Kathryn Bigelow est une cinéaste rare. Tout d'abord parce qu'elle n'a réalisé que peu de films, ensuite parce qu'elle s'acharne, le plus souvent avec brio, à piétiner les plates bandes de ses homologues masculins. Kathryn fait des films d'hommes! Elle adore quand ça bouge, quand ça saigne, quand ça flingue et quand ça fait mal! en témoignent des oeuvres telles que Strange Days, Point Break ( avec feu Patrick Swayze) ou encore Aux Frontières de L'Aube. Chaque nouvel opus de l'ex-madame Cameron est donc attendu impatiemment par votre serviteur.
Bizarrement je n'ai eu connaissance de la sortie de Démineurs que la semaine dernière, par le biais d'une bande annonce diffusée à la télévision. Il ne m'en a pas fallu plus pour décréter que je serais présent le jour de la sortie de ce film pour sa première séance sur Lille.
Malheureusement le seul cinéma le diffusant (L'UGC pour ne pas le nommer) ne présentait pas la V.O. La gêne que fut que passagère, l'énergie, l'émotion et le suspense ménagé par le métrage surpassant ce léger désagrément.
Démineurs ( The Hurt Locker en V.O, soit "le placard aux douleurs" ) suit donc les aventures d'une équipe de déminage américaine en pleine deuxième guerre d'Irak. Le plus souvent caméra à l'épaule, façon reportage sur le vif. Le premier plan du film , une vue subjective de la caméra du robot de déminage, laisse supposer que l'on est en présence d'une de ces oeuvres de mode, une resucée du Redacted de Brian dePalma, mais il n'en est rien. La technique colle à l'histoire: nerveuse et décadrée, mais tout en restant très lisible, dans les scènes d'action, plus posée dans les scènes intimistes, et surtout démontre une maîtrise de la tension dramatique à nulle autre pareille. Le titre français est d'ailleurs trompeur. On s'attend à ne suivre que des missions de déminage, on en suit d'ailleurs pas mal et toutes superbement mises en images, mais la scène-clé du film est une bataille de snipers en plein desert, qui rappelle évidemment fortement Jarhead... mais en mieux!
C 'est que le propos est à l'opposé. Ici il est question d'addiction à l'adrénaline. Le "héros" se sent bien dans ce chaos, il prend littéralement son pied chaque fois qu'il risque sa vie, ce qui n 'est pas sans causer quelques tensions avec ses co-équipiers.
Alors évidemment celà reste un film hollywoodien, mais le "happy end" choisi par la réalisatrice en désarçonnera plus d'un. Une chose reste certaine cependant: Kathyn Bigelow est une valeur sûre du cinéma d'action!
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