mardi 3 mars 2009

Des Loups Garous et des Hommes...


La sortie de Underworld 3 ( un film qu'il est bien sympa) est l'occasion de revenir sur les destins croisés de nos amis loups garous et vampires au cinéma.
Car si les vampires n'ont jamais été aussi choyés, il n'en va pas de même pour les lycanthropes. Il n'y a qu'à voir le nombre de films ayant pour sujet les suceurs de sang et ceux mettant en vedette des gens qui se transforment à la pleine lune pour s'en rendre compte: le loup garou n'a pas bonne presse.
Déjà, à l'époque où Lon Chaney se mettait plein de poils sur le visage, les vampires avaient déjà connu maintes adaptations cinématographiques. Pour les loups garous il aura fallu attrendre l'avènement du parlant ( sans doute une question de rendu des hurlements).
Les vampires sont les aristocrates du cinéma d'horreur, la créature maléfique par excellence. D'ailleurs ils habitent souvent de somptueuses demeures ( pas toujours bien entretenues il est vrai), sont immortels, ont des serviteurs qui veillent sur leur repos le jour venu, et surtout ils sont diablement sexy, ils dégagent un magnétisme animal qui bizarrement fait défaut à nos amis à poils. Ils sont le symbole de toutes nos pulsions refoulées, et principalement les pulsions sexuelles. Le sang c 'est la vie, mais c 'est aussi la marque du passage à l'âge adulte, à la vie sexuelle.
De son côté, le loup garou souffre d'une image de brute sans cervelle, victime d'une malédiction qu'il ne maîtrise absolument pas, c 'est la bête dans ce qu'elle a de plus primitif, et son existence est généralement très courte. Il est une telle image de la déchéance que dans la version Hammer Oliver Reed nait carrément loup garou après que sa servante de mère se soit faite violer et sequestrée dans un cachot pendant des années par un aristocrate. Certainement un vampire lui aussi d'ailleurs, c 'est peut être là l'origine des rapports entre lycanthropes et suceurs de sang tels qu'ils sont détaillés dans Underworld: les vampires qui commandent et les lycans qui vivent dans la servitude.
Ainsi, le mythe du loup garou aura été relativement ignoré, et les bons films du genre sont rares. Il faudra attendre les années 80 pour qu'une oeuvre se penche sérieusement dessus: Hurlements de Joe Dante change complétement notre perception du loup garou: désormais il n 'est plus soumis à la pleine lune, il peut se transformer quand il le veut, garde toute sa conscience même dans sa forme animale et possède de spectaculaires dons de régénération. Mais ce brillant exemple restera malheureusement bien seul, même si de nombreuses suites ont été données au chef d'oeuvre de Joe Dante, elles sont toutes affreusement nulles.
Récemment pourtant, avec le film canadien Ginger Snaps, une interessante parabole sur le passage à l'âge adulte a été réalisée. Ce thème avait déjà été exploité par le passé, mais uniquement sur le mode comique, dans I Was A Teenage Werewolf avec Michael Landon et le Teen Wolf avec Michael J Fox.
De leur côté, les vampires ont connu des centaines de variations, aussi bien en roman qu'à l'écran qui leur ont vallu maintes nouvelles jeunesses. Encore une différence de traitement avec leurs frères aux dents longues: les livres sur les loup garou sont peu nombreux, et aucun n'a eu le retentissement de la saga D'Anne Rice et encore moins du Dracula de Bram Stoker.
C 'est justement peut être de là que vient la différence de traitement entre les deux mythes: les vampires ont en Dracula un représentant mondialement celèbre, une tête d'affiche identifiable par tous, même ceux qui n'y connaissent rien au fantastique.
On attend donc le loup garou qui sortira les siens de l'anonymat...

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