lundi 31 août 2009

Inglourious Basterds- Quentin Tarantino


L'un des films les plus attendus de l'année, comme chaque film de Tarantino depuis Pulp Fiction me direz-vous. Forcément l'attente est énorme et comme d'habitude ( ou presque, Death Proof n'ayant pas contenté tout le monde) l'homme qui parle plus vite que son ombre ne déçoit pas.
Après une première tentative infructueuse, la séance étant complète (ça m'apprendra à vouloir aller au ciné au soir, après on se demande pourquoi j'y vais toujours à la séance de 11h!), j'ai finalement pu me procurer un billet pour Inglorious Basterds.
C 'est effectivement du pur Tarantino, c 'est à dire que c 'est très bavard ( la première scène doit bien durer 15 minutes et n'est composée que d'un dialogue), mais en même temps c 'est pour ça qu'on l'aime. D'un autre côté, c 'est loin de ressembler à du theâtre filmé, la caméra se permettant régulièrement de belles envolées et le montage étant primordial.
C 'est aussi très violent, bien plus que ne laisse supposer la bande annonce ( qui est déjà assez gratinée), et finalement assez réaliste, ce qui ne manque pas de provoquer un sentiment de malaise lors de certaines scènes.
C'est surtout une totale oeuvre de fiction , il ne faut donc pas s'offusquer des (très larges) libertées prises avec la vérité historique.
C 'est de plus un film polyglotte, avec des dialogues commençant dans une langue pour se terminer dans une autre, le changement étant à chaque fois totalement justifié ( ce qui impose de voir le film en V.O pour en apprécier toute la saveur).
Car rien n 'est gratuit dans ce film pourtant très long ( deux bonnes heures et demi), qui rappelle par son classicisme et la rigueur de sa mise en scène un cinéma d'une autre époque, où l'on prenait le temps de présenter les personnages avant de les lancer tête baissée dans l'action. On l'a déjà dit maintes fois, et on le dira encore, Tarantino est un amoureux du cinéma, et son style, pour référentiel qu'il est, parvient malgré tout toujours, en digérant ses influences, à produire quelque chose de très personnel (oui, il y a encore une scène de fétichisme des pieds!).
Le prix d'interprétation cannois de Cristoph Waltz est amplement mérité, il est d'ailleurs sans doute le véritable " héros" du film, en tout cas le rôle le plus marquant. Son personnage d'officier nazi immensément cultivé, suave à souhait, polyglotte et limier hors pair marquera les esprits pour longtemps.
Le reste de la distribution est impeccable: Diane Kruger et Brad Pitt bien sûr, mais aussi Eli Roth (oui, le réalisateur des deux Hostel), qui s'avère être un acteur tout à fait correct et très charismatique.
Le seul problème vient du côté français de la distribution, surtout Mélanie Laurent, dont la diction et le manque de conviction finissent, à la longue, par énerver.
C 'est enfin, comme pour chaque film de Tarantino, une déclaration d'amour au cinéma. On
ne compte pas les références à l'histoire du 7è art, les personnages impliqués, à un niveau ou un autre, dans la production ou la distribution et les liens étroits entre cet art et l'intrigue même du film.
C 'est passionné, c 'est violent, c 'est beau, c 'est Tarantino!

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