mercredi 26 novembre 2008

Concert des Fatals Picards: Le Splendid Lille 21-11-08



Vendredi dernier, je rentre du boulot. C 'est le week end, pourquoi ne pas l'entamer dignement par un petit concert de derrière les fagots?
Justement, les Fatals Picards se produisent ce soir à Lille, dans la petite salle du Splendid, à quinze minutes à pied de chez moi!
Pour le grand public, les Fatals Picards ne sont que les candidats malheureux du concours Eurovision 2007 ( en même temps, la France des dernières années ne se paie que des tôles), mais le groupe existe depuis une petite dizaine d'années et a déjà quatre albums à son actif, aux titres doucement décalés (Navet Maria, Droit de Véto, Picardia Independenza et Pamplemousse Mécanique). Ils sont les auteurs de titres aussi indispensables que "A L'Enterrement de Derrick", "Va T'En Puisque T'Es Partie" ou encore " Goldorak Est Mort".
Putain ça caille en ce moment! Heureusement que je n'ai pas à marcher longtemps pour rallier le lieu du concert. Arrivé devant le Splendid je manque de me faire éconduire, on me dit en effet que la salle est comble, mais en cherchant bien on trouve finalement encore quelques places ( ça m'apprendra à ne pas réserver à l'avance!).

Le public est très varié: des jeunes, des vieux, des enfants, des gens de toutes apparences. La musique a décidément des vertus fédératrices!

20h pile, la première partie entre en scène. Monsieur Greg que ça s'appelle. Deux types en costume sombre et lunettes de soleil. Un chanteur (guitariste à l'occasion) et un bidouilleur multifonctions. Ils proposent un "Rock Electro-Libéral" d'honnête facture. Totalement dans leur trip de parodie de la "bling bling attitude", tantôt déclamant, tantôt se déchaînant sur un riff de guitare entêtant, une bonne entrée en matière, de quoi faire patienter agréablement en attendant la tête d'affiche.

Un rapide relookage de la scène et la formation picarde, amputée d'un membre ( il manque un chanteur, le moins chevelu des deux), investit la place et démarre directement avec "Française des Jeux", chronique douce-amère sur la dépendance aux jeux de grattage.Cette introduction passée, le groupe met les choses au point: non, ils ne sont pas Superbus, puisque c 'est un groupe américain et qu'ils étaient trop chers pour le Splendid, et leurs concerts sont interactifs, donc la participation du public est fortement souhaîtée. Après avoir dédié le concert à Bertrand Delanoe, on enchaine avec "Seul et Célibataire", puis il est temps de passer aux choses sérieuses: le batteur prend le micro ( comme chez "Eagles" et "Genesis", dixit le chanteur) pour l'intro de "Chasse Pêche Et Biture" dont le refrain est hurlé en coeur par un public qui commence à bien s'échauffer. Les Picards ne manquent pas de le remarquer, avouant que le concert commence plutôt bien ( Ils se contrediront plus tard et taquineront l'audience en leur disant qu'ils avaient été mous au début). Tout au long du concert les piques fusent: envers les chtis ( ils préparent un "Bienvenue Chez Les Picards" paraît-il) Superbus donc, mais surtout Cali qui sera rhabillé pour l'hiver, et plutôt deux ou trois fois qu'une! ( vu le temps en ce moment ça lui fait du bien).C 'est ensuite le "quart d'heure des chansons de gauche". Car , il ne faut pas l'oublier, Les Fatals Picards est un groupe engagé, même s'il manie plus souvent l'ironie et l'auto-dérision que le discours militant pur et dur. On demande au public de se livrer au sport favori des Français: la délation. Il faut trouver dans la salle quelqu'un qui porte des lunettes ( merde , j'en ai!), une montre ( gloups!), a des clés de voiture sur lui ( ouf! c 'est bon! je suis venu à pied) et porte des mocassins (ça va je suis hors de cause!). On finit par trouver l'oiseau rare: le riche de la soirée (il a même une chaîne en or le coquin!) que l'on est invités à huer de bon coeur. Suivent donc "Les Bourgeois" et une chanson que je ne connaissais pas.Après les riches, il est question de l'éducation nationale. L'occasion de remarquer que les profs sont très représentés dans le public, mais cette fois le chanteur décide de dédier "La Sécurité De L'Emploi" aux professeurs des écoles en particulier, bien malmenés, il est vrai, par notre ministre ces derniers temps.
Le batteur prend une nouvelle fois le micro pour l'intro de Djembé Man.
Il est temps de s'adresser aux enfants... pour leur dire que la chanson qui suit n 'est pas pour eux! "Dors Mon Fils" est hurlée à l'unisson.
Suivent dans le désordre la chanson sur Amélie Poulain , "Schyzophrène (tu vas dans le mur)", "Les Dictateurs" ( ou les tentatives malheureuses de recycler les dictateurs dans des activités plus inoffensives comme jouer dans un groupe de reggae, monter un parc d'attraction ou une équipe de foot), et c 'est le retour des chansons de gauche avec "Mon Père Etait Tellement de Gauche " dans une jolie version acoustique ( de nouveau chantée par le batteur, décidément très sollicité ce soir!) et "Commandante".
Le batteur revient une nouvelle fois pour nous faire part d'un pari stupide (pléonasme?) qu'il a perdu, ce qui l'oblige à interpréter une chanson de Christophe ( "Stéphanie") promptement interrompue par le chanteur.
C'est déjà l'heure des rappels. On nous justifie la présence dans la setlist de "L'Amour A La Française " par le fait qu'elle ait permis aux membres du groupe de se faire bâtir leurs maisons, puis déboulent "Bernard Lavilliers" et "Monter Le Pantalon".
La soirée s'achève sur la reprise de "Partenaire Particulier", guère indispensable sur album , mais qui ne manque jamais de faire remuer un public nostalgique.
Un seul regret: il n'y aura pas de "Goldorak Est Mort" de soir, ce n 'est pourtant pas faute de l'avoir réclamé.
Dans l'ensemble, malgré l'absence du meilleur des deux chanteurs, le groupe a bien rempli sa mission, la soirée a été très divertissante, certaines chansons ont subi un lifting interessant, et le batteur a réussi à s'imposer en chanteur de secours, même si l'on sent qu'il n 'est pas totalement à l'aise. Musicalement, le groupe est au top, ses membres échangent plusieurs fois leurs instruments: outre le batteur qui chante à l'occasion , le bassiste et le chanteur jouent de la guitare, un roadie de la contrebasse et le guitariste s'asseoit à l'occasion derrière les futs. Un groupe véritablement polyvalent!
A ne pas manquer la prochaine fois. A ne pas manquer non plus leur album/ dvd live sorti récemment.



mardi 18 novembre 2008

LES VACANCES AU CINEMA (Part 4)

Le dernier film de Ridley Scott avec en vedette Leonardo Di Caprio, Russel Crowe, et une révélation la magnifique actrice iranienne Golshifteh Farahani.

S'il ne jouit plus du statut de réalisateur visionnaire que lui avaient conféré ses premieres oeuvres ( Duelistes, Alien, Legend, Blade Runner, combien de réalisateurs vendraient leur âme pour n'avoir réalisé ne serait-ce qu'un seul de ces films?), Ridley Scott occupe toujours une place à part dans le paysage cinématographique mondial. Un peu trop vite cantonné au rôle de simple esthète à cause de son passé de publiciste, il a longtemps eu du mal à faire valoir qu'il était avant tout un conteur et qu'il était interessé par toutes sortes d'histoires. Le succès retentissant de Gladiator, lui a ouvert de nouvelles portes et lui a donné une nouvelle stature qu'il confirme depuis de film en film.
Sans abandonner les belles images ( ça ne fait pas de mal!), le réalisateur de Kingdom Of Heaven aborde donc des sujets aussi divers que le feminisme ( Thelma et Louise), l'engagement militaire américain à l'étranger (Black Hawk Down), la fresque historique (1492, Kingdom...) ou encore la saga criminelle ( American Gangster, pour les besoins duquel il avait emprunté l'acteur fétiche de son frère).
Plus que jamais en phase avec l'actualité, Il a choisi cette fois-ci de traiter de l'action de la CIA au Moyen Orient. Sujet délicat s'il en est par les temps qui courent.
Une fois encore, il réussit brillament son pari et montre, au travers de la relation d'un agent de terrain ( Di Caprio, d'une justesse impressionante) et de son supérieur au pays ( Russel Crowe, dont le tour de taille a tendance à s'élargir lorsqu'il ne trouve pas de rôles physiques à jouer), le fossé qui existe entre les cultures américaines et locales. Sans faire d'angélisme ni donner dans la diabolisation, Ridley Scott dresse le constat de l'impuissance des USA face à une situation qu'ils pensent maîtriser et dénonce leur arrogance vis à vis des cultures et des usages locaux, alors qu'en composant avec eux , il pourraient accomplir un travail profitable à tous. La façon dont sont traités les agents recrutés localement et les candidats transfuges explique aussi que les Américains peinent à se faire des amis sur place. Ce à quoi il faut ajouter le fait que pour les Américains le Moyen Orient n'est rien d'autre qu'une reserve de pétrole.
Le personnage de DiCaprio, auquel on est forcés de s'identifier malgré ses nombreuses erreurs, certaines très lourdes de conséquences, sert de pont entre les cultures occidentales et moyen-orientales, à la fois par son désir de traiter d'égal à égal avec les autorités locales, mais aussi parce que, tombé sous le charme d'une jolie infirmière iranienne, il est obligé de se plier à toutes sortes de règles pour ne serait-ce que lui adresser la parole.
Un film à la fois lucide et optimiste, sans concession ( c 'est parfois très violent) mais où brille tout de même une lueur d'espoir à la fois pour l'avenir de la mission que les Américains se sont donnés dans cette partie du monde, mais aussi, et surtout, pour le devenir de ses habitants, résumée dans cette citation:
-"Pourquoi veux-tu rester ici?Il n'y a rien à aimer au Moyen Orient!"
-"C'est peut être ça le problème, justement"

lundi 17 novembre 2008

LES VACANCES AU CINEMA (Part 3)

Première partie de la biographie de Jacques Mesrine, l'ennemi public numéro un de la France des 70s, adaptée du propre livre écrit par l'interessé, de sa démobilisation après la guerre d'Algérie à son retour en France après son aventure canadienne


Le projet était déjà légendaire au moment de l'annonce de sa mise en chantier. Il est en effet assez rare qu'un réalisateur français ose se confronter aux grandes figures héxagonales du crime. Le statut de quasi-martyr du personnage, "gagné" lors de son exécution en pleine rue par la police, en faisait en outre un sujet délicat. L'implication de Vincent Cassel, qui s'est investi "à l'américaine" dans son rôle en acceptant de prendre une vingtaine de kilos pour incarner Mesrine dans ses dernières années, donnait cependant au film une certaine caution auprès de la critique et du public. Jean-François Richet, par contre , inspirait davantage le scepticisme.
A l'arrivée, le film est une vraie réussite. Le parcours de Mesrine de l'Algérie au Canada en passant par la France et les Etats Unis est passionant et le scénario ne tombe jamais dans le piège de l'hagiographie, mais présente l'homme dans toute sa dualité. Violent mais charismatique, colérique mais fidèle en amitié, courageux mais parfois aussi totalement inconscient. Les scènes d'action sont immersives et restent très lisibles, mais le grand atout du film ce sont bien évidemment ses interprètes, Vincent Cassel en tête qui campe un Jacques Mesrine troublant. On oublie très vite la performance de l'acteur pour se laisser entraîner par les péripéties du personnage. Les seconds rôles ne sont pas en reste: Cécile De France est méconnaissable, et Gerard Depardieu trouve enfin un vrai rôle à jouer.
Mesrine, L'instinct de Mort renoue avec une catégorie du cinéma français que l'on croyait éteinte depuis un moment, celle des grands films populaires de genre, habités par une réelle ambition, capables de concurrencer les sorties américaines.
Franchement on n'en attendait pas tant.
A mercredi pour la suite!

samedi 15 novembre 2008

LES VACANCES AU CINEMA (Part 2)

2008 est décidément l'année des retours! Après Batman qui nous gratifiait cet été d'un des tous meilleurs films de super-héros de tous les temps, après le nouveau James Bond sorti pendant les vacances, c 'est au tour de Hellboy de se rappeler à notre bon souvenir.



Toujours dirigé par le mexicain Guillermo Del Toro, toujours interprété par Ron Perlman sous des tonnes de maquillage, et toujours entouré de Tom Manning, de l'amphibien Abe Sapien et de sa petite amie incendiaire Liz Sherman , Hellboy doit cette fois affronter la colère d'un prince elfe, dernier représentant de sa race, et porte parole du monde des créatures magiques menacé d'extinction par l'inconséquence des humains.
Sous ses dehors de grosse production ( pas si grosse que ça si on regarde le budget d'ailleurs), Hellboy 2 est en fait une véritable oeuvre personnelle, le film somme de toute sa carrière. Del Toro est un cinéaste qui possède une visoon unique, un univers propre, nourri de contes, de légendes et de récits fantastiques puisés à des sources diverses. Il aime la nuit et l'obscurité ( ce qui l'a amené à réaliser des films de vampires comme Blade 2 ou Cronos), il aime les souterrains (On les retrouve dans Le Labyrinthe de Pan, dans Mimic et encore dans Blade 2), Il aime les créatures fantastiques issus des contes populaires ou des mythologies les plus anciennes ( Blade2 encore, les fantômes de L'Echine Du Diable, Hellboy déjà, et bien sûr Le Labyrinthe...) il est fou des insectes et des mécanismes ( d'où l'insecte mécanique de Cronos) et il adore parler de l'enfance ( tous ses films en traitent à un degré ou à un autre).
Hellboy 2 , c'est donc tout ça dans un même film. Mais ce n 'est pas un fourre-tout pour autant. C 'est une véritable oeuvre existant par elle-même, possédant une réelle cohérence propre, qui en fait un prolongement parfait au premier film. Les personnages ont évolué: Hellboy et Liz se démènent en pleine crise de couple, Abe tombe amoureux, Tom Manning ne supporte décidément plus Hellboy.D'autres font par contre leur apparition. Le nouvel agent de liaison , l'ectoplasmique Johann Krauss, vaut d'ailleurs son pesant d'or.
Des personnages très fouillés, un univers cohérent et en pleine expansion, une atmosphère poétique, des scènes d'action incorporant mieux les enjeux dramatiques que celles du premier épisode, des adversaires qui échappent au piège du manichéisme à tout crin, et un film qui s'insère sans aucun mal dans l'une des oeuvres en cours les plus fascinantes du cinéma, c 'est ce qu'on appelle un chef d'oeuvre!

jeudi 13 novembre 2008

LES VACANCES AU CINEMA (Part 1)

Les vacances sont le moment idéal pour se mettre à jour cinématographiquement, et je ne me suis pas privé cette fois encore, d'autant que nombre de films intéressants se partagent l'affiche ces temps-ci!

A tout seigneur tout honneur, commençons par l'agent 007, James Bond en personne, de retour sur le grand écran. 22è opus de la série régulière ( sans compter le parodique Casino Royale de 1967 et le dissident Jamais Plus Jamais de 1983), Quantum of Solace, et son titre intraduisible, voit l'agent secret vedette du MI6 lancé dans une quête vengeresse. L'action se situe quelques heures à peine après la fin de Casino Royale, et James (Daniel Craig, tout en muscles et en rage contenue), qui ne veut pas admettre ouvertement qu'il était amoureux de la belle qui s 'est faite tuer à la fin du précédent épisode, ne ménage pourtant pas sa peine pour en retrouver les assassins, ce qui n 'est pas sans occasionner quelques dégâts collatéraux ( comprendre: plein de cadavres partout!), au grand dam de sa supérieure hiérarchique, M ( Judy Dench, impeccable), qui se voit elle-même sommée par ses propres supérieurs de ramener son chien fou d'agent chéri à la niche.
Le ton est ici beaucoup moins glamour, rappelant quelque peu la (courte) période Timothy Dalton. James n'a guère de temps à perdre en mondanités ( pas de "Bond, James Bond" ici), ni à s'amuser avec les derniers gadgets à la mode ( pas de Q non plus), il n 'est motivé que par le désir de tuer.
Face à lui, Dominic Greene ( Matthieu Amalric, suave à souhait) membre d'une mystérieuse organisation aux motivations troubles qui semble avoir infiltré des agents partout.
Tout à sa quête, Bond croise la route de Camille (Olga Kurylenko, si bronzée qu'on dirait une métisse), une jeune femme aux objectifs similaires.
Le film nous promène sur une bonne partie du globe, de l'Europe à l'Amérique du Sud en passant par Haïti, remplissant son quota d'exotisme.Les cascades et combats divers sont légion , mais parfois un peu difficiles à suivre ( cette mode du montage hyper-cut est parfois bien énervante!), voire tellement exagérés qu'il en perdent toute crédibilité ( la scène du crash d'avion, qui pousse la suspension d'incrédulité dans ses derniers retranchements).
Dans l'ensemble, Quantum Of Solace est tout de même un bon cru, avec un Daniel Craig qui impose sa marque, plus dur, moins glamour, mais toujours aussi efficace.
Long Live Bond!

lundi 3 novembre 2008

BERCY BEAUCOUP!



Oui , je sais , le jeu de mots est facile , mais je n'ai pas pu resister.
Merci donc aux joueurs qui nous ont offert en ce samedi deux très beaux matches, mais merci avant tout au Jay sans qui, à l'heure qu'il est, je n'aurais toujours pas vu de match de tennis 'en live'.
Mais reprenons tout ça depuis le début.
Episode 1: Le Départ
Samedi 1er novembre au matin donc , après une très courte nuit ( je m'étais couché à 3h du mat' après avoir participé au coup d'envoi du NaNoWriMo sur internet), j'émerge difficilement des brumes matinales. Je prend un petit déjeuner léger et fais une rapide toilette, la petite soeur devant passer me prendre à 8h15. Le rendez-vous chez LeJay était fixé à 8h30. Nous serons huit, nous partirons donc à deux voitures: celle du Jay et celle de Smoky ( pour preserver l'anonymat des personnes des pseudonymes seront utilisés dans cette chronique).
8h30, toujours personne. Zut, c'était pourtant bien la semaine dernière le changement d'heure! J'appelle le portable de la frangine, elle vient seulement de se mettre en route. Un petit quart d'heure plus tard mon portable sonne: ils sont là!
J'embarque, et nous voilà bientôt chez LeJay, prêts à nous confondre en excuses pour notre retard, mais nous nous rendons vite compte que nous ne sommes pas les derniers, Le pilote de la deuxième voiture n 'est toujours pas arrivé et ne répond pas au téléphone. Un peu nerveux , nous passons le temps autour d'une tasse de café. 9h15, Smoky arrive enfin. Il souffre depuis quelques jours d'une crève carabinée, et a mis plus d'une demi heure à sortir de son lit! LeJay lui fourni force médicaments, et nous nous partageons en deux équipages: la frangine , son mari , LeDams dans la voiture du Jay, un des frères du Jay, un de leurs amis et moi-même dans celle de Smoky.
Premier arrêt: la station service du supermarché local , il ne s'agirait pas de tomber en panne d'essence sur l'autoroute!
Enfin le départ réel est donné! à moins que... oui, LeJay s'arrête, sort de sa voiture et se porte à notre hauteur: les batteries du GPS rigolo de la petite soeur avec son imitation impayable de François Bayrou sont mortes. Il faut retourner chez LeJay pour prendre le sien.
10h00, cette fois c 'est vraiment parti.
Episode 2: Le Trajet
Le temps n 'est pas franchement au beau fixe. Une pluie légère tombe depuis mon réveil, et la température est totalement de saison , c 'est à dire assez fraîche. J'ai bien fait de prendre mon parapluie. Enfin le parapluie de ma copine qui , très intelligente, m'avait emprunté la mien la veille pour ne me laisser que le sien tout pourri!
Je profite du trajet pour m'avancer dans mes lectures. Mais voilà que la voiture ralentit. Serait-on déjà arrivés? non . LeJay a été contraint à l'arrêt suite à une alerte pipi dans sa voiture.
Nous nous arrêtons donc dans une aire de repos.
Le temps de prendre un café, pour les fumeurs d'en griller une , et c 'est reparti.
Nous voici en approche de Paris. Le trafic, fluide jusque là , se ralentit. Nous roulons au pas. Il nous faut presque autant de temps pour passer du périph' à la porte de Bercy que pour faire Lille-Paris! ( j'éxagère à peine!). Heureusement que nous sommes un jour férié!
Episode 3: à la recherche du parking perdu
Nous sortons du périph' et voyons se profiler devant nous les contours du POPB. Nous nous dirigons vers le parking , mais il fallait reserver à l'avance pour prétendre y entrer. Nous voila donc partis à la recherche d'un endroit où garer la voiture. Après avoir fait trois fois le tour du quartier, nous avisons l'entrée d'un parking souterrain et nous y engouffrons.
Nous sortons de la voiture, et nous mettons en quête d'une sortie. Bizarrement toutes les sorties "piétons" du parking sont fermées. Nous trouvons enfin une sortie de secours. Nous montons les escaliers, montons, montons encore, montons toujours! cet escalier n'a donc pas de fin? Nous arrivons enfin au bout de notre escalade, et ouvrons la porte. Nous somme sur le toit de l'immeuble, de l'autre côté, celui qui ne donne pas sur la rue. Nous nous engageons sur ce qui semble être une rampe pour les voitures , mais nous retrouvons face à une grille fermée. Nous tentons notre chance dans l'autre direction, même résultat. De plus, impossible de reprendre les escalier, la porte s 'est refermée derrière nous et elle ne s'ouvre que de l'intérieur!
Nous finissons par trouver une autre rampe qui descend au sous-sol, au bas de laquelle deux vigiles sont en train de discuter. Nous leur expliquons notre problème, apparemment ce genre de choses arrive souvent là pendant le week end. Ils nous ouvrent gentiment la grille et nous indiquent la direction du POPB.
Pendant ce temps, l'autre voiture a trouvé une place près de la gare de Lyon. Ils n'ont pas risqué les parkings souterrains eux!
La petite soeur m'appelle pour me dire où ils sont, un kebab en face du POPB où nous les rejoignons. Mes compagnons sont trempés de la tête aux pieds, et moi seulement aux pieds, mes chaussures ne sont pas étanches apparemment.
Episode 4: Première demi-finale
LeJay devait retrouver d'autres amis à Bercy , il nous laisse donc à notre frugal repas. Celui-ci fini, nous nous retrouvons dehors où nos billets nous sont enfin remis.
Larobase et son mari passent par l'accès handicapé tandis que nous faisons la queue avec les autres. Boudiou, y'a du monde! Nous les retrouvons à la porte des gradins. Nous entrons dans l'enceinte proprement dite du POPB et trouvons nos places. Nous sommes un peu excentrés, dans le coin gauche en face de la chaise d'arbitre, assez haut, mais avec une bonne visibilité.
Nous avons tout juste le temps de nous installer que, annoncés par le speaker le plus incompétent que j'ai jamais entendu, Nikolay Davydenko et David Nalbandian entrent sur le terrain pour la première demi-finale de la journée.
Le premier set est quasiment à sens unique. L'argentin, que certains moqueurs appellent "Nalbide" ou " Gras du bide", est en pleine forme. Il entame la partie sur les chapeaux de roue et mène rapidement 5-0 sans avoir l'air de forcer. D'ailleurs si on entend clairement Davydenko souffler et pousser des "han" à chaque fois qu'il frappe la balle, Nalby semble en promenade de santé. Malgré les encouragements du public qui voudrait bien en avoir pour son argent , le russe semble incapable de réagir. Les "Come on Nikolay!", "Alleeeez!" et autres coups de djembé n'y peuvent rien. C 'est à peine s'il marque 5 points en 5 jeux! Il sauve tout de même l'honneur en évitant la roue de vélo et s'incline 6-1.
Le deuxième set voit renaître le numéro 6 mondial, et d'entrée Nalbandian est en difficulté sur son service. Quelques jeux plus tard la situation s'inverse, et l'argentin prend une nouvelle fois le service du russe. On se dit que le match va tourner court, et je commence à me demander combien va me coûter la bière que je compte m'offrir pour patienter entre les deux matches, quand Davydenko débreake immédiatement. Le match s'équilibre. Davydenko sort des services de bucheron, de son côté Nalbandian reste solide, même s'il commet de plus en plus de fautes. Le public qui voit se profiler un troisième set renchérit dans ses encouragements pour le russe.
C 'est logiquement que Nalbandian perd son service, ce qui permet au russe de servir pour le set, qu'il remporte.
Le troisième set est très équilibré et de haute volée. Davy sert des boulets de canon , Nalby sort de superbes coups techniques. Une belle opposition de style. Davydenko semble prendre l'ascendant sur Nalbandian qui semble moins mobile, mais les coups de l'argentin restent d'une précision et d'une efficacité redoutable, et au moment où on l'attendait le moins c 'est lui qui breake le russe. Il ne lui reste alors plus qu'à garder son service pour emporter la match et gagner son ticket pour la finale.
Après une rapide "interview" par le speaker sus-mentionné, les joueurs quittent le court, et je quitte ma place.
Episode 5: Intermission
Je repère vite les toilettes à la longue file d'attente qui s'étend devant elles, et patiente en attendant mon tour. Ma petite affaire terminée , je me mets en quête d'un point de vente de boissons et joue des coudes pour accéder au comptoir. Il me faut encore attendre quelques minutes avant que le préposé aux boissons ne daigne prendre ma commande. Il me fait remarquer que les bières pression sont des 50 cl , comme si ça allait me faire peur! Ce qu'il oublie de me dire, par contre, c 'est le prix, ça ça m'aurait fait peur! Sept Euros!!! Heureusement qu'il me restait encore un peu de monaie!
Lorsque je regagne ma place, je me rends compte qu'entre les matches a lieu une espèce d'émission retransmise sur les écrans géants, animée par le plus nul des speakers sportifs. Franchement on s 'est dit qu'ils avaient dû le recruter en prenant le premier type qui leur tombait sous la main, sans doute un gars qui traînait autour du POPB en début de journée, c 'est pas possible autrement. Heureusement cette mascarade s'achève au moment où je regagne ma place , et le chauffeur de salle ( qui n 'est pas un foudre de guerre non plus) annonce l'entrée des joueurs, nous recommandant de faire bien du bruit pour Jo-Wilfried Tsonga, parce que c 'est super d'avoir un français en finale ( et l'autre joueur on le hue c 'est ça?). Heureusement que j'aime beaucoup ce joueur, car ce genre de manifestation de chauvinisme a le don de me braquer. C 'est à devenir anti-français parfois! De toute façon le public français est déjà assez chauvin comme ça , et les qualités intrinsèques du joueur méritent amplement qu'on l'ovationne.
Encore un emploi fictif moi je vous dis!
Episode 6: Deuxième demi-finale
Après de nouvelles banalités affligeantes prononcées pendant l'échauffement des joueurs le gnome se tait et le spectacle peut enfin commencer.
L'ambiance est logiquement plus chaude que pendant la première demi-finale, et est même parfois dérangeante. Le chauvinisme légendaires des français s'illustre une nouvelle fois. On applaudit à tout rompre dès que Jo marque un point ( même sur une faute de l'adversaire), Djembé-man ponctue chaque point, s'auto-intronisant meneur de claque, et chacun y va de sa sonnerie de torrero histoire de bien se faire remarquer. Surtout les deux ou trois blaireaux derrière nous.
Le match tourne vite à l'avantage de Jo. Les joueurs sont tous deux de gros serveurs, et les premières balles dépassent presque toutes les 200 km/h. Les aces pleuvent, surtout pour Tsonga qui prend son adversaire à la gorge. Blake a pourtant un jeu séduisant: un bon service, un bon coup droit, un joli revers à une main, mais il est clairement un ton en dessous aujourd'hui, et prête trop vite le flanc aux attaques du français. Dès le 3è jeu c 'est le break. Il arrivera à en éviter d'autres, mais ne parviendra jamais à refaire son retard et s'incline logiquement.
Le deuxième set est une copie conforme du premier, malgré de belles tentatives de Blake pour tenter de revenir dans le match , mais il n'est clairement pas dans un bon jour , alors que Jo péte le feu. Break d'entrée. Je commence à me demander ce qui va durer le plus longtemps, du match ou de ma bière ( à sept euros je la fais durer, vous pensez bien!). Finalement c 'est le match qui se termine en premier. Jo sautille comme un cabri sur le court, visiblement très heureux. L'emploi fictif vient lui poser des questions d'un interêt proche du zéro absolu, mais tout le monde est content d'entendre le français dire toute l'affection qu'il porte à ce tournoi et à ce public, qui du coup exulte.
Episode 7: Demi-finales de double
Deuxième pause pipi ( un demi-litre de bière ça pèse sur la vessie!) et je reviens pour les demi-finales de double.
Les rangs se sont clairsemés, le public se déplaçant en majorité pour les matches de simple.
La première demi-finale de double oppose une paire Polonaise à deux sud-africains. l'affaire est vite entendue, les hommes de l'hémisphère sud prenant rapidement l'avantage, tandis que les blaireaux dont je parlais plus haut se font remarquer ( ou davantage remarquer plutôt , puisqu'il y a moins de monde).
Et vas-y que je me lance dans une trompette de torrero, et vas-y que je gueule les noms des joueurs que je ne connais pas, en les écorchant au passage, et le pire c 'est qu'ils sont fiers d'eux ( "ouah! comment on met le feu!").
Pour la deuxième demi-finale nous décidons de changer de place, n'en pouvant supporter davantage. Les places libres étant désormais légion, nous pouvons nous rapprocher du court pour assister au match des français Clément/ Llodra contre Bjorkman et le "Zimbabwe" ( toujours selon le speaker!) Ullyet.
De près c 'est encore plus impressionnant. La distance aténue la vitesse des balles. De là où je suis placé pour ce dernier match je mesure véritablement l'exploit des joueurs qui arrivent , non seulement à être sur la trajectoire des services, mais en plus à les renvoyer, parfois plus vite qu'il ne sont arrivés.
Ce match aussi tourne très vite court, la paire française étant rapidement débordée, et s'inclinant en deux sets.
A cette occasion j'ai découvert un point de réglement que je ne connaissais pas, d'autant que je regarde rarement des matches de doubles à la télé; lorsqu'on arrive à 40/40 , c 'est la première paire qui marque qui remporte le jeu, il n'y a pas le système égalité/ avantage qui existe en simple ( ou dans les doubles de grand chelem). LeJay m'a dit aussi qu'en cas d'égalité à une manche partout il n'y avait pas de troisième set, mais un "super tie break", où la première paire arrivée à quinze points remportait le match.
Une décision des autorités tennistiques que je comprend sans pour autant l'approuver. Le public étant moins friand de doubles que de simples, il faut que ces matches se terminent le plus vite possible, déjà que comme ça il n'y avait plus grand monde à la fin. Tout de même, je trouve très peu élégant de traiter des joueurs qui , s'ils sont très loin au classement individuel, n'en sont pas moins des professionnels méritants, comme la cinquième roue du carosse.
Episode 8: Le retour
Il est déjà presque 22h lorsque nous sortons avec LeDave par l'ascenceur, longeons les cuisines, passons à côté d'une grande salle où se déroule un dîner, passons à côté de la voiture qui sera remise au vainqueur et atteignons enfin l'air libre.
La pluie a cessé, c 'est déjà ça. Nous nous tâtons: mangeons-nous sur Paris ou rentrons-nous directement? La majorité tranche pour le retour immédiat, et nous nous élançons dans la nuit en direction de nos véhicules. Enfin presque. Voulant couper au plus court notre équipage finit par faire un détour de plusieurs blocs avant de retomber sur ses traces. Cette fois nous ne nous embarrassons pas d'entrée ou de sortie de secours et entrons à pied par l'entrée voitures.
La circulation à cette heure de la soirée est assez fluide et nous sortons vite de la capitale. Il nous reste deux bonnes heures et demi avant de retrouver Lille, et tout le monde est fatigué. Les passagers à l'arrière se font vite silencieux. Smoky et moi parlons de tout et de rien afin de tromper l'ennui et surtout d'éviter qu'il ne s'endorme.
A l'approche de Lille, un message de Larobase m'informe que l'autre équipage s 'est arrêté à un Kebab où nous les rejoignons quelques minutes plus tard.
Nous faisons emballer les victuailles que nous emmenons chez LeJay où nous partageons un dernier repas avant de regagner nos pénates vers une heure du matin.