"Hé, mais tu radotes mon vieux! tu nous a déjà parlé de ce bouquin!" vous écriez-vous soudain en proie à une légitime indignation à la lecture de l'intitulé de ce billet.
Sauf que je ne suis pas encore sénile, il s'agit ici de l'adaptation pour la télévision du pavé du King.
"Les adaptation de King à la télé on sait ce que ça donne: c 'est servile, sans originalité et fidèle à la virgule près au bouquin, maniaquerie de l'auteur oblige" me rétorquerez-vous d'une moue blasée tout aussi légitime; l'homme du Maine est en effet connu pour être un vrai casse-pieds ( pour rester poli) quand il s'agit de porter ses "bébés" à l'écran, d'où une prolifération de mini-séries qui, si elles sont très fidèles à la lettre, en oublient l'esprit des histoires et leur âme propre au passage.
La nouveauté c 'est qu'il s'agit ici d'une série, et non plus d'une mini-série. Le livre, dès lors , n 'est plus qu'un point de départ, comme le fut le premier tome des aventures de Dexter Morgan par exemple.
Le maître de Bangor a lui-même avoué qu'il avait un peu expédié la fin de son histoire ( qui dépassait pourtant les mille pages), le récit s'achevant après un peu plus d'une semaine. Il aurait aimé exploiter les conséquences de la situation sur plusieurs mois, voire plusieurs années, mais pour le coup il a été pris d'une grosse flemme, ou plus vraisemblablement l'histoire a fini par le lasser, c 'est sans doute pour cette raison qu'il a accepté le principe d'une série tirée de son livre: il n 'y était pas si attaché que cela. Je doute en effet que les films et mini-séries prévus pour le cycle de La Tour Sombre échappent à son contrôle par exemple.
Aux manettes on retrouve un certain Brian K Vaughan, scénariste de bandes dessinées (un passage sur Spider Man, mais surtout Y The Last Man, oeuvre indépendante) et membre du pool des auteurs de la série Lost. Ce n 'est donc pas un hasard de le retrouver à la barre d'un tel projet, le postulat de départ étant finalement assez proche de celui de la série de J J Abrams.
Prenant modèle sur The Walking Dead, Vaughan pioche donc dans le bouquin les éléments qui lui semblent les plus intéressants et en ajoute d'autres de son cru. Si le point de départ et les personnages sont, en gros, les mêmes, il introduit des protagonistes destinés à diversifier cette tranche de la société américaine et s'amuse à brouiller les pistes en modifiant quelque peu l'image que l'on pouvait avoir de certains habitants du Dôme.
Côté réalisation, le pilote a été confié à Niels Arden Oplev, spécialiste de l'exploration des plus sombres recoins de la psyché humaine puisqu'il a mis en scène le premier volume de la saga Millenium, une garantie de qualité donc.
Le premier épisode, diffusé il y a quelques jours aux 'Stasunis, tient toutes ses promesses: les personnages sont attachants, ou du moins intrigants, les quelques libertés prises avec le matériau d'origine semblent judicieuses, et les scènes choc des premières minutes sous le Dôme sont au rendez-vous, certaines gagnant même en ampleur ( pauvre vache!).
A suivre, donc!