Petit retour en arrière...
En 1989, devant le succès du film réalisé par Paul Verhoeven, les producteurs se disent qu'il serait judicieux de donner une suite à Robocop. Pour en écrire le scénario ils font appel à Frank Miller, auteur de comics très violents et ancrés dans la réalité urbaine américaine, apparemment le choix idéal. Se basant sur les éléments qui ont fait le succès du métrage original, Miller livre un script brutal et très caustique qui effraie les financiers ( ils ont vu le premier film au fait?). Le scénario sera donc révisé de nombreuses fois avant d'être confié à Irvin Kershner qui réalisera le film sympathique mais quelque peu raté que l'on connaît.
2005, le petit éditeur Avatar Press récupère les droits d'adaptation du personnage en bandes dessinées. Le scénario original de Miller ayant acquis au fil des années le statut de légende urbaine, le directeur de publication , William Christensen se dit qu'il serait sympa de sortir un comic-book basé sur le script maudit du maître. Il confie l'adaptation du traitement de Frank Miller à Steven Grant et la mise en images à Juan José Ryp.
Dès la première page une référence saute aux yeux: on se croirait presque devant des planches de Hard Boiled, le délire de Miller et Geoff Darrow sorti au début des années 90; les cases sont surchargées de détails, le sol jonché de douilles d'armes automatiques en mode mise à feu perpétuel, les véhicules et les bâtiments sont criblés de balles, et Robocop lui-même n'est qu'une ruine ambulante.
On est loin du chevalier à l'armure scintillante du deuxième film de la saga!
L'ambiance est beaucoup plus glauque, et ce dès le départ: la grève de la police bat son plein et seul Robocop assure encore son service, ne prenant pas le temps nécessaire à sa maintenance. Il est bientôt victime de défaillances mécaniques et électroniques, auxquelles s'ajoutent les souvenirs résurgents de sa famille.
De son côté, L'OCP tente depuis des années de reproduire leur unique réussite en matière de policier cyborg, mais comme dans le film ils essuient échec sur échec. C 'est alors qu'une jeune cadre dynamique, qui était il y a peu encore leur plus farouche opposante, vient leur proposer une nouvelle approche...
Une évidence s'impose, que l'on soupçonnait depuis la sortie du film: les meilleurs moments , les meilleures idées, sont bien l'oeuvre de Frank Miller! les fausses pubs, qui sont les même à la virgule près, la grève de la police ( qui menaçait déjà dans le premier film), le personnage de la jeune louve aux dents longues ( alors que l'on ne sait rien de son passé dans le film), et on est loin des images propres et baignées de lumière d' Irvin Kershner, bien plus à l'aise dans les univers aseptisés à la Star Wars ( il en a d'ailleurs réalisé le meilleur épisode) que dans la réalité brutale et crasseuse des rues livrées au crime et à la corruption.
Le premier volume a été édité en France chez Albin Michel, mais bizarrement la suite se fait attendre...
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