vendredi 25 septembre 2009

Démineurs- Kathryn Bigelow


Kathryn Bigelow est une cinéaste rare. Tout d'abord parce qu'elle n'a réalisé que peu de films, ensuite parce qu'elle s'acharne, le plus souvent avec brio, à piétiner les plates bandes de ses homologues masculins. Kathryn fait des films d'hommes! Elle adore quand ça bouge, quand ça saigne, quand ça flingue et quand ça fait mal! en témoignent des oeuvres telles que Strange Days, Point Break ( avec feu Patrick Swayze) ou encore Aux Frontières de L'Aube. Chaque nouvel opus de l'ex-madame Cameron est donc attendu impatiemment par votre serviteur.
Bizarrement je n'ai eu connaissance de la sortie de Démineurs que la semaine dernière, par le biais d'une bande annonce diffusée à la télévision. Il ne m'en a pas fallu plus pour décréter que je serais présent le jour de la sortie de ce film pour sa première séance sur Lille.
Malheureusement le seul cinéma le diffusant (L'UGC pour ne pas le nommer) ne présentait pas la V.O. La gêne que fut que passagère, l'énergie, l'émotion et le suspense ménagé par le métrage surpassant ce léger désagrément.
Démineurs ( The Hurt Locker en V.O, soit "le placard aux douleurs" ) suit donc les aventures d'une équipe de déminage américaine en pleine deuxième guerre d'Irak. Le plus souvent caméra à l'épaule, façon reportage sur le vif. Le premier plan du film , une vue subjective de la caméra du robot de déminage, laisse supposer que l'on est en présence d'une de ces oeuvres de mode, une resucée du Redacted de Brian dePalma, mais il n'en est rien. La technique colle à l'histoire: nerveuse et décadrée, mais tout en restant très lisible, dans les scènes d'action, plus posée dans les scènes intimistes, et surtout démontre une maîtrise de la tension dramatique à nulle autre pareille. Le titre français est d'ailleurs trompeur. On s'attend à ne suivre que des missions de déminage, on en suit d'ailleurs pas mal et toutes superbement mises en images, mais la scène-clé du film est une bataille de snipers en plein desert, qui rappelle évidemment fortement Jarhead... mais en mieux!
C 'est que le propos est à l'opposé. Ici il est question d'addiction à l'adrénaline. Le "héros" se sent bien dans ce chaos, il prend littéralement son pied chaque fois qu'il risque sa vie, ce qui n 'est pas sans causer quelques tensions avec ses co-équipiers.
Alors évidemment celà reste un film hollywoodien, mais le "happy end" choisi par la réalisatrice en désarçonnera plus d'un. Une chose reste certaine cependant: Kathyn Bigelow est une valeur sûre du cinéma d'action!

samedi 19 septembre 2009

District 9 - Neil Blomkamp


Voilà un film que j'attendais de pied ferme!
Et voilà un film qui n'a pas déçu mon attente!
Car malgré tout ce qu'on a pu voir sur internet et dans les différentes bandes-annonces, District 9 parvient encore à nous scotcher sur notre siège .
Ca commence à la manière d'un produit à la mode, façon faux documentaire, mais on se rend vite compte que l'ambition de Blomkamp n 'est pas de réaliser un "Cloverfield-like" ou un "Diary of the Aliens". L'artifice "documenteur" sert surtout à poser le contexte: un immense vaisseau spatial s' immobilise au dessus de Johannesbourg, amenant avec lui plus d'un million de créatures extra-terrestres desoeuvrées que l'on installe alors dans un ghetto de la capitale sud-africaine.
Vingt ans plus tard, nous suivons une équipe chargée de les délocaliser "pour leur sécurité" dans un campement en dehors des limites de la ville.
Petit à petit le documentaire laisse place à une narration plus classique et on entre dans le vif du sujet. Car rien de ce qu'on nous a montré dans les quinze premières minutes n 'est ce qu'il semble être: les "Crevettes" ( surnom des Sud-Africains pour les aliens qui ressemblent , il est vrai, au professeur Zoidberg de Futurama) ne sont pas les créatures abruties qu'on nous a présentées, les motivations du gouvernement sont loin d'être aussi louables qu'ils le prétendent, et surtout le personnage principal révèle par la force des choses une toute nouvelle nature.
Il y a un peu de tout dans ce film, et le plus fort c 'est que chaque petit bout de tout est parfaitement maîtrisé, que ce soit la satire sociale et politique, le film d'action nerveux comme il faut ou la science-fiction pure. On pense ainsi à Rencontres Du 3è Type pour le look façon "rafinerie à l'envers" du vaisseau, à La Mouche de Cronenberg ( et même à son modèle), à plein de documentaires sur les drames de l'Afrique et même sur l'Allemagne nazie, a Transformers ( en mieux!) mais aussi à énormément de jeux vidéo, sans doute une séquelle du projet d'adaptation de Halo que devait réaliser Blomkamp pour Peter Jackson(déjà).
Une vraie claque visuelle ( les effets spéciaux sont parfaits), une mise en scène totalement en phase avec son propos, intimiste ou spectaculaire lorsqu'il le faut, et tout celà pour trente petits millions de dollars ( les Transformers coûtent six à sept fois plus pour un resultat bien moins convainquant), Neil Blomkamp est assurément un réalisateur à surveiller!

Ultimate Game - Mark Neveldine/ Brian Taylor


Il y a des films comme ça dont on sait immédiatement qu'ils sont réalisés par des fous furieux.
Dès les premières secondes on en plein les mirettes: ça tire et ça explose dans tous les coins, les corps sont réduits en charpie, le sang éclabousse l'écran, le décor n 'est plus que ruine, la caméra virevolte au milieu de ce chaos dans des mouvements complétement improbables et le montage très cut, sans être illisible (prends-en de la graine Michael Bay!), garanti une immersion parfaite.
Mais dans l'univers d'Ultimate Game ( Gamer en V.O, cette fois non seulement on a traduit un titre anglais par un autre, mais on a aussi trouvé le moyen de faire plus long!) il n'y a pas que de la violence et des viscères, il y a aussi de la fesse! La même technologie permet en effet à des joueurs de prendre le contrôle d'avatars humains pour les faire s'entretuer ou copuler (dans deux jeux différents, bien sûr!).
Des tripes et du cul! que demander de plus?
Dommage tout de même que le reste du film ne poursuive pas dans cette veine décérébrée et décompléxée, aussi bien dans le fond que dans la forme. Si les scènes de jeu restent spectaculaires (on pense tout à la fois à Avalon, Running Man et Rollerball), le reste se perd un peu trop dans les méandres du film faussement militant tentant de dénoncer les dérives de la technologie, alors qu'on sent bien justement que c'est de jouer avec ces dernières qui amuse les réalisateurs.
Heureusement les acteurs rattrapent ce léger faux pas: Gerry Butler est toujours aussi charismatique et baraqué, l'excellent John Leguizamo fait une petite apparition (il parait qu'il y a aussi Milo "Heroes" Ventimiglia et Lloyd "Trauma" Kaufman, mais j'ai dû cligner des yeux à ces moments là) et ça fait sacrément plaisir de voir enfin Michael C. Hall ( ce cher Dexter) promener sa distance cynique dans un long métrage. La séquence de danse restera comme un grand moment de folie cinématographique.
Globalement Ultimate Game reste un bon divertissement bien regressif, un de ces plaisirs coupables appelés à devenir culte.
Bon maintenant faut que je voie Hyper Tension et sa suite, il paraît que là les réalisateurs s'étaient vraiment lâchés!

vendredi 11 septembre 2009

Braderie


Comme pour nous consoler du fait que les vacances soient terminées et que l'on doive reprendre le boulot, chaque année a lieu, le premier week end de septembre, la braderie de Lille, sans doute la plus grande d'Europe, et la plus grande fête de l'année dans la capitale des Flandres.
J'avais décidé cette année de vivre l'évènement de l'intérieur, m'étant mis en tête de participer au semi-marathon qui traditionnellement ouvre l'événement. La course est ouverte à tous, il y a aussi un 10 km et un mini marathon de 2 km pour les enfants, et compte pour les championnats de France. De nombreux athlètes internationaux, surtout des Kenyans, font tous les ans le déplacement sur ce parcours réputé très rapide ( ben oui, c 'est plat chez nous!).
N'ayant jamais couru une telle distance, et ne m'étant pas particulièrement entrainé, j'étais un peu nerveux au moment de prendre le départ, mais l'ambiance bon enfant régnant parmi les participants a eu tôt fait de me détendre.
Les conditions météo sont idéales: ciel bleu, température un peu fraîche.
Les pros partent quelques minutes avant nous afin de ne pas être gênés, puis c 'est à notre tour.
Les premiers kilomètres passent très vite, entre saine émulation, blagues potaches et conseils des anciens. Sur certaines parties du parcours nous croisons les Kenyans, que nous applaudissons chaleureusement. J'avale la première moitié de la course en moins de cinquante minutes, tout en prenant soin de ne rater aucun ravitaillement.
L'ambiance commence à retomber, chacun se retrouve peu à peu seul face à l'effort.
Vers le quinzième kilomètre, j'ai comme un coup de moins bien. Non que je me sente particulièrement fatigué, mais je vois bien que j'avance moins vite, je me fais dépasser par de plus en plus de coureurs.
Mais lors du tour de la citadelle mon énergie revient, même si ce sont maintenant mes jambes qui commencent à devenir un peu raides.
Enfin j'aperçois au loin la banderolle signalant l'arrivée. Un dernier petit coup de reins et j'en finis avec ma première compétition officielle en 1h44mn 41s, un temps plus qu'honorable, qui me classe 1874è, soit largement dans la première moitié du peloton.
Côté professionnels, c 'est le Kenyan ( évidemment) Kibiwott qui remporte l'épreuve en moins d'une heure, signant par la même occasion la meilleure performance mondiale de la saison, à deux centièmes du record de l'épreuve, et le meilleur temps pour un 20km couru sur le sol français.
Pour ma part, l'expérience a été si amusante que j'ai décidé de remettre ça deux semaines plus tard à Marcq-en-Baroeul.
La course finie, la braderie peut commencer.
Elle avait déjà débuté dans la nuit et les bénévoles sur le circuit avaient parfois fort à faire pour empêcher les bradeux de perturber le semi-marathon.
Une douche et un changement de vêtements plus tard j'arpente les rues familières rendues méconnaissables par les étals qui les occupent et surtout la foule qui la parcourt.
Par spouci de sécurité, les carefours et certains axes sont interdits de braderie, ce qui n'empêche pas de piétiner à d'autres endroits ( le vieux Lille par exemple) et de se retrouver coincé dans des bouchons. Un plaisantin aura beau hurler qu'il a la grippe A, la situation ne se débloquera pas.
Je crains un moment que le temps ne se dégrade, mais finalement il ne pleuvra pas.
Il n'y a pas que des brocanteurs à la braderie, il y a aussi beaucoup de restaurateurs et débits de boissons amateurs (aux bières tièdes légendaires), les restaurant affichent tous la même carte , les traditionnelles moules frites, même si la coutume du tas de coquilles de moules devant l'établissement perd chaque année des adeptes ( c 'est vrai que ça sent un peu , surtout au bout de deux jours), il y a aussi ces indiens qui chaque année squattent les même endroits, soit pour vendre des pulls en laine de lama soit pour donner des mini concerts destinés à promouvoir leurs disques de flutes de pan.
Il y a aussi des nouveautés, chaque année a son produit fétiche. L'année dernière c'était le chapeau de cow boy, cette année-ci c 'est le porte voix, aux effets sonores particulièrement crispants, surtout lorsqu'on l'entend toute la journée.
Sur les affiches et t-shirts commémoratifs, l'effigie de Michael Jackson figure désormais en bonne place aux côtés de Bob Marley, Jimi Hendrix ou encore Marilyn Monroe.
Parvenant sur la place, je me retrouve nez-à-nez avec des chevaux. Sur les chevaux, des gendarmes. Je ne savais pas qu'on avait une police montée à Lille. En tout cas ils font un malheur, les gens se pressent pour caresser les montures et discuter avec la maréchaussée.
Les différents corps d'armée ont aussi chacun leur stand, en face de celui de l'association Abbé Pierre, devant la citadelle.
Sur le Champ de Mars la foire aux manèges bat son plein,, pour le plus grand plaisir des petits et des grands, tandis que les bords du canal de la Deûle sont pris d'assaut par les amateurs de vieilleries et les badeaux.
Principalement interessé par les bandes dessinées et les dvds je trouve vite mon bonheur, et prend le chemin du retour avant de trop dépenser. C 'est que la tentation est grande et surtout omniprésente.
Et de toute façon on m'attend pour manger.

lundi 7 septembre 2009

C 'est La Rentrée!

Oui, c'était la semaine dernière, mais j'ai toujours du mal à coller à l'actualité.
Il y a donc presque une semaine ( c'était mardi dernier quoi), je retrouvais les joies(!) du réveil matinal, soit sept heures et demi, oh et puis encore un petit quart d'heure... et encore un autre!
De toute façon j'habite près du lycée, je n'en ai pas pour longtemps...
Finalement je me lève tellement à la bourre que je dois sauter le petit dej'; tant pis j'achèterai des petits pains à la boulangerie du coin.
Le temps a l'air de se maintenir, mais prudence, on a annoncé de la pluie pour cet après-midi.
Heureusement que les travaux qui nous enquiquinés toute l'année dernière devaient être terminés pour la reprise! En arrivant je constate que la nouvelle entrée n 'est toujours pas opérationelle ( elle le sera le lendemain).
A l'intérieur par contre c 'est pratiquement fini, les murs jadis ornés de vitrages sur leur partie supérieure sont maintenant totalement opaques, et la salle des profs a été réaménagée, enfin c 'est à dire que la porte a changé de place et qu'on nous a retiré les fauteuils, heureusement il reste le ditributeur à boissons où j'ai tout juste le temps de prendre un chocolat chaud avant de gagner la nouvelle salle polyvalente pour le discours de pré-rentrée du proviseur.
Mais le chemin, tout flèché qu'il est, est encore semé d'embuches: les ouvriers n'ont pas encore fini de poser le nouveau revêtement de sol ni de peindre tous les murs et certains escaliers semblent avoir été inondés.
La salle polyvalente elle-même n 'est pas complétement terminée, il manque une porte au fond et le sol est nu.
Tandis que certains tentent de réprimer leurs baillements, et que d'autres essaient de dissimuler leur arrivée tardive, le proviseur entonne sa grand-messe , accompagné des crissements des raclettes sur les vitres, des coups de marteaux et de bruits de perceuses. Finalement rien n'a changé ici, on ne sera pas dépaysé par rapport à l'année dernière!
Enfin c 'est le grand moment, celui qu'on attendait tous: la remise des emplois du temps!
Super! j'ai encore mon mercredi de libre! par contre je n'ai que quatorze heures par semaine, ça va se ressentir sur la fiche de paie ça!
Après une rapide concertation avec les collègues de ma matière, il est temps de gagner, sous les premières gouttes de pluie de la journée, le réfectoire pour le pot de rentrée!
Haaa, ça fait du bien par où ça passe!
Encore une année qui commence bien :)
Bon, maintenant passons aux choses sérieuses: c 'est quand la prochaine grève?