donc celui de l'infection qui transforme les êtres humains en monstres canibales, une variante du film de zombies rendue populaire par 28 Jours Plus Tards et sa suite et décidément collant à l'actualité, un pitch favorable à un survival en huis-clos, permettant un tournage peu honéreux. D'un autre côté il faut vraiment savoir tenir une caméra, et c 'est le cas ici.
Situé dans un décor alpestre enneigé, perdu au milieu de nulle part, loin de toute civilisation, une femme et son compagnon mordu par un des infectés, et pouvant donc lui-même se transformer en créature assoiffée de sang à tout moment, attendent l'arrivée d'hypothétiques secours tandis que les monstres rodent dans la forêt les entourant.
A de rares exceptions près les acteurs sont impeccables, surtout Hélène de Fougerolles très crédible en médecin urgentiste plongée dans l'horreur, la photographie jouant sur les bleus et les blancs retranscrit à merveille l'ambiance froide et inquiétante dans laquelle sont plongés des personnages eux-mêmes bien écrits, le suspense est bien mené, entretenant la tension et allant crescendo et les scènes d'action sont lisibles tout en étant dynamiques.
Le meilleur film d'horreur français sorti depuis un moment, ce serait dommage de rater ça

lundi 11 mai 2009

Star Trek - J.J. Abrams


J.J Abrams est un petit malin.
Non content d'avoir réinventé la série télé prise de tête avec Lost, d'avoir réactualisé le faux documentaire avec Cloverfield (où il n'était que producteur, mais personne n'a été dupe), et après s'être frotté à la légende en réalisant Mission Impossible 3, le voilà qui s'attaque à un morceau culte de chez culte ( du moins de l'autre côté de l'Atlantique): Star Trek!
Suivant la mode actuellement en vogue du "reboot", Abrams nous invite à revenir aux origines du mythe, et la première séquence nous permet carrément d'assister à rien moins qu'à la naissance de celui qui deviendra le légendaire capitaine James T Kirk.
Mais là où J.J se montre plus malin que ses confrères, c 'est que ce reboot n 'en est pas vraiment un, puisque grâce à un de ces paradoxes temporels dont est friande la saga galactique, cette aventure parvient à s'insérer dans la continuité tout en la chamboulant de fond en comble!
Le film en lui-même est un asticieux compromis entre tradition et modernité: le rythme est plus soutenu que dans les films précédents, se conformant aux standards actuellement en vigueur dans le cinéma d'action, tandis que les personnages, ici rajeunis, sont en tout points conformes à leurs versions plus agées et familières; Kirk drague tout ce qui bouge, Mc Coy fuit ses ex-femmes, le génie de Scotty lui attire des ennuis et Spock est tiraillé entre ses deux cultures. La seule véritable évolution concerne Uhura, qui, de nos jours, ne peut plus se contenter du rôle de potiche qui était le sien dans la série originelle.
Un très bon Star Trek, sans doute l'un des meilleurs de la série, moins contemplatif que ses prédécesseurs, plus orienté vers l'action, mais qui n'oublie pas de faire de multiples clins d'oeil aux vieux de la vieille ( le Kobayashi Maru!).

dimanche 10 mai 2009

Les Montgolfiades

Les Montgolfiades est une manifestation organisée par l'Ecole Centrale de Lille chaque année aux environs du 8 mai (suivant la météo).

Elle consiste en un envol d'une vingtaine de Montogolfières venues de toute la France et même de la Belgique voisine.
Tout autour du point d'envol (la plaine du Canteleu, située dans le Parc Du Héron), sont dressés des stands divers à l'attention des petits et des grands ( buvettes, château gonflable...)

samedi 25 avril 2009

Dans La Brume Electrique- Bertrand Tavernier


"Mais qu'est-ce qu'il lui arrive?" êtes-vous sans aucun doute en train de vous dire lecteurs éventuels, "Voilà deux fois en un mois que Tonton Arka va voir un film français? Mais où va le monde?"
Il est vrai que je ne suis guère friand de cinéma héxagonal, celui-ci n'opérant que marginalement dans les genres que j'affectionne, mais ce film-ci, justement, n'a rien d'un film français "normal".
Tout d'abord il a été tourné aux U.S.A, en anglais, avec des acteurs américains, et est l'adaptation d'un roman local.
Ensuite Tavernier est loin d 'être un réalisateur français standard, préférant aux états d'âme des éternels bobos-trentenaires-parisiens chers à ses confrères l'exploration des tréfonds de l'âme humaine, ce qui est beaucoup plus interessant et universel.
Enfin, il n'en est pas à son coup d'essai dans la langue d'Hemingway, puisqu'il a déjà réalisé un film et un documentaire là bas.
Et puis de toute façon je vais voir ce que je veux, non mais!
Mais assez tourné autour du pot, ce film est un chef d'oeuvre qu'il ne faut absolument pas manquer!
Situé dans une petite ville de Lousiane quelque temps après le passage de l'ouragan Katrina (dont on peut voir les séquelles dans certaines scènes), Dans La Brume Electrique suit l'enquête de Dave Robicheaux, sheriff d'une petite ville de Lousiane, sur une série de crimes atroces perpétrés sur de jeunes femmes marginales. Parallèlement le squelette d'un homme noir assassiné quarante ans auparavant réapparait. Les deux affaires seraient-elles reliées?
Dans la Brume Electrique est un film ancré dans sa réalité locale, aux effluves de marécage, au rythme indolent. Comme les bayous de Louisiane, il abrite de nombreux secrets, parfois enfouis très profondément, mais qui finissent toujours par refaire surface. Ici les fantômes du passé ne hantent pas que les rêves, ils cotoient les vivants et leur font profiter de leur sagesse chèrement acquise. Tous aspects magnifiquement illustrés par la magnifique photographie de Bruno de Keyser, la musique envoutante de Marco Beltrami et la réalisation sans faille de Tavernier.
Les acteurs ne sont pas en reste, Tommy Lee Jones en tête, dans un rôle proche de celui qu'il avait dans No Country For Old Men d'homme de loi fatigué autant occupé à mener son enquête qu'à combattre ses démons, et John Goodman n'a jamais été aussi inquiétant.
Un grand film, tout simplement.

vendredi 17 avril 2009

Reveil "Matinale"



Oui, je sais, il y a une faute dans le titre, mais c 'est fait exprès!
En regardant la télé ce matin ("La Matinale" sur canal+, vous voyez que tout s'explique!) avant d'aller au boulot je suis tombé sur ça:
Pour une fois la "télé-réalité " donne à réfléchir... sur elle-même.
Ces soit-disant concours où chacun a soit-disant sa chance pourvu qu'on ait le talent viennent de se prendre une claque en pleine tronche, et ça fait du bien. Car enfin, tout ce qu'on nous montre depuis que ce genre de truc existe ce sont des gravures de mode qui savent au mieux chanter de façon acceptable. Le peu de succès qu'ont les albums des lauréats des diverses Star Ac' ou autres Nouvelle Star est éloquent: on n'a pas envie d'entendre ça , et encore moins d'acheter leurs albums. Car enfin la musique s'écoute avant tout! c'est un fait que les spectateurs et le jury de cette émission anglaise semblent soudain redécouvrir! Le talent ne se fabrique pas, ne se plie pas au bon vouloir des producteurs, il EST tout simplement.
L'on voit ici une respectable dame de 47 ans , célibataire ("mais qu'est-ce qui cloche chez elle?" peut-on presque entendre dans les murmures moqueurs du public et du jury) se présenter au casting de l'équivalent anglais de la Nouvelle Star. Mais qu'est-ce qui a pu lui passer par la tête (qu'elle n'a par ailleurs pas fort jolie diront certains), ne sait-elle pas que ce que veut le public dans ce genre d'émission c 'est de jeunes éphèbes ou des jeunes filles à peine pubères se trémoussant sur des rythmes endiablés? Qui croit-elle interesser avec son visage rébarbatif et sa robe de grand-mère?
Seulement voilà, la dame à la robe de grand-mère sait chanter, et fort bien qui plus est!
Comment ça? les moches savent chanter? depuis quand?
Et bien depuis toujours figurez-vous! Vous pensez peut être que Charles Aznavour a été un Adonis dans sa jeunesse? et Edith Piaf? c 'etait un top model peut être?
L'omniprésence de la télévision et les codes qu'elle nous a imposés ( notamment esthétiques) nous ont à ce point conditionné qu'on s'étonne qu'une femme au physique quelconque puisse pousser la chansonnette aussi bien , et parfois même mieux, qu'une nymphe en survet'. Il a fallu l'apparition d'une dame au tempérament bien trempé ( il en faut des couilles pour oser se frotter à ce milieu là quand on n 'est pas du sérail) pour que les spectateurs, et le jury, se rendent compte d'une chose: le talent ne dépend pas du physique!
Madame Suzan Doyle, tous mes voeux vous accompagnent! Si vous gagnez les pochettes de votre album seront peut être moins aguicheuses, mais les chansons seront certainement bien plus agréables à écouter que celles de vos devancières!

jeudi 16 avril 2009

Le Shaolin Cowboy- Part 3


Suite des aventures du Shaolin Cowboy, et cette fois les choses deviennent sérieuses. Ou plutôt complétement cinglées!
Jusqu'ici notre héros n'avait affronté que des adversaires somme toute plutôt faciles. Ils compensaient leur relative faiblesse par leur nombre ( livre 1) ou par un caractère véritablement increvable, même coupés en morceaux ( livre 2).
Jusqu'ici Le Shaolin Cowboy ne faisait qu'errer dans un desert sans fin.
Jusqu'ici Geoff Darrow n'avait pas se fouler pour les décors.
Tout ceci change dans cette troisième livraison du comic book ultra gore du génie du crayon. Ainsi que l'indique le titre, nous allons à la ville! Mais pas n'importe quelle ville, ce serait trop simple, la ville en question, invoquée par les collègues de Mr Excellent, se trouve sur le dos d'un énorme lézard qui va gober notre laconique combattant, le projetant ainsi dans les égouts particulièrement mal fréquentés de la citée. Là, au milieu des cadavres en putréfaction dont se nourrit toute une foule de charognards, et séparé de son fidèle compagnon, la mule parlante nommée Evelyn D. Winnieford, le Shaolin Cowboy se retrouve aux prises avec une horde de requins avides de chair fraîche.
Après avoir repoussé les limites de la folie furieuse dans les deux premiers volumes, Geoff Darrow les explose littéralement ici. maintenant c 'est certain: après un coup pareil on ne peut plus rien prendre pour acquis, on sait que l'auteur est fou à lier.
Mais Dieu que c 'est jubilatoire!

lundi 13 avril 2009

Tristes Héros...


Alors que la saison 3 de Heroes, actuellement diffusée aux USA, touche à sa fin, l'heure est au bilan.
Après une première saison très réussie, quoi que manquant passablement de rythme, une deuxième saison tronquée pour cause de grève des scénaristes, la troisième saison était attendue avec impatience par les nombreux fans de la série, dont votre serviteur.
Le dernier carton de la saison 2 affichant 'Villains', l'on se préparait à enfin être témoin de bastons homériques dignes des comics de Stan Lee et Jack Kirby. Jusqu'ici il n'y avait qu'un seul méchant aux super pouvoirs et l'on était impatient de découvrir les autres.
Las, les scénaristes semblent avoir écrit cette saison aux prises avec une énorme gueule de bois, tant les choix narratifs se révèlent plus qu'hasardeux et, ce qui est plus grave, non assumés.
Des personnages apparaissent pour disparaitre après quelques épisodes, un personnage phare de la série disparait pour être remplacé par un autre qui lui ressemble physiquement ( au point d'être joué par la même actrice), enfin la saison entière souffre d'un manque de cohérence. Des intrigues sont mises en place pour subitement être écartées au profit d'autres pas forcément plus interessantes, les héros changent de pouvoir sans prévenir, Mohinder nous joue le remake de La Mouche et Hiro Nakamura se révèle être le plus gros gaffeur de la planète, provoquant à lui tout seul, et sans aucune justification, les évènements du premier "story arc".
C 'est vraiment du grand n'importe quoi!
Pour couronner le tout, Sylar est outrageusement mal employé. Les scénaristes semblent ne pas savoir que faire de lui. Il passe même d'un côté à l'autre de la frontière bien/mal à plusieurs reprises sans forcément que celà soit justifié.
J'ai vraiment du mal à croire que le grand Jeph Loeb fait partie de l'équipe "créative" de la série!
Les scénaristes semblent un peu reprendre leurs esprits en fin de saison, mais le mal est fait, et franchement je n'attends pas grand chose de la saison4.
Au moins ça ne pourra pas être pire!

mercredi 8 avril 2009

Ponyo Sur La Falaise -Hayao Miyazaki



De deux choses l'une: soit j'ai de la merde dans les yeux, soit les distributeurs font mal leur boulot. J'avais bien remarqué ces dernières semaines des affiches présentant un drôle de poisson, mais le nom du réalisateur ne m'était pas sauté aux yeux. Par ailleurs, avec tous les sites et forums sur le cinéma que je fréquente je n'étais même pas au courant de la sortie imminente du nouveau dessin animé de Miyazaki! Il aura fallu que , profitant d'un de mes rares moments de tranquilité au boulot, je feuillette hier l'agenda des sorties sur Lille pour apprendre qu'une avant-première avait lieu le soir même , dans un des cinéma estampillé "art et essai" de Lille, garantie de le visionner en V.O.
18h, cours terminés, planning des oraux bouclé, sujets d'examens blancs remis, je peux enfin rentrer chez moi. Pas le temps de me faire à manger, je ressors aussitôt avec mon sac à dos et gagne le centre ville. Une heure avant la séance il reste encore une petite centaine de places. j'en profite pour prendre une carte d'abonnement, après tout je viens souvent dans cette salle!
En attendant la séance je me pose dans un café proche afin de siroter une petite bière et machouiller un sandwich tout en m'avançant dans mes lectures. La vache! 6.70 le sérieux de Leffe! les prix ont monté ici! faut la faire durer!
19h30, je me rend au cinéma, la salle est presque pleine. le public est varié: des étudiants, des personnes d'âge, disons , mûr, et même des jeunes enfants. je ne sais pas si ces derniers comprennent le japonais , mais les images devraient les séduire.
Séquence pré-générique: au fond de l'océan, un drôle de bonhomme s'occupe à de mystérieuses tâches, faisant jaillir des éclairs colorés, derrière lui, dans le bateau-sous-marin qui semble lui servir de demeure, un drôle de petit poisson à tête humaine l'observe l'air nerveux. Voyant qu'il ne la regarde pas il se sauve dans la direction opposée, sous les regards envieux et tristes de milliers de minuscules répliques de lui-même.
Après le générique nous passons au monde de la surface pour faire connaissance de Sosuke, 5 ans , et de sa maman, qui habitent une drôle de maison perchée au sommet d'une falaise. Alors qu'il joue en contrebas, il remarque un drôle de poisson prisonnier dans un bocal, c 'est notre ami du début.
Sosuke adopte la curieuse créature et la baptise Ponyo. Il la promène partout avec lui, la montrant à sa maman et aux petites vieilles malicieuses de la maison de retraite où celle-ci travaille.
Pendant ce temps, Fujimoto, le père de Ponyo, remue ciel et terre (et océans) pour la ramener chez elle.
Je m'arrête là pour ne pas trop spoiler.
On retrouve avec plaisir tous les éléments qui ont fait le succès de Miyazaki san: l'enfance, l'écologie, les bons sentiments (pas de méchant ici), le thème de la responsabilité, l'importance de respecter les choix de chacun. Le petit Sosuke a des airs de famille avec le petit Kenta de Totoro, Ponyo, dans son incarnation humaine, ressemble beaucoup à la petite Mei du même film, Fujimoto rappelle beaucoup le magicien du Château Ambulant, les petites soeurs de Ponyo quant à elles évoquent tour à tour les esprits de la forêt de Princesse Mononoke ou les noireaudes de Totoro et de Chihiro, et l'on a bien sûr droit à des déferlements de masses organiques comme dans Mononoke et Chihiro.
La magie est omniprésente, mais l'histoire est bien moins confuse que celle du Château Ambulant. Le réalisateur prend visiblement plaisir à regarder Ponyo s'efforcer de devenir une vraie petite fille, et il faut admettre que ses scènes sont parmi ses plus poétiques et touchantes depuis Totoro.
Un film qui fait passer un agréable moment, dont on ressort un sourire beat aux lèvres avec l'impression de flotter au dessus du sol.
Encore une fois bravo Monsieur Miyazaki!

jeudi 2 avril 2009

Safari- Olivier Barroux




Une fois n 'est pas coutume je suis allé voir une comédie, française de surcroît.

Sans révolutionner le genre ( ce n 'est pas ce qu'on lui demandait de toute façon), Olivier Barroux, qui retrouvait ici son complice de plus de 15 ans Kad Merad, entre temps devenu une super star dans le monde francophone, livre ici un film très réussi, sans temps morts et aux personnages attachants.

La mise en scène est la plupart du temps fonctionnelle, se reposant sur une distribution impeccable, Kad en tête, qui retrouve ici son compère des Chtis, Guy Lecluyse ( décidément il est beaucoup question de retrouvailles dans ce film), entourés entre autres de Valerie Benguigui, Frédérique Bel et Lionel Abelanski, auxquels se joignent à l'occasion de croustillants caméos des Yannick Noah ou Omar Sy ( du S.A.V de Canal+).

Pour autant le métrage s'écarte à plusieurs occasions du simple téléfilm gonflé pour les salles obscures, grâce aux magnifiques paysages de l'Afrique du Sud, mais aussi lors de certaines séquences filmées de façon plus originales que la moyenne, surtout pour une comédie héxagonale.

De l'éxotisme, de l'humour, des sentiments, un zeste de danger et de drame, Safari c'est bon , mangez-en!

mardi 31 mars 2009

Les 3 Royaumes -John Woo




Comme beaucoup de ses compatriotes, John Woo s 'est un temps laissé séduire par les sirènes d'Hollywwod, mais même s'il a trouvé de l'autre côté du Pacifique un plus grand confort lors du tournage de ses films, il a beaucoup souffert de ne pas pouvoir monter les projets qui lui tenaient à coeur. Et pourtant il en a fait du boulot alimentaire, à commencer par son bizutage vandamesque (de Ringo Lam à Tsui Hark tous les réalisateurs Hong Kongais en sont passés par là).
Dernier en date à retourner dans le giron de la mère patrie, rétrocédée entre temps à la Chine, John Woo nous revient avec une fresque historique relatant l'un des faits d'armes les plus emblématiques de l'histoire de l'Empire Du Milieu: la bataille des falaises rouges.
Même s'il a connu la gloire grâce à ses films policiers, John Woo a touché à tout avant d'être connu, et il n 'est pas étranger au genre. De surcroît il bénéficie ici de moyens conséquents et de la coopération entière de l'armée chinoise qui lui a fourni d'innombrables figurants ( avec un peu de chance dans quelques années l'armée chinoise ne sera plus connue que pour sa participation aux peplums chinois, on peut toujours rêver).
Il était donc attendu au tournant, et le bougre ne déçoit pas!
La scène de bataille qui ouvre le film donne le ton: c 'est violent, c 'est grandiose, c 'est superbe et c 'est du John Woo pur jus! Les généraux sont de véritables super-héros, évoquant à la fois le Leonidas de 300 et les héros des premiers polars du réalisateur dans leur façon de massacrer la piétaille ennemie par paquets de douze, dans leur héroisme lorsqu'il s'agit de sauver un bébé et surtout leur façon de s'épauler mutuellement au coeur de la mêlée.
Pour autant, la valeur des généraux ne leur garanti pas la victoire, car ils ne font que couvrir la fuite des paysans.
La suite du film concerne surtout les tractations entre les personnages pour sceller des alliances et présenter les troupes absentes au premier affrontement, dont le formidable Tony Leung Chiu Wai, que Woo n'avait pas dirigé depuis Hard Boiled en 1992. Notre bonheur aurait été complet s'il avait pu reformer le duo de ce film mythique, hélas l'acteur chinois le plus médiatique du monde était retenu par ses engagements concernant l'adaptation de Dragon Ball. Il auraît peut être dû consulter l'agenda des films en préparation avant de signer.
Chow Yun Fat doit l'avoir bien mauvaise, d'autant que John Woo est visiblement en très grande forme. Ses thèmes de prédilection s'accordent parfaitement avec le contexte historique et héroique, le fait d'échanger les colts contre les épées ne le gêne absolument pas pour élaborer ses chorégraphies sanglantes (il parvient même à replacer son fameux "Mexican Stand-Off"), et il réinvente de fort belle manière son utilisation des colombes.
Le casting est impeccable: les nombreux généraux, parmi lesquels Takeshi Kaneshiro, le Sino-Nippon préféré du cinéma chinois, sont tous facilement identifiables à leur manière très particulière de se battre et Chang Chen, le jeune héros de Tigre Et Dragons, incarne avec la retenue et le charme requis le génial stratège Sun Quan, tandis que la lumineuse Lin Chiling illumine l'écran de sa grâce diaphane.
Le seul problème est que la version projetée en occident est en fait un condensé de deux films d'une durée de deux heures et demie chacun. Même si le charcutage ne se fait pas trop sentir ( à part dans la bataille finale où l'on passe tout de même très rapidement de la nuit noire au plein jour), je ne peux que m'élever contre cette pratique qui semble impliquer que le public occidental n 'est pas à même d'apprécier dans toute sa splendeur une fresque héroique chinoise, réalisée qui plus est par l'un des plus grands réalisateurs en activité, tous pays confondus.
Il ne reste plus qu'à espérer que les distributeurs rectifieront le tir lors de la sortie dvd/blueRay...

jeudi 26 mars 2009

The Chaser- Hong-jin Na

Joon-Ho est un ancien policier reconverti dans le proxénétisme. Suspectant tout d'abord que ses filles se font enlever pour être revendues, il se rend bientôt compte qu'elles sont en fait les proies d'un tueur en série, lequel est vite capturé, mais sa dernière victime est encore en vie quelque part. Une course contre-la-montre s'engage alors pour la retrouver avant qu'elle ne meure.


On le sait, depuis quelques années maintenant c 'est du Pays du Matin Calme que nous viennent les films les plus interessants du continent asiatique. Après la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook, après le délire westernien de Kim Jee-Woon, voici donc une énième variation sur le thème du tueur en série. Rien de bien oiginal au premier abord, sauf que le réalisateur prend ici le parti de la victime pour nous faire ressentir sa souffrance, au lieu de se focaliser, comme la plupart des films de ce genre, sur le face à face entre le monstre et la police. Ici le tueur n 'est pas un génie du crime, ce n 'est au contraire qu'un pauvre type impuissant qui ne s'attaque qu'à des cibles faciles, et s'il a pu faire de nombreuses victimes ce n 'est en aucun cas grâce à la supériorité de son intellect, mais bien à cause de l'incompétence de la police. D'ailleurs toutes les autorités en prennent pour leur grade dans le film, à commencer par le maire qui se fait copieusement asperger d'excréments. Le film évite tout manichéeisme, le héros n'étant au départ motivé que par le manque à gagner que lui occasionne la perte de ses filles. La seule figure positive dans tout celà est la victime que l'on voit se débattre pour tenter de sortir du piège où elle est retenue.
Un suspens qui parvient à nous tenir en haleine deux heures durant malgré la rapide capture du tueur, une violence parfois insoutenable, des acteurs d'autant plus identifiés à leurs rôles qu'ils sont pour la plupart inconnus ( à plus forte raison du public occidental), The Chaser est un film coup de poing qui laisse K.O une fois le générique de fin arrivé.
A celà s'ajoute l'atmosphère moite de l'été coréen, où les averses s'enchaînent sans dicontinuer, donnant au film un petit air de Seven.
Pour un premier film, c 'est un coup de maître. Hong-Jin Na, un réalisateur à suivre.

dimanche 22 mars 2009

C'est Le Printemps!


Samedi 21 Mars dans la fraicheur du matin ensoleillé, me rendant à petites foulées vers la citadelle, je remarque une agitation inhabituelle sur la place de la République. Des banderolles, des tentes, des ballons, des gens qui patientent devant une barrière... Mais bien sûr! Nous sommes le premier jour du printemps, c 'est aujourd'hui que sera distribué la nouvelle édition du Chti, l'indispensable guide de la métropole lilloise qui, depuis 36 ans, en répertorie absolument toutes les adresses utiles, des hôtels et restaurants aux administrations et commerces et associations
Je décide d'aller y faire un tour dans l'après-midi, pour le moment j'ai des calories à brûler.
Quelques heures plus tard, j'évolue au milieu des différents stands régionaux, ici on peut déguster des gauffres au chocolat, là on peut siroter un thé marocain, là encore un coin pour que les enfants se défoulent, plus loin certains vendent des t-shirts "Chti" tandis que d'autres encore perpétuent l'oeuvre de l'Abbé Pierre. Le Chti est gratuit, ou presque, contre une petite pièce on peut en prendre autant qu'on veut!
L'animation est assurée par une scène dressée devant le musée des beaux arts où se succèdent des chanteurs amateurs massacrant les classiques de la chanson internationale, leur prestation projetée sur un écran géant afin que le public ne perde rien du carnage.
Mon Chti en poche je n'ai plus de raison de faire souffrir mes oreilles davantage, et m'en retourne dans mon antre.

jeudi 19 mars 2009

Fast and vite passé


Mercredi 18 mars, ciel bleu, soleil, température agréable, on se croirait presque en été, et du côté du kinépolis l'atmosphère se réchauffe encore en début d'après midi: toute l'équipe de Fast And Furious 4 débarque pour l'avant-première française.A 13 heures l'espace entre l'Hipopotamus et le Kinépolis est déjà noir de monde. Sur les marches un présentateur tente de meubler en attendant l'arrivée des acteurs et du réalisateur du film tandis que défile en fond sonore la musique diffusée par la radio qui sponsorise l'événement, interrompue de temps en temps par le mix d'un dj installé sur le site. Je ne sais pas ce qui est le plus insupportable.La note kitsch est fournie par le groupe de pom pom girls qui vient régulièrement se trémousser devant le public, vraisemblablement au son des chansons figurant sur la B.O du film.
En parlant de B.O, un groupe de rappeurs français y ayant participé y va de son flow entre deux apparitions des majorettes.
Ultime tentative d'ameublement, les gagnants d'un concours quelconque débarquent de voitures tunées et montent les marches sous les huées du public.
Après plus d'une heure et demie d'attente, précédés par des vrombissements de moteurs et une odeur de gomme brûlée, les stars arrivent au volant de voitures outrageusement tunées. Michelle Rodriguez et Jordana Brewter très souriantes, Paul Walker et son sourire colgate qui font hurler les jeunes filles en fleur, mais où est donc Vin Diesel?
Alors que ses collègues se sont contentés d'un passage éclair devant le public avant de gagner le mini studio à l'intérieur du Kinépolis, l'éternel interprête de Riddick prend son temps pour signer des autographes, serrer des mains et prendre la pose auprès des fans. Lorsqu'il passe près de mon emplacement, les deux jeunes filles qui me bouchent la vue poussent des cris à faire exploser les vitres blindées de son bolide. Le temps d'appercevoir un coin de biceps et le sommet de son crâne rasé et c 'est fini, Vin Diesel monte les escalier et après un dernier salut de la main pousse la porte et disparait à l'intérieur du Kinépolis.
Je regagne ma voiture juste à temps pour entendre son interview à la radio.
Pour voir le film, il faudra encore attendre deux semaines.

jeudi 12 mars 2009

Who Watches The Watchmen?


Plus de vingt ans après sa parution, deux decennies de “developpement hell” après la sortie de son premier numéro, l’adaptation de l’oeuvre phare d’Alan Moore et Dave Gibbons prend vie sur les écrans du monde entier.
C’est un succès, aussi bien du point de vue économique que critique ( même si quelques voix discordantes, comme toujours, se font entendre), mais est-ce une bonne nouvelle pour autant ?
Que faut-il penser de cette tendance à adapter comics, mangas et bandes dessinées diverses à l’écran?
Certains argueront que là au moins « les images bougent », donc c’est plus facile à suivre, d’autres diront que la bande dessinée a de tout temps été la petite sœur du 7è art, ce qui sous-entend qu’elle lui est inférieure justifiant ainsi l’adaptation, d’autres encore que le récit touche ainsi plus de monde (on lit de moins en moins, de la bd comme autre chose), d’autres enfin, plus réalistes, diront que si une bd rapporte du fric, un film qui sera tiré en rapportera aussi !
Le raisonnement purement mercantile derrière ces opérations laisse de côté de nombreuses interrogations. Une œuvre, quelle qu’elle soit, ne devrait-elle pas se suffire à elle-même? La bande dessinée n’est-elle pas une forme d’art à part entière? A-t-elle besoin de répondre à l’appel des sirènes d’Hollywood pour exister? Le cinéma est-il à ce point en crise qu’il ne peut plus alimenter les salles qu’en cherchant l’inspiration ailleurs? Et surtout, une bande dessinée n’est-elle qu’un storyboard amélioré qu’il suffirait de suivre pas à pas pour en réaliser une adaptation fidèle ?
C’est en tout cas ce que semble penser Zack Snyder qui reproduit ici la recette appliquée au 300 de Frank Miller. En voyant le film on a vraiment l’impression que les cases se sont animées, mais cela fait-il forcément de Watchmen- le film un bon film, ou même une bonne adaptation?
Derrière chaque planche, derrière chaque case, derrière chaque trait du comic book de Moore et Gibbons il y avait une profonde réflexion sur la nature, l’histoire et la fonction du comic-book. Je doute fort qu’il en aille autant de chaque photogramme du film de Zack Snyder. Moore et Gibbons profitaient du format épisodique de leur bande dessinée pour se approfondir leurs personnages ; appliquée à un film de 2h45 cette technique donne une impression de pagaille narrative; on passe arbitrairement de la voix intérieure d’un personnage à celle d’un autre, et l’effet se rapproche de celui obtenu avec les films à sketches, peut être d’ailleurs Snyder aurait-il du davantage s’en inspirer. Enfin, à quoi bon évoquer de nos jours un 1985 uchronique, fruit de l’apparition du seul surhumain de la planète dans les années 60? Ne risque-t-on pas de perdre en route la majorité des spectateurs potentiels qui, dit-on, ne sont guère férus d’histoire?
Watchmen-Le Comic-Book, était une œuvre adulte, complexe, exigeante. Vouloir en faire un produit de consommation de masse est à coup sûr la dénaturer. La bande-annonce était déjà assez mensongère dans sa tentative de séduire les fans de films d’action. Le film lui-même va un peu plus loin en en rajoutant dans le gore et la violence, histoire d’appâter le chaland, et laissant de côté de nombreux aspects psychologiques.
Pour autant le film est loin d’être mauvais. La photographie est superbe, les acteurs excellents, la direction artistique irréprochable… Il est même beaucoup plus complexe que la plupart des films de super héros. Mais il doit toutes ses qualités à l’incroyable richesse du comic-book qui, même dénaturé, reste un véritable monument, mais certainement pas à Zack Snyder qui se spécialise de plus en plus dans les adaptations à l’image près et oublie de construire une œuvre personnelle.
Son succès est même son plus grand défaut, car les millions qu’il rapporte vont appeler d’autres adaptations du même tonneau, et comme de nos jours on peut véritablement tout faire au cinéma, je vois mal les producteurs se gêner.
Seulement être capable de faire n’importe quoi justifie-il qu’on doive absolument le faire ?

mardi 3 mars 2009

Des Loups Garous et des Hommes...


La sortie de Underworld 3 ( un film qu'il est bien sympa) est l'occasion de revenir sur les destins croisés de nos amis loups garous et vampires au cinéma.
Car si les vampires n'ont jamais été aussi choyés, il n'en va pas de même pour les lycanthropes. Il n'y a qu'à voir le nombre de films ayant pour sujet les suceurs de sang et ceux mettant en vedette des gens qui se transforment à la pleine lune pour s'en rendre compte: le loup garou n'a pas bonne presse.
Déjà, à l'époque où Lon Chaney se mettait plein de poils sur le visage, les vampires avaient déjà connu maintes adaptations cinématographiques. Pour les loups garous il aura fallu attrendre l'avènement du parlant ( sans doute une question de rendu des hurlements).
Les vampires sont les aristocrates du cinéma d'horreur, la créature maléfique par excellence. D'ailleurs ils habitent souvent de somptueuses demeures ( pas toujours bien entretenues il est vrai), sont immortels, ont des serviteurs qui veillent sur leur repos le jour venu, et surtout ils sont diablement sexy, ils dégagent un magnétisme animal qui bizarrement fait défaut à nos amis à poils. Ils sont le symbole de toutes nos pulsions refoulées, et principalement les pulsions sexuelles. Le sang c 'est la vie, mais c 'est aussi la marque du passage à l'âge adulte, à la vie sexuelle.
De son côté, le loup garou souffre d'une image de brute sans cervelle, victime d'une malédiction qu'il ne maîtrise absolument pas, c 'est la bête dans ce qu'elle a de plus primitif, et son existence est généralement très courte. Il est une telle image de la déchéance que dans la version Hammer Oliver Reed nait carrément loup garou après que sa servante de mère se soit faite violer et sequestrée dans un cachot pendant des années par un aristocrate. Certainement un vampire lui aussi d'ailleurs, c 'est peut être là l'origine des rapports entre lycanthropes et suceurs de sang tels qu'ils sont détaillés dans Underworld: les vampires qui commandent et les lycans qui vivent dans la servitude.
Ainsi, le mythe du loup garou aura été relativement ignoré, et les bons films du genre sont rares. Il faudra attendre les années 80 pour qu'une oeuvre se penche sérieusement dessus: Hurlements de Joe Dante change complétement notre perception du loup garou: désormais il n 'est plus soumis à la pleine lune, il peut se transformer quand il le veut, garde toute sa conscience même dans sa forme animale et possède de spectaculaires dons de régénération. Mais ce brillant exemple restera malheureusement bien seul, même si de nombreuses suites ont été données au chef d'oeuvre de Joe Dante, elles sont toutes affreusement nulles.
Récemment pourtant, avec le film canadien Ginger Snaps, une interessante parabole sur le passage à l'âge adulte a été réalisée. Ce thème avait déjà été exploité par le passé, mais uniquement sur le mode comique, dans I Was A Teenage Werewolf avec Michael Landon et le Teen Wolf avec Michael J Fox.
De leur côté, les vampires ont connu des centaines de variations, aussi bien en roman qu'à l'écran qui leur ont vallu maintes nouvelles jeunesses. Encore une différence de traitement avec leurs frères aux dents longues: les livres sur les loup garou sont peu nombreux, et aucun n'a eu le retentissement de la saga D'Anne Rice et encore moins du Dracula de Bram Stoker.
C 'est justement peut être de là que vient la différence de traitement entre les deux mythes: les vampires ont en Dracula un représentant mondialement celèbre, une tête d'affiche identifiable par tous, même ceux qui n'y connaissent rien au fantastique.
On attend donc le loup garou qui sortira les siens de l'anonymat...

jeudi 26 février 2009

Gran Torino - Clint Eastwood


Mine de rien celà faisait tout de même près de cinq ans que l'on n'avait vu le grand Clint sur un écran de cinéma, et bon sang que ça fait plaisir!
Depuis 2004, l'année de Million Dollar Baby, Clint a réalisé trois films pour lesquels il n'était que réalisateur: le dyptique sur la bataille d'Iwo Jima et Changeling (L'Echange en VF). Trois très bons films, mais la présence charismatique de sa haute silhouette commençait à manquer.
Et quand on sait qu'il a déclaré que ce serait ici sa dernière apparition en tant qu'acteur on ne peut s'empêcher de voir Gran Torino comme une espèce de testament, du moins à sa carrière d'acteur.
De fait, le dernier film de l'homme de Malpaso contient de nombreux clins d'oeil à ses rôles passés. Il incarne comme à son habitude un homme solitaire ( ici par la force des choses, puisque veuf), raciste (Harry Callahan), un vieillard bougon hanté par son passé (comme dans Million Dollar Baby), qui a le juron et le crachat facile ose tenir tête à un gang (un million de film dans les années 70/80), et qui prend sous son aile un jeune paumé. Les tâches qu'il lui fait accomplir ainsi que son franc parler et son humour très particulier ne sont pas sans rappeler, toutes proportions gardées, l'entraînement des marines qu'il a sous ses ordres dans Le Maître de Guerre. La situation d'un vieillard en fin de vie évoque aussi par moments Créances de Sang, voire Honkytonk Man.
Pour autant, loin de ressembler à un best of de ses précédents films, Gran Torino dégage une fraîcheur dont pourraient s'inspirer nombre de jeunes réalisateurs. Clint Eastwood évoque ses rôles passés sans nostalgie, ce film étant une manière pour lui de tourner la page, sans pour autant tomber dans le nombrilisme.
Bien qu'incarnant le premier rôle il n'hésite pas à rire de lui-même, et les premières scènes où il échange des regards courroucés avec ses nouveaux voisins, ou avec ses enfants qui veulent le placer en maison de retraite sont emplies de tendresse et d'auto-dérision. Son personnage de vétéran de la guerre de Corée, qui voit s'installer des asiatiques tout autour de chez lui est très cocasse. Mais c 'est lorsque Walt Kowalski chasse des voyoux de sa pelouse ou fait fuir les agresseurs d'une jeune fille que le fan de base saute de joie: même à près de 80 ans, Clint reste Clint, et est toujours capable d'en remontrer aux morveux de tout poil. Pour un peu on se prendrait à rêver à un 5è Inspecteur Harry!
Gran Torino est une friandise à déguster et à apprécier pleinement, en espérant que contrairement aux rumeurs, ce ne soit pas la dernière.

mardi 24 février 2009

Robocop: Delta City- Frank Miller, Steven Grant & Juan José Ryp


Petit retour en arrière...
En 1989, devant le succès du film réalisé par Paul Verhoeven, les producteurs se disent qu'il serait judicieux de donner une suite à Robocop. Pour en écrire le scénario ils font appel à Frank Miller, auteur de comics très violents et ancrés dans la réalité urbaine américaine, apparemment le choix idéal. Se basant sur les éléments qui ont fait le succès du métrage original, Miller livre un script brutal et très caustique qui effraie les financiers ( ils ont vu le premier film au fait?). Le scénario sera donc révisé de nombreuses fois avant d'être confié à Irvin Kershner qui réalisera le film sympathique mais quelque peu raté que l'on connaît.
2005, le petit éditeur Avatar Press récupère les droits d'adaptation du personnage en bandes dessinées. Le scénario original de Miller ayant acquis au fil des années le statut de légende urbaine, le directeur de publication , William Christensen se dit qu'il serait sympa de sortir un comic-book basé sur le script maudit du maître. Il confie l'adaptation du traitement de Frank Miller à Steven Grant et la mise en images à Juan José Ryp.
Dès la première page une référence saute aux yeux: on se croirait presque devant des planches de Hard Boiled, le délire de Miller et Geoff Darrow sorti au début des années 90; les cases sont surchargées de détails, le sol jonché de douilles d'armes automatiques en mode mise à feu perpétuel, les véhicules et les bâtiments sont criblés de balles, et Robocop lui-même n'est qu'une ruine ambulante.
On est loin du chevalier à l'armure scintillante du deuxième film de la saga!
L'ambiance est beaucoup plus glauque, et ce dès le départ: la grève de la police bat son plein et seul Robocop assure encore son service, ne prenant pas le temps nécessaire à sa maintenance. Il est bientôt victime de défaillances mécaniques et électroniques, auxquelles s'ajoutent les souvenirs résurgents de sa famille.
De son côté, L'OCP tente depuis des années de reproduire leur unique réussite en matière de policier cyborg, mais comme dans le film ils essuient échec sur échec. C 'est alors qu'une jeune cadre dynamique, qui était il y a peu encore leur plus farouche opposante, vient leur proposer une nouvelle approche...
Une évidence s'impose, que l'on soupçonnait depuis la sortie du film: les meilleurs moments , les meilleures idées, sont bien l'oeuvre de Frank Miller! les fausses pubs, qui sont les même à la virgule près, la grève de la police ( qui menaçait déjà dans le premier film), le personnage de la jeune louve aux dents longues ( alors que l'on ne sait rien de son passé dans le film), et on est loin des images propres et baignées de lumière d' Irvin Kershner, bien plus à l'aise dans les univers aseptisés à la Star Wars ( il en a d'ailleurs réalisé le meilleur épisode) que dans la réalité brutale et crasseuse des rues livrées au crime et à la corruption.
Le premier volume a été édité en France chez Albin Michel, mais bizarrement la suite se fait attendre...

vendredi 20 février 2009

VENDREDI 13- Marcus Nispel


Une semaine après sa sortie parisienne voilà que déboule finalement dans notre région le remake de Vendredi 13 réalisé par Marcus Nispel, déjà responsable de la relecture du chef d'oeuvre de Tobe Hooper.
Et encore, comme avec The Mist, il faut à l'amateur de pellicule horrifique affronter un véritable parcours du combattant pour obtenir sa dose d'hémoglobine pelliculée. En effet, non content de ne sortir le métrage que sur une seule salle ( au kinépolis, la plus chère de la métropole, 9 euros minimum), les distributeurs n'ont pas jugé bon de programmer ce film tout au long de la journée. Alors que ce film casse véritablement la baraque aux USA, ici il est relégué en soirée, voire en dernière partie de soirée ( un jour sur deux il n 'est projeté qu'à 22h30, le reste du temps on peut y ajouter la séance de 20h30).
Une fois dans la salle il faut encore compter une bonne demi-heure de bandes annonces, mais bizarrement pas de pubs, il est vrai que le public des films d'horreur n 'est pas financièrement rentable ...
Quoi qu'il en soit ce film est une petite surprise très sympathique.
Dès la double séquence pré-générique on est en terrain connu; le métrage se pose en relecture du mythe de Jason, et grâce est rendue à sa maman. C'est ensuite au tour d'un groupe de jeunes fornicateurs et fumeurs de joints de tomber sous la machette d'un tueur qu'on n'a jamais connu aussi vif.
Le film ne commence réellement qu'après un bon quart d'heure avec l'arrivée de notre chargement de "chair-à-Jason", un ramassis de jeunes queutard et adeptes de la fumette venus s'éclater sur les rives de Crystal Lake, tandis que le frère d'une des victimes du prologue cherche sa petite soeur.
le teuton Marcus Nispel s'acquite de fort belle manière de son contrat, respectant à la virgule près le cahier des charges: jeunes bien débiles, filles peu farouches, personnages tellement imbuvables que l'on a hâte de les voir se faire tailler en tranches par Vorhees junior, et surtout des scènes brutalement gores non désamorcées par un deuxième degré malvenu.
Jason, contrairement à d'autres croque-mittaines, comme Freddy par exemple, ne s'amuse pas avec ses proies, il les tue rapidement, efficacement, même s'il aime bien les laisser un peu mariner dans leur jus.
Pour un peu on se croirait revenus en plein coeur des années 80. C 'est ce qu'on appelle un remake réussit, bien plus que celui de Massacre à La Tronçonneuse du même Nispel.
Il faut dire aussi que le matériau de base était d'un tout autre calibre...