lundi 7 décembre 2009

La Route - John Hillcoat




Décidément la fin du monde est à la mode. Après les catastrophes naturelles et les épidémies de zombies c 'est au tour du roman de Cormac Mc Carthy de servir de support à un film post apocalyptique. Ici cependant, il n 'est pas question de destructions massives spectaculaires ni de massacre de zombies dans la joie et la bonne humeur, c 'est du sérieux!
On ne rigole pas dans le monde de La Route, ni dans la forme ( c 'est très contemplatif et sans fioritures) ni dans le fond (ici le cannibalisme règne en maître).
La Route est donc un film très sombre, servi par une photographie très monocromatique, poussièreuse, à l'image de ces terres arides réduites en cendres stériles, de ce ciel bas et lourd, de ces cadavres d'arbres qui s'effondrent dans un vacarme assourdissant. Les seules notes de couleurs proviennent des flashbacks dépeignant la vie des personnages "avant", mais ils sont eux-même l'indice du désespoir profond du personnage interprété par Viggo Mortensen ( comme d'habitude parfait), puisqu'il dit lui-même à son fils que c 'est lorsqu'on se met à rêver de choses agréables qu'on a vraiment perdu tout espoir.
La Route n 'est assurément pas le genre de film que l'on regarde pour se détendre, c 'est une oeuvre très dure, témoignant d'une vision très noire de la nature humaine; les prédateurs rencontrés par les héros sont plus abjects les uns que les autres, et même le père agit parfois de façon inhumaine pour protéger son fils.
A l'image des paysages du film tout est gris, il n'y a pas ici de véritable "bon" ou de "méchant". Notre empathie va tout de même au petit garçon, qui est finalement celui qui se comporte le plus humainement, même s'il n'a jamais connu rien d'autre que ce monde mourant.
En fin de compte, c 'est peut être bien lui la seule lueur d'espoir de tout le film.

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