mercredi 6 janvier 2010

Esther - Jaume Collet-Serra



Dernier né de la vague des films mettant en scène des enfants meurtriers, Esther n'avait à priori pas grand chose pour susciter mon intérêt. Des histoires de chtites n'enfants adoptées qui font d'abord la joie de leurs nouveaux parents mais s'avèrent en fait être de véritables psychopathes, voire des incarnations du démon, il y en a à la pelle. Cependant la bande annonce promettait de la belle image et un joli suspense, et puis les réalisateurs espagnols font de jolies choses ces derniers temps. Le film que je voulais voir ce jour là ne passait que le soir, alors je me suis laissé tenter.
Le début du film me conforta dans mes appréhensions: malgré une jolie photographie, les moments chocs étaient ultra prévisibles et guère exploités de la manière la plus inspirée.
Le casting s'en sort bien mieux: les acteurs sont tous très solides et on voit que le réalisateur adore travailler avec les enfants tant ceux-ci sont mis en valeur et semblent naturels, loin des horripilants petits monstres qu'on peut voir dans toutes les productions gnangnan habituelles.
L'arrivée de la dite Esther vient chambouler tout ça: la jeune actrice, dans un rôle tout de même assez dur pour une enfant de cet âge, bouffe littéralement l'écran! Aussi à l'aise dans le registre de la petite fille modèle que dans celui de la meurtrière machiavélique elle hisse le film à un tout autre niveau, le rendant meilleur par sa seule présence. Elle tient littéralement le film sur ses frêles épaules! D'autre part l'intrigue se complexifie, la famille qu'Esther entreprend de détruire se révélant être aux prises avec ses propres démons. Les personnages en deviennent plus intéressants, et on se soucie vraiment de leur sort.
La tension va crescendo jusqu'à un final très tendu et une révélation inattendue.
Hormis la séquence d'ouverture faussement choquante Esther se révèle donc finalement être un thriller très fréquentable, et permet à une jeune actrice de littéralement exploser à l'écran.

dimanche 3 janvier 2010

The Devin Townsend Project - Addicted



Deuxième partie de la tétralogie annoncée du Canadien fou, Addicted est sorti il y a quelques mois déjà, mais comme d'habitude je suis à la bourre pour mes chroniques. Je voulais prendre le temps de m'imprégner de l'album avant de me lancer dans un compte-rendu, mais une chose en entraînant une autre j'ai fini par prendre du retard, mais comme on dit: vieux motard que j'aimais!
Le 17 novembre donc, n'ayant pas cours avant l'après midi je profite de la matinée pour me procurer la galette tant attendue. Arrivé à la Fnac, on me dit qu'il n'est pas encore sorti. J'ai beau leur dire que la date de sortie est bien aujourd'hui, on me répond que vu que ça vient du Canada il faut le temps pour que ça arrive chez nous! On se fout de ma tronche quoi!
Heureusement à Lille il y a aussi Le Furet, et c 'est là que je trouve mon bonheur: il n'en reste qu'un exemplaire dans le rayon que je m'empresse d'attraper avant de me mettre en route pour le lycée. Avec tout ça je n'ai pas vu le temps passer, il me faut bien quarante minutes pour rejoindre mon lieu de travail. J'arrive avec un léger retard, mais rien de catastrophique. Les cours finis je me dépêche de rentrer afin de poser le cd dans ma platine et de juger la bête sur pièces, chose que je suis d'autant plus impatient de faire que cette fois Devin Partage les vocaux avec la Belle chanteuse Néerlandaise Anneke Van Giersbergen, que j'ai vue de nombreuses fois en concert quand elle était la frontwoman de The Gathering.
Le diptyque d'ouverture, Addicted et Universe In A Ball, nous confirme qu'on est en terrain connu: gros riff bien lourd, mur de guitares caractéristique, bidouillages électroniques, vocaux hurlés, sans la présence discrète au début du premier morceau d'Anneke on aurait l'impression de se trouver face à certains des morceaux les plus calmes de Strapping Young Lad.
Le premier changement notable intervient au troisième morceau, Bend It Like Bender, qui se trouvait sur le CD sampler de Rock Hard: un morceau très pop dans l'esprit, au refrain entêtant répété à l'envi par Anneke dont la voix fait merveille sur les mélodies de Devin.
Supercrush nous ramène en pleine période Ocean Machine: un riff hypnotique, très atmosphérique, et cette fois c 'est Anneke qui chante les couplets et Devin les refrains. Mais pourquoi n'ont-ils jamais travaillé ensemble avant ces deux là?
Hyperdrive est une reprise de la fantaisie Ziltoid qu'Anneke chantait déjà en concert, ce qui a dû attirer l'attention de Devin sur la belle chanteuse batave.
Resolve voit le retour discret de Devin aux coeurs, de plus en plus accentué au fur et à mesure des refrains, sur une mélodie et des arrangements de guitare et de synthés rappelant Infinity par leur folie pleine de bonne humeur. Addicted est un album très gai, très optimiste, une bouffée d'air frais, on sent que Devin s'est beaucoup amusé à le faire. Il raconte d'ailleurs que quand il composait ses quatre albums en même temps c 'est vers celui-ci qu'il revenait invariablement lorsqu'il avait besoin de souffler un peu.
Ih-Ah est une magnifique ballade pop, très douce, qui ferait fureur dans les charts s'il se décidait à la sortir en single.
The Way Home aurait pratiquement pu figurer sur Ocean Machine avec sa mélodie rappelant Night, si ce n'était la voix de Devin qui, confirmant ce qu'il avait déjà montré sur Ki, se fait très lyrique.
Numbered continue dans le style Ocean Machine/ Infinity avec Devin aux couplets et Anneke aux refrains; une rythmique très lourde transcendée par des mélodies de guitares rappelant Terria et surtout les effets de voix de la Hollandaise et les élans opératiques du Dev'.
Enfin Awake conclut l'album sur une note légère, malgré la lourdeur des guitares.
Comme d'habitude Devin surprend, paradoxalement en faisant un album relativement prévisible après le choc que fut Ki. On pourrait d'ailleurs lui reprocher de tourner en rond, de revenir tout le temps au style qui a fait sa renommée, celui qu'il a lui-même défini dans les albums Ocean Machine et Infinity, mais ce serait passer sur les innovations qui parsèment cet opus, même si on peut regretter qu'il n'y ait jamais de véritable duo entre lui et Anneke, les deux chanteurs se chargeant suivant les morceaux des couplets ou des refrains, mais peut être cela sera-t-il pour une autre fois (on peut toujours rêver).
En attendant les deux dernières offrandes de la série, prévues dans le courant de l'année 2010, et qui devraient être cette fois très différents de ce que Devin a l'habitude de nous proposer, Addicted représente une oasis de joie de vivre et de fraîcheur qu'il serait vraiment dommage de bouder.

samedi 2 janvier 2010

Running Arka : part 2


Ca y est: 2009 a expiré son dernier souffle, et nous voilà désormais à l'aube d'une nouvelle décennie, comme le temps passe!
Mais avant de se jeter dans l'année 2010, il reste encore quelques affaires de 2009 en suspens, attendez-vous donc dans les jours qui suivent à une petit période d'adaptation, de "soldage" d'histoires en cours
La première concerne les courses à pied auxquelles je participe quand j'en ai le courage, c 'est à dire de moins en souvent depuis que le temps se fait plus froid et de plus en plus humide ( j'ai horreur de courir sous la pluie!)
Je m'attendais à participer à plus de semi-marathons, d'où le manque de nouvelles ces dernières semaines, mais finalement je n'en ai fait que deux depuis la dernière fois: celui de Maubeuge et celui de Ploegsteert, en Belgique.
Maubeuge est tout de même assez loin de Lille, mais comme ce week end là je devais aller chez mes parents qui habitent à Hautmont, cela ne m'a pas occasionné trop de dérangement autre que de me lever plus tôt que d'habitude.
Le dépaysement vient de l'organisation, résolument amateure! Ici pas de puce pour les chronos, pas de motos Adenor pour assurer la sécurité sur le tracé et les personnes chargées de baliser le parcours ne semblent pas prendre leur charge trop au sérieux, préférant papoter entre eux plutôt que d'aiguiller les coureurs.
Il est vrai qu'il fait frisquet en ce premier jour de novembre.
Deux courses se courent en une ce dimanche: un 10 km et le semi marathon. Les deux départs sont donnés en même temps, seule la couleur du dossard témoigne de qui court quoi.
Pas grand monde le long du parcours pour encourager les coureurs, on a un peu l'impression de se retrouver dans une ville fantôme.
Le parcours est très accidenté: juste après le départ, sur le parking du lycée Pierre Forest, on monte vers la nationale, puis on redescend vers la Sambre que l'on suit jusqu'au centre ville, on monte ensuite pour une boucle qui nous emmène devant l'hôtel de ville, puis traversée du zoo, tout en descente, avant de gravir un dernier obstacle et de regagner le parking. Lors du premier tour je tente de garder tant bien que mal de garder un rythme de 4mn30 au kilomètre. Aux 7 km j'en suis à 32 minutes et aux 16 km j'en suis à 1h15, moins qu'à la course du chicon, comme quoi j'y étais vraiment allé tranquillou cette fois là!
Lors du deuxième tour je me retrouve derrière un chauve rablé qui n'avance que par accélérations. Très frustrant à suivre, mais j'essaie de garder mon calme, pas envie de me flinguer les jambes.
Au final je termine en un peu moins d'1h40, ce qui ne manque pas de m'étonner, le parcours étant de loin le plus pénible qu'il m'ait été donné de courir cette année ( en même temps je n'ai commencé qu'au mois de septembre!).
Un peu plus d'une semaine plus tard, le 11 novembre, avait lieu le semi marathon de Ploegteert, une petite ville belge uniquement séparée d'Armentières par la frontière. Elle fut le théâtre pendant les deux guerres mondiales d'affrontement sanglants dont les nombreux cimetières militaires sont les témoins. La course s'appelle la Course du Souvenir pour des raisons évidentes, mais l'actualité récente lui donnait d'autres significations: Ploegsteert est le berceau de la famille Vandenbroucke, c 'est d'ailleurs elle qui a initié cette course, et la disparition tragique de Frank, l'enfant du pays , était dans toutes les mémoires, tout comme celle du petit Yanis, dont le corps venait d'être retrouvé dans un canal voisin le matin même.
L'ambiance était donc solennelle au départ de la course, mais le sport reprit rapidement ses droits.
Deux courses se couraient là aussi: un 8km et le semi marathon.
Les coureurs avec qui j'avais eu l'occasion de converser lors des autres courses n'avaient pas menti: le semi de Ploegsteert attire du monde! Il me faudra presque une minute après que le départ eût été donné pour franchir la ligne de départ!
Le temps est agréable, un peu frais, mais pas d'humidité, on aura même droit à quelques apparitions du soleil pendant la course!
Mes premiers pointages ne sont pas fameux: plus de 32 minutes aux 7 km, mais je remonte doucement la pente, et à l'heure de course j'ai parcouru plus de 13 km! je passe aux 16km en 1h15! je suis en train de faire mieux qu'à Maubeuge! tant mieux, c'était mon objectif!
Comme d'habitude vers la fin j'accuse un peu la fatigue, à partir du 18è km, et mon genou se rappelle à mon bon souvenir. Je commence à me faire dépasser par de plus en plus de monde, mais je finis tout de même en 1h38mn50s, soit mon deuxième meilleur temps.
Comme de coutume, tous les arrivants se voient remettre, en échange de la puce électronique, une "Queue de Charrue" (Ploegsteert en Flamand), la bière locale! C 'est aussi ça l'hospitalité belge!
Mon record sera un peu dur à battre je crois, ou alors il faut que je me faufile en première ligne pour le départ.
En ce moment c 'est la saison des cross, et ça ne me dit pas trop de courir à travers champs, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes exploits futurs, et avec un peu de chance je vous raconterai un jour mon premier marathon (si tout va bien, ça sera la Route Du Louvre le 1er mai).
Bonne année à vous tous fidèles lecteurs, et à bientôt!

jeudi 31 décembre 2009

[Rec]2 -Jaume Balaguero/ Paco Plaza



Mon dernier billet de l'année 2009 concernera donc le cinéma d'horreur espagnol, très en forme ces temps-ci, c 'est d'ailleurs, et ce depuis une bonne dizaine d'année, l'un des meilleurs et des plus prolifiques de la planète. Jaume Blaguero n'y est d'ailleurs pas pour rien. L'auteur de La Secte Sans Nom, de Darkness ou Fragile a participé activement à l'essor de l'horreur hispanique moderne et loin de se reposer sur ses lauriers continue d'expérimenter et de pousser son médium dans ses retranchements, n'hésitant pas à aller où on ne l'attend pas. Aussi, alors que l'internationalisation de ses films semblait le destiner à s'exiler à Hollywood, Balaguero surprend tout le monde en 2008 en co-réalisant avec son compère Paco Plaza une véritable bombe appelée [Rec], filmé en caméra subjective pour pas cher chez lui, en Espagne. Les Américains, comme à leur habitude devant le carton d'un film étranger, mettent en route le remake, appelé Quarantine (Quarantaine chez nous), qu'ils s'arrangeront, mauvais joueurs qu'ils sont, pour sortir chez eux avant l'orignal. Là encore la carrière de l'Espagnol aurait pu basculer, à l'instar d'un Takashi Shimizu qui n'en finit plus de remaker son Ju-On ( The Grudge aux States). Refusant de signer le remake de son propre film, préférant rester en Espagne où il peut faire ce qu'il veut plutôt que de répondre à l'appel des sirènes Hollywoodiennes, Balaguero remet le couvert cette année avec la suite immédiate de son succès de l'an dernier.
[Rec]2 commence à l'instant même où se termine le premier film. Une équipe d'intervention de la police Espagnole, sous les ordres d'un mystérieux médecin, investi l'immeuble où se sont déroulés les évènements relatés dans le premier épisode.
Ce qui marque immédiatement c 'est la référence au Aliens de James Cameron, un réalisateur qui redevient décidément très à la mode ces derniers temps. L'escouade de policiers aux casques équipés de caméras vidéo filmant tout ce qu'ils voient renvoie évidemment à l'arrivée des marines coloniaux sur la planète des aliens. Ce n 'est pas innocent, le deuxième film de la saga initiée par Ridley Scott est souvent cité comme référence quand il s'agit de réaliser ce qu'on appelle désormais une séquelle. Mais ce n 'est pas la seule référence des réalisateurs qui n'hésitent pas à citer L'Exorciste, Evil Dead ou même The Thing. L'influence majeure cependant, et sans doute plus encore que dans le premier film, reste les jeux video, et particulièrement les FPS à tendance horrifique comme Resident Evil. C 'est particulièrement frappant dans le dernier quart du film où l'on bascule dans le fantastique pur, la topographie des lieux changeant suivant que la caméra soit réglée en vision "normale" ou en "Night Vision", une façon de bloucler la boucle, les jeux video ayant largement utilisé la grammaire cinématographique pour se développer.
Loin du tout venant hollywoodien, [Rec]2 est donc un véritable film de trouille, sans concession. C 'est sombre ( dans tous les sens du terme) c 'est violent, c 'est sanglant, c 'est flippant, bref, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment.

mardi 29 décembre 2009

Avatar - James Cameron



Mardi 15 décembre, les vacances se profilent à l'horizon, l'une de mes classes est en stage, d'autres font grève, et ce soir c 'est l'avant première d'Avatar, le premier film de "Iron" Jim Cameron depuis Titanic il y a de cela déjà dix ans. Pas question de manquer ça, d'autant que le Majestic, mon cinéma fétiche, le propose en 3D et en V.O.
Je réserve ma place deux bonnes heures à l'avance, le temps de rentrer manger un petit quelque chose puis je gagne la salle de cinéma, où on nous demande une pièce d'identité en gage des lunettes relief dont le coût à la location semble bien onéreux.
Pas de page de pub, pas de bandes annonces, on entre tout de suite dans le vif du sujet. J'avoue avoir un peu de mal avec l'entrée en matière. James Cameron m'avait habitué à une longue présentation des personnages et des enjeux, hors cette fois nous sommes tout de suite plongés dans l'action. Je me dis que cela est plutôt logique dans un film en 3D mais tout de même.
Puis viennent les premières scènes mettant en scène les Na'Vi, et là l'intérêt du parti pris du réalisateur me saute littéralement à la tronche: on est plongé dans l'univers de Pandora, on suit les évolutions des Na'Vi à travers les arbres, dans les airs, au milieu des fougères comme si on était avec eux et on est tellement imprégnés de ce monde qui se dévoile pour nous qu'on se rend vite compte que cette histoire, que l'on prenait jusqu'alors pour simpliste, n 'est en fait que simple (au sens noble du terme), et ce pour une raison évidente: il y a tellement de choses à l'écran qu'il ne faudrait pas être distraits par une intrigue trop compliquée, et d'ailleurs James Cameron s'est toujours distingué par la façon qu'il avait de rendre passionnantes les histoires les plus banales.
Avec Avatar James Cameron conforte plus que jamais son statut de cinéaste visionnaire, et pour une fois le qualificatif n 'est pas usurpé: la planète Pandora prend littéralement vie sous nos yeux, les Na'Vi cessent rapidement d'être des créations infographiques pour devenir de véritables personnages à l'instar de Gollum (d'ailleurs la compagnie de Peter Jackson a participé au film) et surtout on oublie vite la 3D pour se retrouver littéralement au coeur d'un ecosystème cohérent et d'une beauté à couper le souffle.
Alors évidemment ça rappelle un peu Danse Avec Les Loups ou Pocahontas, mais réduire Avatar à un simple exercice technique serait une erreur. Pour Iron Jim la technique n 'est qu'un outil au service de son histoire, et la simplicité de celle ci ne fait qu'en décupler la charge émotionnelle.
Il me faudra plusieurs heures pour redescendre sur terre, et d'ailleurs je remettrai le couvert dès le lendemain!

L'Imaginarium Du Docteur Parnassus - Terry Gilliam



J'adore Terry Gilliam. Tout d'abord parce qu'il possède un univers unique et immédiatement reconnaissable, ensuite, parce qu'à l'instar de mon idole Orson Welles, il parvient toujours contre vents et marées à réaliser des films appelés à devenir des classiques, et tout comme lui il s 'est cassé les dents sur une adaptation de Don Quichotte.
Ces derniers temps, cependant, j'avais un peu peur qu'il ne finisse par être définitivement écarté du circuit des salles obscures à force de flops. Il faut dire que son dernier film en date était pour le moins dérangeant (même si , bien sûr, je l'ai adoré). Mais avec L'Imaginarium Du Docteur Parnassus il renoue avec des thèmes et surtout un style visuel qui a fait sa renommée. On y retrouve ses chers héros marginaux, et surtout une imagination qui sert enfin à quelque chose d'autre qu'à exprimer la liberté. Elle est ici vecteur de salut ou de damnation et les scènes se situant dans l'imaginaire sont les plus belles qu'il m'ait été donné de voir depuis Les Aventures Du Baron De Munchausen.
Le dernier long-métrage de Terry Gilliam n'aura pas échappé à la malédiction qui semble frapper toutes ses oeuvres , puisque l'un de ses acteurs principaux ( le regretté Heath Ledger) est décédé pendant le tournage, mais la solution consistant à le remplacer par trois autres acteurs, et pas des moindres ( Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell) s'avère au final si logique qu'on se demande ce que cela aurait donné autrement. Quant à l'idée d'engager Tom Waits pour jouer le rôle du Diable c 'est la meilleure idée de casting depuis David Warner pour Bandits Bandits.
Au final, et malgré tous les bâtons que le sort a tenté de lui mettre dans les roues, Terry Gilliam nous livre une fois de plus une oeuvre forte, pleine de poésie et de rêve qui consacre définitivement la force de l'imaginaire comme une des puissances fondamentales de l'univers.

mercredi 16 décembre 2009

Marvel Zombies 3 - Fred Van Lente/ Kev Walker



Suite de la saga des morts vivants made in Marvel, avec cette fois de nouveaux auteurs et de nouveaux personnages.
Robert Kirkman laisse la place à Fred Van Lente et Sean Phillips passe ses crayons à Kev Walker.
Le théâtre du carnage se rapproche de la terre 616, celle de l'univers Marvel, et seuls les robots Machine Man et Jocaste peuvent se dresser entre la réalité abritant les héros Marvel "normaux" et les super vilains de l'univers zombie, les "héros" étant partis dans l'espace après avoir mangé le Surfer D'Argent et Galactus. Les méchants zombies, dirigés par le Caid assisté du Chacal, ont même déjà placé un des leurs sur terre 616 et n'attendent que son signal pour l'envahir.
On pourrait penser que les personnages principaux n'étant pas de chair et de sang ne risquent rien de la part des monstres anthropophages, mais ils ont beau être des zombies ils n'en restent pas moins redoutables, même s'ils ne peuvent pas manger des robots ils disposent tout de même de fantastiques pouvoirs.
D'ailleurs Machine Man en a marre de sauver des humains qui ne le traitent pas mieux qu'un grille-pain, et n'accepte la mission que contre des espèces sonnantes et trébuchantes, une réaction ma foi bien humaine, et la proximité de la belle androïde pourrait bien lui faire franchir une étape supplémentaire vers l'humanisation.
On le voit, le départ de Kirkman et de Phillips n'empêche pas Marvel de capitaliser sur un concept très juteux, et il faut s'attendre à d'autres récits mettant en scène les avatars zombifiés de nos héros, et vilains, préférés!

lundi 14 décembre 2009

Dexter - Saison 4



La saison 4 de Dexter, le sérial killer favori des ménagères, vient de s'achever, et devrait donc débarquer dans quelques mois en France.
En quelques mots: ne la manquez pas!
Dexter est l'une des seules séries à ne pas baisser de rythme ni de qualité, malgré le côté répétitif des intrigues ( en gros, Dexter affronte chaque saison un sérial killer différent).
Mais Dexter est bien plus qu'une série sur un serial killer, c 'est avant tout une histoire de famille.
La famille naturelle de Dexter ( qui avait occupé une bonne partie de la saison 1) et surtout la famille "recomposée" de notre héros, à commencer par sa soeur adoptive, qui lui a donc fait connaître sa petite amie, qui est ensuite devenue sa femme et enfin la mère de son enfant.
Il est d'ailleurs beaucoup question de famille dans cette quatrième saison, le "Trinity Killer " étant lui-même un père de famille. Dexter pense bien sûr pouvoir apprendre beaucoup d'un tel tueur, qui plus est membre éminent de la communauté, et va donc tarder à s'attaquer à lui ( sinon la saison tournerait court!).
Au delà des enquêtes criminelles, Dexter est donc avant tout une série sur la famille, au sens large. Le tueur s'humanise-t-il vraiment ou ne fait-il que défendre son territoire? qu'en sera-t-il de son fils? est-il condamné à vivre la même tragédie que son père? et Dexter lui-même? pourra-t-il jamais transcender sa condition?
Quoi qu'il en soit, et malgré les divergences de plus en plus marquées entre la série et les livres dont elle est tirée, cette saison 4 fournit son lot d'intrigues et de frissons contractuels, et le "cliffhanger" sur lequel elle se termine ne peut que nous rendre encore plus avide de découvrir la suite!

lundi 7 décembre 2009

La Route - John Hillcoat




Décidément la fin du monde est à la mode. Après les catastrophes naturelles et les épidémies de zombies c 'est au tour du roman de Cormac Mc Carthy de servir de support à un film post apocalyptique. Ici cependant, il n 'est pas question de destructions massives spectaculaires ni de massacre de zombies dans la joie et la bonne humeur, c 'est du sérieux!
On ne rigole pas dans le monde de La Route, ni dans la forme ( c 'est très contemplatif et sans fioritures) ni dans le fond (ici le cannibalisme règne en maître).
La Route est donc un film très sombre, servi par une photographie très monocromatique, poussièreuse, à l'image de ces terres arides réduites en cendres stériles, de ce ciel bas et lourd, de ces cadavres d'arbres qui s'effondrent dans un vacarme assourdissant. Les seules notes de couleurs proviennent des flashbacks dépeignant la vie des personnages "avant", mais ils sont eux-même l'indice du désespoir profond du personnage interprété par Viggo Mortensen ( comme d'habitude parfait), puisqu'il dit lui-même à son fils que c 'est lorsqu'on se met à rêver de choses agréables qu'on a vraiment perdu tout espoir.
La Route n 'est assurément pas le genre de film que l'on regarde pour se détendre, c 'est une oeuvre très dure, témoignant d'une vision très noire de la nature humaine; les prédateurs rencontrés par les héros sont plus abjects les uns que les autres, et même le père agit parfois de façon inhumaine pour protéger son fils.
A l'image des paysages du film tout est gris, il n'y a pas ici de véritable "bon" ou de "méchant". Notre empathie va tout de même au petit garçon, qui est finalement celui qui se comporte le plus humainement, même s'il n'a jamais connu rien d'autre que ce monde mourant.
En fin de compte, c 'est peut être bien lui la seule lueur d'espoir de tout le film.

jeudi 3 décembre 2009

Bienvenue A Zombieland - Ruben Fleischer



La réponse américaine à l'excellent Shaun Of The Dead aura mis du temps à venir (5 ans quand même!), mais après quelques tentatives plus ou moins heureuses (Fido, anyone?), elle a fini par arriver.
Zombieland est bien entendu une parodie de films de zombies, mais à l'américaine. Là où Shaun et ses amis déambulaient dans leur ville, ici on traverse les grandes étendues sauvages, au lieu de rendre visite aux parents on s'invite dans les anciennes maisons des stars d'Hollywood et en lieu et place du pub local pour l'ultime confrontation on a carrément droit ici à tout un parc d'attraction. Les personnages sont à l'avenant, chacun représentant un stéréotype du cinéma d'outre-Atlantique; nous avons donc l'adolescent puceau mal dans sa peau, les filles manipulatrices et le redneck qui s'éclate au volant de son 4X4 à flinguer du zomblard. Leur qualité d'archétype est d'ailleurs renforcée par le fait qu'on ne les appelle jamais par leurs noms, mais selon les villes où ils se rendent ou d'où ils viennent.
Le film pourrait faire figure de catalogue quant aux différentes manières de démastiquer du mort vivant: au fusil, à la batte de base-ball, au sécateur, à la voiture, au banjo, au couvercle de chasse d'eau, sans oublier différents manèges, un peu à la manière de ces manuels qui sortent un peu partout ces temps-ci sur les règles de survie en cas d'épidémie zombifiante, règles dont plusieurs sont énoncées et inscrites sur l'écran
Bourré d'humour, très référentiel sans oublier quelques moments d'émotion, Zombieland est un vrai pop corn movie qui a parfaitement digéré toute la vague récente du film de zombies et laisse de côté le message politico-social à la George Romero.
Pas question ici de donner des leçons, on est là pour s'amuser!

mercredi 2 décembre 2009

Twilight Chapitre2: Tentation - Chris Weitz



Il faut vraiment qu'on arrête avec cette mode des bandes-annonces qui racontent tout le film, surtout quand le film n'a rien à raconter!
Plutôt agréablement surpris par le premier épisode que j'avais vu récemment, je suis donc allé voir le numéro deux, qui, de plus , passait en V.O. Mal m'en a pris. Quoi que... je me suis quand même bien marré.
Si vous avez vu la bande annonce vous connaissez donc le déroulement de ce qui sert d'histoire: Edward-quitte-Bella-mais-en-fait-il-l'a-fait-pour-la-protéger-car-il-l'aime-plus-que-tout-mais-à-un-moment-il-la-croit-morte-et-veut-se-tuer (sauf que ça dure deux heures). Mais ils ont tout de même gardé les meilleurs ( ou les pires) moments.
Là où Catherine Hardwicke, la réalisatrice du premier opus, grâce à une mise en scène élégante et une direction d'acteurs inspirée, flirtait souvent avec le ridicule sans jamais y sombrer, Chris Weitz y plonge carrément à pieds joints!
Le traitement des loups garous notamment vaut son pesant de cacahuètes. Pas de suspense, déjà, puisque dès le premier épisode on se doutait bien que les indiens étaient des lycanthropes, mais j'ignorais que ces créatures habituellement nocturnes se devaient de se déplacer en bande, en plein jour, au fin fond des bois vêtus de bermudas et de baskets, qui explosent lors des transformations mais réapparaissent comme par magie quand le personnage redevient humain, un peu comme les fringues du docteur Banner quand il se transforme en Hulk quoi.
Je ne savais pas non plus que les loups garous se coupaient les cheveux aussi court, ce qui annihile en une seconde le charisme de l'ami d'enfance amérindien de Bella (qui a bien dû prendre dix kilos de muscles depuis le premier film pour compenser sa perte capillaire). Pauvre garçon.
C 'est bien simple, par moments on a l'impression de se retrouver dans un film de David de Coteau.
C 'est dommage, car il reste tout de même quelques séquences assez bien troussées, qui doivent d'ailleurs beaucoup aux effets spéciaux, les acteurs étant un peu livrés à eux-mêmes.
je n'ai pas lu les bouquins, donc j'ignore à quelle créature fantastique la saga s'attaque ensuite, mais je sens qu'on n'a pas fini de rigoler!

lundi 30 novembre 2009

I Did It! (again!)

Comme l'atteste le petit badge ci-contre, je suis donc un lauréat officiel de la campagne 2009 du NaNoWriMo.
Je reviens pourtant de loin.
Après un départ tonitruant, je me suis fait une petite frayeur en troisième semaine, puisque j'ai pratiquement arrêté d'écrire, perdant par la même occasion toute l'avance que j'avais prise lors des deux premières semaines.
Je me suis tout de même réveillé au dernier moment, m'obligeant à taper 20 000 mots en quatre jours pour enfin atteindre les 50 000 requis.
Bien sûr mon histoire n 'est pas terminée, bien sûr c 'est écrit avec les pieds, mais c 'est tout de même sympa de se prendre pour un écrivain un mois par an!
L'année prochaine il faudrait tout de même que je prépare un peu mieux mon affaire, ce n 'est pas très évident d'écrire une histoire dont on ignore complètement comment elle va finir! il faudrait peut être aussi que j'essaie d'écrire un peu toute l'année, et pas seulement au mois de novembre... allez on va dire que ça sera mes bonnes résolutions pour 2010!

PS: double célébration aujourd'hui, puisque ce message est le centième que je publie sur ce blog! C 'est dingue ce que je peux écrire comme conneries quand même!

mercredi 25 novembre 2009

2012 - Roland Emmerich




Roland Emmerich fait partie de ces cinéastes que l'on aime détester. Ses films sont régulièrement, pour ne pas dire systématiquement, descendus par la critique, mais ils cartonnent toujours au box-office, et ils ne cartonnent jamais autant que lorsqu'ils sont basés sur des scènes de destruction massive, le succès d' Independence Day et du Jour D'Après en témoignent.
2012 représente en quelque sorte l'aboutissement ultime de sa carrière, une sorte de film catastrophe total, cumulant tous les sous-genres de ce genre hyper codifié. On a donc doit ici à des séquences évoquant les films de volcans, les films de tremblement de terre, les films d'avion en perdition, les films d'inondation, et même les films de bateau de croisière qui se prennent une grosse vague. Rien ne manque, et surtout pas la scène de sauvetage d'un chien, passage obligé par excellence des films catastrophe.
Alors évidemment il ne faut pas chercher la finesse dans le scénario, tout juste une petite critique de l'impérialisme américain et du capitalisme en général émaille-t-elle son propos entre deux scènes ultra spectaculaires, mais de toute façon on ne va pas voir un tel film pour ses vertus intellectualisantes.
Malgré son budget pharaonique, 2012 est donc un film sans autre prétention que d'en mettre plein les mirettes au spectateur, et c 'est finalement tout de qu'on lui demande.

vendredi 20 novembre 2009

La Tour Sombre: Part 6



Sixième tome à paraître en France de l'adaptation en BD de la saga fleuve du King, et début de la troisième mini-série.
Roland Deschain et ses amis sont de retour à Gilead après leur tragique mission à Hambry et les préparatifs pour la fête en leur honneur battent leur plein, mais tout ne va pas bien pour autant, loin de là.
Roland est toujours sous l'influence du Pomélo de Maerlyn et reste cloîtré dans sa chambre. Du coup les protagonistes de l'histoire sont surtout ses amis Cuthbert et Allain, qui viennent d'être nommés pistoléros à leur tour, attisant ainsi des jalousies auprès de leurs anciens camarades, tandis qu'une jeune fille qui rêve de devenir pistoléro elle aussi fait son apparition. De son côté, Steven, le père de Roland et chef des pistoléros part en expédition contre les hommes du Roi Cramoisi.
Les éléments se mettent doucement en place pour une nouvelle aventure. De fait les premières pages de l'album reflètent la quiétude et la joie de vivre qui règnent à Gilead: on voit enfin un ciel bleu et de l'herbe verte!
mais on se rend bien vite compte que cela ne va pas durer. On retourne bientôt vers les ténèbres des couloirs du château et les plaines plongées dans l'ombre où se cachent les hommes du Roi Cramoisi.
Les dernières pages sont cette fois réservées à la place de la femme dans la société très patriarchale de l'entre deux mondes, un état de fait que la nièce de Cort, le vieux maître d'armes des apprentis Pitoléros, entend bien changer.

lundi 16 novembre 2009

Bercy 2009: demi finales.


Samedi 14 novembre, 7h30 du mat'. Mal dormi, pas de raison particulière, y'a des jours (ou plutôt des nuits) comme ça... Mon réveil ne doit sonner que dans quelques minutes, mais autant me lever, j'ai de la route à faire.
D'abord aller chercher LeDave, puis aller chez LeJay et enfin direction Paris pour les demi finales du tournoi de Bercy.
Zut, il pleut! Comme l'année dernière à la même époque. Nous osons néanmoins espérer moins galérer pour nous garer. A cet effet LeDave a réservé la veille une place de parking sur internet.
LeDave n'a pas dormi des masses non plus, ça promet si tout le monde est dans le même état, on va faire une belle brochettes d'insomniaques sur les gradins!
Nous avions rendez-vous chez LeJay à 9h00, finalement on arrive vers 9h15.Christophe,un pote de LeJay, est déjà là, mais comme l'année dernière on attend Smoky. Cette fois il arrivera presque à l'heure! En homme prudent il avait refusé une invitation à un apéro la veille au soir!
Il est presque 10h00 lorsque nous nous entassons dans la voiture. Tiens, il ne pleut plus. Nous sommes donc cinq: LeJay, LeDave, Smoky, Chris et votre serviteur qui fait aussi office de chauffeur.
A mesure que nous progressons vers la capitale le temps se dégage, laissant même apparaître le soleil de temps en temps. Cependant une petite pause pipi/clopes sur une aire d'autoroute nous le confirme: ça caille quand même!
Arrivés à Paris nous déposons LeJay et LeDave devant le POPB et nous mettons à la recherche du parking réservé. C 'est l'occasion de découvrir quelle invention merveilleuse peut être le GPS, sans lui on serait encore en train de chercher! LeDave avait omis de regarder sur un plan où se trouvait son parking, qui s'avéra être à plus de quatre kilomètres de notre point de chute! Là encore, vive le métro!
Avec tout ça on commence à être un peu à la bourre.
L'année dernière les matches ne débutaient pas avant 15h30, cette année c 'est 14h! De plus on avait prévu avec le couple vedette de mon forum de tennis préféré de profiter de mon passage sur Paris pour se rencontrer enfin en chair et en os. Je les appelle pendant le trajet du retour, et il se trouve que monsieur roupille toujours! Bon, tant pis, ça sera pour une autre fois!
Le temps d'avaler un sandwich et nous nous joignons au flot humain qui se rue vers les entrées du POPB.
Il était temps: à peine installé le premier match commence: Nadal Djokovic.
Je n'ai pas trop suivi le tournoi, n'étant pas abonné aux chaînes sportives, mais il semble que ces deux là soient les hommes forts de la semaine. Djoko est sur le point de conclure une série de deux tournois gagnés en deux semaines, et Nadal n'a fait que monter en puissance tout au long de cet open. Bref, une finale avant la lettre, le combat promet d'être acharné!
Derrière nous un gros blaireau se fait valoir auprès de son fiston en commentant absolument chaque coup de raquette et en se permettant de donner des conseils à Nadal ( comme s'il t'entendait, gros naze!), et le tout en gueulant bien fort histoire d'en faire profiter tout le monde. La journée va être longue.
Jusqu'à 2/2 les joueurs font jeu égal. Nadal court comme un lapin, Djoko décoche des passings foudroyants, et chacun campe sur ses positions.
C 'est alors que la mécanique de l'Espagnol se dérègle. Soudain il ne court plus aussi vite, il lit moins bien le jeu de son adversaire, et surtout ses coups perdent en force et en précision. Le Serbe en profite pour mettre en route le rouleau compresseur et mène bientôt 6-2, 3-0. Les deux joueurs entament le deuxième set comme ils avaient terminé le premier. Rafa parvient tout de même à échapper à l'humiliation du 6-0 et remporte ses derniers services, mais il ne peut rien sur l'engagement du Serbe qui s'impose 6-2/6-3 en un peu plus d'une heure et quart.
Pendant l'entr'acte je sors pour aller me boire une petite mousse, mais les organisateurs du tournoi semblent avoir décidé de faire la guerre aux pochtrons, puisqu'on ne peut se procurer que de la bière sans alcool. Je prends un coca et regagne ma place juste au moment de l'entrée en scène de Gaël Monfils et Radek Stepanek. J'arrive à l'instant où le Tchèque se fait huer parce qu'il était allé faire un petit pipi. Le public a d'ores et déjà décidé dans quel camp il était. Par esprit de contradiction je décide de supporter Stepanek, même s'il a l'air assez ridicule avec son short qui lui remonte jusqu'au nombril.
Son jeu par contre est de toute beauté, un style à l'ancienne, des frappes à plat, tout en timing, on n'a pas l'impression qu'il cogne comme un malade sur chaque coup, et surtout il a l'air d'adorer le service-volée, bref, tout ce que j'aime dans le tennis. Le début du match semble me donner raison, puisque Radek réalise le break d'entrée. 2-0. Mais Monfils revient, en grande partie grâce aux fautes de son adversaire. Mais à mesure que les jeux passent il reprend confiance et se met à décocher des coups de toute beauté. Stepanek, lui, semble endormi.
Le match n'étant pas très passionnant, Smoky et moi reportons notre attention sur d'autres centres d'intérêt, en l'espèce les hôtesses de la loge V.I.P dont le zoom de l'appareil de mon voisin met en évidence tous les avantages...
Derrière nous notre gros mustélidé de service grimpe encore d'un cran dans la beauferie en poussant des hurlements orgasmiques à chaque point marqué par Monfils. J'ai comme des envies de meurtre tout à coup...
Premier set 6-4 pour le Français. Je commence à me demander si ce match va tourner aussi court que le premier. Je ne me suis pas tapé deux heures et demi d'autoroute et une bonne heure de conduite dans Paris pour des matches en deux sets quand même!
Le deuxième set est parti pour être de la même eau. Break rapide pour Monfils. Puis Radek débreak. Durant tout le set c 'est un peu le jeu du « je te prends ton service, tu me prends le mien ». Le Tchèque s'est refait une santé, c 'est maintenant lui qui domine un Monfils qu'on sent atteint physiquement.
7-5 Stepanek. Un set partout, les choses sérieuses peuvent commencer.
Le troisième set est très serré, on rejoue à « qui break gagne ». Le niveau de jeu s'élève, les volées de Stepanek sont magnifiques ( enfin, quand il ne les rate pas), Monfils sort des coups très spectaculaires. On pense, on espère même, que le match ira au jeu décisif, mais un break de Monfils à 4-4 règle l'affaire. Le Français sert pour le match et s'impose 6-4.
Deuxième pause avant le dernier match de la journée, la première finale de double ayant eu lieu ce matin. On apprendra d'ailleurs qu'au moment du match les portes du POPB n'étaient même pas ouvertes! Bien joué les gars!
Les matches en simple étant terminés des places se libèrent nous permettant de nous rapprocher et de prendre de meilleures photos des charmantes demoiselles en contrebas sur notre droite.
Dans ces conditions difficile de se concentrer sur le match de Nestor-Zimonjic et Cermak-Mertinak.
La journée finie nous laissons LeJay et LeDave pour aller rechercher la voiture. Aucun problème pour retrouver le parking, par contre personne à l'accueil pour nous dire comment faire pour sortir quand on a déjà payé sur internet. Après avoir tourné pendant vingt bonnes minutes et exploré tous les niveaux du parking nous nous décidons finalement à sortir après avoir payé 19 euros supplémentaires!
Merci Paris!

mercredi 11 novembre 2009

Metallica au ciné.


Mardi 10 novembre, mon ticket acheté il y a déjà plus d'un mois ( 15 euros quand même, mais quand on aime on ne compte pas!), je me dirige vers le Kinépolis pour assister à la projection du concert que les Four Horsemen avaint donné à Nîmes le 7 juillet dernier ( jour de la naissance de ma nièce).
Vous allez dire que je suis un gros cinglé, mais en fait j'avais déjà vu le concert en question. En effet, à peine avais-je acheté mon billet pour cet événement que ma soeur attira mon attention sur une page du programme de Canal+: la chaîne cryptée diffisait en effet le dit concert la semaine suivante! Je me rappelle avoir été un poil déçu par la performance des Californiens, jugeant notamment que Kirk était vraiment trop approximatif dans ses soli, et l'ensemble de la performance me laissant l'impression d'un groupe qui se reposait un peu trop sur le soutien inconditionnel de ses fans et ne se donnait pas vraiment à fond. De plus il était évident qu'au moins trois chansons manquaient à l'appel.
Quoi qu'il en soit, Metallica sur écran géant ça ne se refuse pas!
Arrivé largement en avance je patiente au bar en m'avançant dans mes lectures en compagnie d'une choppe de bière. Je remarque que la clientèle est particulière ce soir. A la place des quelques couples se regardant dans le blanc des yeux ce sont à présent des groupes d'individus plus ou moins jeunes qui ont investi les tables de la terrasse intérieure (ouais, ça caille dehors!). C 'est que le métalleux est grégaire et c 'est par grappes de sept à huit individus qu'il se déplace au point de bière pour s'abreuver une fois la nuit tombée.
L'heure venue je gagne la salle de projection. Elle est pleine à craquer! Je finis par trouver un siège libre et m'y affale en attendant que le spectacle commence.
Enfin retenti The Extasy Of Gold, le thème de Morricone adopté depuis des années par le groupe comme introduction à leurs performances scéniques.
Le carré d'ouverture fait toujours aussi mal: Blackened, Creeping death, Fuel et Harvester of Sorrow mettent tout de suite dans l'ambiance, ça envoie du lourd d'entrée! Puis vient la première surprise: Broken Beat And Scarred, extrait du dernier album, et absente du passage télé précède Cyanide, et il faut bien reconnaître que ça change bien des choses. Tout d'abord Broken... supporte bien mieux la scène que Cyanide, ensuite on comprend mieux pourquoi Kirk a eu besoin de souffler. Mon estime pour ce concert vient de remonter d'un cran.
Après un Sad But True, dont j'avais déjà entendu la nouvelle intro ( a capella) lors du concert d'Arrras, et un One qui aurait dû être gardé pour un peu plus tard dans la set list, c 'est au tour de All Nightmare Long de me surprendre, celle là non plus n'était pas passée à la télé. Il faut tout de même reconnaître que si les morceaux du nouvel album font plaisir de par l'énergie qu'ils déploient, la plupart passent assez mal en live, surtout à côté des merveilles de brutalité mélodique que le groupe avait pondu auparavant (notamment lors de la période Cliff Burton), mais cela n'a pas l'air de gêner le public qui headbang et slam à tout va. Dans la salle certains se risquent épisodiquement à quelques hurlements, on en verra même deux courir avec un drapeau pendant Master..., mais dans l'ensemble je dois dire que j'ai rarement vu une assemblée de métalleux aussi calmes. Pour un peu j'avais l'air d'un petit fou à chanter les paroles et agiter la tête tout au long de chaque chanson!
Si en général les chansons de Death Magnetic peinent à convaincre en live, The Day That Never Comes a tout d'un classique et n'a pas à rougir au côté de ses illustres ainées. Le temps d'un Master of Puppets joué dans son intégralité ( les soli étant chantés par le public, c 'est la nouvelle mode aux concerts de Metallica apparemment) débarque Dyer's Eve, rarement joué en live, et bien sûr absent à canal+, un autre grand moment!
Les derniers ajouts concernent, comme je m'y attendais, les rappels ( à Canal il n'y en avait qu'un). On retrouve avec plaisir la reprise de Queen, Stone Cold Crazy, et l'antiquité Motorbreath, avant la pluie de ballons (?!!) qui égaie Seek and Destroy.
Malgré le goût d'arnaque manifeste causé par le prix des billets, ce fut tout de même une soirée très agréable. Ce n 'est pas tous les jours qu'on peut voir le plus grand groupe du monde sur un écran de 8 mètres de haut, avec un son THX qui décoiffe. Pour un peu on se croirait vraiment au milieu de la foule, ou mieux encore, sur scène à côté des musiciens, même si j'aurais apprécié un peu plus d'ambiance dans la salle.
...Et bien sûr je vais acheter le dvd!

vendredi 6 novembre 2009

Jonathan Strange & Mr Norrell -Susanna Clarke


Il n'y a pas que le ciné dans ma vie, il m'arrive aussi de lire. J'aime particulièrement les gros pavés qui m'embarquent dans de longs voyages loin de ma morne vie quotidienne.
Avec ce livre-ci j'ai été servi. Plus de mille pages, une histoire située dans une Angleterre pré-victorienne légèrement uchronique, des magiciens, des créatures magiques, des mondes parallèles, tous les éléments propres à me contenter. Et bien plus encore.
Bien qu'écrit récemment le livre est rédigé dans le plus pur style des romans de l'époque, avec une légère distance ironique sur les moeurs de la société que n'aurait pas reniée Jane Austen.
Le roman est un véritable "page turner" qui ne vous lâche pas. Le style incroyablement fluide de l'auteur, les péripéties des personnages, les références historiques, réelles ou imaginaires ( la magie fait ici partie de l'histoire de la Grande Bretagne), les manoeuvres militaires, les interventions de la magie, les conflits entre mages ... tout cela vous agrippe dès les premières pages et ne vous lâche pas tant que vous êtes en état de lire, et malgré le nombre impressionnant de pages on se surprend une fois le livre posé à regretter qu'il soit si court.
Une seule chose vous vient alors à l'esprit: la suite!!!!!!!!!!

mercredi 4 novembre 2009

NaNoWriMo 2009


Ca y est!
Après un léger retard à l'allumage (je n'ai commencé qu'hier), j'ai fini par débuter mon pseudo roman de l'année 2009.
Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'est le NaNoWriMo (National Novel Writing Month, soit le mois national de l'écriture de roman), sachez qu'il s'agit d'un défi littéraire invitant chacun à écrire en l'espace d'un mois (le mois de novembre donc) un truc ( n'importe quoi!) d'au moins 50 000 mots (environ 110 pages bien remplies).
Nul besoin d'être Shakespeare, ici la quantité prime sur la qualité!
L'année dernière je m'étais lancé dans une histoire de loup-garou qui s'en prenait à des chasseurs à la hutte dans les marais des Flandres en pleine canicule de l' été 1976 (sic!). Le processus d'écriture avait été quelque peu parasité par un défi que nous avait lancé une ville américaine, si bien que j'ai fini par écrire littéralement n'importe quoi pour faire avancer le "word count".
Cette année j'ai décidé de continuer dans la thématique canardesque, puisque je vais tenter d'adapter le scénario d'un bande dessinée que j'avais commencé à écrire et dessiner (oui, à une époque je croyais aussi savoir dessiner) dans ma jeunesse à savoir Destroy Duck: une histoire totalement fantaisiste de canards mutants et carnivores qui bouffent des gens.
Alors si vous aimez écrire, raconter des histoires, si vous avez toujours rêvé d'écrire un jour un roman mais l'avez toujours repoussé faute de temps, ou si vous aimez simplement relever des défis, à vos claviers!

The Children- Tom Shankland


L'Europe aurait-elle peur de ses enfant?
C 'est la question que l'on peut légitimement se poser après la sortie en moins de deux ans de trois films originaires du vieux continent ayant pour protagonistes des enfants tueurs.
Après l'Ibérique Les Proies, le Britannique Eden Lake ( avec Kelly "la nouvelle égérie de Klapisch" Reilly) voici venir en provenance de la perfide Albion The Children , au titre plus qu'évocateur.
Au delà de toute considération sociologique, force est de reconnaître que cette vague de films produit des oeuvres fort intéressantes, bien plus en tout cas que le tout venant hollywoodien.
Pourtant rodé aux productions made in BBC, Tom Shankland livre ici un pur produit cinématographique, tirant parti des moyens mis à sa disposition pour faire étalage de tout son savoir-faire.
Je n'ai pu voir le film qu'en V.F (enfoiré de Kinépolis!) mais cela ne m'a pas empêché d'être totalement absorbé par l'ambiance, le jeu des acteurs et même les dialogues, étonnamment bien traduits et doublés.
Le titre ne laisse aucun doute quant aux meurtriers, et contrairement à la plupart des production ricaines The Children tient ses promesses.
Sous l'emprise d'un mystérieux virus les enfants de deux couples ayant décidé de passer les fêtes de fin d'année ensemble se muent soudain en machines à tuer bien plus vicieuses que la Jennifer qui prête son body à un certain film.
Le résultat est proprement terrifiant, convoquant l'une des peurs les plus primaires de l'être humain. Un scénario au cordeau, des mouvements de caméra amples et virtuoses mais jamais vains, des gros plans venant appuyer certaines répliques à priori anodines, des acteurs en tous points parfaits et une bande son tout à fait impitoyable font de The Children un des joyaux du renouveau de l'horreur British, qui n'aura pas à rougir de se retrouver sur la même étagère que Creep, The Descent ou Eden Lake.
God Save the Screams!

vendredi 30 octobre 2009

Jennifer's Body - Karyn Kusama


"Dans Jennifer's Body, il y a beaucoup de Jennifer, mais pas beaucoup de body!"
Cette critique à l'emporte-pièce entendue quelque part à la télé ( le mec qui vérifie soigneusement ses sources!) résume assez bien mon opinion sur ce qu'on ose appeler un film d'horreur sexy.
C 'est bien simple: il n'y a pratiquement pas d'horreur ( tous les meurtres ont lieu hors-champs) et pratiquement pas de sexe (on ne voit même pas une paire de fesses!).
Alors évidemment mademoiselle Fox est une "Foxy Lady", mais justement je crois que vu la campagne de pub on était en droit de s'attendre à moins de pudeur de la part de la réalisatrice, quitte à mettre aussi les garçons à poils, pour une fois il y en aurait eu pour tout le monde.
Mais ce n 'est pas encore le pire, le fait est que Jennifer's Body se moque des fans du genre. On essaie de faire djeun's avec des références au kilomètre (aux groupes de rock à la mode, aux classiques du genre...) mais le tout tombe à plat tant les références justement ne sont pas assimilées. Et que dire des dialogues, navrants de bêtise, avançant avec des sabots de cinquante kilos, lourdingues à force de se vouloir malins.
Alors bien sûr Madame Kusama a le sens de la belle image, les meilleurs plans du film, notamment le plan aérien sur Jennifer en train de nager par exemple, figurent d'ailleurs dans la bande-annonce, mais un film d'horreur, tout comme un film comique ou d'action ,repose avant tout sur le rythme et ici il n'y en aucun.
Contre toute attente la bonne surprise du film reste Megan Fox, aussi convaincante en bimbo décérébrée (un rôle de composition?) qu'en possédée sanguinaire.
Espérons qu'à l'avenir elle saura choisir de meilleurs rôles.