J'adore Terry Gilliam. Tout d'abord parce qu'il possède un univers unique et immédiatement reconnaissable, ensuite, parce qu'à l'instar de mon idole Orson Welles, il parvient toujours contre vents et marées à réaliser des films appelés à devenir des classiques, et tout comme lui il s 'est cassé les dents sur une adaptation de Don Quichotte.
Ces derniers temps, cependant, j'avais un peu peur qu'il ne finisse par être définitivement écarté du circuit des salles obscures à force de flops. Il faut dire que son dernier film en date était pour le moins dérangeant (même si , bien sûr, je l'ai adoré). Mais avec
L'Imaginarium Du Docteur Parnassus il renoue avec des thèmes et surtout un style visuel qui a fait sa renommée. On y retrouve ses chers héros marginaux, et surtout une imagination qui sert enfin à quelque chose d'autre qu'à exprimer la liberté. Elle est ici vecteur de salut ou de damnation et les scènes se situant dans l'imaginaire sont les plus belles qu'il m'ait été donné de voir depuis
Les Aventures Du Baron De Munchausen.
Le dernier long-métrage de Terry Gilliam n'aura pas échappé à la malédiction qui semble frapper toutes ses oeuvres , puisque l'un de ses acteurs principaux ( le regretté Heath Ledger) est décédé pendant le tournage, mais la solution consistant à le remplacer par trois autres acteurs, et pas des moindres ( Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell) s'avère au final si logique qu'on se demande ce que cela aurait donné autrement. Quant à l'idée d'engager Tom Waits pour jouer le rôle du Diable c 'est la meilleure idée de casting depuis David Warner pour
Bandits Bandits.
Au final, et malgré tous les bâtons que le sort a tenté de lui mettre dans les roues, Terry Gilliam nous livre une fois de plus une oeuvre forte, pleine de poésie et de rêve qui consacre définitivement la force de l'imaginaire comme une des puissances fondamentales de l'univers.
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