vendredi 12 mars 2010

Soirée Blaxploitation au Kino Ciné!



Jeudi 11 mars, journée finie, grève demain, comment occuper ma soirée?
Un coup d'oeil sur Sortir, la magazine gratuit de la métropole lilloise, m'indique une soirée "Blaxploitation" au Kino Ciné, la salle de cinéma de la fac de Lille 3 où j'ai passé tant d'années. Ce sera l'occasion d'un retour aux sources.
Je pense me garer sans souci sur le parking de l'université, mais c'était évidemment compter sans les milliers de supporters de foot qui se rendaient au Stadium Nord tout proche pour le match des Dogues contre Liverpool! Heureusement, en vieux routard de la fac, je connais des parkings pas trop éloignés et parviens à me dénicher une place où poser ma C1.
Après avoir traversé l'université de part en part (tiens, ça a drôlement changé depuis la dernière fois!) je me retrouve pratiquement seul devant l'entrée de la salle de cinéma. Je sais bien que je suis en avance, mais quand même!
Je passe le temps en m'avançant dans mes lectures, jusqu'à ce que les portes s'ouvrent.
On n 'est toujours pas très nombreux, à peine une dizaine.
Mais j'avais oublié qu'au Kino les séances ne commençaient jamais à l'heure! et avant que le premier film ne commence (après vingt bonnes minutes de retard) nous sommes une bonne cinquantaine.
J'avais entendu parler de Black Dynamite et regrettai qu'aucune salle de la métropole lilloise ne le programme, aussi étais-je très curieux de voir ce dont Michael J White, l'homme que je ne connaissais que par le piteux Spawn, était capable lorsqu'on le laissait faire ce qu'il voulait.
Le moins qu'on puisse dire c 'est que je n'ai pas été déçu!
Après une fausse pub pour une marque de bière fictive flattant l'égo de l'afro-américain moyen le ton est donné: un rendez-vous entre des caids blacks et un mafioso au fond d'une ruelle, un black se fait mitrailler. On apprend bien vite que c 'est le frère d'une véritable machine à tuer: le fameux Black Dynamite! On nous promet un véritable bain de sang causé par la vengeance du frangin, et c 'est bien ce qu'on nous donne... du moins au début.
Car le film, suivant les pellicules les plus outrées et les plus décomplexées de la Blaxploitation, part bientôt en vrille.
Avec un premier degré réjouissant, Black Dynamite ( Michael J White, donc) aligne bastons, sexe et moments comiquement tragiques sans sourciller, sans se soucier des faux raccords, des griffes sur la pellicule, des invraisemblances du script et des micros apparaissant dans le champ.
Le public, votre serviteur y compris, est mort de rire de bout en bout.
Voilà un film que je ne louperai pas à sa sortie dvd que j'espère blindée de bonus en tous genre!
Après une telle expérience, la projection de Shaft, précurseur du genre, fait figure de somnifère.
Bien moins outré que les nombreuses oeuvres qu'il a inspirées, le film de Gordon Parks semble surtout être passé à la postérité grâce au générique composé et interprété par Isaac Hayes.
L'action est très lente, les scènes de fusillades sont rares et les répliques cinglantes de John Shaft, si elles font mouche, sont trop rares pour nous tirer de notre somnolence.
Sans doute les organisateurs auraient ils été plus inspirés d'inverser l'ordre de la programmation.
Heureusement qu'on pouvait se délecter à l'entracte de quiches et tartes maison amoureusement préparées par les bénévoles du Kino!

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