mercredi 8 avril 2009

Ponyo Sur La Falaise -Hayao Miyazaki



De deux choses l'une: soit j'ai de la merde dans les yeux, soit les distributeurs font mal leur boulot. J'avais bien remarqué ces dernières semaines des affiches présentant un drôle de poisson, mais le nom du réalisateur ne m'était pas sauté aux yeux. Par ailleurs, avec tous les sites et forums sur le cinéma que je fréquente je n'étais même pas au courant de la sortie imminente du nouveau dessin animé de Miyazaki! Il aura fallu que , profitant d'un de mes rares moments de tranquilité au boulot, je feuillette hier l'agenda des sorties sur Lille pour apprendre qu'une avant-première avait lieu le soir même , dans un des cinéma estampillé "art et essai" de Lille, garantie de le visionner en V.O.
18h, cours terminés, planning des oraux bouclé, sujets d'examens blancs remis, je peux enfin rentrer chez moi. Pas le temps de me faire à manger, je ressors aussitôt avec mon sac à dos et gagne le centre ville. Une heure avant la séance il reste encore une petite centaine de places. j'en profite pour prendre une carte d'abonnement, après tout je viens souvent dans cette salle!
En attendant la séance je me pose dans un café proche afin de siroter une petite bière et machouiller un sandwich tout en m'avançant dans mes lectures. La vache! 6.70 le sérieux de Leffe! les prix ont monté ici! faut la faire durer!
19h30, je me rend au cinéma, la salle est presque pleine. le public est varié: des étudiants, des personnes d'âge, disons , mûr, et même des jeunes enfants. je ne sais pas si ces derniers comprennent le japonais , mais les images devraient les séduire.
Séquence pré-générique: au fond de l'océan, un drôle de bonhomme s'occupe à de mystérieuses tâches, faisant jaillir des éclairs colorés, derrière lui, dans le bateau-sous-marin qui semble lui servir de demeure, un drôle de petit poisson à tête humaine l'observe l'air nerveux. Voyant qu'il ne la regarde pas il se sauve dans la direction opposée, sous les regards envieux et tristes de milliers de minuscules répliques de lui-même.
Après le générique nous passons au monde de la surface pour faire connaissance de Sosuke, 5 ans , et de sa maman, qui habitent une drôle de maison perchée au sommet d'une falaise. Alors qu'il joue en contrebas, il remarque un drôle de poisson prisonnier dans un bocal, c 'est notre ami du début.
Sosuke adopte la curieuse créature et la baptise Ponyo. Il la promène partout avec lui, la montrant à sa maman et aux petites vieilles malicieuses de la maison de retraite où celle-ci travaille.
Pendant ce temps, Fujimoto, le père de Ponyo, remue ciel et terre (et océans) pour la ramener chez elle.
Je m'arrête là pour ne pas trop spoiler.
On retrouve avec plaisir tous les éléments qui ont fait le succès de Miyazaki san: l'enfance, l'écologie, les bons sentiments (pas de méchant ici), le thème de la responsabilité, l'importance de respecter les choix de chacun. Le petit Sosuke a des airs de famille avec le petit Kenta de Totoro, Ponyo, dans son incarnation humaine, ressemble beaucoup à la petite Mei du même film, Fujimoto rappelle beaucoup le magicien du Château Ambulant, les petites soeurs de Ponyo quant à elles évoquent tour à tour les esprits de la forêt de Princesse Mononoke ou les noireaudes de Totoro et de Chihiro, et l'on a bien sûr droit à des déferlements de masses organiques comme dans Mononoke et Chihiro.
La magie est omniprésente, mais l'histoire est bien moins confuse que celle du Château Ambulant. Le réalisateur prend visiblement plaisir à regarder Ponyo s'efforcer de devenir une vraie petite fille, et il faut admettre que ses scènes sont parmi ses plus poétiques et touchantes depuis Totoro.
Un film qui fait passer un agréable moment, dont on ressort un sourire beat aux lèvres avec l'impression de flotter au dessus du sol.
Encore une fois bravo Monsieur Miyazaki!

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