Le projet était déjà légendaire au moment de l'annonce de sa mise en chantier. Il est en effet assez rare qu'un réalisateur français ose se confronter aux grandes figures héxagonales du crime. Le statut de quasi-martyr du personnage, "gagné" lors de son exécution en pleine rue par la police, en faisait en outre un sujet délicat. L'implication de Vincent Cassel, qui s'est investi "à l'américaine" dans son rôle en acceptant de prendre une vingtaine de kilos pour incarner Mesrine dans ses dernières années, donnait cependant au film une certaine caution auprès de la critique et du public. Jean-François Richet, par contre , inspirait davantage le scepticisme.
A l'arrivée, le film est une vraie réussite. Le parcours de Mesrine de l'Algérie au Canada en passant par la France et les Etats Unis est passionant et le scénario ne tombe jamais dans le piège de l'hagiographie, mais présente l'homme dans toute sa dualité. Violent mais charismatique, colérique mais fidèle en amitié, courageux mais parfois aussi totalement inconscient. Les scènes d'action sont immersives et restent très lisibles, mais le grand atout du film ce sont bien évidemment ses interprètes, Vincent Cassel en tête qui campe un Jacques Mesrine troublant. On oublie très vite la performance de l'acteur pour se laisser entraîner par les péripéties du personnage. Les seconds rôles ne sont pas en reste: Cécile De France est méconnaissable, et Gerard Depardieu trouve enfin un vrai rôle à jouer.
Mesrine, L'instinct de Mort renoue avec une catégorie du cinéma français que l'on croyait éteinte depuis un moment, celle des grands films populaires de genre, habités par une réelle ambition, capables de concurrencer les sorties américaines.
Franchement on n'en attendait pas tant.
A mercredi pour la suite!
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