lundi 3 novembre 2008

BERCY BEAUCOUP!



Oui , je sais , le jeu de mots est facile , mais je n'ai pas pu resister.
Merci donc aux joueurs qui nous ont offert en ce samedi deux très beaux matches, mais merci avant tout au Jay sans qui, à l'heure qu'il est, je n'aurais toujours pas vu de match de tennis 'en live'.
Mais reprenons tout ça depuis le début.
Episode 1: Le Départ
Samedi 1er novembre au matin donc , après une très courte nuit ( je m'étais couché à 3h du mat' après avoir participé au coup d'envoi du NaNoWriMo sur internet), j'émerge difficilement des brumes matinales. Je prend un petit déjeuner léger et fais une rapide toilette, la petite soeur devant passer me prendre à 8h15. Le rendez-vous chez LeJay était fixé à 8h30. Nous serons huit, nous partirons donc à deux voitures: celle du Jay et celle de Smoky ( pour preserver l'anonymat des personnes des pseudonymes seront utilisés dans cette chronique).
8h30, toujours personne. Zut, c'était pourtant bien la semaine dernière le changement d'heure! J'appelle le portable de la frangine, elle vient seulement de se mettre en route. Un petit quart d'heure plus tard mon portable sonne: ils sont là!
J'embarque, et nous voilà bientôt chez LeJay, prêts à nous confondre en excuses pour notre retard, mais nous nous rendons vite compte que nous ne sommes pas les derniers, Le pilote de la deuxième voiture n 'est toujours pas arrivé et ne répond pas au téléphone. Un peu nerveux , nous passons le temps autour d'une tasse de café. 9h15, Smoky arrive enfin. Il souffre depuis quelques jours d'une crève carabinée, et a mis plus d'une demi heure à sortir de son lit! LeJay lui fourni force médicaments, et nous nous partageons en deux équipages: la frangine , son mari , LeDams dans la voiture du Jay, un des frères du Jay, un de leurs amis et moi-même dans celle de Smoky.
Premier arrêt: la station service du supermarché local , il ne s'agirait pas de tomber en panne d'essence sur l'autoroute!
Enfin le départ réel est donné! à moins que... oui, LeJay s'arrête, sort de sa voiture et se porte à notre hauteur: les batteries du GPS rigolo de la petite soeur avec son imitation impayable de François Bayrou sont mortes. Il faut retourner chez LeJay pour prendre le sien.
10h00, cette fois c 'est vraiment parti.
Episode 2: Le Trajet
Le temps n 'est pas franchement au beau fixe. Une pluie légère tombe depuis mon réveil, et la température est totalement de saison , c 'est à dire assez fraîche. J'ai bien fait de prendre mon parapluie. Enfin le parapluie de ma copine qui , très intelligente, m'avait emprunté la mien la veille pour ne me laisser que le sien tout pourri!
Je profite du trajet pour m'avancer dans mes lectures. Mais voilà que la voiture ralentit. Serait-on déjà arrivés? non . LeJay a été contraint à l'arrêt suite à une alerte pipi dans sa voiture.
Nous nous arrêtons donc dans une aire de repos.
Le temps de prendre un café, pour les fumeurs d'en griller une , et c 'est reparti.
Nous voici en approche de Paris. Le trafic, fluide jusque là , se ralentit. Nous roulons au pas. Il nous faut presque autant de temps pour passer du périph' à la porte de Bercy que pour faire Lille-Paris! ( j'éxagère à peine!). Heureusement que nous sommes un jour férié!
Episode 3: à la recherche du parking perdu
Nous sortons du périph' et voyons se profiler devant nous les contours du POPB. Nous nous dirigons vers le parking , mais il fallait reserver à l'avance pour prétendre y entrer. Nous voila donc partis à la recherche d'un endroit où garer la voiture. Après avoir fait trois fois le tour du quartier, nous avisons l'entrée d'un parking souterrain et nous y engouffrons.
Nous sortons de la voiture, et nous mettons en quête d'une sortie. Bizarrement toutes les sorties "piétons" du parking sont fermées. Nous trouvons enfin une sortie de secours. Nous montons les escaliers, montons, montons encore, montons toujours! cet escalier n'a donc pas de fin? Nous arrivons enfin au bout de notre escalade, et ouvrons la porte. Nous somme sur le toit de l'immeuble, de l'autre côté, celui qui ne donne pas sur la rue. Nous nous engageons sur ce qui semble être une rampe pour les voitures , mais nous retrouvons face à une grille fermée. Nous tentons notre chance dans l'autre direction, même résultat. De plus, impossible de reprendre les escalier, la porte s 'est refermée derrière nous et elle ne s'ouvre que de l'intérieur!
Nous finissons par trouver une autre rampe qui descend au sous-sol, au bas de laquelle deux vigiles sont en train de discuter. Nous leur expliquons notre problème, apparemment ce genre de choses arrive souvent là pendant le week end. Ils nous ouvrent gentiment la grille et nous indiquent la direction du POPB.
Pendant ce temps, l'autre voiture a trouvé une place près de la gare de Lyon. Ils n'ont pas risqué les parkings souterrains eux!
La petite soeur m'appelle pour me dire où ils sont, un kebab en face du POPB où nous les rejoignons. Mes compagnons sont trempés de la tête aux pieds, et moi seulement aux pieds, mes chaussures ne sont pas étanches apparemment.
Episode 4: Première demi-finale
LeJay devait retrouver d'autres amis à Bercy , il nous laisse donc à notre frugal repas. Celui-ci fini, nous nous retrouvons dehors où nos billets nous sont enfin remis.
Larobase et son mari passent par l'accès handicapé tandis que nous faisons la queue avec les autres. Boudiou, y'a du monde! Nous les retrouvons à la porte des gradins. Nous entrons dans l'enceinte proprement dite du POPB et trouvons nos places. Nous sommes un peu excentrés, dans le coin gauche en face de la chaise d'arbitre, assez haut, mais avec une bonne visibilité.
Nous avons tout juste le temps de nous installer que, annoncés par le speaker le plus incompétent que j'ai jamais entendu, Nikolay Davydenko et David Nalbandian entrent sur le terrain pour la première demi-finale de la journée.
Le premier set est quasiment à sens unique. L'argentin, que certains moqueurs appellent "Nalbide" ou " Gras du bide", est en pleine forme. Il entame la partie sur les chapeaux de roue et mène rapidement 5-0 sans avoir l'air de forcer. D'ailleurs si on entend clairement Davydenko souffler et pousser des "han" à chaque fois qu'il frappe la balle, Nalby semble en promenade de santé. Malgré les encouragements du public qui voudrait bien en avoir pour son argent , le russe semble incapable de réagir. Les "Come on Nikolay!", "Alleeeez!" et autres coups de djembé n'y peuvent rien. C 'est à peine s'il marque 5 points en 5 jeux! Il sauve tout de même l'honneur en évitant la roue de vélo et s'incline 6-1.
Le deuxième set voit renaître le numéro 6 mondial, et d'entrée Nalbandian est en difficulté sur son service. Quelques jeux plus tard la situation s'inverse, et l'argentin prend une nouvelle fois le service du russe. On se dit que le match va tourner court, et je commence à me demander combien va me coûter la bière que je compte m'offrir pour patienter entre les deux matches, quand Davydenko débreake immédiatement. Le match s'équilibre. Davydenko sort des services de bucheron, de son côté Nalbandian reste solide, même s'il commet de plus en plus de fautes. Le public qui voit se profiler un troisième set renchérit dans ses encouragements pour le russe.
C 'est logiquement que Nalbandian perd son service, ce qui permet au russe de servir pour le set, qu'il remporte.
Le troisième set est très équilibré et de haute volée. Davy sert des boulets de canon , Nalby sort de superbes coups techniques. Une belle opposition de style. Davydenko semble prendre l'ascendant sur Nalbandian qui semble moins mobile, mais les coups de l'argentin restent d'une précision et d'une efficacité redoutable, et au moment où on l'attendait le moins c 'est lui qui breake le russe. Il ne lui reste alors plus qu'à garder son service pour emporter la match et gagner son ticket pour la finale.
Après une rapide "interview" par le speaker sus-mentionné, les joueurs quittent le court, et je quitte ma place.
Episode 5: Intermission
Je repère vite les toilettes à la longue file d'attente qui s'étend devant elles, et patiente en attendant mon tour. Ma petite affaire terminée , je me mets en quête d'un point de vente de boissons et joue des coudes pour accéder au comptoir. Il me faut encore attendre quelques minutes avant que le préposé aux boissons ne daigne prendre ma commande. Il me fait remarquer que les bières pression sont des 50 cl , comme si ça allait me faire peur! Ce qu'il oublie de me dire, par contre, c 'est le prix, ça ça m'aurait fait peur! Sept Euros!!! Heureusement qu'il me restait encore un peu de monaie!
Lorsque je regagne ma place, je me rends compte qu'entre les matches a lieu une espèce d'émission retransmise sur les écrans géants, animée par le plus nul des speakers sportifs. Franchement on s 'est dit qu'ils avaient dû le recruter en prenant le premier type qui leur tombait sous la main, sans doute un gars qui traînait autour du POPB en début de journée, c 'est pas possible autrement. Heureusement cette mascarade s'achève au moment où je regagne ma place , et le chauffeur de salle ( qui n 'est pas un foudre de guerre non plus) annonce l'entrée des joueurs, nous recommandant de faire bien du bruit pour Jo-Wilfried Tsonga, parce que c 'est super d'avoir un français en finale ( et l'autre joueur on le hue c 'est ça?). Heureusement que j'aime beaucoup ce joueur, car ce genre de manifestation de chauvinisme a le don de me braquer. C 'est à devenir anti-français parfois! De toute façon le public français est déjà assez chauvin comme ça , et les qualités intrinsèques du joueur méritent amplement qu'on l'ovationne.
Encore un emploi fictif moi je vous dis!
Episode 6: Deuxième demi-finale
Après de nouvelles banalités affligeantes prononcées pendant l'échauffement des joueurs le gnome se tait et le spectacle peut enfin commencer.
L'ambiance est logiquement plus chaude que pendant la première demi-finale, et est même parfois dérangeante. Le chauvinisme légendaires des français s'illustre une nouvelle fois. On applaudit à tout rompre dès que Jo marque un point ( même sur une faute de l'adversaire), Djembé-man ponctue chaque point, s'auto-intronisant meneur de claque, et chacun y va de sa sonnerie de torrero histoire de bien se faire remarquer. Surtout les deux ou trois blaireaux derrière nous.
Le match tourne vite à l'avantage de Jo. Les joueurs sont tous deux de gros serveurs, et les premières balles dépassent presque toutes les 200 km/h. Les aces pleuvent, surtout pour Tsonga qui prend son adversaire à la gorge. Blake a pourtant un jeu séduisant: un bon service, un bon coup droit, un joli revers à une main, mais il est clairement un ton en dessous aujourd'hui, et prête trop vite le flanc aux attaques du français. Dès le 3è jeu c 'est le break. Il arrivera à en éviter d'autres, mais ne parviendra jamais à refaire son retard et s'incline logiquement.
Le deuxième set est une copie conforme du premier, malgré de belles tentatives de Blake pour tenter de revenir dans le match , mais il n'est clairement pas dans un bon jour , alors que Jo péte le feu. Break d'entrée. Je commence à me demander ce qui va durer le plus longtemps, du match ou de ma bière ( à sept euros je la fais durer, vous pensez bien!). Finalement c 'est le match qui se termine en premier. Jo sautille comme un cabri sur le court, visiblement très heureux. L'emploi fictif vient lui poser des questions d'un interêt proche du zéro absolu, mais tout le monde est content d'entendre le français dire toute l'affection qu'il porte à ce tournoi et à ce public, qui du coup exulte.
Episode 7: Demi-finales de double
Deuxième pause pipi ( un demi-litre de bière ça pèse sur la vessie!) et je reviens pour les demi-finales de double.
Les rangs se sont clairsemés, le public se déplaçant en majorité pour les matches de simple.
La première demi-finale de double oppose une paire Polonaise à deux sud-africains. l'affaire est vite entendue, les hommes de l'hémisphère sud prenant rapidement l'avantage, tandis que les blaireaux dont je parlais plus haut se font remarquer ( ou davantage remarquer plutôt , puisqu'il y a moins de monde).
Et vas-y que je me lance dans une trompette de torrero, et vas-y que je gueule les noms des joueurs que je ne connais pas, en les écorchant au passage, et le pire c 'est qu'ils sont fiers d'eux ( "ouah! comment on met le feu!").
Pour la deuxième demi-finale nous décidons de changer de place, n'en pouvant supporter davantage. Les places libres étant désormais légion, nous pouvons nous rapprocher du court pour assister au match des français Clément/ Llodra contre Bjorkman et le "Zimbabwe" ( toujours selon le speaker!) Ullyet.
De près c 'est encore plus impressionnant. La distance aténue la vitesse des balles. De là où je suis placé pour ce dernier match je mesure véritablement l'exploit des joueurs qui arrivent , non seulement à être sur la trajectoire des services, mais en plus à les renvoyer, parfois plus vite qu'il ne sont arrivés.
Ce match aussi tourne très vite court, la paire française étant rapidement débordée, et s'inclinant en deux sets.
A cette occasion j'ai découvert un point de réglement que je ne connaissais pas, d'autant que je regarde rarement des matches de doubles à la télé; lorsqu'on arrive à 40/40 , c 'est la première paire qui marque qui remporte le jeu, il n'y a pas le système égalité/ avantage qui existe en simple ( ou dans les doubles de grand chelem). LeJay m'a dit aussi qu'en cas d'égalité à une manche partout il n'y avait pas de troisième set, mais un "super tie break", où la première paire arrivée à quinze points remportait le match.
Une décision des autorités tennistiques que je comprend sans pour autant l'approuver. Le public étant moins friand de doubles que de simples, il faut que ces matches se terminent le plus vite possible, déjà que comme ça il n'y avait plus grand monde à la fin. Tout de même, je trouve très peu élégant de traiter des joueurs qui , s'ils sont très loin au classement individuel, n'en sont pas moins des professionnels méritants, comme la cinquième roue du carosse.
Episode 8: Le retour
Il est déjà presque 22h lorsque nous sortons avec LeDave par l'ascenceur, longeons les cuisines, passons à côté d'une grande salle où se déroule un dîner, passons à côté de la voiture qui sera remise au vainqueur et atteignons enfin l'air libre.
La pluie a cessé, c 'est déjà ça. Nous nous tâtons: mangeons-nous sur Paris ou rentrons-nous directement? La majorité tranche pour le retour immédiat, et nous nous élançons dans la nuit en direction de nos véhicules. Enfin presque. Voulant couper au plus court notre équipage finit par faire un détour de plusieurs blocs avant de retomber sur ses traces. Cette fois nous ne nous embarrassons pas d'entrée ou de sortie de secours et entrons à pied par l'entrée voitures.
La circulation à cette heure de la soirée est assez fluide et nous sortons vite de la capitale. Il nous reste deux bonnes heures et demi avant de retrouver Lille, et tout le monde est fatigué. Les passagers à l'arrière se font vite silencieux. Smoky et moi parlons de tout et de rien afin de tromper l'ennui et surtout d'éviter qu'il ne s'endorme.
A l'approche de Lille, un message de Larobase m'informe que l'autre équipage s 'est arrêté à un Kebab où nous les rejoignons quelques minutes plus tard.
Nous faisons emballer les victuailles que nous emmenons chez LeJay où nous partageons un dernier repas avant de regagner nos pénates vers une heure du matin.

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