Tout le monde connaît déjà le pitch mais je le rappelle tout de même : Benjamin Button est un être très particulier, puisqu’il est né avec la constitution et les traits d’un vieillard en fin de vie et rajeunit tout au long de son existence.
Tirée d’une nouvelle de F.Scott Fitzgerald, l’histoire a tout d’un conte, impression renforcée par le prologue sur l’horloger aveugle qui a construit une horloge qui marche à l’envers. C’est aussi l’expression d’un fantasme vieux comme l’humanité : quelle personne d’âge mûr n’a jamais rêvé de pouvoir vivre une seconde jeunesse en profitant de l’expérience de toute une vie ?
On a bien entendu beaucoup parlé de la performance technique réalisée par le département effets spéciaux du film, et il est vrai que ceux-ci sont absolument parfaits, mais ce qui fait le cœur de tout film c’est la façon dont le réalisateur mène son récit et l’interprétation des acteurs. Du reste, même lorsque le personnage de Benjamin Button n’est qu’un tas de pixels, c’est bien Brad Pitt qui est responsable du jeu, puisque le procédé « performance capture » (utilisé dans le Beowulf de Robert Zemeckis notamment) reproduit ses moindres gestes et expressions. Les effets spéciaux ne sont qu’un outil parmi d’autres à la disposition du réalisateur et de ses acteurs, et c’est bien leur talent propre qui détermine si le film est réussi ou non.
Et c’est bien le cas ici.
Dépassant le simple exploit technique, David Fincher insuffle véritablement une âme à son film, et l’on ne peut que s’attacher à ce curieux personnage. Il est aidé ici par Eric Roth, le scénariste de Forest Gump ( aussi réalisé par Robert Zemeckis, décidément...), expert s’il en est dans l’art de peindre les destins extraordinaires. Que ceux qui ont trouvé le film de Zemeckis trop mièvre se rassurent , il en va ici tout autrement, et même si l’on dénombre quelques parallèles ( l’enfance passé dans une pension de famille, l’apprentissage de la vie sur un bateau, l’amour d’enfance…) le ton est ici bien plus sombre et la vie du personnage principal n’est en rien un prétexte à revisiter l’histoire. Ce qui compte ici c’est bien la destinée d’un homme qui mûrit à l’intérieur tout en rajeunissant à l’extérieur, une parabole sur le temps qui passe, sur ce que signifie grandir vieillir et finalement mourir, un témoignage sur l’évolution d’une ville à travers le 20 è siècle ( la Nouvelle Orléans), une ode à la différence, bref une leçon de vie, le tout avec en toile de fond l’approche de l’ouragan Katrina et le manque de préparation des autorités devant cette catastrophe.
Tout impressionnant que soit l'acteur principal, il ne faut pas oublier le reste de la dictribution pour autant: Kate Blanchet prête sa grâce diaphane à Daisy sans que l'on puisse deviner à quel moment elle porte du maquillage pour se rajeunir ou se vieillir, Julia Ormond est très touchante, Jason Flemyng, tout en souffrance intériorisée, incarne Thomas Button avec justesse et Taraji Henson est simplement impeccable dans le rôle de la mère adoptive de Benjamin.
Dernier film en date de David Fincher, Benjamin Button est aussi sa troisième collaboration avec Brad Pitt (après Seven et Fight Club) et son troisième chef d’œuvre! de là à penser qu’il ne devrait tourner qu’avec cet acteur il n’y a qu’un pas ( c’est ce que semblent penser les membres de l’académie des Oscars qui ont nominé le film 13 fois).
Dernier film en date de David Fincher, Benjamin Button est aussi sa troisième collaboration avec Brad Pitt (après Seven et Fight Club) et son troisième chef d’œuvre! de là à penser qu’il ne devrait tourner qu’avec cet acteur il n’y a qu’un pas ( c’est ce que semblent penser les membres de l’académie des Oscars qui ont nominé le film 13 fois).
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