lundi 28 juin 2010

Kick-Ass: du Comic-Book au film.



Un peu trop à la bourre pour parler de la sortie ciné du film, je profite de la sortie du deuxième volet des aventures du super héros amateur pour faire un comparatif, l'histoire étant désormais complète.
Au moment où le film est sorti sur les écrans je n'avais lu que la première partie, et déjà quelques détails différaient entre les deux versions, mais c 'est en lisant la deuxième partie que l'on se rend compte du travail d'adaptation de Matthew Vaughn et de ses scénaristes. Pour autant on ne peut pas parler de trahison, les auteurs de la BD ayant participé activement à la transposition à l'écran de leur oeuvre ( les dessins qu'on peut voir dans le film sont par exemple signés de John Romita Jr) et le contrat pour le film ayant été signé avant que la saga ne soit publiée dans son intégralité, Mark Millar a laissé carte blanche au cinéaste pour boucher quelques trous.
Tout d'abord, le gros problème posé par la comic book était son extrême violence, et surtout qu'elle soit le fait d'adolescents et même d'une petite fille. Le film, pour violent qu'il soit, l' édulcore quelque peu. Cela reste très sanglant, mais les combats étant très rapides ( nul besoin de faire des ralentis à tout va lorsqu'on adapte une bd, prenez-en de la graine messieurs Rodriguez et Snyder!) le spectateur n'a pas vraiment le temps de voir tous les détails sur lesquels d'ailleurs on ne s'appesantit pas, contrairement aux cases de la bd où l'on a tout loisir d'observer les viscères des victimes de la micro-ninja. La scène où Kick-Ass se fait electrocuter le service trois pièces a aussi disparue.
Un autre aspect encore plus fortement édulcoré est la violence verbale, surtout en ce qui concerne les répliques de la petite fille. On sait les USA très prudes en la matière (et en Angleterre c 'est encore pire), il n 'est donc pas étonnant que les plus gros mots soient passés à la trappe.
Mais tout ceci n 'est en fait qu'un léger lifting, une étape obligée pour qu'on tel film trouve tout de même le chemin des salles obscures, et on se doute qu'il a dû causer quelques nuits blanches aux membres de la commission de censure!
Le plus gros changement par rapport à la bd concerne le héros, ou plutôt l'anti-héros, qui s'avère largement plus sympathique dans le film, chose assez compréhensible, il faut après tout que le spectateur puisse s'identifier au personnage principal. Dans le Comic on est limite content qu'il lui arrive des malheurs tant il est agaçant.
A noter aussi des différences notables entre le duo Hitgirl/ Big Daddy du comic book et celui du film, sans doute afin d'éviter trop d'attaques des ligues familiales, il faut reconnaître que leur destin est tout de même assez glauque ( oui, bien plus glauque que dans le film! futurs lecteurs accrochez-vous!).
Malgré tout, le film reste remarquablement fidèle au matériau d'origine. Matthew Vaughn a su très intelligemment apporter les modifications nécessaires à son passage au grand écran, respectant finalement plutôt bien l'esprit de la bd plutôt que de chercher à faire à tout prix un copier coller genre Watchmen.
Quand je pense que c'est ce type qui devait réaliser X-Men 3 au départ!

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