mercredi 20 novembre 2013

COTE CANARDS , COTE JARDINS...


Amiens, dimanche 13 octobre 2013, 6h du matin.

C'est dans un coin sombre du Parc de la Hotoie que le départ des 100 km du Val de Somme est donné, presque en secret, pour moins de 150 coureurs, dans une ambiance quasi clandestine, comme pour s'excuser de troubler pour un jour la quiétude de la ville d'Amiens. Pourtant certains font tout pour se faire remarquer, à commencer par notre carnavaleux qui sévit sur toutes les courses de la région, de Steenwerck aux Terrils Raismois, et l'ami Vivien qui a toujours autant la PATATE !

Deux petites boucles à pas feutrés dans la ville endormie et, aux premières lueurs de l'aube, nous nous engageons sur les chemins de halage des berges de la Somme. Les choses sérieuses peuvent enfin commencer !

Féérie des paysages embrumés, symphonie des canards en couacs majeurs, fraîcheur et pureté de l'air, les conditions sont idéales pour la course de grand fond. Suivant le fil de l'onde, nous progressons à vive allure vers la mi-course entre discussions avec les charmants (et charmantes) bénévoles des ravitos et coucous aux photographes.

Mais nous quittons bientôt les bords enchanteurs du fleuve pour gagner les hauteurs, nous ne sommes pas vraiment dans le Plat Pays ! Nous commençons à croiser les premiers du classement qui repartent en sens inverse, c 'est ainsi que nous apercevons Land accompagné d'Astro.

Emportés par l'euphorie nous « sautons » le ravito du 40è km, erreur dont nous ne tarderons pas à payer le prix.

Le chemin est en effet encore long jusqu'à la mi-course et le changement de paysage, moins séduisant à ce moment là, tend à encore l'allonger !

Cependant, nous passons tout de même le marathon en 4h13 (nouveau record sur la distance pour Vivien) et la soupe du 46è kilomètre a tôt fait de nous requinquer !

La course revient sur ses pas, et les choses s'inversent peu à peu ; alors que je menais l'allure sur la première partie, c 'est maintenant Vivien qui me tracte. C 'est un diesel le Vivien, il lui faut au moins 40 km pour s'échauffer !

Aux alentours du 70è km, alors que nous croisons les marathoniens sur le point d'en finir (plus qu'une petite dizaine de kilomètre en ce qui les concerne), nous finissons par faire cause commune avec un certain Philippe avec qui nous jouions à nous dépasser à tout de rôle depuis un moment. La fin de course n'en sera que plus agréable !

En remontant le fleuve nous croisons ainsi Baboune, qui battra une nouvelle fois son record sur marathon ( il faudrait d'ailleurs que j'en refasse un, un de ces jours, histoire de remettre les pendules à l'heure) puis Vincent, un peu moins à la fête.

Nous nous engageons alors le long des hortillonnages, ces jardins des marais qui semblent flotter sur l'eau. Paysage inédit pour moi. Grand amateur d'espaces lacustres et marécageux je suis sous le charme et j'en oublie un peu mes douleurs aux jambes.

Nouveau coucou à Land et Astro.

L'après midi tire à sa fin, la lumière commence à décroître, l'aventure s'achemine doucement vers sa conclusion. Nous marchons de plus en plus fréquemment, mais notre folle chevauchée lors de la première partie de course nous assure d'exploser une nouvelle fois nos records respectifs.

Nous nous forçons donc à ne pas trop baisser l'allure et le dernier ravito passé plus question de marcher. Je serre les dents ( je suis, de loin, le moins en forme du groupe sur cette fin de course) et je m'accroche.

Nous quittons bientôt les rives du fleuve et mettons le cap sur le Parc de la Hotoie, tâche rendue quelque peu ardue par l'absence de signaleurs au cœur de la ville. La barrière horaire était de 14h sur cette course, nous sommes sur le point de terminer en 12h mais il n'y a déjà plus personne pour réguler le trafic, seule fausse note d'une organisation par ailleurs impeccable.

Enfin le parc est en vue, nous jetons nos dernières forces dans un sprint à trois pour terminer main dans la main en 12h04 !

Une petite bière pour arroser notre exploit, une douche rapide et retour « din Ch'Nord » grâce à Céline, notre chauffeur/ accompagnatrice/ photographe de choc qui nous a permis de faire une petite sieste en route.


Pour mon troisième cent bornes de 2013 j'ai donc battu mon record pour la troisième fois, conclusion idéale à une saison d'ultra exceptionnelle (trois 6h, nouveau record perso là-aussi), je me demande d'ailleurs comment faire mieux à l'avenir, sacré défi pour les prochaines années !


samedi 21 septembre 2013

Riddick... WHY?



9 ans qu'on l'attendait ! 9 ans depuis le magnifique et pourtant mal aimé (à cause de son relatif echec commercial) Les Chroniques de Riddick qui avait donné au personnage incarné par Vin Diesel une nouvelle dimension, le bagnard en cavale se retrouvant à la tête d'un empire galactique, tel un Conan du futur, le nyctalope le plus célèbre de l'univers fait enfin son grand retour dans un troisième opus sobrement intitulé ( du moins chez nous ) Riddick.


Un retour que l'on doit en grande partie à Vin Diesel en personne. Très attaché à ce personnage il a passé ces dernières années, en compagnie du réalisateur David Twohy, à oeuvrer pour que Riddick revienne au cinéma, acceptant par exemple de tourner de nouveaux épisodes de la série Fast and Furious afin d'amadouer les financiers.


Pas question cependant de realiser un film aussi ambitieux que le précédent. Exit donc les Necromongers et leur errance destructrice à travers la galaxie, exit le voyage de Riddick dans L'Underverse pour tenter de ressusciter Kyra, Twohy est prié de revenir aux fondamentaux qui avaient fait le succès de Pitch Black, à savoir un lieu unique, une distribution resserrée et des bestioles hargneuses.


Pendant une petite demi heure le film fonctionne plutôt bien : nous découvrons Riddick laissé pour mort sur une planète hostile, le corps brisé, contraint pour survivre de retrouver l'animal qui est en lui (il s'était en effet beaucoup humanisé dans le 2è épisode). Un court flashback nous apprend qu'il a été doublé par Lord Vaako, l'un des chefs des Necromongers, et c 'est la dernière fois qu'on entendra parler de ce peuple.


Riddick retrouve bientôt ses instincts sauvages en même temps que ses forces à travers quelques saynètes pratiquement muettes évoquant autant Conan que Predator et se rend peu à peu maître de son environnement : il élit domicile dans des cavernes, découpe du scorpion géant tout en s'immunisant à sa façon contre leur venin et fait ami-ami avec les chien-tigres locaux. Le voilà donc devenu le roi de la jungle, enfin du désert.


C 'est ensuite que ça se gâte.


Ayant besoin d'un vaisseau pour tenter de trouver Furya, la planète de ses origines, Riddick actionne la balise d'un relai de mercenaires, signalant ainsi à tous les chasseurs de prime du coin où il se trouve, tandis que la saison des pluies approche, menaçant de faire remonter à la surface des nuées de sales bestioles, soit une intrigue semblable à celle du premier épisode, mais en substituant l'eau à l'obscurité on élude l'une des particularités principales du héros, à moins qu'on ne lui découvre des branchies. Première maladresse.


Le deuxième problème c'est qu'avec ce genre d'histoire vue et revue, il faut, pour la rendre intéressante, faire preuve d'un peu d'originalité dans le traitement, or ici rien ne sort des chemins balisés : les mercenaires ne sont qu'un ramassis de stéréotypes dont on attend la mise à mort, et les quelques tentatives d'approfondissement des caractères tombent à l'eau. Aucun de ces cadavres en devenir ne vaut que l'on s'intéresse à son sort.


Enfin, le plus gros défaut du film est son rythme, ou plutôt son manque de rythme.


Il n'y a pratiquement pas d'enjeux dramatiques, très peu de tension et, plus grave, même les scènes d'action sont mollassonnes ; les bestioles attendent opportunément entre chaque attaque sans autre raison apparente que de laisser les personnages se lancer dans des conversations inutiles, et les bravades de Riddick sont risibles alors qu'elles faisaient toujours mouche dans les opus précédents.


J'aime bien David Twohy, j'ai vu presque tous ses films, depuis le sublime Timescape, et les ai tous trouvés au minimum intéressants, mais sur ce coup-ci je dois dire qu'il m'a sacrément déçu, et c 'est d'autant plus grave qu'il a semblé beaucoup s'investir dans ce projet. Je veux bien croire que le film a souffert des restrictions budgetaires et des coupes imposées par les producteurs, aussi avant d'emettre un avis définitif attendrai-je la sortie du dvd qui, nous promet-on, contiendra une version longue du film, en espérant que le montage de certaines scènes soit revu afin de leur donner un peu plus de pêche, mais pour le moment c 'est plutôt mal barré.


Décidément ce n 'est pas la bonne année pour les troisièmes épisodes ( voir cette honte galactique d'Iron Man 3).


On nous promet aussi d'autres aventures de Riddick dans les prochaines années. Si c 'est pour avoir droit au même plat je renvoie tout en cuisine !

dimanche 1 septembre 2013

100 Kilomètres de Légende




Cléder, Bretagne, Côte des Légendes, dimanche 21 juillet, un peu avant 5 h du matin.

Des silhouettes affublées d'un œil lumineux au milieu du front s'agglutinent derrière la ligne de départ au pied de l'église occupée par une colonie de choucas. Dans le lointain des éclairs illuminent en silence l'horizon menaçant . La température est déjà douce, l'atmosphère électrique.

Je me positionne au milieu du peloton bigarré tandis que résonnent les dernières recommandations de l'organisation. Le signal du départ manque de me prendre par surprise. J'ai tout juste le temps d'enclencher mon chrono, emporté par le flot lumineux qui s'élance à l'assaut des 100 km du parcours sous les applaudissements des riverains matinaux.

Chacun trouve bientôt sa foulée et nous nous retrouvons vite en pleine campagne, la quiétude des petites heures du matin seulement troublée par le bruit de nos baskets et les faisceaux de nos lampes frontales. Les gens du coin sont des lève-tôts, et devant chaque porte, chaque chemin menant à une habitation nous trouvons un public enthousiaste quoi qu'encore un peu embrumé . Un tel accueil réchauffe le cœur et donne du courage ! On en aura besoin, nous en avons pour la journée !

Le jour point, la nuit dissipe peu à peu ses voiles, révélant une à une les mille merveilles du paysage, les champs, les bois, les courbes, les bosses et les creux au fond desquels languissent encore quelques langues de brume.

C 'est ainsi qu'apparaissent les ruines du château de Kergounadeac'h dans l'écrin de son parc boisé. Vision irréelle et bouleversante que ces tours et murailles se découpant sur le ciel blafard du petit matin, la fraîcheur de l'air contrastant avec l'accueil chaleureux des bénévoles des différents ravitaillements.

L'heure magique passe, le soleil s'installe, et après 2h30 de course il fait déjà chaud.

Passage au 25è kilomètre sur la place de Cléder, je m'engage à présent sur la boucle « mer » de ce 100km «  entre terre et mer ».

Après avoir goûté les fraises locales au ravito j'approche enfin le front le mer, sans oublier de saluer les riverains, visiblement fiers et heureux d'héberger un tel événement.

Km 30, passage au château de Kérouzère, magnifique bâtisse.

D'abord aperçue à l'horizon entre deux bosquets ou derrière une maison, la manche m' apparait peu à peu. Je l'entends rugir derrière les haies du chemin côtier, je hume l'air marin et enfin cours à ses côtés sur les deux kilomètres de plage qui nous emmènent à la distance du marathon.

4h20 pour 42 km, presque le temps de mon premier marathon il y a 3 ans ! Je mesure le chemin accompli depuis: décidément j'ai la pêche aujourd'hui ! Sauf qu'un kilomètre plus loin je suis obligé de marcher, écrasé par la chaleur, cette portion du parcours étant très exposée. Heureusement au ravito suivant on me donne des capsules de sel ! Véritable potion magique qui, si elle ne peut pas grand chose contre les douleurs musculaires, redonne du tonus et évite la déshydratation.

Empli d'une énergie nouvelle je me dirige d'un pas décidé vers la mi-course.

C'était compter sans les marches du manoir de Tronjoli ( très joli, au passage). Je tremble en pensant que dans 50 km il me faudra passer par là de nouveau.

En attendant, au km 50 je passe au vestiaire, change de t-shirt et me badigeonne de crème anti frottements.

Petit moment de détente et de discussion avec les bénévoles et c 'est reparti pour un tour ( en fait deux).

Cette 3è boucle sera la plus pénible de toute la course. Accablé de chaleur, les jambes douloureuses, je marche plus que je ne cours. Heureusement je trouve un compagnon d'infortune en la personne d'un sympathique V3 à la longue barbe. Panoramix ou ZZ Top ? Mystère... mais la dizaine de kilomètres passée en sa compagnie m'aura permis de recharger mes batteries et de véritablement découvrir le paysage dans lequel j'avais évolué plus tôt pendant la nuit.

A chaque ravito je n'oublie pas, bien entendu, mes capsules de sel !

Les habitants de la région ont été mis à contribution : tous les deux kilomètres on trouve une bassine et/ou des bouteilles pleines d'eau fraîche qui nous seront indispensables pour aller au bout de cette épreuve,  le tout servi avec le sourire et une amabilité confondante, même si on a parfois l'impression de passer pour des fous à leurs yeux, à raison sans doute .

Au 75è km nouveau passage par les vestiaires, et nouveau taillage de bout de gras avec les sympathiques bénévoles. A ce propos je me dois de souligner que sur cette course, qui restera sans doute à jamais dans mon cœur, je n'ai rencontré que des gens sympathiques, qu'ils soient coureurs, bénévoles ou riverains.

Dernière boucle. J'ai hâte de retrouver la relative fraîcheur du front de mer, mais la marée ayant monté depuis le matin on nous fait passer par les dunes. Une épreuve pénible à ce moment de la course, mais je puise dans les encouragements des campeurs l'énergie de franchir l'obstacle.

Dernière difficulté : le manoir de Tronjoli au km 98 et ses terribles marches d'escalier !

C 'est alors que mon corps me fait comprendre à sa manière qu'il en a plein les bottes : sous l'effet de la chaleur et des efforts consentis depuis le matin des capillaires explosent dans mon nez ! Je n'ai pas de mouchoir sur moi, aussi en suis-je quitte pour me pincer le nez jusqu'à l'arrivée.

Un kilomètre plus loin cependant l'hémorragie a cessé et je peux terminer au pas de course. J'apparais encore relativement frais aux yeux des spectateurs avec qui j'échange quelques mots ( oui je ne cours plus très vite à ce moment là ) et c 'est vrai que, globalement, je me sens moins épuisé que lors de mes deux Steenwerck, et pourtant les conditions sont aujourd'hui dantesques ! Vive les pastilles de sel !

La ligne franchie je suis interviewé comme si j'étais une star, ça fait du bien à l'égo !

Je dois m'y reprendre à deux fois pour enregistrer mon chrono final affiché sur l'écran : 13h16 !! trois quarts d'heure de mieux que mon record de mai dernier ! Pas de doute ces terres sont bel et bien magiques...ou alors ils mettent quelque chose dans l'eau !

Cette édition des 100 km de Cléder aura donc été légendaire de bout en bout !

Comme dit l'autre : « I'll Be Back ! »

vendredi 28 juin 2013

Under The Dome



"Hé, mais tu radotes mon vieux! tu nous a déjà parlé de ce bouquin!" vous écriez-vous soudain en proie à une légitime indignation à la lecture de l'intitulé de ce billet.
Sauf que je ne suis pas encore sénile, il s'agit ici de l'adaptation pour la télévision du pavé du King.
"Les adaptation de King à la télé on sait ce que ça donne: c 'est servile, sans originalité et fidèle à la virgule près au bouquin, maniaquerie de l'auteur oblige" me rétorquerez-vous d'une moue blasée  tout aussi légitime; l'homme du Maine est en effet connu pour être un vrai casse-pieds ( pour rester poli) quand il s'agit de porter ses "bébés" à l'écran, d'où une prolifération de mini-séries qui, si elles sont très fidèles à la lettre, en oublient l'esprit des histoires et leur âme propre au passage.
La nouveauté c 'est qu'il s'agit ici d'une série, et non plus d'une mini-série. Le livre, dès lors , n 'est plus qu'un point de départ, comme le fut le premier tome des aventures de Dexter Morgan par exemple.
Le maître de Bangor a lui-même avoué qu'il avait un peu expédié la fin de son histoire ( qui dépassait pourtant les mille pages), le récit s'achevant après un peu plus d'une semaine. Il aurait aimé exploiter les conséquences de la situation sur plusieurs mois, voire plusieurs années, mais pour le coup il a été pris d'une grosse flemme, ou plus vraisemblablement l'histoire a fini par le lasser, c 'est sans doute pour cette raison qu'il a accepté le principe d'une série tirée de son livre: il n 'y était pas si attaché que cela. Je doute en effet que les films et mini-séries prévus pour le cycle de La Tour Sombre échappent à son contrôle par exemple.

Aux manettes on retrouve un certain Brian K Vaughan, scénariste de bandes dessinées (un passage sur Spider Man, mais surtout Y The Last Man, oeuvre indépendante) et membre du pool des auteurs de la série Lost. Ce n 'est donc pas un hasard de le retrouver à la barre d'un tel projet, le postulat de départ étant  finalement assez proche de celui de la série de J J Abrams.
Prenant modèle sur The Walking Dead, Vaughan pioche donc dans le bouquin les éléments qui lui semblent les plus intéressants et en ajoute d'autres de son cru. Si le point de départ et les personnages sont, en gros, les mêmes, il introduit des protagonistes destinés à diversifier cette tranche de la société américaine et s'amuse à brouiller les pistes en modifiant quelque peu l'image que l'on pouvait avoir de certains habitants du Dôme.
Côté réalisation, le pilote a été confié à Niels Arden Oplev, spécialiste de l'exploration des plus sombres recoins de la psyché humaine puisqu'il a mis en scène le premier volume de la saga Millenium, une garantie de qualité donc.

Le premier épisode, diffusé il y a quelques jours aux 'Stasunis, tient toutes ses promesses: les personnages sont attachants, ou du moins intrigants, les quelques libertés prises avec le matériau d'origine semblent judicieuses, et les scènes choc des premières minutes sous le Dôme sont au rendez-vous, certaines gagnant même en ampleur ( pauvre vache!).

A suivre, donc!

dimanche 12 mai 2013

Sous le Signe de la PATATE!!!

Mon aventure Steenwerckoise de l'année dernière ayant été couronnée de succès j'avais décidé assez tôt de remettre le couvert et surtout de me préparer un peu mieux ( c 'est à dire de me préparer tout court). Steenwerck est ainsi devenu mon objectif principal de la saison. Une fois ce long hiver terminé, j'entrepris, afin que mes jambes emmagasinent un maximum de kilomètres, de m'aligner à tous les 6h possibles ; j'en fis finalement trois en un mois et demi : La Gorgue, où j'établis un nouveau record personnel, Buc, et Loos.
L'état dans lequel je finis ce dernier m'inquiéta quelque peu : en avais-je trop fait ? D'autant qu'entre temps j'avais aussi couru le semi de L'Alternative, le 10km de Quand Lomme Court, le semi de Roncq et La Nocturne Lille Métropole (le veille de Loos, ceci expliquant peut-être cela ).
Je m'imposai donc quelques semaines de repos, le temps que mon genou, toujours aussi rebelle, se calme un peu, tout juste m'autorisai-je quelques sorties en attendant la PPG rituelle made in Chtigrincheux, prélude indispensable aux 20km de Maroilles.

 Les spécialistes apprécieront (ou pas) le côté anarchique de la préparation. Il faudrait peut-être que je m'inscrive dans un club un de ces jours...

 A une semaine du départ j'étais impatient d'en découdre mais nourrissais une sourde appréhension : et si mon exploit de l'année dernière n'avait été qu'un immense coup de chance ? Et si mon genou (et pourquoi pas le deuxième, les deux m'ayant méchamment titillé à Loos) décidait soudain de se réveiller pour de bon, m'obligeant à l'abandon ? Étais-je vraiment fait pour ce genre de distance ? n 'en avais-je pas trop fait en enchaînant les 6 heures de la sorte ?

Bref, ça cogitait sec dans ma caboche ! D'autant que les prévisions météo n'étaient pas franchement réjouissantes : depuis une semaine on prévoyait de la pluie mercredi et jeudi. Je ne me voyais pas courir toute une nuit sous le déluge, mais à mesure que la date fatidique approchait les prévisions se faisaient plus optimistes.

Il était temps d'arrêter de se chercher de fausses excuses, je serais donc au départ de l'édition 2013 des 100 km de Steenwerck.

Des 100 kilomètres tout neufs, car le tracé a été retravaillé : au lieu des légendaires et redoutables 5 boucles, c 'est maintenant trois tours de circuit qui nous sont proposés, ou plutôt six, le parcours forme un huit dont le point de jonction est la salle de sport.
Pour avoir effectué un repérage en compagnie de Vivien j'étais quelque peu inquiet quant à certains passages où les coureurs risqueraient, au choix, de quitter malencontreusement le parcours ou de se tordre la cheville, ces derniers étant tout de même moins nombreux que sur l'ancien circuit.

Mercredi 8 mai, donc. Jour férié, grasse matinée... non justement! j'ai plutôt mal dormi et me réveille tôt sans pouvoir retrouver le sommeil. Ca commence bien ! En attendant l'heure du départ je comate plus ou moins devant la télé ou sur internet, je refais trois fois mon sac (que j'avais déjà fait, défait et refait de nombreuses fois les jours précédents)...
L'heure de me mettre en route pour Steenwerck approche, et juste au moment où je m'apprête à sortir c 'est le déluge ! Des trombes d'eau, des éclairs... un véritable gag à la Tex Avery! Trop tard pour me dégonfler, j'ai dit à tout le monde que j'y allais, donc c 'est parti mon kiki!

La pluie s'arrête de tomber assez vite et c 'est le soleil qui m'accueille à Steenwerck. Devant la salle de sport je retrouve Vivien et sa sœur, qui sera notre accompagnatrice à vélo sur les deux derniers tours, leur papa se chargeant du premier.

« J'ai une de ces PATATE !!! » hurle Vivien alors que je gagne la table des inscriptions. Ce ne sera pas la dernière fois, loin de là, puisqu'il répétera ce cri de guerre comme un mantra tout au long de la nuit, deux à trois fois par kilomètre, je vous laisse faire le calcul et imaginer ce qu'ont subi mes oreilles durant cette course !
Vivien et les 100km de Steenwerck c 'est avant tout une histoire d'amour, une relation symbiotique : il peut être complètement à la ramasse les jours précédant l'échéance, lorsqu'arrive le moment du départ il renaît de ses cendres, chaque pas semblant lui apporter un supplément d'énergie, et à une heure et demi du départ il est déjà remonté comme un coucou, un vrai pois sauteur.

Les concurrents arrivent en un flot continu, et nous avisons bientôt l'imposante carcasse de Fidji ('1m92, plus de 100kg, belle bête!), qui s'est décidé au dernier moment pour nous accompagner sur le premier tour (37km donc), mais avant tout, une petite bière, et pour ma part un sandwich-merguez.

L'heure du départ approche, nous regagnons nos véhicules respectifs afin de nous équiper et gagnons ensuite la ligne de départ. Cette fois je n'oublie pas de voter et nous nous laissons bientôt emporter par le flot humain et multicolore dans les rues du village pour une espèce de tour d'honneur. Vivien fait sensation avec son costume d'Emir du Qatar. Emportés par la liesse populaire et l'enthousiasme du peloton nous forçons un peu l'allure, mais Fidji, coaché par Chtigrincheux lors de son Steenwerck à lui, nous répète les sages paroles du Maître : « doucement les gars ! Sur un 100 bornes tu pars lentement, ensuite tu ralentis, tu ralentis encore, et là tu vas encore trop vite ». Pour ma part je m'imprègne de la lumière du soleil, de la douceur de l'air et des encouragements des spectateurs, je savoure ce moment tant attendu que redouté: cette fois ça y est, je suis parti pour mon deuxième 100 kilomètres !

Après une petite balade dans le village nous entamons la première boucle proprement dite et au pied du premier pont de TGV nous retrouvons le père de Vivien.

Premier pont, première pause, mais pour les conneries pas de répit ! Vivien tient à ce que chaque habitant de Steenwerck et des environs sache à quel point il a la patate et Fidji n 'est pas en reste, c'est juste qu'il ne fait pas dans le comique de répétition.

Il fait beau, le soleil brille, les canard volent dans l'air du soir, les cerf-volants poussent sur les lignes électriques...

Les premiers kilomètres en empruntent quelques uns au précédent parcours, mais dans l'autre sens, on peut encore distinguer les marques, curieusement plus visibles que celles de la présente édition; la crise à frappé là aussi, les organisateurs ont dû manquer de peinture.

Un peu avant le premier ravito Fidji, qui avait de plus en plus de mal à nous suivre ( il n'a pratiquement pas couru ces deux dernières années) nous enjoint à poursuivre à notre allure. Etant donné l'état dans lequel il était nous pensions qu'il allait abandonner à la fin de la première boucle, mais nous apprendrons à l'arrivée qu'il est allé au bout de ses 37km! Coriace le gaillard !

Le deuxième ravito est situé à Croix Du Bac, là où l'on pouvait croiser les autres concurrents l'année dernière et traverse la même salle des fêtes, mais le groupe de musiciens n 'est pas là cette année, encore un effet secondaire de cette maudite crise!. Quelques kilomètres plus loin c 'est la fin de la première boucle. 21Km au compteur, nous passons en mode course de nuit: coupe-vent et frontale, une opération, comme tous nos arrêts, méticuleusement chronométrée par Vivien.

Des deux boucles la deuxième est largement la plus plaisante, sans doute parcequ'elle ne doit rien à l'édition précédente et nous permet de découvrir des paysages inédits, le fait qu'il semble y avoir moins de lignes droites doit jouer également, le temps paraît ainsi moins long.

Un pont d'autoroute (la boucle 2 est celle des ponts d'autoroute, la première restant celle des ponts de TGV, chacun sa spécialité), un passage sur un sentier longeant l'autoroute, ravito à la gare, re-pont d'autoroute et retour vers Steenwerck.

Peu après le dernier ravito/contrôle nous sommes témoins d'un accident, heureusement sans gravité : un accompagnateur à vélo manquant de vigilance file tout droit dans le fossé ! Plus de peur que de mal, il a juste un peu mouillé ses chaussures, mais c 'est quand même impressionnant quand cela se produit sous vos yeux !

Premier tour de circuit couvert en 4h45, nous changeons d'accompagnateur, je mets un sweat shirt et c 'est reparti.

Alors que nous sommes encore dans le village je manque de quitter le parcours. Il faut dire que suivre des lignes jaunes-blanches ou bleu pâle en pleine nuit n 'est pas une tâche des plus aisées et qu'à cet endroit il n'y a pas de signaleur. Heureusement Vivien veille au grain et nous remet dans le droit chemin.

A mi-chemin du premier ravito je suis obligé de marcher quelques mètres. L'année dernière j'avais attendu la fin du 4è tour pour marcher, pas la forme ce soir, et ce mal de ventre n'arrange pas les choses. Je tiens jusqu'à Croix Du Bac où il y a de vraies toilettes mais sans succès. Je me traîne encore jusque Steenwerck, enfin c 'est surtout Vivien qui me traîne, et je peux enfin me soulager. Sans doute le sandwich merguez qui se rappelait à mon bon souvenir.
Quoi qu'il en soit je vais beaucoup mieux, mais je dois toujours faire des pauses « marche » régulièrement.
Nous sommes à mi-parcours et le retard accumulé ne nous permettra pas de tutoyer le record de Vivien établi l'année dernière ( moins de 13h!), il me reste encore l'espoir de terminer sous les 14h, même si Vivien tient avant tout à terminer sans se mettre la pression avec un quelconque objectif horaire, mais il ne faudra pas trainer.

Lors de la deuxième boucle, après avoir été rattrapés puis dépassés par la tête de course, nous jouons au yoyo avec un groupe arborant les couleurs du jogging club de Colembert, dans le Pas de Calais, nous restons même un moment en leur compagnie mais ils font de plus longues pauses « marche » que nous et nous finissons par les distancer.

3è et dernier tour. Les premières lueurs de l'aube apparaissent à l'est, nous évitons de justesse de marcher sur un couple de canards, Vivien tient toujours " une de ces PATATE!!!" et je suis de plus en plus épuisé, mais pas au point d'avoir des visions comme l'année dernière, d'ailleurs je ne ressens pas le besoin de boire du café. De toute façon je ne peux plus rien avaler, même ma boisson énergétique m'écoeure, il n'y a que la soupe qui passe.
A la sortie de la salle des fêtes de Croix du Bac ça va un peu mieux mais à l'entame de la dernière boucle je dois encore faire des pauses régulières, de plus l'un de mes orteils commence à être douloureux, j'aurais peut être dû refaire mes pansements.. Curieusement je marche plus vite que Vivien tandis que lui court (enfin trottine) plus rapidement, si bien que nos allures s'équilibrent plus ou moins. Par contre je suis de plus en plus fatigué et je ne dis plus grand chose, j'intériorise, silence radio. Qu'importe, Vivien a de la gouaille pour deux et clame encore tous les 300 mètres qu'il a « une de ces PATATE !!! ». A ce propos, une idée lui vient et il demande à sa sœur d'appeler son père pour qu'il lui apporte quelque chose avant l'arrivée.

Je fais l'accordéon avec Vivien jusqu'au dernier ravito, le temps pour les trois premiers de la course du matin de nous enrhumer, et là surprise, à quatre kilomètres de l'arrivée, je retrouve des forces. Nous avons fait et refait nos calculs des dizaines de fois depuis l'entame de cette dernière boucle et il apparaît que nous pouvons encore finir en moins de 14h. Ce sera serré, mais c 'est faisable. Vivien m'interdit de marcher de nouveau : on termine en courant !

Peu après le kilomètre 97 le père de Vivien nous retrouve, remet à Vivien sa patate, qu'il a l'intention de brandir sur la ligne d'arrivée, et nous filme : plus question alors de craquer, j'accélère! Au kilomètre 99 nous accélérons encore ! À 500m de l'arrivée notre cameraman nous a distancés pour immortaliser notre arrivée depuis l'intérieur de la salle et je jette mes dernières forces dans une dernière accélération qui manque de surprendre Vivien et c 'est ensemble que nous passons la ligne d'arrivée en 13h59mn 59s, la patate portée bien haut !
Mission accomplie, mais je suis complètement mort !

 I did it! j'ai confirmé mon statut de centbornard, en battant ma précédente marque de plus d'une heure, quant à Vivien il signe là son troisième meilleur chrono et il aurait pu faire bien mieux s'il n'avait dû m'attendre à partir de la mi-course!

L'affichage me cause une légère déception cependant : je suis crédité de 3 secondes de plus que Vivien, si bien que je suis au delà des 14h... pour deux secondes ! La saisie des résultats se faisant à la main il y a forcément un décalage entre deux personnes arrivant en même temps.
Qu'importe : nous savons tous deux ce que nous avons accompli !

Direction la douche, où je découvre que l'ongle d'un de mes orteils est tout noir. Voilà donc pourquoi il me faisait souffrir lors du dernier tour ! Je m'attends à le perdre dans les jours qui suivent.

Une fois propres il est temps de fêter dignement notre exploit: petite tournée de bière en regardant les autres concurrents en finir ou repartir pour un tour, ou deux.

Vers midi, le père de Vivien revient avec une bouteille de champagne, que nous faisons descendre avec force frites!

Je dors debout (enfin, assis) mieux vaut ne pas risquer de rentrer pour ensuite revenir au soir assister à la cérémonie protocolaire, aussi je décide de comater dans ma voiture. Je ne dors pas vraiment, mais le repos me fait du bien et c 'est plus ou moins ragaillardi que je regagne la salle de sport pour assister à l'arrivée des derniers concurrents avant la cérémonie protocolaire qui scelle ces 38è 100km de Steenwerck au terme de laquelle tous les "centbornards" encore présent sont priés de monter sur le podium. Evidemment c 'est en descendant que les jambes protestent le plus! je vais encore marcher comme un canard pendant quelques jours.


L'année prochaine le départ aura lieu le 28 mai, le jour de mon anniversaire, impossible de manquer ça !

vendredi 12 avril 2013

Metaluna: nimbère tout!






Nous sommes aux portes des vacances de Pâques ( du moins dans mon académie), et c 'est traditionellement l'époque des examens blancs, la grande répétition avant la Grand Messe qui s'étalera de mai à juin suite à cette réforme à laquelle on essaie toujours de comprendre quelque chose.

Après les BTS blancs, les Bacs blancs (écrits) cette semaine est donc dévolue aux oraux blancs ( et pourtant la neige a cessé de tomber dans la région depuis plusieurs semaines!).

Seulement voilà: mes oraux à moi étant casés en toute fin de semaine, il se trouve que près de la moitié de mes élèves (oui, j'évalue mes propres élèves à moi sur ce coup là) ont décidé qu'il serait bien plus sympa pour eux de carrément sécher l'oral blanc, me laissant seul et désoeuvré au fin-fond d'une des salles du premier étage du CDI.
Que faire en attendant  l'heure de la délivrance (car bien entendu les élèves les plus sérieux sont en fin de liste, ce qui m'oblige à rester toute l'après midi sur place) sinon se plonger dans la lecture du numéro 2 de Metaluna?

Les promesses du premier opus du nouveau magazine de notre JPP national n'étaient pas vaines, car on retrouve ce bimestre-ci, au hasard et dans le désordre, des interviews de Lisa Gerrard de Dead Can Dance, de Phil Anselmo, de Gogol 1er, de Margerin, du maître John Carpenter et un tour d'horizon ( si l'on peut dire) de La Fistinière, haut lieu des pratiques fondamentales célébré par le Patron de Nanarland au travers de divers avatars, à l'occasion d'un reportage sur le tournage d'un clip du groupe Opium du Peuple.

Le tout , bien entendu, avec ce ton décalé, irrévérencieux et hautement jouissif qui fait défaut à la presse ciné et musicale actuelle.
Longue vie à Metaluna!


...



et bonnes vacances!

dimanche 3 mars 2013

11/22/63 - Stephen King



Grand fan de Steve-O devant l'éternel ( même si je ne suis pas croyant), je ne pouvais passer à côter de l'occasion de la sortie française (je l'ai lu il y a quelques mois en V.O ... oui je me la pète et alors, c 'est mon blog!) de son dernier pavé pour causer de mon expérience de lecteur passionné.
Sachez-le donc ô mes frêres et mes soeurs: 11/22/63 est sans aucun doute le meilleur Stephen King depuis plus de quinze ans... rien que ça!!!
J'avais remarqué ces dernières années que le maître de Bangor, après une bonne decennie d'égarrement, reprenait du poil de la bête, mais même votre serviteur n'aurait osé espérer un tel retour gagnant, que dis-je, en force, que dis-je, en grâce!
En effet Duma Key était bien prometteur, mais ensuite le King ne s 'est contenté que de ressortir, pour y apporter la touche finale, des oeuvres inachevées datant de son heure de gloire, aussi espérait-on voir enfin se réveiller la bête, et voilà: c 'est un montre qui s'ébroue, qui sort de sa caverne et respire enfin le grand air après des années d'hibernation!
A la lecture du dernier né de  l'usine à rêves ( ou à cauchemars, c 'est selon) qu'est le cerveau de celui dont on annonce la retraite imminente depuis près de vingt ans il faut se rendre à l'évidence: la bête respire encore, et avec un souffle pareil elle peut même s'atteler à un marathon tant elle semble en avoir sous le coffre!
Inutile de créer un suspense artificiel, avec un titre pareil tout le monde sait de quoi on parle: l'assassinat de JFK, le dernier président américain tué dans l'exercice de ses fonctions un jour de novembre 1963.
Ce qui est moins banal c 'est le traitement. Comme toujours chez King on prend des gens ordinaires (ici un prof de litterature anglaise quelque peu loser, et après on s'étonne que je m'identifie aux héros de l'écrivain) qui découvre un jour un passage vers le passé, ce qui pourrait lui fournir l'opportunité d'éviter la dernière grande tragédie de l'éxécutif de son pays.
Le problème c 'est que le passé est têtu et ne se laisse pas manipuler par le premier venu, même pour les meilleures intentions du monde.
Pas question de vous en dévoiler plus, comme la plupart des gens je deteste qu'on me gâche le plaisir de la lecture,  sâchez seulement que puisque le point d'entrée se situe quelques années avant l'évènement en question, le récit nous vaut une peinture criante de vérité de la vie dans les petites villes américaines des années 50/60, que le King n'étant pas un manchot pour créer des personnages attachants ou proprement ignobles on a largement de quoi s'occuper avant le moment fatidique (et pour tout dire on le redoute, tant on sait qu'il marquera le point final à tout cela) et l'art consommé de l'auteur pour le suspense est ici poussé à son paroxysme d'autant que, la grande histoire se mêlant à la petite, la romance dans laquelle se retrouve embarqué le héros prend vite le pas sur l'évènement historique et que la dernière page vous laissera sans voix et les yeux emplis de larmes! (si ce n 'est pas le cas vous n' êtes que des sans-coeur et je ne vous parle plus!).

Je ne sais pas si c 'est fait exprès mais il y a quelques jours une chaîne cablée a diffisé le magnifique JFK d' Oliver Stone ( sans doute un de ses tout meilleurs films). Si ça ce n 'est pas coller à l'actualité!

Bon, si ça ne vous convainc pas c 'est à désespérer!

vendredi 1 mars 2013

JPP IS BACK!!!



Mais qu'était donc notre JPP devenu?

Depuis quelques années on ne le voyait plus guère que dans la rubrique "Fantastic Guide" du magazine Mad Movies ( qu'il a créé de ses mains de ses larmes et de sa sueur il y a plus de quarante ans!), attaché à une tâche digne des travaux d'Hercule, quoique plus proche du supplice de Sisyphe; il tentait en effet d'établir un panorama complet de toute la production cinématographique fantastique des origines à nos jours. Autant dire qu'il était relégué au placard sous les escaliers d'une maison qu'il avait lui même forgée ( oui, je sais, on ne forge pas des maisons , mais j'aime bien la formule!).
Plus récemment, outre aux commandes de la fameuse boutique Movies 2000, on le trouvait sur sa page facebook grattant sa guitare dans ce même style décalé qui avait sa renommée, mais tout cela sentait la retraite dorée, et méritée, auréolé qu'il était de son statut de père fondateur d'une véritable institution de l'édition française.
Mais notre JPP national avait encore des choses à dire, et puisqu'il ne pouvait les dire chez Mad Movies, il a créé, avec l'aide de quelques amis eux aussi ex-madeux (Christophe Lemaire et Rurik Sallé pour ne pas les citer) un nouveau magazine où il peut en toute liberté parler de tout ce qu'il aime: le cinéma, fantastique bien sûr,  mais aussi la musique, surtout rock et metal (ça c 'est la touche Rurik Sallé) et tout ce qui passe par la tête des trois compères (et compagnie si affinités).
Quel est l'intérêt d'un énième magazine causant cinéma et musique me direz-vous? tout est dans le choix des sujets, et surtout dans le ton.
Ayant compris qu'avec l'avènement d'internet il ne sert à rien de coller bêtement à l'actualité (on n'achète plus un magazine pour connaitre les dernières nouvelles sur un film qui vient de sortir), Metaluna ( du nom de la planète d'origine des extra-terrestres du classique des années 50 "Les Survivant de L'Infini") se décompose en dossiers revenant sur des évènements, des films ou des personalités phares des genres que l'on aime, et s'il prend aux compères l'envie de se frotter à l'actualité c 'est sous un angle forcément décalé, loin des interviews formatées de la concurrence ou des dossiers de presse photocopiés dans 15 magazines, le tout dans un joyeux foutoir, une maquette délicieusement "old school", où l'on trouve souvenirs, témoignages, dessins et BDs réalisés par l'équipe et leurs collaborateurs occasionnels; car si le triumvirat restera le noyau dur de l'entreprise, la liste des pigistes a vocation a évoluer de numéro en numéro garantissant une fraicheur sans cesse renouvelée, le rythme de parution bimestrel ( comme aux grandes heures de Mad Movies, justement) permettant à la fois à la rédaction de respirer et au lecteur d'éviter l'overdose.

Ce premier numéro cause de Rob Zombie ( ce qui permet de traiter des deux sujets majeurs du mag), des festivals d'Avoriaz et de Gerardmer, de Raymond Chow (lhomme qui a découvert Bruce Lee et Jackie Chan), de Tolkien, de cinéma porno féminin ( si, ça existe!) et de l'impressionnante collection de Kirk Hammett consacrée au cinéma d'horreur vintage.

Qu'est-ce que vous faites encore là? courez donc acheter le premier numéro!