vendredi 22 avril 2011

Under The Dome - Stephen King

Ce n 'est un secret pour personne , j'adore Stephen King. Ses premiers best-sellers ont bercé mon enfance et mon adolescence, et les premiers films tirés de ses livres font partie de mes meilleurs souvenirs.
Ces dernières années, cependant, même si j'adorais retrouver son style, je dois avouer que ses histoires étaient bien moins intéressantes que par le passé. Parfois même, comme dans From a Buick 8 par exemple, mais surtout dans Lisey's Story, on le voyait s'essayer à une autre façon d'écrire, moins directe, plus alambiquée, comme s'il essayait de s' affranchir du style qui avait fait sa renommée pour séduire la critique. Alors que d'habitude je dévore ses plus gros pavés en un temps record, j'ai traîné Lisey's Story pendant plus de deux mois. Bien m'en a pris, car la deuxième partie est vraiment prenante.
Plus récemment pourtant, on a commencé à assister à un retour du "vrai" Stephen King. Duma Key était véritablement terrifiant et se lisait d'une traite, et même si Blaze n'était en fait qu'un roman oublié de l'époque où il se faisait appeler Richard Bachman, sa publication participait d'un effort pour retrouver les parfums d'antan.
Enfin, avec Under The Dome, on retrouve le grand Steve! celui du Fléau ou de Ca. Un livre choral, se déroulant dans une de ces villes du Maine que King se plait à créer pour mieux les détruire. Et pour cause: il s'agit une nouvelle fois d'un roman commencé dans les années 70/80, même s'il était loin d'être fini ( seules les 70 premières pages avaient été rédigées).

La petite ville de Chester's Mill ( à mi-chemin des tout aussi fictives Castle Rock et Tarker's Mill) se retrouve un beau matin d'automne isolée du reste du monde par un dôme aussi invisible qu'indestructible ne laissant passer que l'air (et un peu l'eau). Avions, hélicoptères et oiseaux s'écrasent contre la barrière, les traces de leurs impacts semblant flotter dans les airs. Les habitants se rendent vite à l'évidence: personne ne peut rien pour eux, ils sont livrés à eux-même. Mais si la plupart des gens sont paniqués à la perspective d'être ainsi emprisonnés, d'autant que la ville est désormais coupée de la centrale électrique et que les réserves d'eau et de carburant ne vont pas durer éternellement, d'autres y voient l'occasion de régler leurs comptes et de prendre le contrôle de la bourgade.
Le titre original, qui se traduit par "Sous le Dôme" est bien plus explicite que la traduction officielle ( "Dôme" tout court): l'enjeu majeur du roman n 'est pas l'explication de phénomène ( même s'il faut bien en parler de temps en temps), mais les réactions des habitants de la ville, observées comme celles de rats de laboratoires dans un labyrinthe. Stephen King joue sur ses points fort, car s'il n'a jamais été très performant lorsqu'il s 'est attaqué à la science-fiction, il est en revanche maître dans l'art de créer des personnages, et il croque ici une galerie de portraits des plus passionnantes. A mesure que la panique gagne, les caractères s'affirment, ou tombent en lambeaux; les statistiques d'agressions, de viols, de meurtres et de suicides grimpent en flèche. Le tissu social s'effondre, en quelques jours les habitants régressent au moyen âge, et la ville est bientôt divisée en deux factions rivales, le côté de la raison étant bien entendu le plus mal loti.
La variété des personnages permet à King d'aborder de nombreux thèmes et d'adopter des points de vue très différents. On parle droits, sécurité (voire sécuritarisme) religion, drogue, liberté de la presse, bref, tous les aspects de la vie de tous les jours sont abordés et passés à la moulinette.

Un point de départ intriguant, une nouvelle ville créée et détruite en quelques jours, des personnages suprêmement bien écrits, de l'action quasi non-stop, un suspense qui va crescendo pour atteindre des sommets, tous les ingrédients pour un bon gros pavé du King comme on les aime.

mardi 19 avril 2011

La Rentrée des ...Courses!

Après la trève hivernale, les courses oficielles ont repris dans la région, la première de la saison se déroulait le 13 février à Bailleul: les 10 km du Ravensberg. Pour ceux qui, comme moi, attendent la dernière minute pour s'inscrire, c 'est à la salle Dumez que ça se passe.
J'arrive une bonne heure avant la clôture des inscriptions et il y a déjà pas mal de monde. Le Ravensberg est une des courses les plus courues de la région et on attend plus de 1 500 participants cette année.
Le lot pour chaque inscrit consiste ici en un joli coupe-vent, ça change des t-shirts ( ou t-shorts comme on dit ici). Déjà on s'échauffe sur le stade, et on sert du café pour réchauffer les concurrents.
Un aller-retour à ma tuture pour m'équiper et je gagne la ligne de départ rue de Ypres, où la foule des coureurs est déjà bien compacte. Y'a du monde! A tel point que je mets près d'une minute à passer la ligne une fois le départ donné.
Il me faudra deux bons kilomètres avant de pouvoir courir à mon aise tant la foule est dense. Pas moyen de faire moins de 4'35 au kilomètre. On zigzague, on double par les bas-côtés, on profite de la moindre ouverture pour tenter de progresser, manquant au passage de percuter des spectateurs ou de glisser dans les fossés.
Dans Ravensberg il y a le mot " berg" qui veut dire "mont". Bailleul est à deux pas des Monts des Flandres, et la campagne environnante est tout sauf plate. Après le faux-plat descendant des deux premiers kilomètres, ça n'arrête plus de monter et de descendre! La course devient stratégique: il s'agit de ne pas perdre dans les descentes ce qu'on a gagné dans les montées (ou inversement). A partir du 4è kilomètre je joue à l'élastique avec un type; je le dépasse dans les montées, il me rejoint dans les descentes. A l'approche de la dernière difficulté du parcours (la plus difficile à cause du pourcentage, mais surtout par l'accumulation des précédentes montées) je crois qu'il va finir par me distancer, mais il semble lui aussi accuser quelque peu la fatigue. Je le lâche juste avant le dernier kilomètre. Mais alors que la ligne d'arrivée se profile à l'horizon, le voilà qui me dépasse à toute allure! bon, au moins je n'aurais pas fini loin de lui!
Mon chrono affiche 46' 46'' lorsque je franchis la ligne ( le chrono officiel me donne plus de 47 minutes), un temps dont je peux être fier vu la difficulté du parcours.
La petite soupe maison proposée à l'arrivée réchauffe la carcasse, mais ça manque de buvette, et surtout de copains pour se boire une petite bière!
Un coup d'oeil au classement me confirmera que l'épreuve a battu tous les records de participation: plus de 1 700 arrivants ( je suis 597è).
Au passage, je prends un coup de vieux: mon anniversaire n 'est qu'au mois de mai, mais comme je suis né en 71 je fais désormais partie des vétérans!

Après l'ouverture de la saison de courses à pied dans les Flandres, j'ai participé à celle du Valenciennois.
Le 20 février c'était la Course de Brennus à Sebourg. Deux courses en une: un 5 km et un 10 km.
Arrivé bien en avance, j'ai eu largement le temps de m'inscrire et de m'échauffer avant l'arrivée de Chti Vincent et de Chti Grincheux, ce dernier habitant dans le coin.
J'avais vu sur internet que le départ était à 9h30. Une fois sur place, il apparaît que c 'est plutôt 10h, mais en fait c'est le 5 km qui part à cette heure-là, nous nous préparons donc à partir à 10h30. On va se retrouver à passer deux fois plus de temps à s'échauffer qu'à courir! enfin, au moins on ne risque pas le claquage!
A 10h25 le coup de feu du starter surprend tout le monde, du coup je cafouille avec mon chrono, je n'aurai pas mon temps exact. Tant pis, on court.
Les premiers hectomètres sont composés d'une longue descente, à l'occasion de laquelle je tente de remonter le peloton compact. Comme la course de la semaine dernière, celle-ci est très fréquentée, et on se marche un peu sur les pieds. Ca monte et ça descend assez régulièrement, et vers le 3è km nous nous retrouvons dans des chemins boueux traversant les champs. Ca embaume la campagne, d'autant qu'on longe des tas de fumiers et des élevages de poulets. A part ça le paysage est quand même très plaisant, c 'est assez vallonné et boisé dans le coin.
Même sans chrono, je me rends compte que j'avance plutôt bien, un peu moins de 5 minutes au kilomètre, même après la mi-course.
Mais c 'est à ce moment que les vraies difficultés commencent: tout d'abord une belle côte vers le 6è km puis une autre juste avant l'arrivée, très raide et assez longue.
Il ne pleut pas vraiment, mais le crachin finit par imbiber mon dossard et je manque de le perdre, je termine la course en tenant dans ma main une masse informe de papier brun.
La ligne d'arrivée en ligne de mire je résiste aux derniers concurrents essayant de me dépasser et je dois terminer dans les 45' 37 selon le chrono officiel, soit mon temps intermédiaire à Ploegsteert en novembre dernier.
Une fois la ligne franchie on retrouve l'organisation hasardeuse de la course: on nous fait longuement patienter entre les barrières avant de prendre nos dossards (ou ce qu'il en reste).
Heureusement le ravito final vaut le coup: une bonne omelette nous attend à la salle polyvalente!
Mais je ne peux pas m'attarder, je retrouve Chti Vincent et Chti Grincheux pour rallier la maison de ce dernier où un plantureux repas bien arrosé nous attend.

samedi 9 avril 2011

Sucker Punch - Zack Snyder


J'entretiens une relation plutôt paradoxale avec le cinéma de Zack Snyder.
D'un côté il fait des films plutôt divertissants et bien fichus, mais d'un autre côté je ne n'aime pas trop certains de ses tics de réalisation ( ces ralentis quasi-systématiques par exemple), et il faut aussi avouer que sur Watchmen ses choix musicaux étaient pour le moins étranges (sans parler de la sous-intrigue sur l'épouse de Léonidas dans 300, absente de la bd originale et totalement inutile ).
Pour la première fois de sa carrière, donc, Snyder met en scène un projet personnel. Ni un remake, ni une adaptation de bd, mais un truc qu'il a écrit lui-même. Le moment est donc venu de juger de ce que le bonhomme a dans le ventre!
Dès l'introduction, une évidence se fait jour: Zack Snyder est un véritable cinéaste. En un peu plus de 5 minutes il parvient, lors d'une séquence sans aucun dialogue, à transmettre tant d'émotion que le doute n 'est plus permis.
Une fois le film lancé, une autre évidence apparaît: Zackinou a des choses à dire!
Bien sûr, tout cela est enrobé dans du joli papier et fleure bon le sucre et l'acidulé (voire le racolage) au premier abord, mais cette histoire de jeune fille incarcérée par un beau-père qui veut la faire lobotomiser et qui cherche dans son imaginaire les clés de sa liberté est bien plus complexe qu'elle n'en a l'air, et ceux qui hurlent au foutage de gueule lors du twist (mais en est-ce vraiment un?) final, ont oublié nombre d'indices disséminés en cours de route par le réalisateur.
Car Sucker Punch n 'est pas qu'un rêve éveillé de geek, c 'est un grand film initiatique et épique sur la culpabilité et le sacrifice, servi par des images somptueuses, des scènes de bataille proprement dantesques, et des acteurs collant à leurs personnages multiples.
Le genre de film pour lequel le qualificatif "culte " a été inventé, d'autant qu'il ne marche pas si bien que ça aux States, le studio ayant invité Snyder à se concentrer plutôt sur son remake de Superman plutôt que de penser à de nouveaux projets personnels, du moins dans le court terme.
Reste à espérer que sa version des aventures de notre kryptonien préféré marche suffisamment bien pour qu'il puisse se consacrer ensuite à des films aussi personnels et réussis que Sucker Punch.

lundi 14 mars 2011

The Fall - Guillermo Del Toro/ Chuck Hogan



Deuxième volume de la trilogie vampirique de Guillermo Del Toro.
The Fall (La Chute) : le titre annonce la couleur, c 'est bien à la fin du monde que l'on assiste ici.
L'éclipse décrite dans le premier volume aura été le signal que le monstre ayant pris l'enveloppe charnelle de Josef Sardu attendait, et ses sbires de par le monde mettent en branle un plan mûrement réfléchi. L'une après l'autre, les nations du monde succombent à une véritable peste vampirique. Après avoir échoué à anéantir le vampire dans le premier volume, nos héros n'ont plus qu'un seul espoir: acquérir, lors d'une vente aux enchères se déroulant en pleine apocalypse, un livre extrêmement rare et coûteux contenant des information vitales sur le Maître, dont son véritable nom. Dans cette quête ils trouveront des alliés inattendus.
Que dire de ce chapitre central qui n'ait pas déjà été dit sur la première partie? La relecture par Del Toro du mythe du vampire est toujours aussi passionnante, faisant de nombreux emprunts à son premier film, Cronos (déjà une histoire de vampires) mais aussi à Blade 2 (les commandos de vampire opposés à pire qu'eux, les vampires organisés en une société très hiérarchisée ancienne et secrète), le style est toujours aussi fluide, les personnages gagnent encore en épaisseur, l'intrigue est toujours aussi ramassée ( l'action doit se dérouler sur deux ou trois jours), si bien qu'on est surpris, et surtout déçu, d'arriver si vite à la fin.
...
Bon, ça vient cette suite?

dimanche 27 février 2011

Off Courses!


Que faire pour s'occuper en hiver, alors que la saison de course à pied est au point mort? et surtout comment éliminer les calories et toxines diverses accumulées pendant les fêtes? participer à des courses "off" pardi! Comme leur nom l'indique, ces courses n'ont rien d'officiel, et sont organisées bénévolement par des passionnés. Pas de dossard, pas de chrono officiel, et bien évidemment il ne faut pas s'attendre à trouver des ravitaillements tous les 5 km, ni à ce que la route soit bloquée, mais l'ambiance est des plus conviviales et c 'est finalement tout ce qui compte.
Première étape, le Pavé du Fort, à Capinghem, une commune coincée entre Auchan Englos et le Kinépolis. Trois boucles de 4 km dans les chemins de campagne (moins de risque de rencontrer des voitures, surtout un dimanche matin), dont un passage pavé d'environ un kilomètre. On s'arrête quand on veut, aux 4, 8 ou 12 km suivant sa motivation et ses moyens. Cette année l'organisateur a obtenu l'ouverture de la salle des fêtes, au moins on pourra attendre le départ au chaud. J'y retrouve la bande de joyeux drilles de Kikourou, Chti Grincheux, Chti Vincent et leurs petites familles, ainsi que Vivien, accompagné de son père, intronisé photographe officiel de la course (enfin, pour notre groupe du moins!). Nous sommes un peu plus d'une centaine à nous présenter sur la ligne (fictive) de départ, on me dit que c 'est le record de l'épreuve.
Après une minute de silence en hommage à un ami de l'organisateur décédé peu avant, le peloton s'élance à allure mesurée. On est loin des trains d'enfers imposés par les Kényans sur les courses officielles!
La première partie du parcours est en descente, ce qui nous permet de nous mettre tranquillement dans le bain, puis, un peu avant le premier kilomètre, arrive le secteur pavé. Il s'agit de ne pas se tordre les chevilles, et surtout de ne pas tomber. La foulée se fait prudente, et on court en regardant ses pieds. Au 2è km, on remonte. La pente n 'est pas très forte, mais assez longue, ce qui me permet de rattraper quelques concurrents. Trois boucles ainsi, donc.
J'en finis en 56mn 22, un peu plus de 12 km/h de moyenne, mon allure habituelle sur semi marathon, pas mal pour une course de reprise, surtout vu le parcours. Une fois que tout le monde est arrivé, on se précipite dans la salle des fêtes pour déguster la merveilleuse soupe préparée par les organisateurs.

Deuxième étape hivernale: La Crapahute, à Herlies, non loin de Sainghin en Weppes, une course empruntant les sentiers boueux entre les champs. Chti Grincheux, que je retrouve au départ dans son déguisement de Guerta et accompagné de sa moitié, m'avertit que certaines années le parcours est tellement gras que l'on risque d'y perdre ses chaussures! Mais cette année on a de la chance, il n'a pas trop plu les jours précédents.
Il y a là aussi plusieurs évènements en même temps: deux courses et deux randonnées de 4.5 et 11.2 km. L'inscription est payante, quoi que rien n'empêche de resquiller, et les bénéfices sont reversés à une association caritative. Cette année ce sont les clowns de l'espoir, une association visant à égayer le séjour des enfants à l'hôpital qui a été choisie.
Après une photo de groupe (nous ne sommes pas très nombreux non plus sur cette course), le peloton s'élance tranquillement. Le niveau n 'est pas très relevé, ce qui me permet de passer la première partie du parcours autour de la 5 ou 6è place. Après un kilomètre très roulant sur la route nous bifurquons sur des sentiers serpentant entre les champs de choux et de betteraves. C 'est assez "gadouilleux", mais finalement moins pénible qu'à la Course des Chicons, par exemple, j'ai vraiment de la chance! A partir de la mi-course nous dépassons les randonneurs partis une bonne demi-heure avant nous, il faut zigzaguer entre les trous d'eau, les ornières et les randonneurs, sans oublier les promeneurs du dimanche qui n'ont rien à voir avec la course, et sur les routes il faut faire attention aux voitures.
Le balisage étant plutôt aléatoire, malgré la bonne volonté des signaleurs bénévoles, je me trompe presque de chemin dans le dernier kilomètre, mais je finis tout de même en 53mn56s, soit à peu près sur la même allure qu'à Capinghem, et surtout 10è de la course! (je ne ferai jamais une meilleure place!).
A l'arrivée une bonne soupe bien chaude nous attend, mais la buvette toute proche nous propose d'autres breuvages pour nous remettre de nos émotions.

lundi 21 février 2011

Ma semaine au ciné

Il m'arrive parfois de rester plusieurs semaines sans aller au cinéma. Forcément, au bout d'un moment l'envie me démange, et suivant un phénomène de compensation il m'arrive donc aussi d'aller me payer une toile plusieurs fois dans la même semaine (et parfois même plusieurs fois dans la même journée).

Lundi dernier, mon seul jour de congé dans la semaine, et donc le seul jour (à part le dimanche) où je peux aller à la séance de 11h (c 'est moins cher). Direction mon cinéma fétiche: le Majestic. Darren Aronofski fait partie des réalisateurs que j'apprécie, même si je n'aime pas forcément tous ses films au moins sont-ils toujours intrigants. Black Swan, son dernier, était présenté par le réalisateur lui-même comme le petit frère de The Wrestler, son précédent film. Il en justifie la parenté par le fait que les personnages torturent leur corps au service de leur art ( oui, il considère le catch comme un art). C 'est à peu près le seul rapport que les deux films entretiennent, et pour ma part c 'est tant mieux, je n'avais pas beaucoup aimé The Wrestler, même s'il me faut reconnaître que Mickey Rourke y livrait une performance digne des oscars. Malgré un parti-pris artistique semblable ( les deux films sont filmés caméra à l'épaule), l'atmosphère de Black Swan est très manipulatrice et onirique, là où celle de The Wrestler était très réaliste et brute de décoffrage. Du coup on se retrouve souvent dans des ambiances fantastiques, proches du Brian de Palma de Carrie ou des délires de la chair à la David Cronenberg. Entre chronique très réaliste de la vie d'un corps de ballet et scènes hallucinatoires, on plonge dans la folie paranoïaque du personnage de Nathalie Portman, aussi incapable qu'elle de différencier fantasmes et réalité. Les acteurs sont au diapason: entre une Barbara Hershey botoxée incarnant une mère castratrice, limite sorcière, un Vincent Cassel pour une fois d'une sobriété exemplaire et surtout une Nathalie Portman consciente de tenir là le rôle de sa vie, on ne décèle aucune fausse note dans la distribution..
C 'est ce qu'on appelle du grand cinéma.


Jeudi soir, l'UGC organise une avant-première de True Grit, le dernier film des frères Coen, deux autres réalisateurs que j'aime beaucoup.
Il s'agit en fait du remake d'un des derniers classiques de John Wayne, connu chez nous sous le titre de 100 Dollars pour un Sheriff, dans lequel un marshal en fin de parcours, la gâchette facile, la mine renfrognée et un goût certain pour la dive bouteille, se retrouvait embauché par une jeune fille de 14 ans afin de traquer l'assassin de son père.
Après avoir approché le genre avec No Country For Old Men, les frangins s'attaquent donc cette fois de front au western.
Jeff Bridges reprend ici le rôle du Duke, et le moins que l'on puisse dire c 'est qu'il colle parfaitement au personnage: le visage buriné derrière sa barbe grisonnante, une diction que l'abus de whisky a rendu plus proche du borborygme que de la parole et surtout une hygiène rappelant celle de Jeffrey Lebowski, un de ses plus grands rôles, déjà sous la direction des Coen Brothers.
A ses côtés une fillette au caractère bien trempé (personne ne résiste à ses talents de marchandeuse), et un Texas Ranger incarné par un Matt Damon méconnaissable derrière sa moustache. Face à eux Josh Brolin, déjà présent dans No Country For Old Men, campe un assassin légèrement crétin, et donc immédiatement attachant.
Les morceaux de bravoure de l'original répondent bien entendu à l'appel, même si l'atmosphère générale se veut un peu plus crasseuse, plus authentique, plus "gritty" quoi, à l'image des westerns réalisés par Clint Eastwood.
Comme dans No Country For Old Men, les frères Coen aiment suivre leurs personnage jusqu'au bout de leur parcours, au risque parfois de donner l'impression que la dernière scène est un peu superflue. Mais l'ensemble est si prenant, touchant et drôle que je leur pardonne volontiers.


J'ai loué récemment les mérites du Kino, la salle de cinéma de la fac de Lille 3, voici une occasion d'en remettre une couche: en effet, le Kino est le seul cinéma de la métropole lilloise à proposer Scott Pilgrim en V.O! J'en ai donc profité vendredi après-midi pour aller faire ma carte d'abonnement (depuis le temps que je devais la faire!).
Puisqu'on parle ici de réalisateurs chers à mon coeur, je ne pouvais passer sous silence Edgar Wright, réalisateur culte de la nouvelle vague du cinéma anglais. Après les zombies de Shaun of the Dead et les flics de choc de Hot Fuzz, Edgar Wright s'attaque à la comédie d'action pour ados.
Scott Pilgrim est au départ un comic book au style visuel très proche du manga. Le héros éponyme, bassiste dans un garage band, rencontre un jour la fille de ses rêves ( littéralement: elle hante ses rêves avant même qu'il ne la rencontre en vrai), mais se rend vite compte que pour continuer à la fréquenter il devra triompher de ses 7 ex maléfiques, qui ont formé une ligue afin de pourrir la vie amoureuse de la belle.
Avec un pitch aussi délirant on s'attend bien sûr à ce que le film ne ressemble à rien de connu, et Scott Pilgrim tient toutes ses promesses.
Le relookage du logo Universal et le remix du générique du studio façon musique de jeux d'arcade des années 80 annonce la couleur: on est bien dans un univers de jeu vidéo. Chaque personnage est présenté par une petite fiche indiquant les choses à savoir, des ados en apparence normaux se transforment soudain en combattants doués de capacités inouïes, on peut acquérir des capacités spéciales à force de se battre, on sort des sabres de nulle part, les méchants se transforment en petits tas de pièces une fois vaincus et on peut même avoir des vies supplémentaires!
Le scénario ne brille bien entendu pas par son originalité ni sa complexité, mais c 'est que l'intérêt est ailleurs, dans les scènes de combat notamment, qui renvoient les différentes tentatives d'adaptation de jeux vidéos à leurs chères études.
C 'est crétin, mais c 'est fait exprès, et Dieu que c 'est bon!

vendredi 11 février 2011

Le Fléau: 4è partie.


En attendant une adaptation ciné qui vient d'être annoncée (je me demande d'ailleurs comment ils vont faire? 3 films de 4h à la façon du Seigneur des Anneaux?), l'adaptation du roman fleuve du King se poursuit. On commence enfin à entrer dans le vif du sujet, la preuve, certains personnages finissent par se croiser!
Frannie et son encombrant admirateur croisent la route de Stu Redman, et comme ce dernier l'a dit "mettez trois personnes ensemble, et c 'est le début d'une société" évidemment des tensions apparaissent, d'autant qu'Harold Lauder est un sacré cinglé!
Pendant ce temps Nick Andros se sort enfin des délires occasionnés par l'infection de sa blessure à la jambe, et Randall Flagg se révèle enfin face à un mortel.
(ça en fait des "enfin" tout ça!)
Le dessinateur, que je trouvais plutôt timoré jusqu'ici, semble enfin prendre ses aises, et son graphisme soigné peut enfin prendre toute son ampleur dans des compositions de page de plus en plus audacieuses.
Bon sang, c 'est quand la suite? (et j'ai lu le bouquin plusieurs fois!)

mercredi 2 février 2011

Courses d'Hiver


L'année dernière, pour ma première saison de course, je m'étais arrêté au mois de novembre, avec le semi marathon de Ploegsteert, guère motivé par la météo de plus en plus fraîche et surtout pluvieuse à mesure que l'hiver progressait. Cette année par contre, m'étant fait quelques copains via le forum de Kikourou, je me suis laissé entraîné dans des courses se déroulant dans des conditions qui m'auraient autrefois fait garder la couette.
Si lors des Boucles Tourquennoises et de la Course du Chicon la météo était comparable avec ce que j'avais connu l'année précédente, il en alla tout autrement lors du semi de Ploegsteert: une température glaciale, un vent à décorner les boeufs et surtout de la pluie! j'ai horreur de courir sous la pluie! c 'est là qu'on voit l'importance des potes, sans eux je ne me serais jamais aligné à l'édition 2010 de cette épreuve! La première partie du parcours se passe pourtant plutôt bien, puisque nous avons plus ou moins le vent dans le dos. J'ai ainsi parcouru 13 km à l'heure de course! (comme l'année d'avant!) par contre c 'est sur la fin que ça se complique: les six derniers kilomètres reprennent les six premiers, mais dans l'autre sens. A ma grande surprise, je réalise un chrono plus qu'honorable, avec 1h39mn42s!
Sur ma lancée je me suis inscrit aux Foulées Hellemmoises et à la Course du Téléthon de Wavrin, deux courses de 10 km. Il fait de plus en plus froid, le départ à Wavrin est même donné alors qu'une fine couche de givre recouvre la campagne, mais au moins il ne pleut pas et il n'y a pas de vent! Je me sens plus en forme que l'année précédente, mais bizarrement je n'arrive pas à battre le chrono réalisé lors de mon premier dix kilomètre. Pas grave, j'aurais au moins serré la pince à Jean-Marie Leblanc, parrain de l'édition 2010 des 10 km de Wavrin.
Ma dernière course de l'année 2010 sera la Course de Noël des Moulins à Steenvoorde, au pied du Mont des Cats, une course plus pour s'amuser que pour réaliser un chrono. Heureusement, parce que vu les conditions météo cela aurait été bien difficile. L'atout majeur de cette course est que l'on peut trouver de la bière, la Fromulus produite localement, aux ravitaillements. Gros gourmand que je suis, je me suis inscrit au semi marathon (il y a plus de ravitos!), tandis que les copains se contentaient du 10 km, mais la neige recouvrant le paysage, et continuant de tomber, les organisateurs ont été contraints, comme l'année dernière me dit-on, de raccourcir le semi qui du coup ne fait plus que 17km (ça fait au moins un ravito en moins, ça! bande de radins!). Encore une fois c 'est heureux, car on se les gèle! Mais les organisateurs ont tout prévu pour que l'on passe malgré tout un bon moment, et les animations ne manquent pas tout au long du parcours, la plus mémorable étant sans aucun doute le ravitaillement de Terdeghem, où l'on nous invite à danser le madison une bière à la main! "Le ravito de Terdeghem: le ravito que j'aime!".
Une fois la ligne d'arrivée franchie la fête continue dans la salle des sports, où l'on récompense les meilleurs déguisements, une cérémonie de remise des prix qui éclipse même les récompenses officielles, je ne saurai jamais qui a gagné!

dimanche 30 janvier 2011

Tron : Legacy de Joseph Kisinski



Un bout de temps que je n'étais allé à une avant-première.
C 'est peu de chose de dire que Tron, premier du nom , occupe une place à part dans mon coeur.
1982: je découvrais le cinéma.
Rocky III s'étalait sur toutes les devantures, couvertures et dans toutes les émissions spécialisées, E.T allait achever de couronner un nouveau maître du cinéma, Blade Runner confirmait le talent de Ridley Scott et Dark Crystal nous faisait découvrir un monde dont personne ( à part Jim Henson) n'aurait même pas osé rêver.
1982 donc. Dans les bandes annonces diffusées sur Temps X et Récré A2 Tron occupait une place de choix, celle réservée aux oeuvres visionnaires.
De mon côté je tannais mes parents pour qu'ils m'offrent un livre animé de 50 francs résumant l'intrigue du film.
Avec un film tourné en noir et blanc puis colorisé, avec des effets spéciaux jusqu'alors jamais vus, avec une histoire faisant la part belle aux programmes se battant pour leurs utilisateurs, Tron allait révolutionner la science fiction, mais les effets ne s'en feraient pas sentir avant une bonne quinzaine d'années.
En bon visionnaire, Steven Lisberger était en avance sur son temps, trop peut être.
La reconnaissance ne vint que lorsque Matrix réalisa le carton que l'on sait, et encore, ce ne fut qu'à demi-mots que les responsables du gros studio derrière les frères Wachovski reconnurent leur glorieux aîné comme source principale d'inspiration.
Il semblait donc inévitable qu'une suite soit mise en chantier pour mettre les choses au point.
Las, il aurait sans doute mieux valu pour Tron de rester à l'état de précurseur légendaire.
Depuis que son aîné avait défriché les terres vierges de la réalité virtuelle et de l'intelligence artificielle, Matrix était passé par là, et la révolution visuelle qui s'en est suivi n'a pas épargné les responsables à l'oeuvre derrière Tron: Legacy.
L'intrigue se déroule logiquement 30 ans après le premier film ( évidemment, 30 ans se sont effectivement passés), et si les designs ont été remis au goût du jour, les pérégrination du personnage perdu dans la Grille ( à défaut de Matrice), la nature de leur quête ne change guère et les décors restent très familiers au fan de la première heure, ce qui nous permet de nous poser une question: à qui s'adresse ce film?
Aux nostalgiques des années 80, comme votre serviteur? dans ce cas, le contrat est rempli sur toute la ligne: les designs, s'ils ont été modernisés, sont très fidèles à l'original, et on a grand plaisir à retrouver Jeff Bridges et Bruce Boxleitner qui n'ont finalement pas trop vieilli en 30 ans.
Aux jeunes de maintenant? ils risquent d'être déçus. Certes, la 3D a le don de rameuter le chaland , mais devant l'overdose récente ce n 'est plus un argument déterminant.
S'il fallait compter sur le scénario pour attirer du monde ce serait peine perdue. L'histoire n 'est guère originale, et le film est au final plus un remake qu'une suite.
Cependant Tron: Legacy est un spectacle tout à fait agréable, surtout si l'on est fan du premier film comme moi, mais était-il vraiment utile de réaliser une suite 30 ans après?

mercredi 19 janvier 2011

Le Kino: le ciné qui n'en a!


Il y a des moments où je me rends compte que j'ai quand même de la chance d'habiter Lille. Même si c 'est la plus grande ville de la région elle conserve des proportions humaines; elle a tout d'une grande ( musées, librairies, fnac, multiplexe...) et en même temps on est vite à la campagne , et la mer n 'est qu'à une heure de voiture ( bon, ok, c 'est la Mer du Nord, mais quand même).
Pour les amateurs de cinéma la métropole lilloise offre en outre l'avantage de compter plusieurs salles dites " art et essai" qui programment donc des films en V.O, dont certains ne sont programmés que dans une poignée de salles dans l'hexagone.
Le Kino se trouve à Villeneuve D'Ascq, dans le hall de la fac de Lille 3, là où j'ai fait mes études, c 'est donc une vieille connaissance. C 'est là que j'ai vu mes premiers Tsui Hark, mes premiers John Woo, le premier Tarantino, Impitoyable, Fight Club ou Princesse Mononoke.
Lorsque j'y suis entré pour la première fois, il y a plus de vingt ans ( ça ne nous rajeunit pas tout ça), le lieu cachait mal sa vocation première d'amphithéâtre d'université, seule la toile blanche au fond de la salle et la fenêtre percée dans le mur derrière les pupitres indiquaient qu'on y passait des films de temps en temps. Mon premier contact avec la fac se déroula d'ailleurs dans cet amphi ( l'amphi 7 comme on le nommait à l'époque) où était donné le discours de bienvenue du président de la fac.
Après quelques années, cependant, il fut décidé d'effectuer des travaux: exit les pupitres en bois verni, remplacés par de vrais fauteuils de cinéma, même si on manque toujours de place pour allonger les jambes, et surtout on installa une sono digne de ce nom, afin que les oeuvres projetées prennent enfin toute leur mesure.
La gestion de la salle est assurée par des étudiants bénévoles ( nul besoin d'être étudiant en cinéma) qui se chargent aussi des projections.
Il convient d'ajouter que les tarifs défient toute concurrence, et si vous trouvez encore que c 'est trop cher, vous pouvez vous abonner.
Régulièrement on y organise des soirées thématiques, c 'est d'ailleurs à l'occasion de l'une d'elles que j'ai pu découvrir l'année dernière le délirant Black Dynamite, vibrant hommage aux bandes les plus folles de la Blaxploitation, et surtout Amer, chef d'oeuvre de cinéma sensitif et sensuel (et sans utiliser de 3D s'il vous plait), deux films qui ont connu une distribution plus que symbolique sur le territoire français.
Le Kino est une salle de spectacle multi-fonctions pouvant aussi accueillir des concerts ou des représentations théâtrales. Nul besoin non plus d'être étudiant pour y accéder, elle est ouverte à tous, et des associations extérieures à la fac peuvent y organiser leurs manifestations, comme cette association de jeunes cinéphiles Villeneuvois qui nous a proposé samedi dernier une soirée "Back To Badass" avec Black Dynamite (encore, mais quand on aime on ne compte pas!) et Machete, le dernier film de Robert Rodriguez, régalant un auditoire très contrasté, entre vieux bobos et jeunes contestataires.
C 'est ça aussi la magie du cinéma.

mardi 4 janvier 2011

Skyline - Les Frères Strause


Décidément, à chaque fois que je vais voir un film à L'UGC de Villeneuve D'Ascq c 'est une grosse daube!
Après 2012 et Freddy je suis donc allé voir, pour mon premier film de 2011, Skyline, des frères Strause (aucun rapport avec l'auteur du Beau Danube Bleu!).
Pourtant j'aurais dû me douter de quelque chose: malgré les affiches omniprésentes dans mon quartier ( et beaucoup moins ailleurs, on se demande bien pourquoi), aucun buzz sur internet, aucune bande annonce dans les cinémas que je fréquente habituellement et aucun passage télé.
Ensuite, lorsqu'on voit en tête d'affiche quelqu'un comme Eric Balfour ( second rôle très secondaire sur la série 24h Chrono), il faut quand même se dire qu'il n'y a pas beaucoup de moyens. Mais que diable, il est tout de même possible de faire des films très fréquentables avec peu d'argent! les récents District 9 , Machete ou même Black Dynamite l'ont prouvé!
Le problème c 'est qu'ici le projet n 'est pas initié par un passionné, mais par un gros tâcheron, j'ai nommé la cible favorite des cinéphiles: Brett Ratner!
Brett Ratner est un petit malin, mais les spectateurs ont fini par en avoir marre de voir son nom partout. Parvenu ( dans tous les sens du terme), à une certaine forme de gloire avec ses trois Rush Hour, il a ensuite trainé son absence de talent sur les franchises les plus populaires d'Hollywood: Dragon Rouge (remaker du Michael Mann, fallait oser!) et X-Men 3! A une époque on parlait même de lui pour un nouveau Conan!
Je pensais qu'il avait disparu de la circulation, mais il semble s'être reconverti en producteur, ce qui est sans doute plus gratifiant financièrement et moins fatiguant.
Dernière production en date, donc, ce Skyline qui bouffe absolument à tous les râteliers de l'invasion Alien au cinéma: ça commence plus ou moins comme du Cloverfield ( sans la caméra subjective) et du Independence Day (qui avait déjà bien pompé sur la série V), ça se poursuit en pompant allégrement sur War of the Worlds et Matrix pour se terminer carrément en sous produit de District 9.
L'ennui c 'est qu'à force de pomper partout on en oublie d'écrire des trucs soi-même, dont les dialogues, qui ont l'air d'avoir été improvisés sur le plateau.
Y a pas à dire, elle commence super bien cette année!