lundi 8 juin 2009

Ainsi S'Ecrit La Légende...


La journée du dimanche 7 juin restera dans l’histoire. Pas parce que c ‘est le jour où tombait la fête des mères, certainement pas pour les élections européennes, mais bien sûr pour la victoire de Roger Federer à Roland Garros!
Ce dimanche donc, ayant rempli mon devoir de citoyen, je passais prendre ma petite soeur et mon beau-frère pour aller souhaîter une bonne fête à notre maman chérie. Comme d’habitude le repas fut copieux (notre chère maman a toujours peur que l’on meure de faim) et bien arrosé.
Alors que passait le café, France 2 s’apprétait à diffuser la rencontre entre l’ex numéro un mondial Roger Federer et Robin Söderling (que je surnomme le bécasseau, à cause de la relative homophonie entre son patronyme et le nom d’un oiseau limicole). En bon fan de base de Roger, bien que relativement confiant pour une fois ( après tout "Rodgeur" ne perd en finale que contre Nadal!), je ressens tout de même une pointe d’anxiété. Au moment d’inscire son nom dans l’histoire du tennis Federer ne risque-t-il pas de se laisser écraser par le poids de l’exploit? S’il l’emporte ici, non seulement deviendra-il le premier joueur depuis André Agassi il y a tout juste dix ans à gagner les quatre tournois du Grand Chelem, mais il égalera du même coup le record de Pete Sampras de victoire (14!) dans ces mêmes tournois, se hissant ainsi au sommet du panthéon du tennis moderne. Certains pensent même que c ‘est cette pression qui l’a handicapé au point de ne gagner « qu’un » seul des tournois majeurs l’année dernière, perdant même sa couronne de Wimbledon, son tournoi préféré.
D’autant que l’opposition a l’air solide. Face à lui sur le court central, Robin Söderling, le tombeur de Nadal en huitièmes de finale, et de fort belle manière ma foi, même si l’Espagnol n’avait pas semblé au mieux, pour autant il a su confirmer lors des matches suivants, et notamment contre Davydenko et Gonzalez, deux autres favoris, qu’il n’était pas là par hasard. Le ciel est sombre, et une pluie fine tombe sur le Philipe Chatrier, rien n’aura donc été épargné au numéro deux mondial dans ce tournoi! Après avoir dû se sortir de deux matches en cinq sets il devra encore affronter les éléments pour aller au bout de son rêve. Il sera écrit que cette victoire sera acquise dans la douleur!
Bien calé dans mon fauteuil, un mug de café rempli à ras-bord dans une main, un esquimo dans l’autre, j’ai le regard rivé à l’écran de la télévision familiale pendant les premiers jeux, et mon inquiétude a tôt fait de se dissiper: en moins de vingt minutes Federer inflige au Suédois un sévère 6-1!
Le 25è mondial n ‘est visiblement pas dans un grand jour, et si pression il y a aujourd’hui, elle semble peser dix fois plus sur ses pourtant bien larges épaules.
Mais il n’abdique pas pour autant. Dans le deuxième set il fait jeu égal avec le Suisse, même si le Bâlois semble remporter ses services plus facilement. C 'est alors qu'un hurluberlu fait irruption sur le terrain! Visiblement Espagnol, ce semble être un suporter de nadal qui ne supporte pas que le dauphin de son chouchou lors des trois dernières éditions soit en passe de lui succéder. Après avoir agité un drapeau devant Federer il l'en coiffe avant d'enjamber le filet et de faire le tour du court. Mais que fait la sécurité? Il faut compter trente bonne secondes pour que les vigiles fassent enfin leur entrée et après une brève course-poursuite embarquent l'importun. Tout de même, au delà du fait que ce type est visiblement dérangé, il y a de quoi s'inquiéter à propos de la séurité dans ce stade, et Ion Tiriac, qui n'a pas manqué un seul match du central de toute la quinzaine en a sans aucun doute pris note, lui qui milite depuis un moment déjà pour que Madrid remplace Roland Garros. A l'évidence quelque peu secoué par l'incident, Federer met quelques minutes à retrouver son jeu. Une fois les choses redevenues normales chacun tient son engagement et la deuxième manche se règle lors d'un tie-break qu'un "Rodgeur" retrouvé expédie 7-1, criblant d’aces meurtriers son adversaire.
A deux sets à zéros c ‘est désormais une quasi-certitude, plus rien ne peut se mettre entre "Rodgeur" et son rêve. Visiblement pressé d’en finir, il réalise le break d’entrée. Il n’a ensuite plus qu’à tenir son service pendant le reste de cette dernière manche, tandis que Söderling bataille ferme pour ne pas en perdre un autre.
Le dernier jeu est sans doute le plus crispant. La pression semble rattraper Federer qui n’arrive pas à distancer Söderling sur son service, il doit même écarter une balle de break. Ce diable de Suédois n’a pas encore dit son dernier mot. Je retiens mon souffle, les yeux exorbités.
Un retour dans le filet, "Rodgeur" s’écroule sur le court et je bondis de mon fauteuil. Il se redresse en larmes pour aller saluer son adversaire qui a paradoxalement l’air moins ému que lui, pour un peu c ‘est Söderling qui consolerait Roger! L’émotion est réelle et communicative, je pense ne pas être le seul à avoir une petite larme au coin de l’oeil à ce moment là.
Lui que bon nombre d’entre nous ( moi le premier) donnait pratiquement fini, que l’on voyait retraité précoce suite à la double hulmiliation subie l’année dernière d’abord Porte D’Auteuil (3 petits sets, don’t un 6-0!), et surtout à Wimbledon face au monstre Nadal, est revenu pour ainsi dire d’entre les morts, tout d’abord pour, lors d’un sursaut d’orgueil, remporter son 5è U.S Open d’affilé en septembre dernier, ensuite se hisser une nouvelle fois en finale à l’Open d’Australie et battre le Taureau de Manacor lui-même sur ses terres d' Espagne lors du tournoi de Madrid avant donc de rejoindre les plus grandes légendes du Tennis sur le tournoi où personne ne l’attendait en début de quinzaine!
Bien entendu dès la défaite de Nadal tout le monde en avait de nouveau fait son favori, après tout l’Espagnol avait été le seul à lui barrer la route ces quatre dernières années. Pour ma part je l’espérais bien sûr de tout coeur, mais restais prudent tant mes espoirs avaient souvent été déçus, d’autant que, comme rappelé plus haut, celà fut tout sauf une promenade de santé… sauf pour la finale elle-même! C ’est pratiquement comme si Söderling lui avait offert la victoire! Mais dans dix ans nul ne se demandera de quoi avait l’air cette finale, on ne retiendra que les faits, et quels fait! Après avoir remporté 5 Wimbledon de suite, 5 U.S Open d’affilé, 3 Open d’Australie, après s’être hissé au moins en demi finales des 20 derniers tournois majeurs, après avoir disputé 19 finales dans les tournois du Grand Chelem, Federer est devenu le premier joueur depuis Agassi en 1999 à remporter ces quatre tournois, et ce sur quatre surfaces différentes, et égale du même coup le record de 14 victoires en Grand Chelem détenu par Pete Sampras depuis 2002.
Sa carrière s’en trouve du même coup relancée: on parle désormais de revanche à Wimbledon, et qui sait combien de tournois il peut encore gagner? Nadal de son côté semble marquer le pas, on dit son genou mal en point.
On se remet à rêver. Après tout Sampras a établi sa série sur 12 ans. Si Federer fait de même il gagnera son dernier grand tournoi en 2015! Agassi, pour sa part, a encore atteint la finale de l’U.S Open à 35 ans, ce qui nous aménerait cette fois jusqu’en 2016!
Quoi qu’il en soit la victoire de Rodgeur est une bonne nouvelle pour le tennis et pour le sport en général.
Long Live Roger!

3 commentaires:

Mme Zatopek a dit…

Rodgeur ! Rodgeur ! Rodgeur ! ;)
Ne me demande pas où est passé mon cerveau : je l'ai perdu dimanche 7 juin ;)

Arkadin a dit…

Il est resté à Paris alors :p Faudra demander à Kiki de te le renvoyer... par Fed Ex :p

Mme Zatopek a dit…

Rhoooo le clin d'oeil ;)
Ouais, Kiki, chais même pas s'il est foutu d'envoyer une carte postale, alors un coli ! O_0