dimanche 30 janvier 2011

Tron : Legacy de Joseph Kisinski



Un bout de temps que je n'étais allé à une avant-première.
C 'est peu de chose de dire que Tron, premier du nom , occupe une place à part dans mon coeur.
1982: je découvrais le cinéma.
Rocky III s'étalait sur toutes les devantures, couvertures et dans toutes les émissions spécialisées, E.T allait achever de couronner un nouveau maître du cinéma, Blade Runner confirmait le talent de Ridley Scott et Dark Crystal nous faisait découvrir un monde dont personne ( à part Jim Henson) n'aurait même pas osé rêver.
1982 donc. Dans les bandes annonces diffusées sur Temps X et Récré A2 Tron occupait une place de choix, celle réservée aux oeuvres visionnaires.
De mon côté je tannais mes parents pour qu'ils m'offrent un livre animé de 50 francs résumant l'intrigue du film.
Avec un film tourné en noir et blanc puis colorisé, avec des effets spéciaux jusqu'alors jamais vus, avec une histoire faisant la part belle aux programmes se battant pour leurs utilisateurs, Tron allait révolutionner la science fiction, mais les effets ne s'en feraient pas sentir avant une bonne quinzaine d'années.
En bon visionnaire, Steven Lisberger était en avance sur son temps, trop peut être.
La reconnaissance ne vint que lorsque Matrix réalisa le carton que l'on sait, et encore, ce ne fut qu'à demi-mots que les responsables du gros studio derrière les frères Wachovski reconnurent leur glorieux aîné comme source principale d'inspiration.
Il semblait donc inévitable qu'une suite soit mise en chantier pour mettre les choses au point.
Las, il aurait sans doute mieux valu pour Tron de rester à l'état de précurseur légendaire.
Depuis que son aîné avait défriché les terres vierges de la réalité virtuelle et de l'intelligence artificielle, Matrix était passé par là, et la révolution visuelle qui s'en est suivi n'a pas épargné les responsables à l'oeuvre derrière Tron: Legacy.
L'intrigue se déroule logiquement 30 ans après le premier film ( évidemment, 30 ans se sont effectivement passés), et si les designs ont été remis au goût du jour, les pérégrination du personnage perdu dans la Grille ( à défaut de Matrice), la nature de leur quête ne change guère et les décors restent très familiers au fan de la première heure, ce qui nous permet de nous poser une question: à qui s'adresse ce film?
Aux nostalgiques des années 80, comme votre serviteur? dans ce cas, le contrat est rempli sur toute la ligne: les designs, s'ils ont été modernisés, sont très fidèles à l'original, et on a grand plaisir à retrouver Jeff Bridges et Bruce Boxleitner qui n'ont finalement pas trop vieilli en 30 ans.
Aux jeunes de maintenant? ils risquent d'être déçus. Certes, la 3D a le don de rameuter le chaland , mais devant l'overdose récente ce n 'est plus un argument déterminant.
S'il fallait compter sur le scénario pour attirer du monde ce serait peine perdue. L'histoire n 'est guère originale, et le film est au final plus un remake qu'une suite.
Cependant Tron: Legacy est un spectacle tout à fait agréable, surtout si l'on est fan du premier film comme moi, mais était-il vraiment utile de réaliser une suite 30 ans après?

mercredi 19 janvier 2011

Le Kino: le ciné qui n'en a!


Il y a des moments où je me rends compte que j'ai quand même de la chance d'habiter Lille. Même si c 'est la plus grande ville de la région elle conserve des proportions humaines; elle a tout d'une grande ( musées, librairies, fnac, multiplexe...) et en même temps on est vite à la campagne , et la mer n 'est qu'à une heure de voiture ( bon, ok, c 'est la Mer du Nord, mais quand même).
Pour les amateurs de cinéma la métropole lilloise offre en outre l'avantage de compter plusieurs salles dites " art et essai" qui programment donc des films en V.O, dont certains ne sont programmés que dans une poignée de salles dans l'hexagone.
Le Kino se trouve à Villeneuve D'Ascq, dans le hall de la fac de Lille 3, là où j'ai fait mes études, c 'est donc une vieille connaissance. C 'est là que j'ai vu mes premiers Tsui Hark, mes premiers John Woo, le premier Tarantino, Impitoyable, Fight Club ou Princesse Mononoke.
Lorsque j'y suis entré pour la première fois, il y a plus de vingt ans ( ça ne nous rajeunit pas tout ça), le lieu cachait mal sa vocation première d'amphithéâtre d'université, seule la toile blanche au fond de la salle et la fenêtre percée dans le mur derrière les pupitres indiquaient qu'on y passait des films de temps en temps. Mon premier contact avec la fac se déroula d'ailleurs dans cet amphi ( l'amphi 7 comme on le nommait à l'époque) où était donné le discours de bienvenue du président de la fac.
Après quelques années, cependant, il fut décidé d'effectuer des travaux: exit les pupitres en bois verni, remplacés par de vrais fauteuils de cinéma, même si on manque toujours de place pour allonger les jambes, et surtout on installa une sono digne de ce nom, afin que les oeuvres projetées prennent enfin toute leur mesure.
La gestion de la salle est assurée par des étudiants bénévoles ( nul besoin d'être étudiant en cinéma) qui se chargent aussi des projections.
Il convient d'ajouter que les tarifs défient toute concurrence, et si vous trouvez encore que c 'est trop cher, vous pouvez vous abonner.
Régulièrement on y organise des soirées thématiques, c 'est d'ailleurs à l'occasion de l'une d'elles que j'ai pu découvrir l'année dernière le délirant Black Dynamite, vibrant hommage aux bandes les plus folles de la Blaxploitation, et surtout Amer, chef d'oeuvre de cinéma sensitif et sensuel (et sans utiliser de 3D s'il vous plait), deux films qui ont connu une distribution plus que symbolique sur le territoire français.
Le Kino est une salle de spectacle multi-fonctions pouvant aussi accueillir des concerts ou des représentations théâtrales. Nul besoin non plus d'être étudiant pour y accéder, elle est ouverte à tous, et des associations extérieures à la fac peuvent y organiser leurs manifestations, comme cette association de jeunes cinéphiles Villeneuvois qui nous a proposé samedi dernier une soirée "Back To Badass" avec Black Dynamite (encore, mais quand on aime on ne compte pas!) et Machete, le dernier film de Robert Rodriguez, régalant un auditoire très contrasté, entre vieux bobos et jeunes contestataires.
C 'est ça aussi la magie du cinéma.

mardi 4 janvier 2011

Skyline - Les Frères Strause


Décidément, à chaque fois que je vais voir un film à L'UGC de Villeneuve D'Ascq c 'est une grosse daube!
Après 2012 et Freddy je suis donc allé voir, pour mon premier film de 2011, Skyline, des frères Strause (aucun rapport avec l'auteur du Beau Danube Bleu!).
Pourtant j'aurais dû me douter de quelque chose: malgré les affiches omniprésentes dans mon quartier ( et beaucoup moins ailleurs, on se demande bien pourquoi), aucun buzz sur internet, aucune bande annonce dans les cinémas que je fréquente habituellement et aucun passage télé.
Ensuite, lorsqu'on voit en tête d'affiche quelqu'un comme Eric Balfour ( second rôle très secondaire sur la série 24h Chrono), il faut quand même se dire qu'il n'y a pas beaucoup de moyens. Mais que diable, il est tout de même possible de faire des films très fréquentables avec peu d'argent! les récents District 9 , Machete ou même Black Dynamite l'ont prouvé!
Le problème c 'est qu'ici le projet n 'est pas initié par un passionné, mais par un gros tâcheron, j'ai nommé la cible favorite des cinéphiles: Brett Ratner!
Brett Ratner est un petit malin, mais les spectateurs ont fini par en avoir marre de voir son nom partout. Parvenu ( dans tous les sens du terme), à une certaine forme de gloire avec ses trois Rush Hour, il a ensuite trainé son absence de talent sur les franchises les plus populaires d'Hollywood: Dragon Rouge (remaker du Michael Mann, fallait oser!) et X-Men 3! A une époque on parlait même de lui pour un nouveau Conan!
Je pensais qu'il avait disparu de la circulation, mais il semble s'être reconverti en producteur, ce qui est sans doute plus gratifiant financièrement et moins fatiguant.
Dernière production en date, donc, ce Skyline qui bouffe absolument à tous les râteliers de l'invasion Alien au cinéma: ça commence plus ou moins comme du Cloverfield ( sans la caméra subjective) et du Independence Day (qui avait déjà bien pompé sur la série V), ça se poursuit en pompant allégrement sur War of the Worlds et Matrix pour se terminer carrément en sous produit de District 9.
L'ennui c 'est qu'à force de pomper partout on en oublie d'écrire des trucs soi-même, dont les dialogues, qui ont l'air d'avoir été improvisés sur le plateau.
Y a pas à dire, elle commence super bien cette année!