mercredi 6 janvier 2010

Esther - Jaume Collet-Serra



Dernier né de la vague des films mettant en scène des enfants meurtriers, Esther n'avait à priori pas grand chose pour susciter mon intérêt. Des histoires de chtites n'enfants adoptées qui font d'abord la joie de leurs nouveaux parents mais s'avèrent en fait être de véritables psychopathes, voire des incarnations du démon, il y en a à la pelle. Cependant la bande annonce promettait de la belle image et un joli suspense, et puis les réalisateurs espagnols font de jolies choses ces derniers temps. Le film que je voulais voir ce jour là ne passait que le soir, alors je me suis laissé tenter.
Le début du film me conforta dans mes appréhensions: malgré une jolie photographie, les moments chocs étaient ultra prévisibles et guère exploités de la manière la plus inspirée.
Le casting s'en sort bien mieux: les acteurs sont tous très solides et on voit que le réalisateur adore travailler avec les enfants tant ceux-ci sont mis en valeur et semblent naturels, loin des horripilants petits monstres qu'on peut voir dans toutes les productions gnangnan habituelles.
L'arrivée de la dite Esther vient chambouler tout ça: la jeune actrice, dans un rôle tout de même assez dur pour une enfant de cet âge, bouffe littéralement l'écran! Aussi à l'aise dans le registre de la petite fille modèle que dans celui de la meurtrière machiavélique elle hisse le film à un tout autre niveau, le rendant meilleur par sa seule présence. Elle tient littéralement le film sur ses frêles épaules! D'autre part l'intrigue se complexifie, la famille qu'Esther entreprend de détruire se révélant être aux prises avec ses propres démons. Les personnages en deviennent plus intéressants, et on se soucie vraiment de leur sort.
La tension va crescendo jusqu'à un final très tendu et une révélation inattendue.
Hormis la séquence d'ouverture faussement choquante Esther se révèle donc finalement être un thriller très fréquentable, et permet à une jeune actrice de littéralement exploser à l'écran.

dimanche 3 janvier 2010

The Devin Townsend Project - Addicted



Deuxième partie de la tétralogie annoncée du Canadien fou, Addicted est sorti il y a quelques mois déjà, mais comme d'habitude je suis à la bourre pour mes chroniques. Je voulais prendre le temps de m'imprégner de l'album avant de me lancer dans un compte-rendu, mais une chose en entraînant une autre j'ai fini par prendre du retard, mais comme on dit: vieux motard que j'aimais!
Le 17 novembre donc, n'ayant pas cours avant l'après midi je profite de la matinée pour me procurer la galette tant attendue. Arrivé à la Fnac, on me dit qu'il n'est pas encore sorti. J'ai beau leur dire que la date de sortie est bien aujourd'hui, on me répond que vu que ça vient du Canada il faut le temps pour que ça arrive chez nous! On se fout de ma tronche quoi!
Heureusement à Lille il y a aussi Le Furet, et c 'est là que je trouve mon bonheur: il n'en reste qu'un exemplaire dans le rayon que je m'empresse d'attraper avant de me mettre en route pour le lycée. Avec tout ça je n'ai pas vu le temps passer, il me faut bien quarante minutes pour rejoindre mon lieu de travail. J'arrive avec un léger retard, mais rien de catastrophique. Les cours finis je me dépêche de rentrer afin de poser le cd dans ma platine et de juger la bête sur pièces, chose que je suis d'autant plus impatient de faire que cette fois Devin Partage les vocaux avec la Belle chanteuse Néerlandaise Anneke Van Giersbergen, que j'ai vue de nombreuses fois en concert quand elle était la frontwoman de The Gathering.
Le diptyque d'ouverture, Addicted et Universe In A Ball, nous confirme qu'on est en terrain connu: gros riff bien lourd, mur de guitares caractéristique, bidouillages électroniques, vocaux hurlés, sans la présence discrète au début du premier morceau d'Anneke on aurait l'impression de se trouver face à certains des morceaux les plus calmes de Strapping Young Lad.
Le premier changement notable intervient au troisième morceau, Bend It Like Bender, qui se trouvait sur le CD sampler de Rock Hard: un morceau très pop dans l'esprit, au refrain entêtant répété à l'envi par Anneke dont la voix fait merveille sur les mélodies de Devin.
Supercrush nous ramène en pleine période Ocean Machine: un riff hypnotique, très atmosphérique, et cette fois c 'est Anneke qui chante les couplets et Devin les refrains. Mais pourquoi n'ont-ils jamais travaillé ensemble avant ces deux là?
Hyperdrive est une reprise de la fantaisie Ziltoid qu'Anneke chantait déjà en concert, ce qui a dû attirer l'attention de Devin sur la belle chanteuse batave.
Resolve voit le retour discret de Devin aux coeurs, de plus en plus accentué au fur et à mesure des refrains, sur une mélodie et des arrangements de guitare et de synthés rappelant Infinity par leur folie pleine de bonne humeur. Addicted est un album très gai, très optimiste, une bouffée d'air frais, on sent que Devin s'est beaucoup amusé à le faire. Il raconte d'ailleurs que quand il composait ses quatre albums en même temps c 'est vers celui-ci qu'il revenait invariablement lorsqu'il avait besoin de souffler un peu.
Ih-Ah est une magnifique ballade pop, très douce, qui ferait fureur dans les charts s'il se décidait à la sortir en single.
The Way Home aurait pratiquement pu figurer sur Ocean Machine avec sa mélodie rappelant Night, si ce n'était la voix de Devin qui, confirmant ce qu'il avait déjà montré sur Ki, se fait très lyrique.
Numbered continue dans le style Ocean Machine/ Infinity avec Devin aux couplets et Anneke aux refrains; une rythmique très lourde transcendée par des mélodies de guitares rappelant Terria et surtout les effets de voix de la Hollandaise et les élans opératiques du Dev'.
Enfin Awake conclut l'album sur une note légère, malgré la lourdeur des guitares.
Comme d'habitude Devin surprend, paradoxalement en faisant un album relativement prévisible après le choc que fut Ki. On pourrait d'ailleurs lui reprocher de tourner en rond, de revenir tout le temps au style qui a fait sa renommée, celui qu'il a lui-même défini dans les albums Ocean Machine et Infinity, mais ce serait passer sur les innovations qui parsèment cet opus, même si on peut regretter qu'il n'y ait jamais de véritable duo entre lui et Anneke, les deux chanteurs se chargeant suivant les morceaux des couplets ou des refrains, mais peut être cela sera-t-il pour une autre fois (on peut toujours rêver).
En attendant les deux dernières offrandes de la série, prévues dans le courant de l'année 2010, et qui devraient être cette fois très différents de ce que Devin a l'habitude de nous proposer, Addicted représente une oasis de joie de vivre et de fraîcheur qu'il serait vraiment dommage de bouder.

samedi 2 janvier 2010

Running Arka : part 2


Ca y est: 2009 a expiré son dernier souffle, et nous voilà désormais à l'aube d'une nouvelle décennie, comme le temps passe!
Mais avant de se jeter dans l'année 2010, il reste encore quelques affaires de 2009 en suspens, attendez-vous donc dans les jours qui suivent à une petit période d'adaptation, de "soldage" d'histoires en cours
La première concerne les courses à pied auxquelles je participe quand j'en ai le courage, c 'est à dire de moins en souvent depuis que le temps se fait plus froid et de plus en plus humide ( j'ai horreur de courir sous la pluie!)
Je m'attendais à participer à plus de semi-marathons, d'où le manque de nouvelles ces dernières semaines, mais finalement je n'en ai fait que deux depuis la dernière fois: celui de Maubeuge et celui de Ploegsteert, en Belgique.
Maubeuge est tout de même assez loin de Lille, mais comme ce week end là je devais aller chez mes parents qui habitent à Hautmont, cela ne m'a pas occasionné trop de dérangement autre que de me lever plus tôt que d'habitude.
Le dépaysement vient de l'organisation, résolument amateure! Ici pas de puce pour les chronos, pas de motos Adenor pour assurer la sécurité sur le tracé et les personnes chargées de baliser le parcours ne semblent pas prendre leur charge trop au sérieux, préférant papoter entre eux plutôt que d'aiguiller les coureurs.
Il est vrai qu'il fait frisquet en ce premier jour de novembre.
Deux courses se courent en une ce dimanche: un 10 km et le semi marathon. Les deux départs sont donnés en même temps, seule la couleur du dossard témoigne de qui court quoi.
Pas grand monde le long du parcours pour encourager les coureurs, on a un peu l'impression de se retrouver dans une ville fantôme.
Le parcours est très accidenté: juste après le départ, sur le parking du lycée Pierre Forest, on monte vers la nationale, puis on redescend vers la Sambre que l'on suit jusqu'au centre ville, on monte ensuite pour une boucle qui nous emmène devant l'hôtel de ville, puis traversée du zoo, tout en descente, avant de gravir un dernier obstacle et de regagner le parking. Lors du premier tour je tente de garder tant bien que mal de garder un rythme de 4mn30 au kilomètre. Aux 7 km j'en suis à 32 minutes et aux 16 km j'en suis à 1h15, moins qu'à la course du chicon, comme quoi j'y étais vraiment allé tranquillou cette fois là!
Lors du deuxième tour je me retrouve derrière un chauve rablé qui n'avance que par accélérations. Très frustrant à suivre, mais j'essaie de garder mon calme, pas envie de me flinguer les jambes.
Au final je termine en un peu moins d'1h40, ce qui ne manque pas de m'étonner, le parcours étant de loin le plus pénible qu'il m'ait été donné de courir cette année ( en même temps je n'ai commencé qu'au mois de septembre!).
Un peu plus d'une semaine plus tard, le 11 novembre, avait lieu le semi marathon de Ploegteert, une petite ville belge uniquement séparée d'Armentières par la frontière. Elle fut le théâtre pendant les deux guerres mondiales d'affrontement sanglants dont les nombreux cimetières militaires sont les témoins. La course s'appelle la Course du Souvenir pour des raisons évidentes, mais l'actualité récente lui donnait d'autres significations: Ploegsteert est le berceau de la famille Vandenbroucke, c 'est d'ailleurs elle qui a initié cette course, et la disparition tragique de Frank, l'enfant du pays , était dans toutes les mémoires, tout comme celle du petit Yanis, dont le corps venait d'être retrouvé dans un canal voisin le matin même.
L'ambiance était donc solennelle au départ de la course, mais le sport reprit rapidement ses droits.
Deux courses se couraient là aussi: un 8km et le semi marathon.
Les coureurs avec qui j'avais eu l'occasion de converser lors des autres courses n'avaient pas menti: le semi de Ploegsteert attire du monde! Il me faudra presque une minute après que le départ eût été donné pour franchir la ligne de départ!
Le temps est agréable, un peu frais, mais pas d'humidité, on aura même droit à quelques apparitions du soleil pendant la course!
Mes premiers pointages ne sont pas fameux: plus de 32 minutes aux 7 km, mais je remonte doucement la pente, et à l'heure de course j'ai parcouru plus de 13 km! je passe aux 16km en 1h15! je suis en train de faire mieux qu'à Maubeuge! tant mieux, c'était mon objectif!
Comme d'habitude vers la fin j'accuse un peu la fatigue, à partir du 18è km, et mon genou se rappelle à mon bon souvenir. Je commence à me faire dépasser par de plus en plus de monde, mais je finis tout de même en 1h38mn50s, soit mon deuxième meilleur temps.
Comme de coutume, tous les arrivants se voient remettre, en échange de la puce électronique, une "Queue de Charrue" (Ploegsteert en Flamand), la bière locale! C 'est aussi ça l'hospitalité belge!
Mon record sera un peu dur à battre je crois, ou alors il faut que je me faufile en première ligne pour le départ.
En ce moment c 'est la saison des cross, et ça ne me dit pas trop de courir à travers champs, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes exploits futurs, et avec un peu de chance je vous raconterai un jour mon premier marathon (si tout va bien, ça sera la Route Du Louvre le 1er mai).
Bonne année à vous tous fidèles lecteurs, et à bientôt!