Deuxième partie de la tétralogie annoncée du Canadien fou,
Addicted est sorti il y a quelques mois déjà, mais comme d'habitude je suis à la bourre pour mes chroniques. Je voulais prendre le temps de m'imprégner de l'album avant de me lancer dans un compte-rendu, mais une chose en entraînant une autre j'ai fini par prendre du retard, mais comme on dit: vieux motard que j'aimais!
Le 17 novembre donc, n'ayant pas cours avant l'après midi je profite de la matinée pour me procurer la galette tant attendue. Arrivé à la Fnac, on me dit qu'il n'est pas encore sorti. J'ai beau leur dire que la date de sortie est bien aujourd'hui, on me répond que vu que ça vient du Canada il faut le temps pour que ça arrive chez nous! On se fout de ma tronche quoi!
Heureusement à Lille il y a aussi Le Furet, et c 'est là que je trouve mon bonheur: il n'en reste qu'un exemplaire dans le rayon que je m'empresse d'attraper avant de me mettre en route pour le lycée. Avec tout ça je n'ai pas vu le temps passer, il me faut bien quarante minutes pour rejoindre mon lieu de travail. J'arrive avec un léger retard, mais rien de catastrophique. Les cours finis je me dépêche de rentrer afin de poser le cd dans ma platine et de juger la bête sur pièces, chose que je suis d'autant plus impatient de faire que cette fois Devin Partage les vocaux avec la Belle chanteuse Néerlandaise Anneke Van Giersbergen, que j'ai vue de nombreuses fois en concert quand elle était la frontwoman de
The Gathering.
Le diptyque d'ouverture,
Addicted et
Universe In A Ball, nous confirme qu'on est en terrain connu: gros riff bien lourd, mur de guitares caractéristique, bidouillages électroniques, vocaux hurlés, sans la présence discrète au début du premier morceau d'Anneke on aurait l'impression de se trouver face à certains des morceaux les plus calmes de
Strapping Young Lad.
Le premier changement notable intervient au troisième morceau,
Bend It Like Bender, qui se trouvait sur le CD sampler de Rock Hard: un morceau très pop dans l'esprit, au refrain entêtant répété à l'envi par Anneke dont la voix fait merveille sur les mélodies de Devin.
Supercrush nous ramène en pleine période Ocean Machine: un riff hypnotique, très atmosphérique, et cette fois c 'est Anneke qui chante les couplets et Devin les refrains. Mais pourquoi n'ont-ils jamais travaillé ensemble avant ces deux là?
Hyperdrive est une reprise de la fantaisie
Ziltoid qu'Anneke chantait déjà en concert, ce qui a dû attirer l'attention de Devin sur la belle chanteuse batave.
Resolve voit le retour discret de Devin aux coeurs, de plus en plus accentué au fur et à mesure des refrains, sur une mélodie et des arrangements de guitare et de synthés rappelant
Infinity par leur folie pleine de bonne humeur.
Addicted est un album très gai, très optimiste, une bouffée d'air frais, on sent que Devin s'est beaucoup amusé à le faire. Il raconte d'ailleurs que quand il composait ses quatre albums en même temps c 'est vers celui-ci qu'il revenait invariablement lorsqu'il avait besoin de souffler un peu.
Ih-Ah est une magnifique ballade pop, très douce, qui ferait fureur dans les charts s'il se décidait à la sortir en single.
The Way Home aurait pratiquement pu figurer sur
Ocean Machine avec sa mélodie rappelant
Night, si ce n'était la voix de Devin qui, confirmant ce qu'il avait déjà montré sur
Ki, se fait très lyrique.
Numbered continue dans le style
Ocean Machine/ Infinity avec Devin aux couplets et Anneke aux refrains; une rythmique très lourde transcendée par des mélodies de guitares rappelant
Terria et surtout les effets de voix de la Hollandaise et les élans opératiques du Dev'.
Enfin
Awake conclut l'album sur une note légère, malgré la lourdeur des guitares.
Comme d'habitude Devin surprend, paradoxalement en faisant un album relativement prévisible après le choc que fut
Ki. On pourrait d'ailleurs lui reprocher de tourner en rond, de revenir tout le temps au style qui a fait sa renommée, celui qu'il a lui-même défini dans les albums
Ocean Machine et
Infinity, mais ce serait passer sur les innovations qui parsèment cet opus, même si on peut regretter qu'il n'y ait jamais de véritable duo entre lui et Anneke, les deux chanteurs se chargeant suivant les morceaux des couplets ou des refrains, mais peut être cela sera-t-il pour une autre fois (on peut toujours rêver).
En attendant les deux dernières offrandes de la série, prévues dans le courant de l'année 2010, et qui devraient être cette fois très différents de ce que Devin a l'habitude de nous proposer,
Addicted représente une oasis de joie de vivre et de fraîcheur qu'il serait vraiment dommage de bouder.
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