samedi 27 septembre 2008

THOMAS FERSEN : TROIS PETITS TOURS




Le petit dernier de Thomas Fersen est sorti à peu près en même temps que le Metallica, évidemment ça a fait moins de bruit ( au propre comme au figuré). En tant que fan du bonhomme cependant, même si je ne goûte guère la chanson française contemporaine , je ne pouvais passer à côté de l'événement.
Les deux derniers efforts studios du parisien m'avaient laissé sur ma faim. On y sentait comme un certain laisser-aller, une envie de se reposer sur ses lauriers, dûment gagnés du reste. L'écriture des chansons répondait un peu trop au shéma couplet/ refrain/ couplet, et même la musique semblait moins recherchée, du moins en ce qui concerne les orchestrations. J'avais toujours en tête son magnifique 4è album ( sobrement intitulé 4 ) qui fourmillait de perles telles que Monsieur, La Chauve-Souris, Le Moucheron , La Chandelle, bref pas une chanson qui ne sente le remplissage. En comparaison les deux albums suivants, Pièce Montée Des Grands Jours et Le Pavillon Des Fous me semblaient bien fades, même si de-ci de-là des petites perles émergaient, telles Deux Pieds ou Le Chat Botté ( et son refrain qui ne vous quitte plus de la journée une fois entendu: 'On ne veut plus les quitter quand on les enfile, essayer c 'est adopter les mules reptile..."), mais bon , comme disait l'autre " c'était mieux avant!"
J'enfournai tout de même la galette dans ma platine , car malgré tout le personnage m'est toujours très sympathique.
Le premier titre donne le ton: Germaine est le nom de sa valise. Car après avoir écrit de nombreuses chansons ayant pour personnage principal un animal , voilà que l'auteur s'interesse aux objets. Il nous narre donc par le menu la vie de son bagage, de sa naissance en Chine, en passant par les aéroports où elle est fouillée, reniflée par des chiens et finalement explosée par la brigade anti-bombes de New York. Deuxième chanson , deuxième objet: son Ukulélé. Depuis Pièce Montée Des Grands Jours ce petit instrument prend une place grandissante dans ses compositions, et il figure d'ailleurs sur tous les morceaux du présent album. Une fois encore ce sont surtout ses passages à la douane qui sont évoqués, la forme de l'étui de l'instrument rappelant ceux utilisés dans les films pour dissimuler une mitraillette. Heureusement il ne finit pas oublié dans un aéroport, puisque le musicien ne quitte jamais son "avorton de guitare". Chocolat, avec son chien inquisiteur, clos la série des chansons douanières sur une anecdote liée à un retour de Jamaïque. Suit une autre triade, de prime abord plus enthomologiste ( Formol, Punaise et Les Mouches), mais seule la dernière cause vraiment d'insectes ( il fallait bien qu'il y ait un titre animalier !). Le voyage reprend ensuite avec Gratte Dos, un objet très pratique et facile à caser dans une vallise, et Concombre, qui pour sa part s'interesse plus à la forme évocatrice des avions qu'aux cucurbitacés, même si Fersen ne peut s'empêcher d'y caser une référence aux lapins qui pullulent aux abords des aérogares. Il nous propose ensuite d'embarquer dans sa valise, mais quelque chose me dit que ce n 'est pas une bonne idée, d'autant que dans La Malle il nous avoue l'avoir égarée, et se retrouve apparemment avec celle d'une danseuse.
Au total onze chansons tendres et décalées, une invitation au voyage entre compte-rendu de tournée et fables surréalistes, onze témoins de l'imagination si particulière de Thomas Fersen et son point de vue unique sur les gens , les animaux et les choses qui l'entourent.
La musique est au diapason, dominée par l'omniprésent Ukulélé elle distille sa dose de malice et d'émotion pour mieux nous emporter, nous faire rentrer dans la valise et nous faire profiter du voyage.

Aucun commentaire: