lundi 31 août 2009

Là-Haut - Pete Docter


Quand on va voir un dessin animé, une des règles de base, pour éviter les hordes de gamins hurlants, c 'est d'aller à la séance de 11h. Comme il n'y en a pas au Kinépolis, je ne pourrai donc pas voir Là-Haut en relief, mais au moins la salle sera relativement calme.
Comme chaque année, Pixar nous gratifie d'un petit joyau, et 2009 ne fait pas exeption à la règle. Cette fois c 'est Pete Docter, déjà réalisateur de Monstres et Compagnies, qui nous a concocté cette merveille.
Une fois de plus, sur un script à priori très éloigné des préoccupations des enfants, ce qui est devenu la division animation du monstre Disney a accouché d'un bijou bourré d'émotion. Quel héros pouvait-on en effet imaginer plus éloigné du public enfantin qu'un vieil homme qui n'attend plus rien de la vie. Ce serait oublier, comme bon nombre d'occidentaux, que les dessins animés ne sont pas forcément destinés aux enfants, et deuxièmement que ceux-ci sont capables d'apprécier autre chose que des histoires avec des animaux parlants.
Les vingt premières minutes sont sans doute les meilleures du film. En quelques tableaux nous est résumée la vie de M. Fredericksen, de son enfance à son présent statut de veuf, en passant par la rencontre avec celle qui allait devenir son épouse, leur vie commune, leurs rêves et finalement la mort de son aimée. Plutôt violent comme entrée en matière pour des chérubins, et un pari plutôt risqué de leur parler ainsi de la vieillesse et de la mort. Je crois que pas mal de parents auront droit à des questions un peu embarrassantes en sortant de la salle.
Comme avec la plupart des productions Pixar, on oublie bien vite que l'on a affaire à un dessin animé et on se laisse emporter par l'aventure. Les personnages sont plus vrais que nature et l'animation est sans faille, discrète dans sa perfection, chaque époque étant très bien rendue, un joli clin d'oeil aux serials des années 20-30 en guise de cerise sur le gâteau.
Outre les thèmes de la mort et de la fin de vie, le film traite aussi des rêves, de la necessité d'en avoir, de l'obsession qui peut en découler, du fait qu'il n 'est jamais trop tard pour chercher à les atteindre, bref c 'est avant tout un film optimiste, même si on compte tout de même pas mal de morts en cours de route.
Une fois de plus Pixar fait mouche, en s'écartant résolument des voies balisées du "film pour enfants" pour proposer à ses spectateurs ( de tous âges) une oeuvre finalement très mature, à plusieurs niveaux de lecture où chacun trouvera son compte.

Inglourious Basterds- Quentin Tarantino


L'un des films les plus attendus de l'année, comme chaque film de Tarantino depuis Pulp Fiction me direz-vous. Forcément l'attente est énorme et comme d'habitude ( ou presque, Death Proof n'ayant pas contenté tout le monde) l'homme qui parle plus vite que son ombre ne déçoit pas.
Après une première tentative infructueuse, la séance étant complète (ça m'apprendra à vouloir aller au ciné au soir, après on se demande pourquoi j'y vais toujours à la séance de 11h!), j'ai finalement pu me procurer un billet pour Inglorious Basterds.
C 'est effectivement du pur Tarantino, c 'est à dire que c 'est très bavard ( la première scène doit bien durer 15 minutes et n'est composée que d'un dialogue), mais en même temps c 'est pour ça qu'on l'aime. D'un autre côté, c 'est loin de ressembler à du theâtre filmé, la caméra se permettant régulièrement de belles envolées et le montage étant primordial.
C 'est aussi très violent, bien plus que ne laisse supposer la bande annonce ( qui est déjà assez gratinée), et finalement assez réaliste, ce qui ne manque pas de provoquer un sentiment de malaise lors de certaines scènes.
C'est surtout une totale oeuvre de fiction , il ne faut donc pas s'offusquer des (très larges) libertées prises avec la vérité historique.
C 'est de plus un film polyglotte, avec des dialogues commençant dans une langue pour se terminer dans une autre, le changement étant à chaque fois totalement justifié ( ce qui impose de voir le film en V.O pour en apprécier toute la saveur).
Car rien n 'est gratuit dans ce film pourtant très long ( deux bonnes heures et demi), qui rappelle par son classicisme et la rigueur de sa mise en scène un cinéma d'une autre époque, où l'on prenait le temps de présenter les personnages avant de les lancer tête baissée dans l'action. On l'a déjà dit maintes fois, et on le dira encore, Tarantino est un amoureux du cinéma, et son style, pour référentiel qu'il est, parvient malgré tout toujours, en digérant ses influences, à produire quelque chose de très personnel (oui, il y a encore une scène de fétichisme des pieds!).
Le prix d'interprétation cannois de Cristoph Waltz est amplement mérité, il est d'ailleurs sans doute le véritable " héros" du film, en tout cas le rôle le plus marquant. Son personnage d'officier nazi immensément cultivé, suave à souhait, polyglotte et limier hors pair marquera les esprits pour longtemps.
Le reste de la distribution est impeccable: Diane Kruger et Brad Pitt bien sûr, mais aussi Eli Roth (oui, le réalisateur des deux Hostel), qui s'avère être un acteur tout à fait correct et très charismatique.
Le seul problème vient du côté français de la distribution, surtout Mélanie Laurent, dont la diction et le manque de conviction finissent, à la longue, par énerver.
C 'est enfin, comme pour chaque film de Tarantino, une déclaration d'amour au cinéma. On
ne compte pas les références à l'histoire du 7è art, les personnages impliqués, à un niveau ou un autre, dans la production ou la distribution et les liens étroits entre cet art et l'intrigue même du film.
C 'est passionné, c 'est violent, c 'est beau, c 'est Tarantino!

The Midnight Meat Train - Ryuhei Kitamura

Quand un véritable film d'horreur finit par trouver son chemin sur les écrans français, il ne faut pas le rater. Véritable carton dans tous les festivals où il est apparu, le dernier film du Japonais fou Ryuhei Kitamura ( Versus, Azumi, Godzilla Final Wars...) risquait pourtant d'atterrir dans nos contrés directement dans la case "sortie dvd". Par on ne sait quel miracle, il est finalement projeté dans une combinaison respectable de salles, même si à Lille il est relégué à la séance de 22h30, et uniquement au Kinépolis, le cinéma le plus cher de la métropole ( 9 Euros! 10 pour les séances en relief, comme pour Beowulf ou Là-Haut).
Ayant lu la nouvelle à l'origine du métrage il y a très longtemps, j'attendais avec impatience son adaptation, une impatience doublée d'une certaine apréhension, le style de Clive Barker étant tellement glauque et violent qu'il risquait d'être aseptisé par les producteurs ou un réalisateur timoré. Mais le nom de Kitamura a tôt fait de me rassurer, l'homme étant connu pour sa folie généreuse.
The Midnight Meat Train est donc un film d'horreur, un vrai, qui ne prend pas de gants, et vous frappe en pleine tronche, comme le marteau dont se sert l'assassin. Dès les premières secondes le ton est donné: on patauge dans le sang! l'ambiance sombre et glauque des derniers métros d'une grande métropole Américaine (le nom de la ville n 'est jamais évoqué) nous prend aux tripes et la fascination mélée de répulsion qu'éprouve le héros pour ce monde interlope nous pénétre rapidement.
Il s'agit sans aucun doute d'une des meilleures adaptations de Clive Barker au cinéma ( avec le Candyman de Bill Condon et Lord Of Illusions , réalisé par Barker lui-même).
La nouvelle de départ étant très courte, il a bien sûr fallu étoffer un peu, mais dans l'ensemble le film va à l'essentiel. C 'est brutal, et sans concessions.
Kitamura a même réussi à calmer un peu son style flamboyant, à l'image d'un certain Sam Raimi (Ted, le frère de celui-ci, joue d'ailleurs dans le film), et prend le temps de poser ses personnages et son intrigue pour mieux se déchainer lors des scènes de meurtres. Nous avons alors droit à un festival de mouvements de caméra complétement fous, de plans gores à l'extrème, parfois "gonflés" aux CGI pour en renforcer l'aspect "cartoon" et d'effets de montage très spectaculaires.
J'ai gardé le meilleur pour la fin: Vinnie Jones!
Celui que je ne connaissais jusqu'ici que comme l'interprête du ridicule Juggernaut de X-Men 3 révèle ici une présence impressionnante. Son personnage de bourreau/boucher mutique et sans état d'âmes prend d'emblée place parmi les plus grands du bestiaire du cinéma d'horreur, aux côtés de Jason, Michael Myers, Freddy ou le Candyman justement. On assiste ici à la naissance d'un géant!

Harry Potter et le Prince de Sang Mélé - David Yates

A peine revenu de Corée, je reprends illico le chemin des salles obscures, ayant été sevré de cinéma pendant un mois ( à une exception près).
Je me dirige donc vers Le Majestic, ma salle fétiche, que j'ai la surprise de découvrir entièrement relookée! La coquine a profité de mon absence pour se faire faire un lifting!
L'intérieur a lui aussi été modifié, mais pas en profondeur; passé le guichet, on retrouve la même moquette défraichie, on monte juste par l'autre escalier.
Première séance sur le sol français, Harry Potter, 6è du nom. J'aurais pu le voir à Séoul, mais je me suis dit que j'avais bien le temps de le voir une fois revenu, ce qui est en effet le cas.
David Yates, en charge de la saga depuis le 4è épisode, est toujours à la barre ( et apparemment il restera jusqu'à la fin), et il est chaque fois plus à l'aise. D'autant que de tous les livres relatant les aventures du jeune sorcier, Le Prince De Sang Mélé est celui que j'ai le moins aimé, j'ai donc moins d'attentes quant à son adaptation.
Il n 'est donc pas étonnant que ce film s'avère être une bonne surprise. Le gros défaut des précédent opus était qu'ils cherchaient à caser un maximum de choses, le matériau de base étant très dense, or il m'a toujours semblé qu'il ne se passait pas grand chose dans le 6è tome, du coup Yates a plus de latitude pour réaliser un vrai film.
J'ai entendu certains se plaindre de la mièvrerie du film, l'accent étant beaucoup mis sur les aventures sentimentales des personnages, mais par rapport au livre je trouve justement que c 'est assez light.
Le seul reproche que je pourrais adresser à cet épisode est le choix de la séquence d'ouverture, qui concerne Harry, alors que celle du livre ( avec Snape et la maman de Drago) qui a été reléguée un peu plus loin dans le métrage, avait parfaitement sa place en introduction, d'autant qu'elle renvoie directement au climax.
Un bon épisode donc, qui laisse augurer du meilleur pour la suite, d'autant que cette fois nous aurons droit à deux films ( mais pas pour le prix d'un quand même , faut pas rêver!).

jeudi 27 août 2009

Un an!


Comme le temps passe!
Ca fait déjà un an que je raconte n'importe quoi sur ce blog! ( va falloir penser à le relooker un de ces jours d'ailleurs).
Merci aux trois personnes qui me lisent de temps en temps :)

mardi 18 août 2009

Chaw - Shin Jeong-won


Même en Corée, alors que mon vocabulaire s'y limite aux noms des plats et alcools locaux, je trouve le moyen d'aller au cinéma (ceci dit sur un mois je n'y ai vu qu'un film ); je me souviendrai toujours de la tête de la caissière quand j'ai acheté mon billet!
Chaw donc, est le dernier né de la vague horrifique originaire du Pays du Matin Calme, après The Host et D-War (pas encore vu celui-là, tiens), et met en scène un sanglier géant. Grand fan de Razorback et du Seigneur Okkoto de Princesse Mononoke (et accessoirement né l'année du cochon), je ne pouvais manquer ce film. D'autant qu'il s'inspire du classique des classiques de film de monstres, à savoir Jaws ( Les Dents De La Mer chez nous). Voyez plutôt: dans un village isolé au milieu des collines, des meurtres aussi sauvages que mystérieux se produisent. Il devient bientôt évident que le responsable est un sanglier mangeur d'homme. Aussitôt la nouvelle rendue publique, on assiste à un défilé de chasseurs qui se mettent à ratisser la forêt et tuent bientôt une grosse bête, mais ce n 'est pas LA bête! ajoutez à celà un maire acoquiné à des promoteurs qui ne veulent surtout pas de mauvaise publicité pour le coin, des écolos s'opposant à ceux-ci, un flic citadin nouvellement nommé dans la région et un vieux chasseur à qui on ne la fait pas et vous otenez un remake à la lettre.
Conscients qu'il fallait tout de même un peu se démarquer de leur prestigieux modèle, le réalisateur et les scénaristes on ajouté d'autres personnages, qui servent soit de "comic relief" (le type qui n'arrête pas de se faire harponner les fesses) ou donnent au village un petit air de Twin Peaks ( l'espèce de sorcière aux longs cheveux et son fils).
La production s 'est faite en partenariat avec les USA, et une bonne partie du métrage a même été tournée dans les environs de San Francisco.
Les effets spéciaux ont eux aussi été réalisés par une boite américaine. Ils sont malheureusement l'une des grandes faiblesses du film; le monstre, presqu'entièrement réalisé en CGI, n 'est guère crédible dans les scènes diurnes (heureusement peu nombreuses).
Son autre faiblesse est sa durée. Je suis conscient que, ne comprenant rien à ce que se racontent les personnages, j'ai pu trouver le temps particulièrement long, mais il me semble tout de même que le film aurait gagné à être raccourci d'une petite demi-heure, et surtout certains personnages, qui sont à peine esquissés, auraient très bien pu ne pas exister du tout.
Finalement Chaw s'avère être un agréable divertissement, alternant horreur et comédie avec une petite touche de bizarrerie.

Maintenant si il pouvait sortir en France ça m'arrangerait, j'aimerais bien comprendre les dialogues!


samedi 15 août 2009

Des Films Dans L'Avion

Coincé sur un siège pendant près de dix heures entre Paris et Séoul, il n'y a pas grand chose d'autre à faire que de regarder son petit écran personnel, et chez Emirates on nous propose, entre autres, plus de 100 films de toutes époques et de tous genres, l'occasion de se faire une petite séance de rattrapage et d'enfin visionner des oeuvres que l'on a pas eu le temps d'aller voir à leur sortie, pour lesquelles on n'avait pas envie de dépenser dix euros, voire même des films inédits en France!


Première séance: Dragon Ball Evolution. Voilà bien le genre de film pour lequel je n'avais pas envie de dépenser un cent! Les bandes annonces successives témoignaient du mépris des responsables de cette chose pour le manga et la série animée de Toriyama. Et bien la vision du truc dans son ensemble n'a fait que confirmer mes craintes: c'est vraiment très mauvais. Non seulement ça ne respecte pas l'oeuvre originale mais ce n 'est même pas un bon film. Les dialogues sont navrants de bêtise, les combats sans émotion, les personnages totalement transparents, et Piccolo est bien le méchant le moins charismatique qu'il m'ait été donné de voir sur un écran. Quel gâchi quand on pense que c 'est le Spike de Buffy sous le masque de latex. A mon avis il aurait été mille fois plus convainquant sans maquillage.A oublier.

Monstres Contre Aliens par contre c 'est du bon, voire du très bon! Dans le monde de l'animation en 3D il n'y a pas que Pixar, même si j'ai moi aussi tendance à l'oublier. Je n'étais pas allé voir Madagascar ni Kung Fu Panda, mais si c 'est ausi bien fait que celui-ci je sens que je vais bientôt réparer cette erreur. Alors bien sûr on est encore très loin du niveau stratospherique des Indestructibles ou de Monstres Et Compagnie, puisque ce sont les deux références les plus évidentes de ce métrage, mais c 'est très bien réalisé, le casting vocal est aux petits oignons ( Teri Hatcher et Kiefer Sutherland!) et les références aux classiques du genre abondent sans venir comme un cheveu sur la soupe.
Un très bon divertissement familial.

Alors si il y a un film que je ne m'attendais pas trouver dans l'avion c 'est bien celui-là, le premier épisode n'étant sorti en france qu'en janvier. Mais il fallait bien sûr compter sur la légendaire lenteur avec laquelle les films asiatiques parviennent à se frayer un chemin sur nos écrans, et au Japon les trois films sont déjà sortis. On retrouve ici tout ce qui faisait l'interêt du premier film: le Japon (et bientôt le monde?) est sous la coupe d'une secte dirigée par le mystérieux Ami dont le but est de préparer le monde à l'apocalypse, mais qui en fait fait tout pour la déclencher, se basant sur les croquis et récits d'une bande de gosses à laquelle le fameux Ami appartenait dans son enfance. La première partie était basée sur un de ces enfants, et son incarnation adulte ( le récit voyageant sans cesse entre le passé, le présent et l'avenir afin de reconstituer le puzzle). Le second suit le parcours de la nièce de ce personnage, qui tente de continuer l'oeuvre de son oncle. On plonge un peu plus dans les mystères de l'organisation d'Ami, on voit la secte étendre son influence sur les autres pays ( même le vatican!) et rien ne semble pouvoir arrêter les plans diaboliques d'Ami. Le final est littéralement traumatisant. Vivement la suite!

Voici un film ce que je qualifierai d'arnaque pure et simple!
Toute la promo du film était basée sur le retour du casting original (voir la note au sujet de l'avant première). En réunissant de nouveau Vin Diesel (qui accepte pour la première fois depuis Riddick de jouer dans une suite), Paul Walker, Jordana Brewster et Michelle Rodriguez, les producteurs avaient visiblement l'intention de revenir aux sources, et surtout aux bénéfices du premier épisode. Mais voilà qu'un des personnages principaux meurt après à peine 15 minutes!
Alors évidemment c 'est spectaculaire, évidemment Vin Diesel est parfait (non, ce n 'est pas lui qui meurt, faut pas exagérer!), mais je ne peux m'empêcher d'éprouver comme un goût amer dans la bouche.
Celui-là non plus je ne voulais pas payer 10 euros pour aller le voir. Et pourtant j'aime bien Alex Proyas et Nicolas Cage, mais il faut avouer que ces dernières années les deux hommes se sont un peu fourvoyés. Cage en faisant des choix de carrière douteux ( 60 Secondes, Ghost Rider...) et Proyas en trahissant Asimov avec son I, Robot (qui aurait été un bon film sans ce titre qui donne envie de crier "au meurtre!").
Mais la bande annonce était suffisament intriguante pour éveiller mon interêt et je m'étais promis de le voir à l'occasion , soit en video, soit à la télé.
Finalement ce n 'est pas mal, mais l'un comme l'autre ont déjà fait dix fois mieux par le passé. Les personnages sont attachants. On pense un peu à Phénomènes de Shyamalan, mais c 'est bien mieux réussi (on n'a pas envie que les personnages meurent dans d'atroces souffrances ici au moins!), les effets spéciaux sont parfaits, les scènes de catastrophes très spectaculaires, mais le final m'a paru un peu convenu, même si assez poétique (voire biblique).
Sympathique, mais peut mieux faire.
Push n 'est rien d'autre qu'un gâchis de pellicule, et accessoirement de talents.
Il y avait pourtant ici de quoi faire un film de super-héros très divertissant, d'autant que l'on y retrouvait l'interpête de Johnny Storm, rompu à l'exercice sur les deux Fantastic Four ( pas bien fantastiques non plus d'ailleurs), une Dakota Fanning en pleine croissance ( j'espère qu'elle se remplumera une fois qu'elle aura atteint sa taille définitive, elle fait un peu peur là), mais toujours aussi bonne actrice et un Djimon Hounsou qui joue les Nick Fury version Samuel Jackson.
Le pitch rappelle bien évidemment la série Heroes (des gens avec des super-pouvoirs, une agence gouvernementale à leurs trousses...), mais était-ce une raison pour que le film lui aussi ressemble à un pilote de série tv? C'est mou, les dialogues sont mal écrit, et les retournements de situation sont moins crédibles les uns que les autres.
Tant qu'à faire de la télévision, autant y aller carrément. Avec le budget du métrage il y avait sans doute de quoi tourner une saison entière.

je ne sais pas quand je reprendrai l'avion ( jusqu'ici c 'est tous les trois ans), mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant .

jeudi 13 août 2009

Public Enemies - Michael Mann

Arka's back!
De retour du Pays du Matin Calme (où j'ai passé de supers vacances , merci), je me rends compte que je n'avais pas encore chroniqué dernier film visionné avant mon départ!

Attention, chef d'oeuvre! on n'en ésperait pas moins au vu des talents impliqués (Mann à la barre, Bale et Depp en protagonistes et notre Marion nationale pour faire joli), mais peu de films tiennent leurs promesses.
Michael Mann avait déjà donné dans le polar, dans le film d'époque et dans le biopic, mais c'est ici la première fois qu'il tente de traiter les trois genres dans le même projet, et il y parvient avec brio.
On retrouve la façon d'installer les personnages dans leur époque qu'il avait déjà utilisée pour Ali, ce côté "documentaire-mais-pas-trop" qui nous les fait suivre à travers leurs activités quotidiennes, tout de même régies par les interêts du script, Mann poursuit ses experimentations, notamment lors des scènes de nuits, qu'il avait abordées avec Collateral, et le face-à-face entre les deux acteurs principaux renvoie bien sûr à Heat (toutes proportions gardées).
L'époque est bien rendue, on se rend bien compte que l'on est ici à un tournant de l'histoire à la fois du crime et de la police et les personnages incarnent à merveille leurs mondes respectifs: celui de l'urgence et de la passion pour Dillinger, et celui de la patience et de l'opiniatreté pour Purvis, la flamboyance magnifique contre le travail de fourmi.
Qui dit film de gangsters dit bien sûr scènes de fusillades, et celles qui émaillent le film sont tout simplement epoustoufflantes, surtout la dernière, se déroulant de nuit au fond des bois.
Et Marion Cotillard dans tout ça? et bien pour ce qu'on lui demande de faire elle s'en sort plutôt bien. Son personnage étant d'origine française elle n'a pas à dissimuler son accent, son allure estampillée "retro" depuis La Mome lui permet de se glisser sans problème dans l'époque, et elle est très convainquante en petite amie du voyou au grand coeur, même s'il est évident que sa prestation ne lui vaudra pas un oscar cette fois.

mardi 7 juillet 2009

Finale de Malade!


Dimanche 5 juillet, comme tous les ans à la même époque LeJay et votre serviteur se retrouvent chez ma soeur pour regarder la finale des internationaux de tennis de Wimbledon.
Les deux dernières éditions ( et surtout la dernière!) ayant été très crispantes pour nos nerfs de federiens purs et durs nous nous félicitons cette année que notre chouchou n'affronte aujourd'hui "que" Andy Roddick, le Suisse ayant facilement dominé l'Américain à chaque fois qu'ils se retrouvaient en finale.
Nous ne tardons pas à nous rendre compte de notre erreur: le premier set file dans l'escarcelle de Roddick.
Mais après tout Rodgeur a déjà concédé un set dans le tournoi contre Kohlschreiber, c 'est une finale, c 'est normal que ça soit un peu dur pour notre idole.
Deuxième set: tie break. Rodgeur n 'est toujours pas parvenu à breaker le tombeur de Murray. Pire! il est bientôt mené 6-2! trois balles de 2 sets à zéro contre lui! Mais soudain la machine à aces de Roddick s'enraye et c 'est Federer qui s'impose.
Un set partout, le match est relancé.
Le troisième set va lui aussi au tie break. Aucun des joueurs ne laisse échapper son service. Le jeu décisif est cette fois à sens unique, Federer prenant rapidement le large.
On se dit alors que l'affaire est pliée, que Roddick ne reviendra pas, qu'il est toujours en plein "complexe Federer" et qu'il va vite baisser les bras. Mais l'ex-numéro un mondial s 'est depuis quelque temps acheté un mental d'acier et il fait rapidement le break pour s'imposer 6-3 dans le 4è set.
Federer n'a toujours pas breaké Roddick alors que celui-ci lui a déjà par deux fois ravi son service; et dans le 5è set il n'y a pas de tie break!
Nous commençons à être de plus en plus nerveux, nous rattachant à des superstitions plus ridicules les unes que les autres :
-"Non! retourne dans la cuisine! depuis que tu es revenu Rodgeur joue comme un pied!"
-"Attends! je me re-sers un verre! quand on picole Federer joue mieux!" (le match nous a emmené jusqu'à l'heure de l'apéro!)
Vous voyez le niveau...
A 6-6, les deux joueurs s'accrochent à leurs services. On est bientôt à 9-8 (la finale de l'année dernière s'était achevée à 9-7 et paraissait déjà longue!), puis à 10-11! Toujours aucun break. Rodgeur n'a jamais servi autant d'aces, il en est à plus de 40! mais l'histoire a démontré que le nombre d'aces ne garantissait pas la victoire ( remember Goran Ivanisevic contre Agassi), à 15-14, sur son service l'Américain se met en danger et offre deux balles de match à Rodgeur. La première sera la bonne.
Roddick bâche un coup droit et Federer saute de joie sous les yeux d'Ilie Nastase, Rod Laver, Björn Borg et Pete Sampras!
Après plus de 4h de match, après un dernier set qui a duré à lui tout seul plus d'une heure et demi, après avoir servi plus de 50 aces, Rodgeur recupère son titre, sa place de numéro un mondial et devient par la même occasion le joueur le plus titré de l'ère open. Après avoir réussi l'exploit un mois auparavant à Roland Garros de remporter le dernier des titres du Grand Chelem qui lui manquait encore, Federer prend désormais place au sommet du panthéon du tennis. Il est incontestablement le plus grand joueur de tous les temps.
Bien sûr certains esprits chagrins, comme il y a un mois, diront que Nadal n'était pas là , mais après tout, il n'avait qu'à y être! Si on va par là autant ne pas faire jouer les tournois lorsque les favoris ne sont pas disponibles!
Non, un champion, un vrai champion, un grand champion se caractérise aussi et surtout par sa capacité à être en forme au bon moment, à être toujours présent au rendez-vous, ce que Federer accompli avec une régularité incroyable, puisque outre ses titres remportés, il s 'est hissé au moins en demi finale des vingt et unes dernières levées du Grand Chelem, un autre record qui démontre à quel point ce joueur est exceptionnel, un vrai bonheur pour tous les amoureux de chiffres et de statistiques!
En l'espace d'un mois nous aurons donc été témoins de deux moments historiques dans le monde du tennis, et du sport en général, et ce n 'est sans doute pas fini; Nadal fera bientôt sa rentrée et pourrait pour une fois briller à L'U.S Open. Je bave déjà, et je frémis aussi, à la perspective des retrouvailles des deux plus grands champions de notre temps!

lundi 6 juillet 2009

Coraline - Henry Selick


Pauvre Henry Selick!
Voilà un artiste qui n'aura sans doute jamais la reconnaissance qui lui est due. Son plus grand tort aura sans doute été d'avoir été un peu trop proche de Tim Burton. Ils furent collègues chez Disney et surtout collaborèrent sur Nightmare Before Christmas (L'Etrange Noël de Mr Jack chez nous) que le grand public attribue à tort depuis toujours au plus échevelé des réalisateurs, alors qu'il suffit de voir ce que fait Burton tout seul en matière d'animation ( Les Noces Funèbres c 'est bien lui pour le coup) pour se rendre compte que dans ce domaine Selick est unique. Le succès de Mr Jack sera sa malédiction, puisque le public le boudera dès qu'il s'éloignera du ton gothique de celui-ci. Son long métrage suivant, James et la Pêche Géante (d'après un livre de Roald Dahl) sera un echec commercial.
Ici encore point de Tim Burton à L'horizon. Coraline est basé sur un livre écrit par Neil Gaiman, scénariste de comics reconverti dans le roman fantastique à tendance enfantine (il est aussi l'auteur du livre à l'origine du merveilleux Stardust ), mais si le design des personnages renvoit évidemment à Mr Jack, le ton de l'histoire est tout autre. Là où Mr Jack était faussement sombre, ses personnages ne risquant en fin de compte pas grand chose, la petite Coraline elle, une fois l'émerveillement devant la découverte du monde de l'autre côté du miroir passé, risque bel et bien emprisonnement, mutilation et même le salut de son âme des mains de la maîtresse des lieux. Cette noirceur, bizarrement, rebute plus les adultes que les enfants, les parents étant de plus en plus soucieux d'épargner le moindre traumatisme à leur progéniture, sans se rendre compte que tous les vrais contes de fées sont à la base des récits cruels et violents. Ceux qui s'en rendent compte essaient d'ailleurs de les faire réécrire.
Selick a donc bien réalisé un véritable conte de fées, peuplé de personnages bizarres, situé dans un monde à la fois merveilleux et inquiétant, où le personnage principal doit faire preuve de courage et de determination et surtout réfléchir sur sa vie, bref un vrai récit initiatique. La technique est absolument parfaite, au point qu'on oublie très vite que l'on regarde un film d'animation, et la V.O rassemble une tripotée de stars de la télévision et du cinéma: Dakota Fanning, Teri Hatcher de Desperate Housewives, le duo comique britanique French & Saunders et même Ian Mc Shane, l'inquiétant tenancier du saloon de Deadwood prêtent ainsi leurs voix aux différents personnages du film.
Malgré tout celà, donc, Coraline fait un flop, aussi bien aux States qu'en France, le public préférant se déplacer pour des trucs comme Tranformers 2.
Il y a des jours où on desespère de l'être humain...

jeudi 2 juillet 2009

Antichrist - Lars Von Trier


Trois bonnes semaines après avoir vu ce film je me décide enfin à en tenter la chronique, et franchement si je n'avais pas ce blog à alimenter je crois que je passerais. Heureusement que je ne l'avais pas encore débuté lorsque je suis allé voir Martyrs, j'aurais été encore plus emmerdé. Car, oui, Antichrist, tout comme l'autre film, m'a profondément perturbé ( mais pas autant tout de même).
Et pourtant je suis plutôt blindé question images dérangeantes. J'adore les films d'horreur, j'adore David Lynch et David Cronenberg, mais leurs films sont finalement très divertissant comparés au cinéma du Danois.
Je l'aime bien tout de même, le père Lars, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé les quelques films que j'ai vus de lui ainsi que sa série télévisée, L'Hôpital et ses Fantômes. J'aurais dû me méfier quand même, car dans Les Idiots, Breaking The Waves et surtout Dancer In The Dark certaines séquences m'avaient causé un certain malaise.
Lars Von Trier voulait donc s'essayer au film d'horreur, et comme il le dit lui-même, quand il se donne un objectif de ce genre il dévie toujours de son but pour arriver à ... autre chose.
Première constatation , même s'il en a gardé certains tics, il a définitivement tourné le dos à la méthode "dogme". D'ailleurs il n'y a guère que sur Les Idiots où il l'avait vraiment suivie. De fait les images sont très travaillées ( surtout les séquences de rêves), et le travail sur le son est impressionnant, ce qui contraste brutalement avec les "cartons" séparant les différents chapitres, grossièrement écrits à la craie colorée sur un tableau de salle de classe.
L'ampleur des moyens techniques s'oppose aussi à l'effectif des acteurs. On en compte en tout et pour tout deux ( trois si on compte le bébé), et bien sûr Willem Dafoe, et surtout Charlotte Gainsbourg sont formidables, cette dernière méritant amplement son prix d'interprêtation cannois.
L'histoire commence somme toute de façon tragiquement banale et semble tout d'abord s'orienter vers une étude du deuil, chaque personnage tentant de gérer la tragédie à sa façon: Charlotte en se réfugiant dans une sorte de transe hébétée, puis dans une frénésie sexuelle desespérée, Willem s'occupant l'esprit en tentant de soigner sa femme.
Mais une fois que l'action se déplace dans la forêt celà change du tout au tout. On est d'emblée plongé dans une atmopshère onirique, cauchemardesque, dans une nature hostile, mystérieuse, dont on ne sait si elle cherche à aider les personnages ou à les éliminer.
Les clins d'oeil envers les classiques du genre abondent: Shining ( l'isolation, la folie), Evil Dead (la cabane au fond des bois, la nature hostile), mais l'influence majeure semble être les contes de fée et surtout leur interprétation psychanalytique. Les scènes de rêve évoquent d'ailleurs beaucoup celles de la Compagnie Des Loups de Neil Jordan.
L'ambiance se fait de plus en plus glauque à mesure que le film progresse jusqu'à l'acte final où les traitements que fait subir l'un des personnages à l'autre fait soudain basculer le film dans le "torture porn", et c 'est là que je décroche, car les scènes de torture c 'est vraiment pas mon truc, surtout lorsqu'on mélange ainsi liens familiaux, sexualité et violence.
Lars Von Trier avait pourtant prévenu: ce film a été pour lui une sorte d'exorcisme (il doit bien y avoir des références à L'Exorciste là dedans aussi), et quand on sait à quel point il peut être dérangé, il ne faut pas s'étonner que ses cauchemars soient aussi perturbants.

mardi 30 juin 2009

The Devin Townsend Project - Ki


Enfin! Enfin le nouvel album de Devin Townsend est arrivé! …et enfin, j’ai fini par terminer ma chronique!. D’accord, le précédent opus du Canadien fou ne remontait qu’à 2007, mais Devin nous a tellement gâté ces dernières années ( un album, voire deux par an) que tout délai est désormais vécu comme une torture par ses fans. Et pourtant le bougre n’était pas inactif, loin de là: il a fait un bébé avec sa compagne Tracy Turner, il a produit quelques groupes, il s ‘est mis à l’ébénisterie (!??) , il s ‘est construit un nouveau studio et surtout il s ‘est arrêté de boire et de fumer des joints… et il a accessoirement composé plus de 60 chansons! Celles-ci seront réparties sur les 4 (!!!!) albums qu’il compte sortir cette année et sur le coffret cd/dvd qui sortira l’année prochaine. Première livraison , donc : Ki. Autant vous prévenir tout de suite, ça n’a pas grand chose à voir avec ce que Devin avait l’habitude de nous proposer, que ce soit dans Strapping Young Lad ou dans ses projets solo. Fini le ‘mur du son ‘ cette production ‘mille feuilles’ qui faisait se superposer des dizaines de couches de guitares, de voix et de bruitages en tout genre qui composaient son son si caractéristique: la production de Ki est très dépouillée, pratiquement une piste par instrument et c ‘est tout. Même s’il ne peut pas s’empêcher de caser par-ci par-là des effets de synthétiseur ceux-ci sont très discrets. Ensuite, c ‘est de loin son album le plus calme. C ‘est presque un disque ’ Zen ‘. Même sur les morceaux les plus calmes qu’il avait composé jusqu’ici il n’était jamais arrivé à une telle impression de paix et de tranquilité. De fait, Ki contient sans doute les plus belles ballades qu’il ait jamais composées: Coast, Terminal et surtout Lady Helen sont à écouter alongé sur son lit ou son canapé, les yeux fermés; envol garanti. Rompant avec ses habitudes, Devin fait très peu de solos de guitare dans cet album, et les rares qui y figurent sont assez courts et déroutants, commençant dans un style pour en changer brutalement plusieurs fois. Mais calme ne veut pas dire soporifique: Ki est tout en contrastes, comme un parcours de montagnes russes, et aux moments calmes succèdent des moment plus agressifs et surtout de folie pure. L’album est centré majoritairement autour de la basse, ce qui lui donne un son très funky/ jazz, même si Disruptr sonne, lui, presque comme du doom, et surtout, pour la première fois Devin a engagé une vocaliste pour l’épauler sur certaines chansons, et le resultat est étonnant (ça vous étonne? ). Che Dorval, puisque c ‘est le nom de cette jeune fille que Devin a découvert alors qu‘elle était serveuse dans un resteau, possède un timbre tout en feeling et des capacités vocales à faire rougir de jalousie nombre de chanteuses renommées. Sa présence, tout d’abord discrète sur Gato, prend toute sa mesure dans le monstrueux Heaven Send, qui porte bien son nom, la clé de voûte de l’album, un morceau de presque dix minutes qui brasse des tonnes d’influences différentes, entre le funk, le jazz, le rock planant façon Pink Floyd et même des refrains hurlés à la façon de Strapping Young Lad, elle se permet même de conclure en solo Trainfire, le morceau le plus musicalement gai et malicieux de Ki, bâti sur un rythme de rockabilly sur lequel Devin se livre à une imitation très réussie de l’Elvis des débuts, chambre d’écho comprise. Le dernier morceau de bravoure est la chanson qui a donné son titre à l’album: Ki. Là encore c ‘est le contraste qui est roi. Après un début très Devin ‘classique’, on pense beaucoup à Infinity, puis à Enya ( dont le style d’arrangement, notamment au niveau des vocaux, est finalement très proche de celui de Devin), puis, après une montée en puissance qui n ’est pas sans rappeler Deep Peace, celà vire carrément à l’opéra, avec une performance vocale incroyable de la part de Devin. D’ailleurs il n’a jamais chanté aussi bien, quel que soit le registre, que sur cet album. Comme si en se libérant de ses gadgets il avait dû puiser dans ses capacités propres pour en sortir le meilleur. Ki est donc un album déroutant, exigeant, qui demande un bon nombre d’écoutes pour en apprécier toutes les subtilités, mais une fois que l’on se laisse pénétrer par sa beauté, c ‘est bien simple, on ne peut plus s’en passer, et surtout on ne peut qu’attendre impatiemment la suite. Heureusement cette année elle ne devrait pas trop tarder!

lundi 29 juin 2009

La Tour Sombre: Part 5


5è partie donc (vous ne l'aviez pas vue venir celle-là hein!) de l'adaptation de la saga chérie du maître de la littérature fantastique moderne, avec toujours la même équipe ( c 'est rare aux USA): Robin Firth, Peter David, Jae Lee et Richard Isanove.
On reprend où on en était resté la dernière fois, Roland est toujours prisonnier du Pomélo de Maerlyn. Tandis qu'Alain se jette au secours de son ami dans la boule magique, Cuthbert doit faire face à une horde de loups mutants envoyés par le Roi Cramoisi. Ce dernier apparaît d'ailleurs dans le pomélo pour tenter Roland.
L'histoire se fait de plus en plus sombre et la gamme chromatique suit le mouvement. D'ailleurs ici les couleurs sont réduites au strict minimum, les deux groupes de personnages se trouvant dans des lieux à la limite de l'abstraction: au monde rose du Pomélo s'oppose la plaine désolée et plongée dans les ténèbres et la brume où gisent les corps inanimés de Roland et d'Alain sur lesquels veille Cuthbert. Seuls les ombres des monstres et leurs yeux brûlant comme des braises animent le paysage.
Les appendices nous renseignent cette fois sur la faune et les peuples de l'Entre-Deux Mondes, ces formes de vies difformes nées des retombées radio-actives de la guerre totale du temps des anciens, et sur les gardiens de la tour, ces animaux totémiques dont on ne sait s'ils sont réels, magiques ou technologiques, ainsi que sur North Central Positronics, la firme à l'origine des fameux Dogans et des divers robots apparaissant dans les romans de King. Une carte du Monde Ultime, la dernière étape du long voyage de Roland et de ses compagnons dans les romans ( évènements qui se déroulent donc plus de 40 ans après ceux relatés dans ce volume), clôt le livre.

lundi 22 juin 2009

Jusqu'En Enfer - Sam Raimi


Avant que sa trilogie arachnéenne ne devienne une tétralogie, Sam Raimi a donc décidé de revenir à un "petit" budget (plus de 30 millions de dollars quand même!) et surtout à ses premières amours: le film d'horreur!
Dire que l'attente des fans de la première heure était grande serait un euphémisme. Le dernier film du genre réalisé par Sam Raimi remonte tout de même à 1994 avec Evil Dead 3, un film qui a lui-même divisé les fans tant il misait avant tout sur la comédie, creusant davantage le sillon entamé avec Evil Dead 2, plutôt que l'horreur pure du premier opus.
Depuis il s'était écarté des sentiers horrifiques et avait goûté à à peu près tous les genres possibles et imaginables: le western (Mort ou Vif ), le thriller (Un Plan Simple), le film sportif (Pour L'Amour Du Jeu) et bien sûr le film de super héros (auquel il avait déjà goûté avec Darkman).
Alors qu'en est-il de ce Drag Me To Hell?
Autant le dire tout de suite, les amateurs de barbaque et de geysers de sang seront déçus. Le film est classé PG13 aux USA, et ne peut donc se permettre trop de débordements sanglants, mais celà ne veut pas dire qu'il ne fait pas peur.
Un film d'horreur ce n 'est pas que du sang. Faire peur c 'est avant tout une question de mise en scène, et de côté là le père Sam n'a rien perdu de sa virtuosité. Ses expériences dans le cinéma "sérieux" lui ont même permis de mieux gérer ses effets pour en décupler l'efficacité.
Ainsi Jusqu'En Enfer est un film qui prend le temps de poser ses personnages et son intrigue dans des scènes faussements banales, mais filmées au cordeau. Loin de l'hystérie des Evil Dead, l'histoire s'installe classiquement, les personnages et leurs motivations sont clairement exposés.
Ainsi lorsque l'enfer se déchaîne le film n'en devient que plus jouissif. Sam Raimi peut alors s'éclater avec ses mouvements de caméra incroyables, ses cadrages barrés et ses effets spéciaux, pour la plupart "live".
Jusqu'En Enfer est donc un film "à l'ancienne". Pas de torture à la Hostel ou à la sauce Saw ici, pas de cgi envahissants, juste un scénario solide, un réalisateur talentueux et des acteurs impliqués. Justin Long est très convainquant dans un rôle d'adulte ( lui qui est généralement cantonné aux ados atardés) et Alison Lohman donne de sa personne: balancée d'un bout à l'autre du décor, aspergée de substances diverses, enterrée, noyée, le visage recouvert de bestioles peu ragoutantes, elle est la digne héritière du Bruce Campbell de la série fétiche de Raimi, le tout rythmé par la musique ample et inquiétante de Christopher Young qui signe ici une partition très "Elfmaninenne" digne de son travail sur Hellraiser.
Paradoxalement ce retour aux sources a été boudé par le public, le film ne rentrant que de justesse dans ses frais en première exploitation. Il faut dire que le public hardcore de Sam Raimi, celui des Evil Dead, est somme toute assez réduit. Si la saga a été rentable c 'est avant tout parce qu'elle ne coûtait pratiquement rien. D'un autre côté, le public qui ne connait de ce réalisateur que les Spîder Man ne peut manquer d'être désarçonné par un film aussi violent, glauque et pessimiste.
Quoi qu'il en soit, il serait dommage pour tout fan d'horreur qui se respecte de passer à côté de la plus belle réussite du genre depuis le début de l'année!

samedi 20 juin 2009

Terminator : Renaissance - Mc G

A l'annonce de la mise en chantier de ce nouveau Terminator, votre serviteur était des plus perplexe.
Résumons: depuis l'abandon (forcé?) de la saga par papa Cameron la franchise piquait sérieusement du nez. Il suffit de regarder le numéro 3 pour se rendre compte qu'il fallait être bien plus qu'un honnête artisan pour rendre justice au mythe. Même la présence, arrachée de haute lutte, du Gouvernator n'était pas parvenue à relever cette insipide séquelle. Alors quand j'ai appris qu'un quatrième était en route, et sans Arnold cette fois, dire que j'étais dubitatif relève de l'euphémisme.
Cependant, les news circulant de ci de là témoignaient des bonnes intentions du réalisateur qui avait fini par être retenu pour ce travail ingrat, Mc G, le responsable des deux Charlie's Angels, l'adaptation de la série Drôles de Dames et sa suite. Tout d'abord Christian Bale en John Connor.
Schwarzy absent, les projecteurs se focaliseraient logiquement sur l'interprête du chef de la résistance humaine, et Bale, tout auréolé du succès des deux Batman de Christopher Nolan, semblait un choix difficilement critiquable. Ensuite les quelques scènes d'affrontement lâchées sur le net, même si elles étaient filmées de jour (les flashbacks du futur étaient toujours nocturnes) semblaient rendre justice à cet avenir sombre et dominé par des machines impitoyables.
Restait à voir le produit fini.
Première bonne nouvelle: le casting s'est enrichi de plusieurs noms très sympathiques. On retrouve en effet avec un grand plaisir cette bonne vieille ganache de Michael Ironside, même s'il est honteusement sous-employé, tout comme Bryce Dallas Howard dans le rôle jadis tenu par Clare Danes et Helena Bonham Carter vient elle aussi faire une petite apparition dans un petit rôle qui se révèlera finalement capital pour l'histoire.
Deuxième bonne nouvelle: Sam Worthington. Je ne connaissais pas cet acteur australien, mais il paraît évident qu'il a tout pour devenir une méga star. James Cameron en personne l'a d'ailleurs recruté pour Avatar, son prochain film ( le premier depuis Titanic , il y a dix ans!). La boucle est donc bouclée.
Côté histoire, on est en 2018, soit une bonne dizane d'année avant les évènements menant à l'envoi du premier terminator dans le passé. John Connor n 'est pas encore chef de la resistance mais bénéficie déjà d'une aura quasi mystique pour pas mal de personnes. Kyle Reese n 'est encore qu'un adolescent mais montre déjà de belles aptitudes à la survie, et les T-800 n'existent pas encore (d'où pas de Schwarzy, même si les magiciens des pixels sont parvenus à le faire apparaître l'espace de quelques plans vers la fin du film).
Le scénario comporte bien quelques parts d'ombre, voire de belles incohérences, mais elles sont bien vite balayées devant le charisme des acteurs (nouveaux comme anciens) et surtout les scènes d'action mijotées aux petits oignons par Mc G qu'on n'imaginait pas aussi à l'aise sur un film aussi "sérieux". Elément fort appréciable, il ne cède pas à la mode actuelle consistant à surdécouper l'action et à agiter la caméra dans tous les sens. Au contraire, l'action est toujours lisible, certaines scènes se déroulant même en plan-séquence!
Le seul gros problème se situe vers la fin et concerne le sort réservé au personnage joué par Sam Worthington, mais pour maladroit que soit ce choix il est finalement plutôt logique au vu de la séquence pré-générique.
J'allais oublier la musique! Ce n 'est plus Brad Fiedel qui s'en occupe (il semble avoir pris sa retraite, du moins en ce qui concerne la musique de films), mais Danny Elfman, qui reprend brillamment le flambeau, ne se contentant pas de réorchestrer le thème de la saga, mais ajoute bien une nouvelle pierre épique à l'édifice. Le résultat a mis toute la communauté bofophile en émoi, réclamant à cor et à cris sa présence sur le prochain Conan (sans Arnold non plus).

lundi 8 juin 2009

Ainsi S'Ecrit La Légende...


La journée du dimanche 7 juin restera dans l’histoire. Pas parce que c ‘est le jour où tombait la fête des mères, certainement pas pour les élections européennes, mais bien sûr pour la victoire de Roger Federer à Roland Garros!
Ce dimanche donc, ayant rempli mon devoir de citoyen, je passais prendre ma petite soeur et mon beau-frère pour aller souhaîter une bonne fête à notre maman chérie. Comme d’habitude le repas fut copieux (notre chère maman a toujours peur que l’on meure de faim) et bien arrosé.
Alors que passait le café, France 2 s’apprétait à diffuser la rencontre entre l’ex numéro un mondial Roger Federer et Robin Söderling (que je surnomme le bécasseau, à cause de la relative homophonie entre son patronyme et le nom d’un oiseau limicole). En bon fan de base de Roger, bien que relativement confiant pour une fois ( après tout "Rodgeur" ne perd en finale que contre Nadal!), je ressens tout de même une pointe d’anxiété. Au moment d’inscire son nom dans l’histoire du tennis Federer ne risque-t-il pas de se laisser écraser par le poids de l’exploit? S’il l’emporte ici, non seulement deviendra-il le premier joueur depuis André Agassi il y a tout juste dix ans à gagner les quatre tournois du Grand Chelem, mais il égalera du même coup le record de Pete Sampras de victoire (14!) dans ces mêmes tournois, se hissant ainsi au sommet du panthéon du tennis moderne. Certains pensent même que c ‘est cette pression qui l’a handicapé au point de ne gagner « qu’un » seul des tournois majeurs l’année dernière, perdant même sa couronne de Wimbledon, son tournoi préféré.
D’autant que l’opposition a l’air solide. Face à lui sur le court central, Robin Söderling, le tombeur de Nadal en huitièmes de finale, et de fort belle manière ma foi, même si l’Espagnol n’avait pas semblé au mieux, pour autant il a su confirmer lors des matches suivants, et notamment contre Davydenko et Gonzalez, deux autres favoris, qu’il n’était pas là par hasard. Le ciel est sombre, et une pluie fine tombe sur le Philipe Chatrier, rien n’aura donc été épargné au numéro deux mondial dans ce tournoi! Après avoir dû se sortir de deux matches en cinq sets il devra encore affronter les éléments pour aller au bout de son rêve. Il sera écrit que cette victoire sera acquise dans la douleur!
Bien calé dans mon fauteuil, un mug de café rempli à ras-bord dans une main, un esquimo dans l’autre, j’ai le regard rivé à l’écran de la télévision familiale pendant les premiers jeux, et mon inquiétude a tôt fait de se dissiper: en moins de vingt minutes Federer inflige au Suédois un sévère 6-1!
Le 25è mondial n ‘est visiblement pas dans un grand jour, et si pression il y a aujourd’hui, elle semble peser dix fois plus sur ses pourtant bien larges épaules.
Mais il n’abdique pas pour autant. Dans le deuxième set il fait jeu égal avec le Suisse, même si le Bâlois semble remporter ses services plus facilement. C 'est alors qu'un hurluberlu fait irruption sur le terrain! Visiblement Espagnol, ce semble être un suporter de nadal qui ne supporte pas que le dauphin de son chouchou lors des trois dernières éditions soit en passe de lui succéder. Après avoir agité un drapeau devant Federer il l'en coiffe avant d'enjamber le filet et de faire le tour du court. Mais que fait la sécurité? Il faut compter trente bonne secondes pour que les vigiles fassent enfin leur entrée et après une brève course-poursuite embarquent l'importun. Tout de même, au delà du fait que ce type est visiblement dérangé, il y a de quoi s'inquiéter à propos de la séurité dans ce stade, et Ion Tiriac, qui n'a pas manqué un seul match du central de toute la quinzaine en a sans aucun doute pris note, lui qui milite depuis un moment déjà pour que Madrid remplace Roland Garros. A l'évidence quelque peu secoué par l'incident, Federer met quelques minutes à retrouver son jeu. Une fois les choses redevenues normales chacun tient son engagement et la deuxième manche se règle lors d'un tie-break qu'un "Rodgeur" retrouvé expédie 7-1, criblant d’aces meurtriers son adversaire.
A deux sets à zéros c ‘est désormais une quasi-certitude, plus rien ne peut se mettre entre "Rodgeur" et son rêve. Visiblement pressé d’en finir, il réalise le break d’entrée. Il n’a ensuite plus qu’à tenir son service pendant le reste de cette dernière manche, tandis que Söderling bataille ferme pour ne pas en perdre un autre.
Le dernier jeu est sans doute le plus crispant. La pression semble rattraper Federer qui n’arrive pas à distancer Söderling sur son service, il doit même écarter une balle de break. Ce diable de Suédois n’a pas encore dit son dernier mot. Je retiens mon souffle, les yeux exorbités.
Un retour dans le filet, "Rodgeur" s’écroule sur le court et je bondis de mon fauteuil. Il se redresse en larmes pour aller saluer son adversaire qui a paradoxalement l’air moins ému que lui, pour un peu c ‘est Söderling qui consolerait Roger! L’émotion est réelle et communicative, je pense ne pas être le seul à avoir une petite larme au coin de l’oeil à ce moment là.
Lui que bon nombre d’entre nous ( moi le premier) donnait pratiquement fini, que l’on voyait retraité précoce suite à la double hulmiliation subie l’année dernière d’abord Porte D’Auteuil (3 petits sets, don’t un 6-0!), et surtout à Wimbledon face au monstre Nadal, est revenu pour ainsi dire d’entre les morts, tout d’abord pour, lors d’un sursaut d’orgueil, remporter son 5è U.S Open d’affilé en septembre dernier, ensuite se hisser une nouvelle fois en finale à l’Open d’Australie et battre le Taureau de Manacor lui-même sur ses terres d' Espagne lors du tournoi de Madrid avant donc de rejoindre les plus grandes légendes du Tennis sur le tournoi où personne ne l’attendait en début de quinzaine!
Bien entendu dès la défaite de Nadal tout le monde en avait de nouveau fait son favori, après tout l’Espagnol avait été le seul à lui barrer la route ces quatre dernières années. Pour ma part je l’espérais bien sûr de tout coeur, mais restais prudent tant mes espoirs avaient souvent été déçus, d’autant que, comme rappelé plus haut, celà fut tout sauf une promenade de santé… sauf pour la finale elle-même! C ’est pratiquement comme si Söderling lui avait offert la victoire! Mais dans dix ans nul ne se demandera de quoi avait l’air cette finale, on ne retiendra que les faits, et quels fait! Après avoir remporté 5 Wimbledon de suite, 5 U.S Open d’affilé, 3 Open d’Australie, après s’être hissé au moins en demi finales des 20 derniers tournois majeurs, après avoir disputé 19 finales dans les tournois du Grand Chelem, Federer est devenu le premier joueur depuis Agassi en 1999 à remporter ces quatre tournois, et ce sur quatre surfaces différentes, et égale du même coup le record de 14 victoires en Grand Chelem détenu par Pete Sampras depuis 2002.
Sa carrière s’en trouve du même coup relancée: on parle désormais de revanche à Wimbledon, et qui sait combien de tournois il peut encore gagner? Nadal de son côté semble marquer le pas, on dit son genou mal en point.
On se remet à rêver. Après tout Sampras a établi sa série sur 12 ans. Si Federer fait de même il gagnera son dernier grand tournoi en 2015! Agassi, pour sa part, a encore atteint la finale de l’U.S Open à 35 ans, ce qui nous aménerait cette fois jusqu’en 2016!
Quoi qu’il en soit la victoire de Rodgeur est une bonne nouvelle pour le tennis et pour le sport en général.
Long Live Roger!

jeudi 28 mai 2009

Millenium - Niels Arden Oplev


Jusqu'à récemment Millenium n'évoquait pour moi que la série de Chris Carter avec Lance Henriksen. J'avais bien sûr vu les couvertures caractéristiques des romans en me baladant au Furet ou à la Fnac mais je n'y avais pas prêté plus attention que celà. Le buzz entourant la sortie de l'adaptation cinématographique ne me permit plus d'ignorer bien longtemps le phénomène et je me devais d'aller me rendre compte de quoi il retournait, d'autant que les Scandinaves nous ont gratifié ces dernières années d'oeuvres très interessantes, et ce dans plusieurs des genres que j'affectionne.
Ne connaissant pas les romans j'ai pu me concentrer sur l'aspect purement cinématographique du film, et ma foi j'ai passé un bon moment, et je n'ai pas senti passer les 2h30 de métrage.
Les personnages principaux sont très attachants, même si Lisbeth fait un peu cliché dans le genre "jeune gothique rebelle bi-sexuelle". Les personnages secondaires ne sont pas seulement là pour faire de la figuration , et j'ai particulièrement apprécié la relation entre le journaliste et sa collègue, ce jeu de regards, ces sentiments non exprimés et qui n'ont pas besoin de l'être, ça s'appelle savoir filmer, même si la photo fait un peu téléfilm.
Le mystère au coeur de l'intrigue est très prenant et ménage suffisamment de fausses pistes pour retenir l'attention tout au long du film. Sa nature cependant ne destine pas ce film aux plus jeunes spectateurs, ainsi que les mésaventures de Lisbeth. Certains passages sont assez dérangeants mais jamais complaisants.
Au final un bon thriller un peu glauque, avec des personnages interessants et surtout les magnifiques paysages glacés de la Suède.
Maintenant il faudrait que je lise les bouquins avant que ne sortent les autres films.

jeudi 14 mai 2009

X-Men Origins: Wolverine - Gavin Hood


La saga X-Men continue de s'étaler sur grand écran.
Après trois films sur l'équipe plus ou moins au complet, voici que déboulent dans les salles obscures les aventures en solo du plus populaire des mutants: Wolverine.
Dire qu'il était attendu au tournant par les fans est un euphémisme, mais le succès des trois précédents opus avait plus (les deux premiers) ou moins (le troisième) rassuré quant à la faisabilité du projet, et Hugh Jackman était parvenu à s'imposer comme seul et unique interprète possible du Canadien caractériel.
Au poste de réalisateur, le Sud-Africain Gavin Hood, pas vraiment un spécialiste de ce genre de film, mais quelqu'un qui s'interesse davantage à la psychologie de ses personnages, un peu comme Bryan Singer quoi.
Le resultat est un film d'aventure qui se suit sans déplaisir ni temps mort, parsemé de quelques bonnes scènes d'action, un film pop corn dans le bon sens du terme. Plutôt étrange quand on connaît le matériau de base, plutôt sombre et très brutal, et surtout puisqu'on nous avait assuré, sans doute en réaction au succès colossal remporté par Dark Knight, que Wolverine serait un film très dark. Effet d'annonce des plus opportuniste, puisque les responsables des studios Marvel n'ont jamais voulu en faire autre chose qu'un PG 13.
Le scénario s'inspire des saga les plus importantes dans l'histoire du mutant griffu: Wolverine Origins et bien sûr le Weapon X de Barry Windsor Smith, auxquelles sont venues se greffer d'autres sous-intrigues pretextes à caser un maximum de personnages.
Les meilleures parties du film, et de loin sont la séquence d'ouverture et le générique. Cette première, collant à Wolverine Origins, nous montre un tout jeune James Howlett découvrant ses pouvoir, avec un élément inédit dans la bande dessinée: Victor Creed, futur Dents De Sabre, est présenté comme son demi-frère. Liberté d'autant facilement acceptable par les fans qu'il fut un temps où l'on soupçonnait le tueur à gages d'être son père. Le générique quant à lui, à la façon de celui du récent Watchmen, nous montre le duo formé par les demi-frères mutants alors qu'ils évoluent au coeur des conflits majeurs du 20 è siècle (leur pouvoir auto-guerisseur les rendant virtuellement immortels), jusqu'à la guerre du Viet Nam.
Le reste du film, pour divertissant qu'il soit, est largement en deça, mais se laisse suivre sans ennui. Les personnages défilent comme autant de clins d'oeils au fans de la première heure (Gambit, le Blob, Emma Frost, et même un tout jeune Scot Summers, futur leader des X-men et rival de Wolvie).
PG 13 oblige, la brutalité des combats est revue à la baisse, et même si Logan taille joyeusement dans le tas, pas une goutte de sang n'apparait à l'écran.
Mais la révélation du film est sans conteste Liev Schreiber, le Cotton Leary de la série Scream, le Orson Welles de Citizen Welles campe ici un Dents de Sabre impressionnant de méchanceté gratuite, de charisme et de sauvagerie en roue libre, au point de pratriquement voler la vedette au héros.
Dans un autre registre, Lynn Collins, qui joue le rôle de Silver Fox, l'amour assassinée de Logan, est un régal pour les yeux.
Un héros musclé qui passe une bonne partie du film à poil, un méchant véritablement magnétique, un déluge de scènes d'action et d'effets spéciaux, une jolie brunette, bref tous les ingrédients sont réunis pour un film qui plaira à toute la famille!

mercredi 13 mai 2009

Mutants - David Morley



Les films d'horreur français tentent régulièrement de se faire une place dans le box office héxagonal avec des fortunes diverses. Dernier en date: Mutants de David Morley. La date de sortie initialement prévue figurant sur l'affiche ci-dessus témoigne une nouvelle fois de la difficulté pour les films de ce genre tout d'abord à se faire et ensuite à trouver leur public (lorsqu'ils sont distribués).
Tout d'abord prévu pour une sortie lors de l'été dernier il a finalement été projeté en avant-première au festival de Gerardmer où il a retenu l'attention du public et de la presse spécialisée.
Le thème ici retenu est donc celui de l'infection qui transforme les êtres humains en monstres canibales, une variante du film de zombies rendue populaire par 28 Jours Plus Tards et sa suite et décidément collant à l'actualité, un pitch favorable à un survival en huis-clos, permettant un tournage peu honéreux. D'un autre côté il faut vraiment savoir tenir une caméra, et c 'est le cas ici.
Situé dans un décor alpestre enneigé, perdu au milieu de nulle part, loin de toute civilisation, une femme et son compagnon mordu par un des infectés, et pouvant donc lui-même se transformer en créature assoiffée de sang à tout moment, attendent l'arrivée d'hypothétiques secours tandis que les monstres rodent dans la forêt les entourant.
A de rares exceptions près les acteurs sont impeccables, surtout Hélène de Fougerolles très crédible en médecin urgentiste plongée dans l'horreur, la photographie jouant sur les bleus et les blancs retranscrit à merveille l'ambiance froide et inquiétante dans laquelle sont plongés des personnages eux-mêmes bien écrits, le suspense est bien mené, entretenant la tension et allant crescendo et les scènes d'action sont lisibles tout en étant dynamiques.
Le meilleur film d'horreur français sorti depuis un moment, ce serait dommage de rater ça

lundi 11 mai 2009

Star Trek - J.J. Abrams


J.J Abrams est un petit malin.
Non content d'avoir réinventé la série télé prise de tête avec Lost, d'avoir réactualisé le faux documentaire avec Cloverfield (où il n'était que producteur, mais personne n'a été dupe), et après s'être frotté à la légende en réalisant Mission Impossible 3, le voilà qui s'attaque à un morceau culte de chez culte ( du moins de l'autre côté de l'Atlantique): Star Trek!
Suivant la mode actuellement en vogue du "reboot", Abrams nous invite à revenir aux origines du mythe, et la première séquence nous permet carrément d'assister à rien moins qu'à la naissance de celui qui deviendra le légendaire capitaine James T Kirk.
Mais là où J.J se montre plus malin que ses confrères, c 'est que ce reboot n 'en est pas vraiment un, puisque grâce à un de ces paradoxes temporels dont est friande la saga galactique, cette aventure parvient à s'insérer dans la continuité tout en la chamboulant de fond en comble!
Le film en lui-même est un asticieux compromis entre tradition et modernité: le rythme est plus soutenu que dans les films précédents, se conformant aux standards actuellement en vigueur dans le cinéma d'action, tandis que les personnages, ici rajeunis, sont en tout points conformes à leurs versions plus agées et familières; Kirk drague tout ce qui bouge, Mc Coy fuit ses ex-femmes, le génie de Scotty lui attire des ennuis et Spock est tiraillé entre ses deux cultures. La seule véritable évolution concerne Uhura, qui, de nos jours, ne peut plus se contenter du rôle de potiche qui était le sien dans la série originelle.
Un très bon Star Trek, sans doute l'un des meilleurs de la série, moins contemplatif que ses prédécesseurs, plus orienté vers l'action, mais qui n'oublie pas de faire de multiples clins d'oeil aux vieux de la vieille ( le Kobayashi Maru!).