Un bout de temps que je n'étais allé à une avant-première.
C 'est peu de chose de dire que Tron, premier du nom , occupe une place à part dans mon coeur.
1982: je découvrais le cinéma.
Rocky III s'étalait sur toutes les devantures, couvertures et dans toutes les émissions spécialisées, E.T allait achever de couronner un nouveau maître du cinéma, Blade Runner confirmait le talent de Ridley Scott et Dark Crystal nous faisait découvrir un monde dont personne ( à part Jim Henson) n'aurait même pas osé rêver.
1982 donc. Dans les bandes annonces diffusées sur Temps X et Récré A2 Tron occupait une place de choix, celle réservée aux oeuvres visionnaires.
De mon côté je tannais mes parents pour qu'ils m'offrent un livre animé de 50 francs résumant l'intrigue du film.
Avec un film tourné en noir et blanc puis colorisé, avec des effets spéciaux jusqu'alors jamais vus, avec une histoire faisant la part belle aux programmes se battant pour leurs utilisateurs, Tron allait révolutionner la science fiction, mais les effets ne s'en feraient pas sentir avant une bonne quinzaine d'années.
En bon visionnaire, Steven Lisberger était en avance sur son temps, trop peut être.
La reconnaissance ne vint que lorsque Matrix réalisa le carton que l'on sait, et encore, ce ne fut qu'à demi-mots que les responsables du gros studio derrière les frères Wachovski reconnurent leur glorieux aîné comme source principale d'inspiration.
Il semblait donc inévitable qu'une suite soit mise en chantier pour mettre les choses au point.
Las, il aurait sans doute mieux valu pour Tron de rester à l'état de précurseur légendaire.
Depuis que son aîné avait défriché les terres vierges de la réalité virtuelle et de l'intelligence artificielle, Matrix était passé par là, et la révolution visuelle qui s'en est suivi n'a pas épargné les responsables à l'oeuvre derrière Tron: Legacy.
L'intrigue se déroule logiquement 30 ans après le premier film ( évidemment, 30 ans se sont effectivement passés), et si les designs ont été remis au goût du jour, les pérégrination du personnage perdu dans la Grille ( à défaut de Matrice), la nature de leur quête ne change guère et les décors restent très familiers au fan de la première heure, ce qui nous permet de nous poser une question: à qui s'adresse ce film?
Aux nostalgiques des années 80, comme votre serviteur? dans ce cas, le contrat est rempli sur toute la ligne: les designs, s'ils ont été modernisés, sont très fidèles à l'original, et on a grand plaisir à retrouver Jeff Bridges et Bruce Boxleitner qui n'ont finalement pas trop vieilli en 30 ans.
Aux jeunes de maintenant? ils risquent d'être déçus. Certes, la 3D a le don de rameuter le chaland , mais devant l'overdose récente ce n 'est plus un argument déterminant.
S'il fallait compter sur le scénario pour attirer du monde ce serait peine perdue. L'histoire n 'est guère originale, et le film est au final plus un remake qu'une suite.
Cependant Tron: Legacy est un spectacle tout à fait agréable, surtout si l'on est fan du premier film comme moi, mais était-il vraiment utile de réaliser une suite 30 ans après?
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