lundi 2 février 2009

Les Seigneurs De La Guerre - Peter Chan


Dernier survivant de toute son armée, le Général Pang échoue dans un village de brigands. Se liant rapidement avec leurs chefs il devient leur frère de sang, et convainc ses compagnons de s’engager dans une armée afin d’obtenir de quoi nourrir leurs familles.

Grosse production chinoise, mais heureusement à des années lumières des niaiseries récentes en provenance de l’Empire du Milieu (genre « La Cité Interdite »), Les Seigneurs de la Guerre marque aussi le retour en grande forme de Jet Li, qui peut enfin montrer toute l’étendue de sa palette d’acteur. Loin des héros sans peur et sans reproche qu’il incarne habituellement dans ses films d’action, il montre ici une facette plus sombre de son talent. Face à lui , Andy Lau, la nouvelle vedette du polar Hong Kongais, se glisse sans aucune difficulté dans le rôle du fidèle lieutenant de Pang. Le maillon faible est Takeshi Kaneshiro, un peu écrasé par les deux monstres du cinéma asiatique.

Côté réalisation , Peter Chan a décidé de tourner le dos aux cartes postales de Zhang Yimou, et met en scène une Chine exsangue, ravagée par une série de guerres intérieures qui feront au total plus de 50 millions de morts. Les couleurs vives sont rares, ici tout est sale, boueux et froid, les champs de bataille sont jonchés de cadavres en putréfaction que personne n’a le temps d’enterrer, les soldats ne sont que de la chair à canon envoyés à la mort pour d’absurdes intrigues de palais, et même la parole d’honneur scellée par le sang finit par ne plus peser lourd face aux ambitions des uns et des autres.
Jonglant habilement entre les scènes de bataille sanglantes évoquant Braveheart en plus glauque et les scènes plus intimistes, faisant se répondre les machinations ourdies dans l’ombre et les affrontements barbares, Peter Chan réussit là un grand film épique aux accent de tragédie shakespearienne.

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