Comme pour nous consoler du fait que les vacances soient terminées et que l'on doive reprendre le boulot, chaque année a lieu, le premier week end de septembre, la braderie de Lille, sans doute la plus grande d'Europe, et la plus grande fête de l'année dans la capitale des Flandres.
J'avais décidé cette année de vivre l'évènement de l'intérieur, m'étant mis en tête de participer au semi-marathon qui traditionnellement ouvre l'événement. La course est ouverte à tous, il y a aussi un 10 km et un mini marathon de 2 km pour les enfants, et compte pour les championnats de France. De nombreux athlètes internationaux, surtout des Kenyans, font tous les ans le déplacement sur ce parcours réputé très rapide ( ben oui, c 'est plat chez nous!).
N'ayant jamais couru une telle distance, et ne m'étant pas particulièrement entrainé, j'étais un peu nerveux au moment de prendre le départ, mais l'ambiance bon enfant régnant parmi les participants a eu tôt fait de me détendre.
Les conditions météo sont idéales: ciel bleu, température un peu fraîche.
Les pros partent quelques minutes avant nous afin de ne pas être gênés, puis c 'est à notre tour.
Les premiers kilomètres passent très vite, entre saine émulation, blagues potaches et conseils des anciens. Sur certaines parties du parcours nous croisons les Kenyans, que nous applaudissons chaleureusement. J'avale la première moitié de la course en moins de cinquante minutes, tout en prenant soin de ne rater aucun ravitaillement.
L'ambiance commence à retomber, chacun se retrouve peu à peu seul face à l'effort.
Vers le quinzième kilomètre, j'ai comme un coup de moins bien. Non que je me sente particulièrement fatigué, mais je vois bien que j'avance moins vite, je me fais dépasser par de plus en plus de coureurs.
Mais lors du tour de la citadelle mon énergie revient, même si ce sont maintenant mes jambes qui commencent à devenir un peu raides.
Enfin j'aperçois au loin la banderolle signalant l'arrivée. Un dernier petit coup de reins et j'en finis avec ma première compétition officielle en 1h44mn 41s, un temps plus qu'honorable, qui me classe 1874è, soit largement dans la première moitié du peloton.
Côté professionnels, c 'est le Kenyan ( évidemment) Kibiwott qui remporte l'épreuve en moins d'une heure, signant par la même occasion la meilleure performance mondiale de la saison, à deux centièmes du record de l'épreuve, et le meilleur temps pour un 20km couru sur le sol français.
Pour ma part, l'expérience a été si amusante que j'ai décidé de remettre ça deux semaines plus tard à Marcq-en-Baroeul.
La course finie, la braderie peut commencer.
Elle avait déjà débuté dans la nuit et les bénévoles sur le circuit avaient parfois fort à faire pour empêcher les bradeux de perturber le semi-marathon.
Une douche et un changement de vêtements plus tard j'arpente les rues familières rendues méconnaissables par les étals qui les occupent et surtout la foule qui la parcourt.
Par spouci de sécurité, les carefours et certains axes sont interdits de braderie, ce qui n'empêche pas de piétiner à d'autres endroits ( le vieux Lille par exemple) et de se retrouver coincé dans des bouchons. Un plaisantin aura beau hurler qu'il a la grippe A, la situation ne se débloquera pas.
Je crains un moment que le temps ne se dégrade, mais finalement il ne pleuvra pas.
Il n'y a pas que des brocanteurs à la braderie, il y a aussi beaucoup de restaurateurs et débits de boissons amateurs (aux bières tièdes légendaires), les restaurant affichent tous la même carte , les traditionnelles moules frites, même si la coutume du tas de coquilles de moules devant l'établissement perd chaque année des adeptes ( c 'est vrai que ça sent un peu , surtout au bout de deux jours), il y a aussi ces indiens qui chaque année squattent les même endroits, soit pour vendre des pulls en laine de lama soit pour donner des mini concerts destinés à promouvoir leurs disques de flutes de pan.
Il y a aussi des nouveautés, chaque année a son produit fétiche. L'année dernière c'était le chapeau de cow boy, cette année-ci c 'est le porte voix, aux effets sonores particulièrement crispants, surtout lorsqu'on l'entend toute la journée.
Sur les affiches et t-shirts commémoratifs, l'effigie de Michael Jackson figure désormais en bonne place aux côtés de Bob Marley, Jimi Hendrix ou encore Marilyn Monroe.
Parvenant sur la place, je me retrouve nez-à-nez avec des chevaux. Sur les chevaux, des gendarmes. Je ne savais pas qu'on avait une police montée à Lille. En tout cas ils font un malheur, les gens se pressent pour caresser les montures et discuter avec la maréchaussée.
Les différents corps d'armée ont aussi chacun leur stand, en face de celui de l'association Abbé Pierre, devant la citadelle.
Sur le Champ de Mars la foire aux manèges bat son plein,, pour le plus grand plaisir des petits et des grands, tandis que les bords du canal de la Deûle sont pris d'assaut par les amateurs de vieilleries et les badeaux.
Principalement interessé par les bandes dessinées et les dvds je trouve vite mon bonheur, et prend le chemin du retour avant de trop dépenser. C 'est que la tentation est grande et surtout omniprésente.
Et de toute façon on m'attend pour manger.
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