mercredi 24 septembre 2008

METALLICA : DEATH MAGNETIC





On n'avait plus eu de nouvelles des Four Horsemen depuis le documentaire Some Kind Of Monster sorti en 2004 relatant la conception tumultueuse de l'album St Anger, depuis le départ du bassiste Jason Newsted ( qui avait rejoint la formation en 1986 , quelques semaines après la mort de Cliff Burton) jusqu'à l'arrivée du prodige Robert Trujillo ( Ex Suicidal Tendencies, Infectious Grooves, et dernièrement Ozyy Osbourne). Le moindre mérite de ce film ne fut pas d'éclairer sous un nouveau jour cet album des plus controversés et par là-même de lui accorder une certaine légitimité auprès des fans; après tout , au vu des événements relatés les fans pouvaient déjà s'estimer heureux d'avoir un nouveau Metallica à se mettre dans les oreilles, sa qualité en devenant presqu'anecdotique.
L'arrivée de Trujillo a rassuré les fans: bassiste surdoué et caméléon, discret l'homme semblait fait pour se fondre dans la formation californienne. Son intronisation montrée dans le documentaire le consacrait membre à part entière de la Famille Metallica. Le groupe avait retrouvé une unité qu'on ne lui avait pas connu depuis des lustres, et qui ne demandait qu'à être concrétisée par un nouvel album studio.
Quoi qu'ils restent bons amis, le groupe et son producteur historique Bob Rock ont décidé d'arrêter leur collaboration; c 'est désormais Rick Rubin, producteur d'artistes aussi variés que U2, Slayer, Johnny Cash ou Weezer, qui s'intalle aux manettes pour un opus que chacun espère plus "roots".
Et les fans n'ont pas été déçus!
Dès l'introduction de That Was Just Your Life, l'echo d'un coeur qui bat, le message est clair: la bête est encore vivante! et ce n 'est rien de le dire! Quelques harmoniques très Machine Head période Burn My Eyes et la voix rageuse de James Hetfield nous rassure immédiatement: le groupe n'a rien perdu de sa hargne , mais le son et la composition sont bien mieux maîtrisés que sur St Anger. Cet album est parti pour faire très mal! C 'est un Metallica à la fois fidèle à lui-même et plus violent que jamais qui revient. Les compositions semblent piocher volontiers dans le registre classique du groupe. On reconnait ici une rythmique issue de Master Of Puppets, des harmoniques de la période ... And Justice For All, des mélodies tirées de Ride The Lightning, et les "ran-cran-cran" caractéristiques du groupe depuis Kill'Em All mais ce qui surprend le plus c 'est le chant. James s'était attaché à partir du Black Album à développer son sens de la mélodie ( à part sur St Anger bien sûr), hors, s'il a encore l'occasion à plusieurs reprises de nous montrer qu'il est désormais un très bon chanteur ( notamment sur The Day That Never Comes, le premier single extrait de l'album, mais aussi sur Unforgiven III), il semble, surtout sur My Apocalypse, se rapprocher du phrasé et de la rage d'un Tom Arraya ( bassiste/ chanteur des furieux Slayer ), et même la guitare de Kirk Hammet nous surprend à sonner comme celle de Kerry King.
Lars Ulrich n 'est pas en reste, et celà faisait belle lurette que sa batterie n'avait été aussi sollicitée: descentes de toms et roulements de la double grosse caisse sont au programme lors des très nombreux changements et cassures de rythme qui structurent de longs morceaux à tiroirs "à l'ancienne".
Le livret annonce pour la première fois que la musique a été composée intégralement par les quatre musiciens, et Trujillo montre qu'il a su se faire une place au milieu de ses camarade, sa basse est bien présente et pas seulement en accompagnement des guitares ou de la batterie, quelques plages lui permettent de briller en solo, comme dans l'intro de Cyanide, le morceau joué lors du concert d'Arras.
Mais Death Magnetic ( que l'on pourraît traduire par " Attirant Comme La Mort") n 'est pas simplement un voyage dans les années 80, James &Co en ont fait une sorte d'oeuvre-somme qui, si elle fait la part belle aux classiques, ne renie pas pour autant leurs efforts les plus récents, aussi put-on trouver ça et là des réminiscences de Load et ReLoad, surtout dans le son, mais aussi certains plans à la St Anger, mais cette fois bien mieux maîtrisées. On y trouve même un instrumental de presque dix minutes Suicide & Redemption , le premier depuis To Live Is To Die sur ...Justice.
Death Magnetic parle bien sûr de la mort,de la douleur, du suicide, des thèmes chers à James Hetfield, ici unique parolier crédité, qui les a traités de nombreuses fois par le passé, mais jamais encore au point d'en faire un concept-album comme c 'est presque le cas ici. Pour autant ce n 'est pas un album triste, puisqu'il célèbre en grandes pompes le retour en forme d'une des plus grandes légendes du Metal.
Longue Vie à Metallica!

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