jeudi 31 décembre 2009

[Rec]2 -Jaume Balaguero/ Paco Plaza



Mon dernier billet de l'année 2009 concernera donc le cinéma d'horreur espagnol, très en forme ces temps-ci, c 'est d'ailleurs, et ce depuis une bonne dizaine d'année, l'un des meilleurs et des plus prolifiques de la planète. Jaume Blaguero n'y est d'ailleurs pas pour rien. L'auteur de La Secte Sans Nom, de Darkness ou Fragile a participé activement à l'essor de l'horreur hispanique moderne et loin de se reposer sur ses lauriers continue d'expérimenter et de pousser son médium dans ses retranchements, n'hésitant pas à aller où on ne l'attend pas. Aussi, alors que l'internationalisation de ses films semblait le destiner à s'exiler à Hollywood, Balaguero surprend tout le monde en 2008 en co-réalisant avec son compère Paco Plaza une véritable bombe appelée [Rec], filmé en caméra subjective pour pas cher chez lui, en Espagne. Les Américains, comme à leur habitude devant le carton d'un film étranger, mettent en route le remake, appelé Quarantine (Quarantaine chez nous), qu'ils s'arrangeront, mauvais joueurs qu'ils sont, pour sortir chez eux avant l'orignal. Là encore la carrière de l'Espagnol aurait pu basculer, à l'instar d'un Takashi Shimizu qui n'en finit plus de remaker son Ju-On ( The Grudge aux States). Refusant de signer le remake de son propre film, préférant rester en Espagne où il peut faire ce qu'il veut plutôt que de répondre à l'appel des sirènes Hollywoodiennes, Balaguero remet le couvert cette année avec la suite immédiate de son succès de l'an dernier.
[Rec]2 commence à l'instant même où se termine le premier film. Une équipe d'intervention de la police Espagnole, sous les ordres d'un mystérieux médecin, investi l'immeuble où se sont déroulés les évènements relatés dans le premier épisode.
Ce qui marque immédiatement c 'est la référence au Aliens de James Cameron, un réalisateur qui redevient décidément très à la mode ces derniers temps. L'escouade de policiers aux casques équipés de caméras vidéo filmant tout ce qu'ils voient renvoie évidemment à l'arrivée des marines coloniaux sur la planète des aliens. Ce n 'est pas innocent, le deuxième film de la saga initiée par Ridley Scott est souvent cité comme référence quand il s'agit de réaliser ce qu'on appelle désormais une séquelle. Mais ce n 'est pas la seule référence des réalisateurs qui n'hésitent pas à citer L'Exorciste, Evil Dead ou même The Thing. L'influence majeure cependant, et sans doute plus encore que dans le premier film, reste les jeux video, et particulièrement les FPS à tendance horrifique comme Resident Evil. C 'est particulièrement frappant dans le dernier quart du film où l'on bascule dans le fantastique pur, la topographie des lieux changeant suivant que la caméra soit réglée en vision "normale" ou en "Night Vision", une façon de bloucler la boucle, les jeux video ayant largement utilisé la grammaire cinématographique pour se développer.
Loin du tout venant hollywoodien, [Rec]2 est donc un véritable film de trouille, sans concession. C 'est sombre ( dans tous les sens du terme) c 'est violent, c 'est sanglant, c 'est flippant, bref, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment.

mardi 29 décembre 2009

Avatar - James Cameron



Mardi 15 décembre, les vacances se profilent à l'horizon, l'une de mes classes est en stage, d'autres font grève, et ce soir c 'est l'avant première d'Avatar, le premier film de "Iron" Jim Cameron depuis Titanic il y a de cela déjà dix ans. Pas question de manquer ça, d'autant que le Majestic, mon cinéma fétiche, le propose en 3D et en V.O.
Je réserve ma place deux bonnes heures à l'avance, le temps de rentrer manger un petit quelque chose puis je gagne la salle de cinéma, où on nous demande une pièce d'identité en gage des lunettes relief dont le coût à la location semble bien onéreux.
Pas de page de pub, pas de bandes annonces, on entre tout de suite dans le vif du sujet. J'avoue avoir un peu de mal avec l'entrée en matière. James Cameron m'avait habitué à une longue présentation des personnages et des enjeux, hors cette fois nous sommes tout de suite plongés dans l'action. Je me dis que cela est plutôt logique dans un film en 3D mais tout de même.
Puis viennent les premières scènes mettant en scène les Na'Vi, et là l'intérêt du parti pris du réalisateur me saute littéralement à la tronche: on est plongé dans l'univers de Pandora, on suit les évolutions des Na'Vi à travers les arbres, dans les airs, au milieu des fougères comme si on était avec eux et on est tellement imprégnés de ce monde qui se dévoile pour nous qu'on se rend vite compte que cette histoire, que l'on prenait jusqu'alors pour simpliste, n 'est en fait que simple (au sens noble du terme), et ce pour une raison évidente: il y a tellement de choses à l'écran qu'il ne faudrait pas être distraits par une intrigue trop compliquée, et d'ailleurs James Cameron s'est toujours distingué par la façon qu'il avait de rendre passionnantes les histoires les plus banales.
Avec Avatar James Cameron conforte plus que jamais son statut de cinéaste visionnaire, et pour une fois le qualificatif n 'est pas usurpé: la planète Pandora prend littéralement vie sous nos yeux, les Na'Vi cessent rapidement d'être des créations infographiques pour devenir de véritables personnages à l'instar de Gollum (d'ailleurs la compagnie de Peter Jackson a participé au film) et surtout on oublie vite la 3D pour se retrouver littéralement au coeur d'un ecosystème cohérent et d'une beauté à couper le souffle.
Alors évidemment ça rappelle un peu Danse Avec Les Loups ou Pocahontas, mais réduire Avatar à un simple exercice technique serait une erreur. Pour Iron Jim la technique n 'est qu'un outil au service de son histoire, et la simplicité de celle ci ne fait qu'en décupler la charge émotionnelle.
Il me faudra plusieurs heures pour redescendre sur terre, et d'ailleurs je remettrai le couvert dès le lendemain!

L'Imaginarium Du Docteur Parnassus - Terry Gilliam



J'adore Terry Gilliam. Tout d'abord parce qu'il possède un univers unique et immédiatement reconnaissable, ensuite, parce qu'à l'instar de mon idole Orson Welles, il parvient toujours contre vents et marées à réaliser des films appelés à devenir des classiques, et tout comme lui il s 'est cassé les dents sur une adaptation de Don Quichotte.
Ces derniers temps, cependant, j'avais un peu peur qu'il ne finisse par être définitivement écarté du circuit des salles obscures à force de flops. Il faut dire que son dernier film en date était pour le moins dérangeant (même si , bien sûr, je l'ai adoré). Mais avec L'Imaginarium Du Docteur Parnassus il renoue avec des thèmes et surtout un style visuel qui a fait sa renommée. On y retrouve ses chers héros marginaux, et surtout une imagination qui sert enfin à quelque chose d'autre qu'à exprimer la liberté. Elle est ici vecteur de salut ou de damnation et les scènes se situant dans l'imaginaire sont les plus belles qu'il m'ait été donné de voir depuis Les Aventures Du Baron De Munchausen.
Le dernier long-métrage de Terry Gilliam n'aura pas échappé à la malédiction qui semble frapper toutes ses oeuvres , puisque l'un de ses acteurs principaux ( le regretté Heath Ledger) est décédé pendant le tournage, mais la solution consistant à le remplacer par trois autres acteurs, et pas des moindres ( Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell) s'avère au final si logique qu'on se demande ce que cela aurait donné autrement. Quant à l'idée d'engager Tom Waits pour jouer le rôle du Diable c 'est la meilleure idée de casting depuis David Warner pour Bandits Bandits.
Au final, et malgré tous les bâtons que le sort a tenté de lui mettre dans les roues, Terry Gilliam nous livre une fois de plus une oeuvre forte, pleine de poésie et de rêve qui consacre définitivement la force de l'imaginaire comme une des puissances fondamentales de l'univers.

mercredi 16 décembre 2009

Marvel Zombies 3 - Fred Van Lente/ Kev Walker



Suite de la saga des morts vivants made in Marvel, avec cette fois de nouveaux auteurs et de nouveaux personnages.
Robert Kirkman laisse la place à Fred Van Lente et Sean Phillips passe ses crayons à Kev Walker.
Le théâtre du carnage se rapproche de la terre 616, celle de l'univers Marvel, et seuls les robots Machine Man et Jocaste peuvent se dresser entre la réalité abritant les héros Marvel "normaux" et les super vilains de l'univers zombie, les "héros" étant partis dans l'espace après avoir mangé le Surfer D'Argent et Galactus. Les méchants zombies, dirigés par le Caid assisté du Chacal, ont même déjà placé un des leurs sur terre 616 et n'attendent que son signal pour l'envahir.
On pourrait penser que les personnages principaux n'étant pas de chair et de sang ne risquent rien de la part des monstres anthropophages, mais ils ont beau être des zombies ils n'en restent pas moins redoutables, même s'ils ne peuvent pas manger des robots ils disposent tout de même de fantastiques pouvoirs.
D'ailleurs Machine Man en a marre de sauver des humains qui ne le traitent pas mieux qu'un grille-pain, et n'accepte la mission que contre des espèces sonnantes et trébuchantes, une réaction ma foi bien humaine, et la proximité de la belle androïde pourrait bien lui faire franchir une étape supplémentaire vers l'humanisation.
On le voit, le départ de Kirkman et de Phillips n'empêche pas Marvel de capitaliser sur un concept très juteux, et il faut s'attendre à d'autres récits mettant en scène les avatars zombifiés de nos héros, et vilains, préférés!

lundi 14 décembre 2009

Dexter - Saison 4



La saison 4 de Dexter, le sérial killer favori des ménagères, vient de s'achever, et devrait donc débarquer dans quelques mois en France.
En quelques mots: ne la manquez pas!
Dexter est l'une des seules séries à ne pas baisser de rythme ni de qualité, malgré le côté répétitif des intrigues ( en gros, Dexter affronte chaque saison un sérial killer différent).
Mais Dexter est bien plus qu'une série sur un serial killer, c 'est avant tout une histoire de famille.
La famille naturelle de Dexter ( qui avait occupé une bonne partie de la saison 1) et surtout la famille "recomposée" de notre héros, à commencer par sa soeur adoptive, qui lui a donc fait connaître sa petite amie, qui est ensuite devenue sa femme et enfin la mère de son enfant.
Il est d'ailleurs beaucoup question de famille dans cette quatrième saison, le "Trinity Killer " étant lui-même un père de famille. Dexter pense bien sûr pouvoir apprendre beaucoup d'un tel tueur, qui plus est membre éminent de la communauté, et va donc tarder à s'attaquer à lui ( sinon la saison tournerait court!).
Au delà des enquêtes criminelles, Dexter est donc avant tout une série sur la famille, au sens large. Le tueur s'humanise-t-il vraiment ou ne fait-il que défendre son territoire? qu'en sera-t-il de son fils? est-il condamné à vivre la même tragédie que son père? et Dexter lui-même? pourra-t-il jamais transcender sa condition?
Quoi qu'il en soit, et malgré les divergences de plus en plus marquées entre la série et les livres dont elle est tirée, cette saison 4 fournit son lot d'intrigues et de frissons contractuels, et le "cliffhanger" sur lequel elle se termine ne peut que nous rendre encore plus avide de découvrir la suite!

lundi 7 décembre 2009

La Route - John Hillcoat




Décidément la fin du monde est à la mode. Après les catastrophes naturelles et les épidémies de zombies c 'est au tour du roman de Cormac Mc Carthy de servir de support à un film post apocalyptique. Ici cependant, il n 'est pas question de destructions massives spectaculaires ni de massacre de zombies dans la joie et la bonne humeur, c 'est du sérieux!
On ne rigole pas dans le monde de La Route, ni dans la forme ( c 'est très contemplatif et sans fioritures) ni dans le fond (ici le cannibalisme règne en maître).
La Route est donc un film très sombre, servi par une photographie très monocromatique, poussièreuse, à l'image de ces terres arides réduites en cendres stériles, de ce ciel bas et lourd, de ces cadavres d'arbres qui s'effondrent dans un vacarme assourdissant. Les seules notes de couleurs proviennent des flashbacks dépeignant la vie des personnages "avant", mais ils sont eux-même l'indice du désespoir profond du personnage interprété par Viggo Mortensen ( comme d'habitude parfait), puisqu'il dit lui-même à son fils que c 'est lorsqu'on se met à rêver de choses agréables qu'on a vraiment perdu tout espoir.
La Route n 'est assurément pas le genre de film que l'on regarde pour se détendre, c 'est une oeuvre très dure, témoignant d'une vision très noire de la nature humaine; les prédateurs rencontrés par les héros sont plus abjects les uns que les autres, et même le père agit parfois de façon inhumaine pour protéger son fils.
A l'image des paysages du film tout est gris, il n'y a pas ici de véritable "bon" ou de "méchant". Notre empathie va tout de même au petit garçon, qui est finalement celui qui se comporte le plus humainement, même s'il n'a jamais connu rien d'autre que ce monde mourant.
En fin de compte, c 'est peut être bien lui la seule lueur d'espoir de tout le film.

jeudi 3 décembre 2009

Bienvenue A Zombieland - Ruben Fleischer



La réponse américaine à l'excellent Shaun Of The Dead aura mis du temps à venir (5 ans quand même!), mais après quelques tentatives plus ou moins heureuses (Fido, anyone?), elle a fini par arriver.
Zombieland est bien entendu une parodie de films de zombies, mais à l'américaine. Là où Shaun et ses amis déambulaient dans leur ville, ici on traverse les grandes étendues sauvages, au lieu de rendre visite aux parents on s'invite dans les anciennes maisons des stars d'Hollywood et en lieu et place du pub local pour l'ultime confrontation on a carrément droit ici à tout un parc d'attraction. Les personnages sont à l'avenant, chacun représentant un stéréotype du cinéma d'outre-Atlantique; nous avons donc l'adolescent puceau mal dans sa peau, les filles manipulatrices et le redneck qui s'éclate au volant de son 4X4 à flinguer du zomblard. Leur qualité d'archétype est d'ailleurs renforcée par le fait qu'on ne les appelle jamais par leurs noms, mais selon les villes où ils se rendent ou d'où ils viennent.
Le film pourrait faire figure de catalogue quant aux différentes manières de démastiquer du mort vivant: au fusil, à la batte de base-ball, au sécateur, à la voiture, au banjo, au couvercle de chasse d'eau, sans oublier différents manèges, un peu à la manière de ces manuels qui sortent un peu partout ces temps-ci sur les règles de survie en cas d'épidémie zombifiante, règles dont plusieurs sont énoncées et inscrites sur l'écran
Bourré d'humour, très référentiel sans oublier quelques moments d'émotion, Zombieland est un vrai pop corn movie qui a parfaitement digéré toute la vague récente du film de zombies et laisse de côté le message politico-social à la George Romero.
Pas question ici de donner des leçons, on est là pour s'amuser!

mercredi 2 décembre 2009

Twilight Chapitre2: Tentation - Chris Weitz



Il faut vraiment qu'on arrête avec cette mode des bandes-annonces qui racontent tout le film, surtout quand le film n'a rien à raconter!
Plutôt agréablement surpris par le premier épisode que j'avais vu récemment, je suis donc allé voir le numéro deux, qui, de plus , passait en V.O. Mal m'en a pris. Quoi que... je me suis quand même bien marré.
Si vous avez vu la bande annonce vous connaissez donc le déroulement de ce qui sert d'histoire: Edward-quitte-Bella-mais-en-fait-il-l'a-fait-pour-la-protéger-car-il-l'aime-plus-que-tout-mais-à-un-moment-il-la-croit-morte-et-veut-se-tuer (sauf que ça dure deux heures). Mais ils ont tout de même gardé les meilleurs ( ou les pires) moments.
Là où Catherine Hardwicke, la réalisatrice du premier opus, grâce à une mise en scène élégante et une direction d'acteurs inspirée, flirtait souvent avec le ridicule sans jamais y sombrer, Chris Weitz y plonge carrément à pieds joints!
Le traitement des loups garous notamment vaut son pesant de cacahuètes. Pas de suspense, déjà, puisque dès le premier épisode on se doutait bien que les indiens étaient des lycanthropes, mais j'ignorais que ces créatures habituellement nocturnes se devaient de se déplacer en bande, en plein jour, au fin fond des bois vêtus de bermudas et de baskets, qui explosent lors des transformations mais réapparaissent comme par magie quand le personnage redevient humain, un peu comme les fringues du docteur Banner quand il se transforme en Hulk quoi.
Je ne savais pas non plus que les loups garous se coupaient les cheveux aussi court, ce qui annihile en une seconde le charisme de l'ami d'enfance amérindien de Bella (qui a bien dû prendre dix kilos de muscles depuis le premier film pour compenser sa perte capillaire). Pauvre garçon.
C 'est bien simple, par moments on a l'impression de se retrouver dans un film de David de Coteau.
C 'est dommage, car il reste tout de même quelques séquences assez bien troussées, qui doivent d'ailleurs beaucoup aux effets spéciaux, les acteurs étant un peu livrés à eux-mêmes.
je n'ai pas lu les bouquins, donc j'ignore à quelle créature fantastique la saga s'attaque ensuite, mais je sens qu'on n'a pas fini de rigoler!