vendredi 31 octobre 2008

FALSTAFF ( CHIMES AT MIDNIGHTS) - ORSON WELLES - 1966

Le fils du roi HenryIV d'Angleterre, le jeune prince Harry, mène une vie de débauche en compagnie de vauriens dont le déjà vieux et obèse Jack Falstaff ( Orson Welles), l'homme de tous les excès. Tandis que le roi se désole de la conduite de son fils, une nouvelle guerre civile se prépare. Elle sera l'occasion pour Harry de se refaire une conduite.


Adaptation cinématographique de la pièce Five Kings, que Welles avait essayé de monter dans les années 30 puis en 1960, basée sur le cycle de pièces historiques de Shakespeare ( Richard II, Henry IV , Henry V, Richard III et Les Joyeuses Commères De Windsor). Tourné en Espagne pour un million de dollars ( soit moins que Le Procès) avec une distribution internationale où l'on retrouve Jeanne Moreau, le grand acteur shakespearien John Gielgud, Marina Vlady, Fernando Rey, le très "branaghien" Norman Rodway et la toute jeune Beatrice Welles ( fille du réalisateur et de sa dernière épouse Paola Mori) Falstaff est en quelque sorte le testament cinématographique de Welles, il dira d'ailleurs qu'il aurait préféré qu'on se souvienne de lui pour ce film plutôt que pour Citizen Kane.

Grand admirateur de Shakespeare ( il connaissait pratiquement par coeur l'intégrale des pièces dès l'adolescence) ce projet lui tenait particulièrement à coeur, et il lui a dévoué toute son énergie, concevant lui-même tous les costumes et le seul décor construit pour le film; l'auberge où Falstaff et ses compagnons passent le plus clair de leur temps a été construite dans un garage, moins cher à louer qu'un studio. Tout le reste, le château, les murailles, la rue du village... a été déniché dans la campagne espagnole, le chateau était par exemple à l'origine une église abandonnée.

Un budget aussi serré impose de nombreuses contraintes. Tous les plans nécessitant que John Gielgud soit vu de face furent tournés en 10 jours, les engagements de la star ne lui permettant pas de rester plus longtemps sur le tournage, obligeant Welles à avoir recours une nouvelle fois aux techniques de camouflage utilisées sur Othello: doublures de dos ou encapuchonnées, Welles lui-même doublant certains acteurs qui ne pouvaient assurer la post-synchronisation ( il a ainsi doublé 5 personnages sur ce film , et 11 sur Le Procès, dont Perkins lui-même). Dans certaines scènes aucun des acteurs présent à l'écran n 'est celui qu'il est censé être.

Falstaff conforte Welles dans sa conception du film en tant qu'oeuvre essentiellement de montage. La post-production est donc très longue. La longue scène de bataille qui départage les deux parties du film necessita ainsi, outre les 10 jours de tournage, six semaines de montage à elle seule. Le jeune réalisateur de seconde équipe apprit énormément sur ce film ce qui lui permit d'entamer une longue et prolifique carrière sous le nom de Jess Franco.

La prouesse de Welles , au delà de la technique cinematographique "habituelle" réside ici dans le scénario. Adapter une pièce du barde de Stratford n'est jamais chose aisée, mais aller chercher dans plusieurs pièces une histoire parallèle relève de l'exploit. Connaissant son Shakespeare sur le bout des doigts il est parvenu à utiliser des intrigues secondaires pour les réunir en un seul récit cohérent, un film sur la vieillesse, mettant en parallèle le père du futur Henry V et son père de substitution. Tandis que l'un s'inquiète de l'avenir et de la légitimité de sa lignée et se sent abandonné par son fils , l'autre tient pour acquis l'amour du jeune prince sans se douter qu'une fois roi celui-ci aura d'autres obligations. La scène du couronnement du jeune Henry V est bouleversante.

Si Falstaff, la pièce puis le film, est autant une création de Welles que de Shakespeare, John Falstaff, le personnage, a été taillé sur mesure pour l'acteur. Welles était né pour incarner cet homme-monde tour à tour drôle et tragique, truculent autant que comiquement lâche, à la mythomanie généreuse, à l'amitié indefectible et à l'amour inconditionnel. Un personnage "larger than life" à la mesure du personnage Welles.

jeudi 30 octobre 2008

LILLE BY DAY

Après la vie nocturne de Lille , quelques clichés de jour:
La place, avec la statue de la Déesse ( et la fontaine où on se baigne les soirs de victoire importantes :p )


La Porte de Paris, avec le Beffroi de l'Hôtel de Ville



L'Opéra, flanqué du Beffroi de la Chambre de Commerce



L'Ermitage Gantois ( maintenant un hôtel 4 étoiles)

mardi 28 octobre 2008

LE PROCES (THE TRIAL) - ORSON WELLES - 1962


Se réveillant un matin , Joseph K a la surprise de trouver dans la chambre qu'il loue chez Mme Grumbach deux inspecteurs de police qui lui apprennent qu'il est en état d'arrestation , mais reste libre de ses mouvements en attendant son procès. K a beau questionner toutes les personnes qu'il rencontre, il ne parvient pas à savoir de quoi il est accusé, tout juste lui fait-on comprendre que l'affaire est très grave. Plus il cherche à y voir clair moins il comprend ce qu'il lui arrive, et plus il se débat, refusant de jouer le jeu de ce système judiciaire aussi absurbe qu'implacable et plus il hâte sa propre fin .
En 1960, sur le tournage d'Austerlitz d'Abel Gance , Welles sympathise avec les producteurs russes Michael et Alexander Salkind ( grand-père et père D'Ilya Salkind,futur co-producteur avec son père du Superman de Richard Donner), qui lui proposent de jouer dans leur version de Taras Boulba. Welles accepte à condition d'écrire et de réaliser le film. Le script terminé, les Salkind apprennent à Welles que le projet est annulé en raison du projet Hollywoodien concurrent avec Yul Brynner et Tony Curtis. Ils lui proposent alors d'adapter un livre parmi une liste qu'ils lui soumettent. Welles se décide pour Le Procès de Franz Kafka et attaque le scénario, commence à réfléchir à sa mise en scène et conçoit même les décors des intérieurs, mais alors que le décorateur s'apprête à les construire les Salkind lui avouent ne pas avoir l'argent necessaire.
Les Salkind père et fils étaient des amoureux du cinéma mais n'étaient guère riches ( du moins à l'époque), et s'ils parvenaient toujours à produire leurs films, c'était au prix de mille tractations et sollicitations auprès des financiers les plus improbables, comme le compositeur de ce film par exemple ( ce qui empêcha Welles de choisir celui qu'il voulait ).
Sur le point de débuter le tournage, mais sans décors, Welles se promènant dans Paris tombe une nuit sur la gare pratiquement désaffectée d'Orsay. Si la façade ne l'inspire pas vraiment, il est subjugué par l'intérieur: cette architecture où se mélangent poutrelles d'acier et vieilles boiseries, cette modernité nostalgique à la Jules Vernes est exactement ce qu'il cherchait!
Le tournage peut donc commencer, partagé entre la France et la Yougoslavie. Welles s'entoure comme de coutume d'excellents acteurs plus ou moins connus: son vieux complice Akim Tamiroff, Suzanne Flon ( déjà présents dans Mr Arkadin), Jeanne Moreau l'égérie de la Nouvelle Vague, Romy Schneider en pleine reconversion après la série des Sissi, Michael Lonsdale, Jess Hahn et surtout Anthony Perkins ,qui venait de triompher dans le Psychose d'Hitchcock, et qui livre ici une performance au moins aussi marquante. Sa haute silhouette gracile, son visage enfantin et son jeu anxieux et torturé font merveille dans ce conte cauchemardesque et paranoïaque.
Fidèle à lui-même Welles ne fournit pas une simple transcription du matériau original mais signe une véritable adaptation. Il commence par transposer l'action au moment présent ( à l'époque du tournage): les personnages évoluent dans une Europe d'après-guerre en pleine reconstruction , où des immeubles impersonnels et solitaires se dressent au milieu des terrains vagues, où une armée de dactylos s'affairent dans une immense salle dans un vacarme autant évocateur des machines d'usine que des mitrailleuses, dominées par la salle où trône l'ordinateur censé avoir les réponses à toutes les questions, sans oublier un nuage de fumée évoquant la bombe atomique. Jamais esclave du texte il coupe et interverti des répliques , et en ajoute même de son cru pour mieux servir l'histoire.
Welles éclaire et cadre les décors " naturels" de la gare d'Orsay de façon à composer, à coups de jeux d'ombres et de lumières, de plongées, contre-plongées et profondeur de champs, un paysage de bureaux , de salles et de chambres sombre, sinistre et oppressant, au milieu duquel Joseph K ne peut évoluer qu'au prix d'improbables contorsions, alors que les plafonds, les murs et l'obscurité se referment peu à peu sur lui tandis que le montage va en s'accélérant, transposant à merveille la sensation de claustrophobie,d'étouffement, d'essoufflement et d'oppression procurée par la lecture du roman.
Gardant à l'esprit que Kafka, en tant que juif, parlait aussi dans ses écrits du sort de son peuple, Welles décide d'incorporer des images évoquant la Shoah; ainsi le peintre qui fait les portraits des juges est-il habillé d'un pijama rayé rappelant ceux portés dans les camps de concentration, ainsi les accusés attendant dans le hall du tribunal l'issue de leurs procès respectifs évoquent les juifs attendant les trains qui vont les emmener à l'abattoir ( d'autant plus que ces scènes ont été tournées dans une gare!), ainsi cette foule d'âmes résignées, immobiles, pancarte au cou, sur une place monumentale dominée par une statue voilée figurent-ils les victimes opprimées des divers régimes totalitaires, passés ou présents...
Le Procès est , parmi ses films, celui que préfère Welles, car c 'est le seul, à part Citizen Kane , qu'il considère entièrement de lui, vierge de toute intervention des producteurs ( même s'il a dû se débrouiller sans les décors prévus), le seul qui n'ait pas été retouché , le seul qui soit fidèle à sa vision, en quelque sorte , déjà, son testament.

BERGUES:L'APRES CHTI




Bien qu'ayant passé une bonne partie de ma vie à deux pas de Bergues je n'y étais pas retourné depuis bien avant la sortie du film de Danny Boon. J'étais donc curieux de redécouvrir la sous-prefecture après le triomphe des chtis. Comment avait-elle géré son succès? cette ville que j'avais toujours connue si calme s'était - elle vendue aux sirènes du marketing comme le laissaient entendre les diverses rumeurs qui me parvenaient ?

Sa soudaine célébrité n'avait pas manqué de m'amuser et de me surprendre. Pour moi Bergues était restée la destination des sorties scolaires de mes années collège, des sorties piscines organisées par le village de mon enfance et le siège du premier vidéo-club que nous ayons fréquenté après l'acquisition du premier magnétoscope familial.

Finalement bien peu de choses ont changé. Tellement peu qu'on pourrait croire que la folie médiatique dont elle a été l'objet ces derniers mois n'était qu'une invention des journalistes ou une partie de la stratégie commerciale des producteurs du film. On trouve bien dans les vitrines des souvenirs évoquant le tournage, la bière Chti semble s'être faite une place de premier choix sur les cartes des cafés, mais tout celà reste bien discret, les rues ne sont pas envahies de touristes venus de toute l'Europe et la grand-place n 'est pas occupée par la baraque à frites de Momo.

Porte d'accès au quai du canal


Tour de guet donnant sur un quai du canal


Non , Bergues est bien restée fidèle à elle-même, une ville chargée d'histoire, entourée de remparts construits par Vauban, parmi lesquels fleurissent toujours des jardins ouvriers, dominée par son beffroi et bercée par les cancanements des canards du canal.
D'ailleurs , en parlant du canal , une des conséquences les plus idiotes du film est qu'il est désormais du dernier chic de se faire pgotographier en train d'y pisser.
Monument à la vache flamande

Les pauvres canards ...

mardi 21 octobre 2008

LA SOIF DU MAL (TOUCH OF EVIL ) - ORSON WELLES - 1958


Mike Vargas ( Charlton Heston), haut responsable mexicain de la lutte anti-drogues, et sa jeune épouse Susan ( Janet Leigh) sont en pleine lune de miel et traversent à pied la frontière américano-méxicaine lorsqu'une voiture explose pratiquement sous leurs yeux. Le suspect numéro un est un méxicain , ce qui permet à Vargas de se mêler à l'enquête et de se confronter à Hank Quinlan ( Welles, massif) , le sheriff du côté américain, une légende vivante, mais qui a tendance à donner un coup de pouce au destin pour faire progresser ses enquêtes...
Il suffit parfois d'un rien pour que naissent des chef-d'oeuvres , une erreur de communication entre une star et des producteurs par exemple. Lorsque les studios Universal proposent à Charlton Heston, la Star des Dix Commandements, et bientôt de Ben Hur, de jouer dans un film avec Orson Welles, il comprend que Welles sera le réalisateur , et non simple acteur, et signe avec enthousiasme.
Les producteurs, n'osant pas le contrarier, proposent donc à Welles de réaliser le film, sans réévaluer son cachet d'acteur pour autant. Mais Welles est tellement heureux d'avoir l'occasion de diriger de nouveau un film à Hollywood qu'il ne fait pas le difficile. De son propre aveu ce tournage aura même été son expérience hollywoodienne la plus agréable. Le fait que Heston et Janet Leigh comptent parmi ses fans aide sans doute.
Welles révise le scénario, transforme le personnage de Charlton Heston en mexicain et déplace l'action dans une ville frontalière. Pour avoir la paix il tourne essentiellement de nuit et invite des amis à tenir des petits rôles :Zsa Zsa Gabor, Marlène Dietrich en tenancière de maison close, Akim Tamiroff, déjà apperçu dans Mr Arkadin , incarne un ganster mexicain, Mercedes Mc Cambridge ( Johnny Guitar) une petite frappe inquiètante, et un rôle de veilleur de nuit névrosé est même créé spécialement pour Dennis Weaver, qui deviendra mondialement célèbre 13 ans plus tard en se faisant courser par un camion dans un téléfilm réalisé par un illustre inconnu. Welles lui-même , qui a déjà beaucoup grossi depuis qu'il a passé la quarantaine, se fait appliquer force prothèses et rembourrages pour paraître encore plus imposant.
Malheureusement , comme souvent dans la carrière de Welles , c 'est en post-production que les affaires se corsent. Le tournage terminé, Welles laisse des instructions au monteur et repart au Mexique continuer le tournage de son Don Quichotte, projet maudit entre tous qu'il tentera de mener à bien jusqu'à sa mort en 1985. Hors, les producteurs n'apprécient pas les rushes, et demandent à Harry Keller de tourner de nouvelles scènes, et en suppriment d'autres tournées par Welles.
Welles parvient à voir le film avant qu'il ne sorte et rédige un mémo de 58 pages sur la façon dont il avait envisagé le film. Les producteurs n'en tiennent pas compte et le film sort donc mutilé ( qui a dit " comme d'habitude "? )
Mais il arrive aussi que des miracles se produisent, et pour une fois celà arrive à un film de Welles: dans les années 90, Charlton Heston retrouve dans ses archives le fameux mémo, ce qui permet au film d'être remonté plus ou moins selon les souhaîts de son auteur.
La Soif Du Mal est considéré comme beaucoup comme le meilleur film de Welles après Citizen Kane, et l'un des meilleurs "films noirs" jamais réalisés, et cela dès sa première sortie. Les louanges de Goddard et Truffaut doivent y être pour quelque chose.
Quoi qu'il en soit, cela reste un film unique sur la justice et la corruption, où la décrépitude des décors reflète celle des âmes, où l'on parle ouvertement de drogues et de toxicomanie, où le personnage principal est un mexicain qui épouse une américaine ( il faut replacer le film dans son contexte d'Amérique pré mouvement des droits civiques) sans parler bien entendu de la démonstration de maîtrise technique que produit Welles , notamment lors de la scène d'ouverture, un plan séquence de presque 5 minutes qui suit les personnages alors qu'ils traversent la frontière .
On sait l'admiration de dePalma pour Hitchcock, mais il est tout aussi certain que Welles l'a inspiré tout autant! ... D'ailleurs c 'est bien Welles qui a eu le premier l'idée d'enfermer Janet Leigh dans un motel avec un veilleur aux tendances psychotiques!
Film mutilé avant sa distribution mais en l'état déjà culte pour toute une génération de cinéphiles, La Soif Du Mal gagne encore des admirateurs depuis sa rénovation en 1999, et reste un flamboyant témoin du génie d'Orson Welles, même alors qu'il oeuvrait dans le contraignant système des grands studios américains.Ce sera d'ailleurs le dernier film qu'il dirigera dans son pays natal, puisqu'il choisira de s'exiler dès lors définitivement en Europe, et plus particulièrement en Espagne.

lundi 20 octobre 2008

MANIF' PARISIENNE...




Dimanche 19 octobre 7h45, le réveil sonne , j'ouvre péniblement un oeil. A peine trois heures de sommeil, je suis un peu dans le pâté, mais il ne faut pas manquer le bus. Heureusement que le départ n 'est pas loin de chez moi, mais il ne faut pas traîner tout de même. Toilette sommaire, habillage rapide, j'attrape mon sac et je me mets en route. 20 minutes de marche dans le matin clair et frais ça vous requinque un bonhomme. La journée s'annonce belle , pourvu que la météo se maintienne. Quelques petites minutes d'attente au point de rendez-vous et le bus affrété par le syndicat arrive. Embarquement rapide, et nous voilà partis pour l'aventure. Un peu de lecture pour passer le temps , une pause pipi/ café sur une aire de repos et nous voilà à Paris.
Place d'Italie 12h. Le départ du premier cortège n 'est prévu que vers 13h30 mais il y a déjà pas mal de monde et les bus continuent d'affluer régulièrement de toutes les régions de France. Je me cherche un bistrot où patienter en sirotant une bière.
13h30, je me mêle aux premiers cortèges sans réaliser que ma région est placée en toute fin de manif. Bah , au moins je marche , c 'est mieux que de piétiner trois heures en attendant le départ! L'ambiance est bon enfant, des élèves des associations de parents nous ont rejoints, des fanfares et des groupes de percussions bresiliennes mettent de l'animation, il y a même des groupes de rock qui reprennent les standards , en ayant pris soin bien sûr de les accomoder à la sauce syndicale . On se croirait presque au carnaval de Dunkerque ( d'autant plus surprenant que j'évolue au milieu des académies du sud!). Le cortège, escorté par la poluice et une armée de journalistes et de photographes descend le boulevard des gobelins, bifurque à gauche sur le Boulevard de Port Royal ( tiens, L'höpital du Val de Grâce!), puis à droite sur St Michel.
Au bout d'une heure , me rendant enfin compte de mon erreur, je fais demi-tour. Je remonte toute la manif( tiens, c 'est pas Jack Lang là, qui se prend la tâte avec un manifestant?) et le temps que je revienne Place d'Italie j'apprend que le début du cortège est déjà arrivé à Bastille! L'Académie de Lille attendra encore une bonne heure pour prendre le départ!
Y'a pas à dire , y'a du monde ! ( 80 000 personnes selon la police, donc on devait être au moins le double! :p)
Je retrouve des collègues que je connais, ce qui me permet de patienter en bavardant, et vers 16h l'Académie de Lille s'ébranle enfin.
L'allure à laquelle nous évoluons nous permet de faire un peu de tourisme, les appareils photo et les portables sont mis à contributions, ici pour immortaliser une banderolle particulièrement croustillante, là pour photographier un lieu célèbre.
Cahin-caha nous progressons. Boulevard St Michel, Boulevard de St Germain ( tiens , La Sorbonne, Tiens , un magasin de Comics!), Pont Sully ( allez, une photo de Notre-Dame!), Boulevard Henry IV et nous voilà Place de la Bastille!
Il s'agit maintenant pour chacun de retrouver son bus.
18h, pas le meilleur moment pour quitter Paris. Il nous faudra encore une bonne heure pour atteindre le périph, puis encore un long moment pour gagner l'autoroute.
Pas de pause resto-route cette fois-ci , chacun est pressé de regagner ses pénates.
C 'est pas tout ça , on bosse demain!

mercredi 15 octobre 2008

LILLE BY NIGHT

Quelques photos prises avec mon téléphone portable lors d'une ballade nocturne dans la capitale des Flandres:
Le beffroi de l'hôtel de ville
La porte de Paris côté face...

... et côté pile.




et enfin la Vieille Bourse.






samedi 4 octobre 2008

TOUS A LA MANIF' !

Grève dans l'éducation nationale le 7 octobre.

"POUR L’ÉCOLE, POUR NOS MÉTIERS,
POUR NOS SALAIRES
Conséquence du budget 2008, la rentrée a été particulièrement difficile, avec des classes
plus chargées, des heures supplémentaires imposées, des collègues encore plus nombreux affectés
sur plusieurs établissements. Le projet de budget 2009 affiche déjà 13 500 nouvelles suppressions
d’emplois dans l’éducation, 30 000 dans la fonction publique.
Une telle politique budgétaire, tournant le dos à un service public d’éducation au service
de la réussite de tous, est inacceptable. Et dans un tel contexte, les discussions sur la réforme
du lycée, sur la formation des maîtres ou celles tant attendues sur la revalorisation
de nos métiers, nécessitent la construction d’un rapport de force permettant de remettre
en cause cette politique. C’est pourquoi le SNES appelle l’ensemble des collègues à s’investir
par la grève dans la journée unitaire interprofessionnelle du 7 octobre, et à se mobiliser
pour la réussite de la manifestation nationale du 19 octobre pour l’école, avec les parents et les élèves.
• Les rendez-vous du 7 octobre • La réforme du lycée • Le budget 2009
• La formation des maîtres • La revalorisation de nos métiers "


Voilà, message passé.

mercredi 1 octobre 2008

LA TOUR SOMBRE: PETER DAVID & JAE LEE





Au commencement était Stephen King.
Celui qui n’était pas encore le Maître de Bangor, fasciné à la fois par l’oeuvre épique de Tolkien et les grands espaces des westerns, accoucha un jour d’un récit étrange suivant la quête d’un « Gunslinger », à la poursuite à la fois d’un maléfique et mystérieux « Homme En Noir » et de La Tour Sombre, centre de l’univers, et même du multivers, puisque si la terre où évoluent ces personnages est situé dans une réalité parallèle, les frontières du temps et de l’espace sont bien minces, et les aller-retours sont fréquents entre les mondes et les époques.
Oeuvre somme de King, la quête de Roland Deschain a mis des années à s’achever. Entre les premiers mots couchés sur le papier et la parution du septième et dernier volume il se sera écoulé plus de 30 ans.
Entre temps l’Homme du Maine est devenu le plus gros vendeur de bouquins de son époque et les adaptations cinématographiques de ses écrits ne se comptent plus. Mais pas question de céder les droits de son épopée au premier producteur venu. Cette oeuvre lui tient à coeur et il entend qu’elle soit respectée, d’autant qu’elle est proprement inadaptable en l’état.
Mais le cinéma n ‘est pas le seul à lui faire les yeux doux, et la Marvel vient un jour le trouver avec un projet aussi ambitieux que séduisant: pourquoi ne pas réaliser un comic book basé sur les romans?
Le resultat, d’une fidélité exemplaire au matériau original, est sorti cette année en langue française dans une luxueuse édition cartonnée en trois volumes relatant la jeunesse de Roland, de son apprentissage aux mains de Gort, le maître d’armes du royaume westerno-médiéval de Gilead , jusqu’à la conclusion tragique de sa première mission en compagnie de ses amis Cuthbert et Alain. Un choix éditorial des plus judicieux , les événements en question, bien que n’ayant été relatés que tardivement dans la saga, représentant la genèse du personnage central de l’oeuvre et pouvant constituer un récit complet.
C ‘est à Peter David, le scénariste qui a révolutionné la mythologie Hulk, qu'échoit la délicate et ingrate tâche d'adapter les textes, tandis que Jae Lee, responable pour sa part de runs d’anthologie sur The Submariner ( avec son idole, le vétéran John Byrne au script) et The Inhumans, s’occupe des illustrations. Le resultat est proprement magnifique, laissant évidemment la part belle aux tableaux iconiques de Lee dont le style cinématographique et expressioniste, tout en jeux d’ombres et de lumière, aux traits fins et élégants confère à ce monde étrange une irréelle beauté crépusculaire. Les vignettes sont souvent étirées sur toute la largeur de la page , évoquant les cadrages du cinémascope, l’action est détaillée en une série de gros plans très Leoniens, et les « splash pages » invitent à la contemplation à la manière des longs plans fixes du western spaghetti. Les couleurs tour à tour chaudes ou froides donnent l’impression de sentir le soleil du desert nous brûler la peau où de déambuler dans la fraicheur humide des rues sombres de Gilead. Le texte, jamais envahissant, nous invite à accompagner le narrateur, à en être complice même parfois à mesure que sont évoqués, de façon parfois sybilline, des événements dont les héros ne peuvent avoir connaissance.
Chaque épisode est suivi d’un article apportant des précisions sur l’histoire de cette terre parallèle, les origines des « Gunslingers » ou de ce mystérieux « Roi Cramoisi » qui menace de plonger l’univers dans le chaos,rédigé par Robin Furth et illustré par Richard Isanove ( coloriste de la série).
Cette première fournée n ‘est que la première des mini séries consacrées à la sage du King, deux autres sont déjà sorties aux Etats Unis.
Une seule chose à dire: vivement la suite!